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EXTRAIT DES ACTES de la SOCIÉTÉ

SÉANCE DU 31 JANVIER

Présidence de M. le docteur Reumaux, Président

M. le docteur Reumaux prend la parole, ayant à ses côtés MM. A. Dodanthun père et H. Durin, vice-présidents, et prononce le discours suivant:

<< MESSIEURS ET CHERS COLLÈGUES,

>> Votre Président et les membres de votre Bureau vous expriment une fois de plus leurs remerciements pour l'honneur que vous leur avez fait en leur accordant de nouveau vos suffrages, mais n'oubliez pas que nous avons besoin de l'aide efficace de tous pour assurer l'avenir et la grandeur de l'Union Faulconnier.

>> C'est sans doute, parce que vous avez su donner beaucoup d'attrait à vos réunions mensuelles, que le nombre de nos collaborateurs s'est accru dans une proportion inusitée. Mais avant de vous dire quels sont les changements survenus parmi nos sociétaires, je dois, suivant l'usage, rendre à ceux dont la mort nous a séparés, le tribut de nos hommages et de nos regrets. Cinq de nos collègues nous ont été enlevés, ce sont par ordre de date: MM. Elie Rosse, Charles Lemaire, Victor Salomé, Fernand Beck et Louis Lefebvre; vous trouverez dans le dernier Bulletin les éloges qui leur ont été décernés en temps opportun.

>> Si nos pertes sont graves, notre Société n'en est pas ébranlée; de nouveaux adhérents se sont joints à nous et jamais ils n'ont été aussi nombreux, nous comptons, en effet, soixante admissions nouvelles.

>> C'est que l'histoire de la Flandre est éminemment suggestive, on y trouve des prodiges de courage et de dévouement. Chez le Flamand, attaché par-dessus tout à son foyer, à sa cité, à sa patrie, le sentiment national semble s'être fortifié en raison directe des efforts que l'on a faits pour le priver de sa nationalité.

» Nulle part, l'on n'a soutenu de luttes plus acharnées en faveur de ce grand principe. N'avons-nous pas vu, dans ces

derniers temps, M. Victorien Sardou placer en Flandre l'action de son beau drame Patrie; nulle part ailleurs, il n'avait trouvé le patriotisme aussi ardent.

>> Dans notre région, les historiens ont toujours été nombreux et surtout remarquables; cela tient au génie de notre race. Le Flamand froid et positif est avide de connaître la vérité; devant ce qui lui apparaît pour la première fois, il demeure calme et impassible jusqu'à ce que la raison l'ait éclairé et convaincu, mais quand une idée l'a pénétré et qu'il la croit juste, il n'est pas d'efforts qu'il ne fasse pour la faire aboutir.

>> Honorons ces historiens de notre vieux pays flamand, ils ont aimé l'art, la gloire et, par-dessus tout, la patrie. Ils estimaient qu'il n'y a rien de plus intéressant que la vie et de plus respectable que la vérité.

>> Messieurs, vous continuez ces anciennes traditions; le constater est pour votre Président une grande satisfaction; mais il ne m'appartient pas de faire votre éloge, « ce qu'on dit de vous n'est rien », a dit un sage. Ce que l'on pense de soi-même en sa sincérité d'âme sans se flatter et sans se surfaire, voilà ce qui importe. Le reste est la poussière du chemin.

>> Nous apprenons à l'instant que, grâce à un crédit voté par e Conseil général, l'on vient de créer à la Faculté des lettres de Lille une chaire d'histoire des provinces du Nord de la France; un de nos concitoyens, membre de l'Union Faulconnier, M. de Saint-Léger, en été nommé le titulaire. L'on ne pouvait faire un meilleur choix; notre collègue a étudié l'histoire de son pays aux meilleures sources, nous ne saurions trop engager les jeunes étudiants à suivre son cours.

» Il me reste à remplir un devoir agréable mais difficile ; agréable, car il s'agit de remercier tous ceux d'entre vous qui ont contribué à nos travaux l'année dernière, difficile, car il me sera impossible de citer tous nos collaborateurs.

» Les lectures et communications faites en séance dans le cours de l'année 1901 ont été nombreuses et intéressantes. Les biographies du capitaine de vaisseau Amand Leduc, par M. Mancel, de Constant Pieters, par M. l'abbé Winnaert, de Victor Simon, par M. Ernest Bacquet, et enfin la très intéressante vie de Mademoiselle de Bréville, par M. Dodanthun père; ont été lues avec avidité et plaisir.

>> Nous n'avons eu garde d'oublier notre héros dunkerquois : M. Bouchet nous a présenté un tableau chronologique de la vie de Jean Bart qui sera très utile aux élèves de nos écoles. M. Cos

sonnet, la série de portraits et d'images consacrés à notre illustre marin. M. le chanoine Flahault et M. l'abbé Wadoux nous ont entretenus de l'histoire du Magistrat à Dunkerque. M. G. Smagghe a lu un travail très intéressant sur l'hygiène à Dunkerque au XVIIIe siècle. MM. Durin et Jules Beck se sont occupés de questions archéologiques; le premier a étudié le problème de la configuration primitive du port de Dunkerque, et la question très ardue du comblement de la Panne et des fouilles sous le nouveau Minck; le second, les verrières de l'église Saint-JeanBaptiste dont l'habile crayon de M. Cappelle a reproduit le dessin. >> M. le docteur Lancry a lu un travail sur la Configuration des cités nouvelles dans le nouveau monde.

» M. l'abbé Raffin a communiqué un manuscrit très intéressant concernant d'anciennes familles de Dunkerque et M. Lemattre, un manuscrit de Pierre Girardon Une émeute à Dunkerque en 1792. Notre distingué collègue nous a fourni également une Histoire de la Franc-Maçonnerie à Dunkerque.

>> Notre président honoraire, qui est toujours un des membres les plus actifs de l'Union Faulconnier, n'a pas borné sa collaboration à la biographie d'Amand Leduc, il nous a encore lu une très remarquable notice sur le Premier séjour à Dunkerque du roi Louis XIV.

» Je remercie aussi tous les membres qui composent le Bureau; tous ont rempli leurs fonctions avec zèle et dévouement.

>> Il est nécessaire, Messieurs, qu'une société comme la nôtre soit en rapport avec les sociétés historiques disséminés un peu par tout.

>> A ses anciens correspondants sont venus se joindre cette année la Société Dunkerquoise, les sociétés de Boulogne-surMer, Lille et Saint-Omer, pour la France; et pour l'étranger, les sociétés d'Anvers, Gand, Stockholm et Tournai.

>> Voilà, Messieurs, quelques-uns des résultats obtenus en 1901 par l'Union Faulconnier; ils sont de nature à lui donner confiance en l'avenir. >>

Sont admis dans la Société : MM. Georges Bertot, président de l'Harmonie municipale de Malo-les-Bains; Henri Blanckaert, directeur de la Banque Pierard, à Maubeuge ; Léon Blanckaert, chevalier de la Légion d'honneur, président à la Cour d'appel d'Alger; Decreus, commandeur de la Légion d'honneur, commissaire général de la Marine en retraite, à Lorient ; Paul Massart, négociant, à Saint-Pierrebrouck; Porphyre Vandenbusche, négociant à Arnèke.

M. le comte de Saint-Pol a fait hommage à la Société d'une notice intitulée : La paroisse de Masles et ses seigneurs, berceau de la famille du chevalier de Saint-Pol, l'ami et le compagnon d'armes de Jean Bart.

M. le docteur Lancry offre une notice sur les Rues et promenades de Saint-Malo. Il souhaite que l'Union Faulconnier s'inspirant de ce travail, reprenne ses notices sur les Rues de Dunkerque.

M. G. Le Bail nous adresse un exemplaire de sa poésie: Visite de Botrel à Dunkerque.

M. H. Lemattre a dépouillé, au point de vue local, un très important ouvrage. C'est l'Inventaire analytique des procèsverbaur du Conseil de commerce et du bureau du commerce de 1700 à 1791.

M. Albert Bril communique la suite de son Histoire du Théâtre à Dunkerque depuis les origines jusqu'à nos jours.

M. Emile Mancel commence une biographie des Jacobsen.

SÉANCE DU 27 FÉVRIER

Présidence de M. le docteur Reumaux, Président

Sont admis dans la Société : MM. Georges Degravier, chef de comptabilité aux mines de Lens, et Franck - William Masson, esq., à Londres. ·

Des félicitations sont votés à M. Fernand Wintrebert, nommé chevalier du Mérite Agricole.

M. Alfred Dodanthun fils, dépose sur le bureau une brochure qu'il vient de publier sur la fête patriotique du 27 octobre 1901 à Hazebrouck (remise du drapeau de la 727° Section des Vétérans des armées de terre et de mer, sous la présidence de M. le général Ruyssen).

L'ordre du jour appelle une communication de M. l'abbé Leleu, sur l'Instruction primaire en Flandre avant la Révolution.

L'assemblée entend ensuite la lecture de la première partie d'un travail de M. le baron Joseph du Teil sur le Voyage du Czar à Dunkerque en 1717.

M. Ernest Crevelle fait passer sous les yeux de ses collègues deux cachets de cire qu'il a achetés récemment.

Tous deux adhèrent à une carte qui porte cette inscription: Cachet de Monsieur Alexandre Kenny, le père de Monsieur le baron

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