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la Société voit croître sans cesse sa prospérité, et que le nombre de ses membres se chiffre aujourd'hui à 354.

M. le Président félicite les collègues qui ont obtenu des récompenses à l'Exposition de Lille : M. Albert Mine, à qui le jury de la classe III, groupe VI (Génie Maritime), a décerné le Grand Prix unique de cette classe, à l'unanimité, avec le maximum de points; le Comité technique de l'Exposition a accordé en outre à M. Mine, en lui adressant toutes ses félicitations, une médaille d'argent grand module, mise à sa disposition par le Conseil général du Nord; MM. Alfred Roche et Albert Ziegler, qui ont obtenu une médaille d'or, pour les plans et affiches de la plage de Malo-Terminus; Falciny, photographe, qui reçoit un diplôme d'honneur; Rouzé, entrepreneur, Buisine, sculpteur, et Eugène Chigot, artiste peintre, qui ont également obtenu des récompenses pour leurs œuvres exposées.

M. le docteur Et. Hamy, professeur au Muséum et membre de l'Institut, a fait hommage d'un opuscule sur Les débuts de la mèdecine navale en France, dont il est l'auteur. Comme le nom de Dunkerque est souvent cité dans cette savante publication, un résumé de cet intéressant travail sera inséré dans un des Bulletins de la Société. M. le Président prie M. Lemattre, qui est en relation avec M. Hamy, de vouloir bien lui transmettre les remerciements de la Société.

L'assemblée entend ensuite une lecture de M. Georges Robyn sur les Francs-Vendeurs à Dunkerque.

M. Emile Mancel fournit une très intéressante étude sur Gaspard Bart.

M. l'abbé Harrau communique un mémoire sur la Révolution à Bergues.

M. Albert Bril donne la suite de son Histoire du Théâtre à Dunkerque.

SÉANCE DU 18 NOVEMBRE

Présidence de M. le docteur Reumaux, Président

Ont été reçus membres de la Société MM. l'abbé Fernand Hémery, professeur de rhétorique au collège Notre-Dame-desDunes; Albert Huret, étudiant en droit; Gaston Zylof de Wynde, propriétaire à Bergues.

M. le Président adresse ses félicitations à M. Bergerot, l'un de

nos premiers adhérents, qui vient de fêter le cinquantième anniversaire de son élection comme maire d'Esquelbecq, ainsi qu'à M. Ed. Blanckaert, promu chevalier de l'Ordre de SaintGrégoire-le-Grand.

Il félicite également nos collègues, MM. Gaston Barbez et Georges Robyn, reçus licenciés en droit; Lucien Schodduyn, licencié ès-lettres, et Adrien Robyn, licencié ès-sciences.

M. le Président fait part de la mort de M. Jean Follet, propriétaire à Rosendael, membre associé. C'était une véritable physionomie dunkerquoise; esprit enjoué, caractère jovial et sympathique, M. Jean Follet sera vivement regretté de ceux qui l'ont approché et qui ont pu apprécier ses excellentes qualités. L'Union Faulconnier adresse à sa famille ses plus sympathiques compliments de condoléance.

M. Ernest Crevelle offre à la Société un très curieux volume de poésies Les Algues, par le baron L.-A. Coppens, dont M. Mancel nous a donné récemment une intéressante biographie. M. le Président remercie notre dévoué collègue qui, à différentes reprises, a déjà enrichi notre bibliothèque d'ouvrages dunkerquois.

M. l'abbé Plachot continue la lecture de son travail sur FortMardyck.

M. Léon Nosten communique un mémoire sur la corporation des boulangers à Dunkerque.

L'assemblée entend la suite de la biographie, par M. Emile Mancel, de Gaspard Bart et de ses descendants.

M. Henri Lemattre donne connaissance d'une note intéressant l'histoire du théâtre flamand dans notre région.

L'étude des mœurs flamandes démontre qu'aux siècles derniers la culture intellectuelle était aussi développée dans le Nord que chez les méridionaux. Les nombreuses sociétés de rhétorique qui propageaient le goût des lettres dans les villes et bourgades de la Flandre Maritime nous en fournissent la preuve.

Dans notre région l'art dramatique avait de fervents interprêtes, en voici deux exemples. En 1804, la Société littéraire d'Hondschoote donnait des représentations de pièces flamandes et pendant la kermesse elle fit jouer trois fois de suite Cinna de Corneille et le Barbier de Séville de Beaumarchais, pièces traduites en flamand.

Vers la même époque, des jeunes gens de Petite-Synthe et des villages voisins s'étaient groupés pour former une société dramatique connue sous le nom de Société des artistes flamands. Ils ne

représentaient que des pièces flamandes qui attiraient à leurs soirées toute la population environnante.

Le 11 juin 1839, ils jouèrent avec succès sur le théâtre de Dunkerque deux pièces flamandes de leur répertoire: Cobonus et Peccavia, tragédie en 4 actes et en vers; Arlequin Savoyard, comédie en deux actes et en vers.

SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE

Présidence de M. le docteur Reumaux, Président

L'ordre du jour appelle le renouvellement du Bureau pour 1903. Sont nommés: président, M. le docteur Reumaux; vice-présidents, MM. Dodanthun père et Henri Durin; secrétaire-général, M. Alfred Dodanthun fils; secrétaire, M. Albert Bril; trésorier honoraire, M. Jules Beck; trésorier, M. Jules Darnet; bibliothécaire-archiviste, M. Auguste Hémery.

L'installation aura lieu à la séance de janvier.

M. le Président remercie ses collègues et exprime tous ses regrets à M. Gabriel Le Bail, que ses occupations ne permettent plus de faire partie du Bureau.

Est admis membre associé de la Société: M. Maurice Merveille, brasseur à Bourbourg.

M. Alfred Dodanthun fils, qui vient de conquérir le grade de docteur en droit, fait hommage d'un exemplaire de sa thèse: Des affiches électorales. M. le Président félicite notre distingué secrétaire-général de ce succès et le remercie de l'hommage qu'il fait de cette intéressante étude de droit public, toujours d'actualité et dont l'intérêt s'accentue encore du fait des assauts subis récemment à la Chambre par le droit d'affichage.

M. Albert Bril offre une notice sur Malo-les-Bains, dont voici la partie historique :

« Le Nord de la France, ce centre incomparable d'activité et de richesse industrielle et commerciale allait autrefois chercher sur les plages voisines le repos que commande, chaque année, aux beaux jours de la saison balnéaire, ce labeur incessant des grandes cités manufacturières et des centres miniers.

» Il y a vingt-cinq ans, les baigneurs de la classe aisée, à qui seule était réservée la villégiature estivale, ne pouvaient que rarement et en rompant avec leurs affaires, aller rejoindre leur famille aux stations balnéaires d'Ostende et de Blankenberghe.

Dunkerque, la ville si coquette, si fraîche et si hospitalière que déjà les touristes appelaient « le bijou de la Flandre », avait à ses portes une plage incomparable de sable fin que le grand public ignorait.

>> Parmi les habitués de l'époque, le critique parisien Francisque Sarcey disait : « C'est une merveille, que cette plage. Ah! si l'on avait de l'argent, comme on attirerait à Rosendael la foule cosmopolite qui se rend aux bains d'Ostende! >>

L'auteur passe en revue les souvenirs historiques qu'évoquent les dunes, les batailles de 1324, 1583 et 1646 - la bataille des dunes, puis la Révolution et le siège de Dunkerque.

« Les exploits que Malo-les-Bains trouvait à son berceau devaient la faire triompher plus, tard sur le terrain pacifique de la conquête balnéaire et la sacrer Reine des Plages du Nord.

» En 1858, M. Gaspard Malo achète à la ville de Dunkerque environ 630 hectares de Dunes pour la somme de 40.000 francs; son but était de les mettre en culture; Edmond About en parla dans son livre le Progrés. Mais ces essais furent sans résultats. L'industrieux négociant conçut alors le plan de niveler les dunes et de les vendre par lots pour y bâtir des châlets.

>> Dans ce site pittoresque, quelques cabanes de pêcheurs 'formaient le hameau de Visscher-Morëe (de Visscher, pêcheur, et Moëre, étang, mare; on en a fait les mots Wichemore et WisseMorne, par corruption de ces deux mots flamands.

>> Ces chaumières, entourées d'un jardinet clos d'une haie, étaient éparpillées sur les bords d'un réservoir ayant la forme d'une vaste coupe creusée dans le sol, les habitants s'approvisionnaient d'eau dans cette moëre.

>> Le plus ancien établissement de Malo est l'Hôtel du Cap Nord (aujourd'hui Hôtel Pyl) qui était alors tenu par un restaurateur surnommé « Biffteck ». C'était un but de promenade pour les Dunkerquois que y allaient le dimanche faire un goûter champêtre. A la même époque, le chemin de fer de Furnes avait sa gare au quai Anglais, vers l'emplacement actuel de la Taverne Anglaise (dernier vestige de notre premier établissement de bains de mer, avec la friture, le petit Casino et les cabines sur rails). La voie ferrée traversait un pont sur la Cunette et suivait l'Avenue Bel-Air pour aller rejoindre la gare de la Tente Verte.

» De 1865 à 1868, on construit dix maisons et le Casino dressa bientôt sa silhouette majestueuse aux fronts de mer. L'année suivante, quinze nouvelles constructions s'élèvent, ensuite arrive l'année terrible où le Casino servit de logement à nos vaillants

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soldats. Le réveil fut long à venir: on mit six ans pour bâtir trente nouvelles habitations. >>

Puis se succèdent les souvenirs de Ch. Monselet avec son chålet du passage Fielding où le sable « s'amoncelait » disait-on plaisamment en se promenant par-là; ceux du général Faidherbe dont le châlet rustique était situé près de l'Hôtel du Nord; enfin ceux d'About, de Sarcey et de Bauer, dont les villas s'élèvaient aux fronts de mer.

<< Dans l'intervalle, M. G. Malo avait cédé à la commune de Rosendael le terrain nécessaire pour y percer quelques rues et des avenues en se réservant les terrains à bâtir. Les acquisitions de terrains redoublèrent. Mais le quartier manquait d'éclairage: M. Malo fit construire à l'angle de la rue de Douai et de l'Avenue Faidherbe une usine à gaz. L'établissement fut vendu à la Compagnie du gaz le 5 décembre 1887, pour la somme de vingt-cinq mille cent francs et sur son emplacement s'édifièrent plus tard les maisons que l'on voit aujourd'hui, en face de la statue de Gaspard Malo. >>

En 1880, la Société immobilière Hamoir et Cie, fait l'acquisition de 80.000 mètres carrés de terrains et publie une circulaire qu'elle répand à profusion dans la région. Une gravure panoramique que l'obligeance de M. J. Dieuset permet à l'auteur de reproduire, rappelle la plage à cette époque. Les résultats de ce premier essai de publicité ne se firent pas attendre. En trois ans on bâtit 200 habitations.

Le 21 juillet 1890, Malo-les-Bains est érigée en commune distincte et la plage prend alors cet essor qui l'ont faite ce que nous la voyons aujourd'hui.

La Municipalité de M. le docteur Geeraert a trouvé là un champ à son activité : les avenues s'empierrent, des fils d'eau les bordent, les égoûts se creusent, l'éclairage se complète. La digue est prolongée et carrelée en céramique, la place Turenne se transforme avec son kiosque et l'église agrandie, et les bâtiments communaux viennent couronner l'œuvre.

L'ouvrage se termine par un chapitre sur les fêtes.

M. Emile Mancel communique la suite de son intéressante monographie de Gaspard Bart et de ses descendants.

M. Gustave Smagghe donne lecture d'un travail sur les élections législatives dans notre arrondissement de 1789 à nos jours, 2e partie 1848-1870.

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