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quitta Saint-Germain; Charles IX mourant s'écria: « Du moins s'ils avaient attendu ma mort. » La Mole, croyant sauver sa vie, fit des révélations à Catherine de Médicis; celle-ci apprit le reste du duc d'Alençon, qui tremblait devant elle. La Mole et Coconas furent arrêtés et condamnés à mort. Ce dernier mourut courageusement. On dit que leurs mattresses, la reine Marguerite et la duchesse de Nevers, firent embaumer leurs têtes, pour les conserver toujours. Si le fait n'est pas vrai, il est digne du moins de cette époque, galante et sanguinaire à la fois. On sait que Coconas figure avec La Mole dans la Dame de Montsoreau, un des meilleurs romans de M. Alex. Dumas.

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Adelung, suppl. å Jöcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon. COCQUARD (François-Bernard ), littérateur et poëte français, né à Dijon, le 4 janvier 1700, mort en 1772. Il fut avocat au parlement de sa ville natale, et cultiva la poésie française et lätine. Ses principaux ouvrages sont : Lettres ou dissertations où l'on fait voir que la profession d'avocat est la plus belle de toutes; Dijon, 1733, in-12; - Lettre écrite au sujet d'une médaille de Constantin; dans le Mercure de France, 1738, juin; Lettre au sujet de la croix; ibid., 1739, avril; Histoire de la vie et des ouvrages de Timanthe, peintre grec; ibid., 1740, juin, novembre et décembre; Lettre sur le voile dont les anciens se couvraient la tête dans les sacrifices; ibid.; Poésies diverses; Lyon (Paris), 1754, 2 vol. in-12.

Goujet, Biblioth. française, t. XVIII, p. 148. — Papillon, Bibl. des auteurs de Bourgogne.

COCQUAULT (Pierre), historien français, natif de Reims, mort en 1645. Il fut chanoine et présidial de l'église de sa ville natale. On a de lui: Mémoires pour servir à l'histoire ecclé siastique de Reims, conservés en manuscrit à la bibliothèque de la ville, 5 vol. in-fol. et 1 in-4°. L'auteur avait fait l'analyse du cartulaire de l'église de Reims; Mémoires pour la révendication des églises des Pays-Bas; en manuscrit, ibid.; Table chronologique de l'histoire de Reims; Reims, 1650, in-4°.

Lelǝng, Bibl. historique de la France, éd. Fontette.

*COCQUELIN (Nicolas), théologien et poëte: français, né à Corberie, près de Lassay, département de l'Orne, en 1640, mort à Paris, en 1693. On ne connaît de sa vie qu'une circonstance malheureuse. Étant chancelier de l'Église et de

l'université de Paris, il éleva la voix pour défendre la révocation de l'édit de Nantes. On a de lui : Interprétation des Psaumes de David et des cantiques qui se disent tous les jours de la semaine dans l'office de l'Église; Paris, 1686, in-12 et in-8°; autres éditions: Bordeaux, 1731, in-12, et Limoges, in-8°, sans date;.- le Manuel d'Épictète, avec des réflexions tirées de la morale de l'Évangile; Paris, 1688, in-12: la plupart de ces réflexions sont en vers; Oratio percelebris habita X calend. martii; dans le Journal des savants de l'année 1686, p. 172-179; Traité de ce qui est deu aux puissances et de la manière de s'acquitter de ce devoir, pour servir de réponse générale aux égarements du ministre Jurieu; Paris, 1690, in-12; enfin, les continuateurs de Moréri attribuent à Nic. Cocquelin, d'après le Mercure, un Recueil de pièces sur la dignité et les droits du chancelier de l'université de Paris. R. H.

B. Hauréau, Hist. littter. du Maine, t. III. COCQUIUS (Gisbert). Voy. COCK. *COCQUEREL (Nicolas), économiste français, vivait dans la première moitié du dix-septième siècle. Il fut conseiller à la cour des monnaies. On a de lui: Rapport des conférences tenues pour remédier aux désordres des monnoies; Paris, 1610, in-8°; les Causes principales du surhaussement des monnoies de France; ibid., 1612, in-8°; Moyen proposé au roi pour conserver les richesses de ses sujets et bannir les faux monnoyeurs; ibid., 1614, in-8°; Discours de la perte que les François reçoivent en la permission d'exposer les monnoies étrangères; ibid., 1618, 1619, in-8°; Conférence des monnoies de France à celles d'Espagne et d'Angleterre; ibid., 1619,

in-8°.

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Lelong, Biblioth. hist. de la France, èdit. Fontette. COCQUEREL (... DE), littérateur français, vivait dans la seconde moitié du dix-septième siècle. Il fut conseiller royal et lieutenant général de l'amirauté de Flandre. On a de lui: le Navire de la France arrive heureusement au Port de la Paix ; Paris, 1660, in-4°. On y trouve 27 emblèmes relatifs aux principaux personnages de la cour.

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Adelung, supplement à

Carrère, Bibt. de la méd.
Jöcher, Allgemein. Gelehrten-Lexicon.

* CODA (Benedetto), peintre Italien, né à Ferrare, vers 1460, mort vers 1520. Après avoir étudié sous Giovanní Bellini, il alla, en 1500, s'établir à Rimini avec son fils encore enfant. Il a laissé dans cette ville des ouvrages qui ne sont point sans mérite, bien que tenant encore de l'ancien style. E. B-N.

Vasari, Vite. — Barrufaldi, Vite de' pittori ferraresi. * CODA (Bartolommeo), peintre italien, né à Ferrare, sans doute vers la fin du quinzième siècle, vivait encore en 1558. Il fut surnommé l'Ariminese, parce que dès son enfance il habita Rimini avec son père, Benedetto, qui fut son premier maître. Il étudia ensuite avec soin les bons ouvrages des écoles romaine et vénitienne, et surtout ceux du Titien; aussi devint-il un des bons peintres de son époque. On regarde comme son chef-d'œuvre la Vierge entre saint Roch et saint Sébastien, tableau placé dans l'église de S. Rocco à Pesaro. E. B-N.

Barrufaldi, Vile de' pittori fcrraresi. - Ticozzi, Dizionario.

* CODA ( Charles-Antoine), historien italien, vivait vers le milieu du dix-septième siècle. On a de lui: Ristretto del sito e qualità della città di Biella, e sua provincia; Turin, 1657, in-4°.

Buder, Bibl. hist.

CODDÆUS, en hollandais VAN DER CODDE (Guillaume), orientaliste hollandais, né à Leyde, en 1575, mort vers 1830. Il fut privé de la chaire de langue hébraïque, qu'il occupait dans sa ville natale, pour avoir refusé de souscrire les statuts du synode de Dordrecht. Ses principaux ouvrages sont : Notæ ad grammaticam hebræam Martini Navarri Morentini; Leyde, 1612, in-12; Hoseas, propheta, hebraice et chaldaice, cum duplici versione latina, et commentariis hebraicis Salomonis Jarchi, AbenEzræi et Davidis Kimchi; Masora item parva, etc.; ibid., 1621, in-4°; Fragmenta comædiarum Aristophanis'; ibid., 1625. Sweert, Athenæ belgicæ. — André, Biblioth. belgica. Meursius, Athena batavæ. Freher, Theatrum eruditorum.

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CODDBUS ou CODDE (Pierre), théologien hollandais, de la congrégation des Oratoriens, né à Amsterdam, en 1648, mort à Utrecht, le 18 décembre 1710. Il fut nommé en 1688 archevêque de Sébaste et vicaire apostolique des ProvincesUnies. Accusé de partager les principes du jansénisme, il se rendit à Rome, en 1700, pour se justifier. En 1704 un décret de l'inquisition condamna sa doctrine, et le dépouilla de l'administration spirituelle des catholiques de Hollande. Codde renonça dès lors à toute fonction. On n'a

de lui que des mémoires, presque tous relatifs à ses opinions et à sa conduite. L'un de ces mémoires a pour titre : Declarationes super pluribus, quæ tum ad ipsum, tum ad Hollandiæ missionem, pertinent, interrogationibus ; Rome, 1701.

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Defensio piæ memoriæ illust, et reverend. D. P. CodBatavia sacra. — Moréri, Dict. hist. Feller, Biogr. universelle, édit. Weiss.

*CODAZZI (Augustin), ingénieur-géographe italien, né à Lugo, près de Ferrare, en 1792. A l'âge de seize ans, il s'engagea en qualité de volontaire dans le régiment royal d'artillerie à cheval, alors en garnison à Pavie; il y demeura trois ans, ét fit sa première campagne avec l'armée française en 1812. Il assista, en 1813, aux batailles de Bautzen, de Lutzen, de Calen, de Dresde et de Leipzig; l'année suivante il se battit sur le Mincio, puis il contribua à défendre la forteresse de Mantoue; il était dans cette place à la chute de Napoléon. En 1815 il quitta le service par suite du licenciement de l'armée, essaya de se livrer au commerce, et passa en Turquie; mais il fit naufrage devant les îles Ioniennes, et arriva à Constantinople à peu près dépourvu de ressources. Aidé par un de ses compatriotes et servi par son énergie, il répara bientôt ses pertes, et put même satisfaire son goût scientifique pour les voyages. Il visita alors la Grèce, la Valachie, la Moldavie, l'Allemagne, la Russie, la Pologne, la Prusse et les États du Nord. Il se trouvait à Amsterdam lorsque la renommée qui s'attachait déjà aux grands événements conduits par Bolivar, le décida à passer dans l'Amérique du Sud. Il s'embarqua pour les États-Unis, et une fois parvenu à Baltimore, il ne tarda pas à se oindre à l'expédition du vice-amiral de Venezuela, Villaret, qui fit voile en 1817 pour l'île Marguerite. Une circonstance bizarre le jeta sur les rives de la Floride, où il fut attaché d'abord à la fortune d'un chef mexicain, et passa ensuite au service de la Colombie. Vers l'année 1823, lorsque la guerre de l'indépendance de l'Amérique du Sud touchait à sa fin, M. Codazzi ne put résister au désir de revoir l'Italie; mais bientôt il repassa en Amérique, et alla se fixer, dès 1826, à Santa-Fé de Bogota. Le viceroi Santander, alors vice-président de la république et chargé du pouvoir exécutif, comprit ce que valait dans les circonstances nouvelles un homme d'une telle valeur, et l'admit dans l'armée en qualité de lieutenant-colonel d'artillerie. On utilisa immédiatement sa science pratique, et dirigé sur Maracaibo, il fit la carte de la barré du lac et des régions par lesquelles l'ennemi pouvait envahir le territoire; il ne se contenta pas d'avoir accompli ce ielevé géographique, il dressa un plan de défense. Ce fut ce double travail qui inspira au général Carreno l'idée de faire dresser par le lieutenant-colonel Codazzi la carte chorographique de tout le département de Zulia, qu'il commandait. Les années 1828 et 1829 furent em

ployées à l'accomplissement de cette nouvelle mission. L'année suivante, lorsque l'État de Venezuela se fut séparé du reste de la Colombie, ce beau travail décida le congrès constituant à favoriser le savant ingénieur d'une manière particulière. Grâce à ce concours, le général Paez chargea Codazzi de dresser des cartes partielles de chacun des départements dont se composait la nouvelle république. Ce vaste travail, comInencé vers 1831, était déjà terminé en 1839, et il avait été cependant interrompu deux fois par d'importantes expéditions militaires, auxquelles M. Codazzi avait été contraint de prendre part pour le maintien des institutions. Le grade de colonel fut la récompense bien méritée de tant de services; néanmoins, il ne se reposa pas: il employa les années 1838 et 1839 à parcourir les déserts de la Guyanne. Ce fut durant cette expédition, qu'exposé comme le célèbre Schomburck, à d'incroyables fatigues, il navigua sur les fleuves qui forment comme un réseau inextricable de canaux à peine connus. Durant cette exploration aventureuse il alla presque jusqu'aux sources de l'Orénoque. Au retour d'une expédition si fructueuse pour la géographie, le congrès de Venezuela permit au colonel Codazzi de publier ses travaux chorographiques, et lui alloua même, à titre de prêt, la somme nécessaire pour qu'il pût faire jouir le public du fruit de ses immenses travaux. M. Codazzi vint à Paris dans le but de faire imprimer son ouvrage, et il le publia sous un titre dont la modestie contraste avec son importance; il est intitulé Resumen de la Geografia de Venezuela, por Agustin Codazzi, formado sobre el mismo plan que el de Balbi y segun los conocimientos practicos adquiridos por el autor en el curso de la comision corografica que puso a su cargo el gobierno de Venezuela; Paris, Fournier, 1841, 1 vol. in-8°, accompagné d'un atl. de 19 pl. et d'une grande carte générale de la république de Venezuela. Donner le titre complet d'un livre pareil, c'est faire connaitre toute son importance. Comme l'ouvrage de Baralt et de Ramon-Dias, dont il est pour ainsi dire l'introduction obligée, ce volume est beaucoup trop rare en France, parce que l'édition entière a été expédiée immédiatement pour le Venezuela. Fixé en Amérique, où il s'est marié avec une Venezuelienne distinguée de Valence, le colonel Codazzi semble s'être voué complétement à la colonisation et à la géographie de la riche contrée qu'il a parcourue en tant de sens. Il est le fondateur de l'unique colonie allemande qui existe au Venezuela; on la désigne sous le nom de colonie Tovar. Depuis l'année 1848 M. Codazzi a passé au service de la république de la Nouvelle-Grenade, et le gouvernement, auquel il s'est attaché par sympathie pour la cause du général Paez, l'a chargé d'un vaste travail chorographique destiné à faire connaître son territoire. Les derniers documents qui nous sont par.

venus sur ce savant nous le montrent bravant de nouvelles fatigues, affrontant de nouveaux dangers, pour s'assurer si l'Isthme de Panama peut être canalisé; ces mêmes documents le représentent comme ayant obtenu peu de résultats satisfaisants de sa vaste exploration. FERDINAND DENIS.

Documents particuliers.

*CODICIUS (Laetance-Jean), poëte allemand, natif de Schluckenau, en Bohème, vivait vers le milieu du seizième siècle. Il cultiva avec succès la poésie latine. On a de lui: Quatuor prophetica capita, cum aliquot psalmis, elegiaco carmine conscripta; Vienne, 1559, in-4°; Elegia de Jo. Leisentritio, in ecclesix Budissens. decanum electo; 1559, in-8°; - d'autres poésies latines, insérées dans quelques recueils.

Adelung, supplément à Jöcher, Allg. Geleh.-Lexicon. * CODICILLUS A TULEC HOVA (Pierre), astronome bohême, mort en octobre 1589. II professa pendant plusieurs années l'astronomic à Prague. Doyen de la faculté de philosophie en 1564, il devint recteur en 1573. Il fut persécuté par les hussites, et les catholiques le tinrent égalément pour suspect. On a de lui: un Calendrier bohéme, qu'il rédigea pendant plusieurs années; Dissertatio de Cometa; 1572; de Eclipsibus Lunæ; 1577, 1578, 1580; Adventu Czechi in Bohemiam, probablement encore manuscrit; - Antigone, tragædia Sophoclis in latinum translata; Prague, 1587; - Præcepta dialectices; ibid., 1589.

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Adelung, supplément à Jöcher, Allgem.Geleh.-Lexicon. CODIN OU CODINUS (George), surnommé Curopalate (Γεώργιος Κώδινος ὁ Κυροπαλάτης), compilateur grec, mort probablement après la chute de Constantinople, en 1434. On a de lui deux compilations curieuses, quoique écrites en grec barbare. Pour les composer, il a puisé dans les ouvrages d'Hesychius, de Glycas, de Julius Pollux, dans la Chronique Alexandrine; en tout ce qui concerne les statues et les monuments de Constantinople, il s'est servi principalement de Phurnutus, de Jean Lydus de Philadelphie et des Antiquités de Constantinople, par un anonyme qui avait copié lui-même Théodore le lecteur, Papia, Eusèbe, Socrate, Marcellus ie lecteur et autres. Les ouvrages de Codin sont : Περὶ τῶν ὀφφικιαλίων τοῦ παλατίου Κώνσταντινουπόλεως και τῶν ὀφφικίων τῆς μεγάλης Εκκλησίας (de Officialibus palatii Constantinopolitani et de officiis magnæ Ecclesiæ. Cet ouvrage fut publié pour la première fois par Junius, en 1588, sans indication de lieu (à Francfort, selon Wharton; à Heidelberg, selon Nicéron), et sans nom d'auteur (Codin n'était indiqué que par son titre de curopalate). L'éditeur s'était caché sous le pseudonyme hébreu de Nadabus Agmonius. Cette première édition est extrêmement défectueuse. Junius en donna une nouvelle, avec le nom de l'auteur, George Codinus, et une

traduction latine; Heidelberg, 1596, in-8°. Il en préparait une troisième lorsqu'il mourut. Les autres éditions sont celle de Gretser; Ingolstadt, 1628; Paris, 1625; celle de Goar, Paris,

*CODOMANN (Laurent), chronologiste protestant allemand, né à Flotz, le 15 septembre 1529, mort à Bayreuth, le 2 avril 1590. Il fut successivement co-recteur à Amberg, recteur à Hoff,

1648, in-fol, dans la Collection des auteurs by-pasteur à Eger, surintendant à Germersheim et à

zantins du Louvre; celle d'Immanuel Bekker; Bonn, 1839, in-8°, dans la Collection des auteurs byzantins de Bonn. Bien que l'ouvrage de Codinus ne soit qu'un simple catalogue, il n'en est pas moins très-important pour l'intelligence de l'histoire byzantine ; — Παρεκβολαὶ ἐκ τῆς βίβλου τοῦ χρονίκου περὶ τῶν Πατρίων ΚωνσταντινουπόJews (Excerpta ex libro chronico de Originibus Constantinopolitanis). Les éditions de cet ouvrage sont : celle de George Dousa, 1596, texte grec et traduction latine; la même, avec des notes par Jean Meursius, 1609, in-8°; celle de Pierre Lambeck, Paris, 1655, in-fol., dans la Collection des auteurs byzantins du Louvre; réimprimée dans la Collection de Venise. P. Lambeck, pour son édition, se servit des meilleurs manuscrits de France, revit le texte et y ajouta une nouvelle traduction latine et des commentaires étendus. Il dédia son travail au célèbre cardinal François Barberini. L'ouvrage de Codinus commence par un récit de l'origine de Constantinople (Byzance). L'auteur consacre ensuite plusieurs chapitres à la topographie de cette ville, à la province d'Adiabène, aux statues, aux édifices publics, à Sainte-Sophie. Le livre se termine par une courte chronique depuis le commencement du monde jusqu'à la prise de Constantinople par les Turcs. Si Codinus en est réellement l'auteur, c'est une preuve qu'il a vécu après 1453; mais la singu lière digression sur la province d'Adiabène, montre assez qu'une main inconnue a fait des additions à l'œuvre primitive. Malgré des mutilations et des interpolations évidentes, l'ouvrage de Codinus n'en est pas moins d'un grand intérêt et indispensable pour bien connaître la capitale de l'empire byzantin; mais il a besoin d'être complété avec les Antiquitates Constantinopolitanæ de Pierre Gylli (surtout dans la traduction anglaise de John Ball; Londres, 1729, in-8°) et avec la Constantinopolis christiana de Du Cange. On attribue aussi à Codin une traduction grecque de la Missa sancti Gregorii papæ, Paris, 1595, in-8°, publiée par Morel et insérée dans le tome II de la Bibl. Patrum max.

Lambecius, ita Codini; dans son édition des Antiquités de Constantinople. Fabricius, Bibl. græc., XII, 57.,

CODJA-MOUSTAPHA - PACHA, grand-vizir turc, mort en 1512. Il se rendit à Rome, assassina Zizime, frère du sultan Bajazet II, et s'éleva de faveur en faveur au poste éminent de grandvizir. Sélim, successeur de Bajazet, l'accusa d'entretenir des relations avec Ahmed-Khan, qui lui disputait la couronne, et le fit décapiter. Les historiens turcs vantent les talents administratifs de Codja.

Jouannin, la Turquie, dans l'Univ, pitt.

Bayreuth. Ses principaux ouvrages sont : Supputatio præteritorum annorum mundi et septuaginta hebdomadarum Danielis, ex historiis sacris ethnicisque sumpta; Leipzig, 1572, in-8°; - Annales Sacræ Scripturæ, ubi origo olympiadum; Wittenberg, 1581, in-4°. Ludovicus, Schul-Historie.

CODOURY (Aboul-Hocéin-Ahmed), savant docteur musulman, de la secte d'Abou-Haniféh, né à Nissabour, l'an 367 de l'hégire, mort l'an 428 de la même ère (1037 de J.-C.). Il occupa le rang de réis de la secte Hanefy, dans l'Irak. Parmi les ouvrages qu'il a composés, le plus célèbre est un Traité des dogmes de Haniféh, fondateur de la secte qui porte son nom. Les gens de la même croyance ont pour ce livre une si profonde vénération, qu'ils l'apprennent par cœur, et en récitent de nombreux passages pour obtenir de Dieu les grâces qu'ils lui demandent. D'Herbelot, Biblioth. orientale.

* CODRATUS (Kódpatos), médecin et martyr chrétien, natif de Corinthe, mort en 258. Il perdit jeune ses parents, qui étaient chrétiens et d'un rang élevé. Il étudia la médecine, et profita des occasions que lui offrait la pratique de sa profession pour convertir ses clients au christianisme; il fut Inis à mort en l'an 258, par ordre de Jason, qui gouvernait alors la Grèce. On trouve dans les Acta sanctorum d'intéressants détails sur son martyre. Sa fête se célèbre le 10 mars, dans les deux Églises grecque et latine.

Acta sanctorum. — Bzovius, Nomenclator sanctorum professione medicorum. Carpzovius, de Medic. ab Ecclesia pro sanctis habitis.

CODRET (Annibal), grammairien savoyard, né à Sallenche, en 1525, mort à Avignon, le 19 septembre 1599. Il quitta l'étude de la médecine pour entrer dans l'ordre des Jésuites, et consacra toute sa vie à l'enseignement. On a de lui: Grammaticæ latinæ institutiones, seu brevia quædam grammaticæ rudimenta; Turin, 1570, in-8°. Cet ouvrage, souvent réimprimé, a servi de modèle à tous ceux du même genre. Alegambe, Biblioth. scriptor. Societat. Jesu.

CODRIKA (Panagioti ou Panagiotoki), littérateur et agent diplomatique grec, né à Athènes, vers 1760, mort à Paris, en 1830. Après avoir été premier secrétaire de Michel Soutzo, hospodar de Valachie, il fut attaché à l'ambassade de la Porte ottomane à Vienne, et vint à Paris en qualité de premier drogman d'AliEffendi. Gagné par le gouvernement français, il laissa ignorer à cet ambassadeur turc, qui n'entendait pas la langue française, bien des circonstances importantes, notamment l'expédition d'Égypte. Le grand-seigneur, irrité d'une pareille infidélité, le fit condamner à mort; mais

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Codrika eut la prudence de rester à Paris, où il fut longtemps exposé aux poignards des agents turcs envoyés pour l'assassiner. Plus tard, on est étonné de le voir adversaire acharné des Grecs soulevés pour secouer le joug musulman. Il écrivit même avec beaucoup de violence contre les Hellènes et leurs partisans. On a de lui: la traduction en grec moderne des Mondes de Fontenelle; Vienne, 1795; Observations sur l'opinion de quelques hellénistes touchant le grec moderne, Paris, 1803, in-8°; Observations sur le voyaye en Grèce de Bartholdy, dans le Magasin encyclopédique; Mémoire explicatif sur un passage ancien conservé par Hygin; Paris, 1812, in-8°; Encore une fois à mes compatriotes, en grec; 1818, in-8°; - Etude du dialecte commun de la langue grecque; 1818; Lettre à madame la comtesse de Genlis; Paris, 1826, in-8°.

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Pouqueville, Histoire de la régénération de la Grèce, Quérard, la France littéraire, Arnauld, Jouy, etc., Biog. nouv. des contemporains.

CODRINGTON (Christophe), gouverneur et littérateur anglais, né en 1668, aux îles Barba. des, mort dans les mêmes îles, le 7 avril 1710. Après avoir fait ses études à Oxford, il entra dans la carrière militaire, fit les campagnes de Flandre sous le roi Guillaume, s'y distingua, et fut, à la paix de Ryswyck, nommé gouverneur des Iles sous le Vent, Injustement accusé de procédés illégaux et violents, il donna sa démission en 1703, et se retira aux Barbades. Codrington possédait une grande fortune. Il en légua une partie à la Société pour la propagation de l'Évangile, sous la condition de fonder aux Barbades un collége pour l'enseignement de la médecine, de la chirurgie et de la théologie; il légua aussi 10,000 liv. sterl, et sa bibliothèque au collége d'All-Souls à Oxford. On a de lui quelques petits poëmes, insérés dans les Musæ Anglicana; Londres, 1741; Quelques vers à Sam. Garth, sur son poëme : le Dispensaire. Chalmers, Histoire d'Oxford. Rose New biograph. dictionary. Biographia britanica. Pointer, Antiquities of Oxford.

* CODRINGTON (Sir Édouard), vice-amiral anglais, né vers 1770, mort le 28 août 1851. Il descendait d'une ancienne famille, qui depuis le quatorzième siècle a donné plusieurs hommes célèbres à l'Angleterre, et qui sous George Ier fut élevée à la dignité de baronet. Sir Édouard était déjà lieutenant de marine en 1793; il contribua puissamment, le 1er juin 1794, au succès d'une brillante victoire remportée par l'amiral Howe, sous les yeux duquel il combattait sur le vaisseau amiral. Après s'être distingué encore dans plusieurs combats, il eut le commandement du vaisseau de ligne l'Orion, et le conduisit à la bataille de Trafalgar. Il assista, en 1800, au bombardement de Flessingue sous l'amiral Gardner, défendit plus tard pendant quelque temps Cadix, et commanda l'escadre qui croisait sur la côte de la Catalogne pour porter secours

aux Espagnols contre les Français. Nommé contre-amiral en 1814, il servit en Amérique sous l'amiral sir Alex. Inglis Cochrane; en 1825 il fut élevé au grade de vice-amiral. Il reçut peu après le commandement de la flotte anglaise dans la Méditerrannée, destinée à observer la flotte turque, et arbora son pavillon sur le vaisseau de ligne l'Asia. Il prit les mesures les plus sévères contre les pirates de l'Archipel, et déclara au gouvernement grec qu'il ne permettrait la course à aucun pavire sans exception. Lorsqu'après le traité du 6 juillet 1827, une flotte française se réunit dans la Méditerranée sous le commandement de l'amiral de Rigny, Codrington força Ibrahim-Pacha, commandant de la marine turco-égyptienne en Morée, à conclure une trève, par laquelle il fut stipulé que les troupes de terre et de mer qui se trouvaient dans le port de Navarin s'abstiendraient de toute hostilité. Ibrahim rompit l'armistice, et dévasta la Morée de la manière la plus affreuse. L'escadre russe, commandée par l'amiral Van der Heyden, étant arrivée en ce moment, les fiottes alliées se réunirent, et Codrington, en sa qualité du plus ancien des amiraux, en prit le commandement en chef. Cette flotte réunie s'avança vers le port en ordre de bataille pour forcer l'Egyptien à observer le traité et à quitter Navarin, peut-être même dans le dessein de livrer bataille. Le 20 octobre, un vaisseau turc vint à sa rencontre pour déclarer à l'amiral qu'aucun navire ne pourrait jeter l'ancre dans le port sans la permission d'Ibrahim. Codrington se hâta de répondre qu'il était venu pour donner des ordres et non pour en recevoir, et que si les Turcs tiraient un seul coup de canon, il brûlerait leur dépassé les batteries que les Turcs commenceflotte. Quelques navires anglais avaient à peine rent le feu, et alors s'engagea un combat général, qui dans l'espace de trois heures détruisit presque totalement la flotte othomane. Sir E. Codrington, caline sur son tillac, dirigea avec une présence d'esprit et un courage admirables toutes les manœuvres de la flotte dans l'étroite enceinte du port de Navarin, et eut une grande part à la victoire. Aussi la France et la Russie récompensèrent-elles le vainqueur par les distinctions les plus honorables, et la nation anglaise célébra son héroïque courage. Mais pendant que le roi d'Angleterre, entraîné par cet enthousiasme, lui envoyait la grand'-croix de l'ordre du Bain, le cabinet lui soumit des questions qui impliquaient le blâme de sa conduite précipitée. En juillet 1828, Codrington parut avec plusieurs navires devant Alexandrie, et entama si habilement les négociations avec Mohammed-Ali que le vice-roi ordonra à son fils d'évacuer sur-le-champ la Morée. Codrington s'était déjà ressenti des effets de la disgrâce du ninistère tory, lorsqu'il reçut la nouvelle qu'on lui avait donné un successeur. Le 22 août 1828 il déposa le commandement de l'escadre, et re

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