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OUVRAGES IMPRIMÉS,

PRÉSENTÉS A LA CLASSE PAR SES MEMBRES.

LES tomes III et IV de l'Histoire des mathématiques, par le C. MONTUCLA, continuée après sa mort par le C. LALANDE. Essai sur l'histoire des mathématiques, par le C. Ch. BossUT. Deux volumes in-8°.

Table des logarithmes depuis 1 jusqu'à 10000, et des logarithmes des sinus et des tangentes, pour toutes les minutes de l'ancienne division du quart de cercle, précédées d'une introduction, par le C. LALANDE.

Mémoire sur l'intégrabilité médiate des équations différentielles d'un ordre quelconque entre un nombre quelconque de variables, par le C. NIEWPORT, associé.

Traité de mécanique, et recherches sur l'équilibre des voûtes, nouvelle édition, par le C. Charles BossUT.

Histoire de la mesure des tems par les horloges, par le C. BERTHOUD. Deux volumes in-4°.

Compte rendu à la classe des sciences mathématiques et physiques de l'Institut national, de la vente des laines et des bêtes à laine provenant du troupeau national de Rambouillet, le 15 prairial an 10, par les CC. TESSIER et HUZARD, imprimé par

ordre de la classe.

Huitième livraison de la Description des plantes nouvelles et peu connues, cultivées dans le jardin du C. Cels, par le C.

VENTENAT.

Recherches sur l'organisation des corps vivans, par le C. La

MARCK.

Notice sur la vie et les travaux de Dolomieu, par le C. LACÉPÈDE.

Sur l'art d'observer et de faire des expériences, par le C. SENE

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Annuaire météorologique pour l'an 11, par le C. LAMARCK.

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ÉCONOMIE PUBLIQUE.

TABLEAU de la Grande-Bretagne, de l'Irlande et des possessions anglaises dans les quatre parties du monde.

Sine irâ et studio quorum causas procul habeo. TACIT. Quatre vol. in-8°, avec gravures, cartes et tableaux. A Paris, chez Maradan, libraire, rue Pavée-St-André-desArcs, No 16.

IL n'existait aucun livre qui pût donner une idée tant soit peu exacte de l'Angleterre. Sa constitution, le systême de sa législation et de son administration, les principes d'économie politique qui l'éclairent et la vivifient sont consignés dans Blackstone, Hume, Delolme, A. Smith, Stewart, Arthur Young, etc., et dans les discussions du parlement. Mais ces principes, ces notions, ces renseignemens sont épars et le plus souvent impliqués dans des théories ou dans les opinions opposées des partis, de sorte qu'ils ne peuvent servir qu'aux hommes qui font une étude réfléchie de l'économie publique et qui savent les classer, les comparer, les juger. On n'en a point exprimé la substance; et quand on l'aurait dégagée de ses enveloppes, quand elle serait purgée d'erreurs, ce ne serait encore qu'une partie du tableau de l'Angleterre : il resterait à tracer avec fidélité la physionomie de ce pays intéressant sous tous les rapports, respectable sous plusieurs. Cette description exige beaucoup d'instruction, la connaissance d'une infinité de détails, celle principalenent des localités et des mœurs, une sagacité sûre, le talent et l'impartialité d'observation, si difficiles à réunir.

M. Baert, auteur du Tableau de la Grande-Bretagne, paraît rassembler tous ces avantages. Il y a plus à apprendre dans un de ses articles que dans les quatre volumes de Grosley sur Londres et l'Angleterre. Rien peut-être ne serait plus propre à prouver combien il y avait de vide

dans ce mérite académique, si regretté par quelques personnes et qu'elles opposent quelquefois si dédaigneusement à l'état actuel du savoir, que de réduire à sa vraie valeur ce que Grosley, l'un des hommes de son tems (1) les plus distingués dans la littérature d'érudition, a écrit sur l'Angleterre avec la prétention de la faire connaître : je dis la prétention, et je n'aurais besoin pour la prouver, que de l'épigraphe qu'il a choisie: Transivi ut viderem sapientiam, erroresque et stultitiam. ECCLESIAST.

Cet ouvrage n'offre aucune lumière à l'homme d'Etat, ni instruction réelle pour qui que ce soit. Au reste, si cet exemple ne suffisait pas, on pourrait le fortifier de quelques autres exemples de voyages écrits également par des hommes considérés dans les sciences ou les lettres et qui sont aussi inutiles que l'ouvrage de Grosley.

M. Baert, au contraire, n'est en arrière d'aucune des parties de l'économie publique, ni des sciences et des arts dans lesquels s'exercent ou rivalisent les premières nations de l'Europe. Quand le tems qui change ces rapports aura altéré la ressemblance de son Tableau, il demeurera encore un livre très-bon à consulter. Les objets dont l'auteur n'a point pu juger par lui-même, comme les colonies anglaises, leur administration et leurs produits, sont déerits d'après l'ouvrage de Bryan-Edwards, le plus complet, le plus récent, le meilleur que les Anglais aient encore fait sur cette matière (2). Voici du reste ce que dit l'auteur lui-même de la manière dont il a exécuté son plan: « La partie qui regarde l'Ecosse et l'Irlande a été rédigée sur » les lieux en 1787: celle qui concerne l'Angleterre et » ses colonies l'a été à Londres en 1788, et l'article Gi»braltar à Gibraltar même en 1789. » L'appendice, qui

(1) Ce tems est presque le nôtre, puisqu'il est mort en 1785. i

(2) Il a été rendu compte, dans la Décade du 30 germinal an IX, de la traduction française de l'Histoire civile et commerciale des' colonies anglaises, par M. Bryan-Edwards. Elle se trouve chez Dente, libr., au palais du Tribunat, Galeries de bois, no 240. Un vol. in-8°

est très-considérable, a été composé en France à la vérité, et à mesure que M. Baert a pu s'en procurer les matériaux, ce que les circonstances de la révolution et de la guerre rendaient assez difficile; mais aussi n'était-il pas bien nécessaire que l'auteur fût en Angleterre pour achever son Tableau, après y avoir fait un séjour, une étude de deux années, et un voyage de deux mille lieues dans les trois royaumes.

Il se loue beaucoup de l'hospitalité anglaise. L'hommage qu'il rend à leurs qualités sociales est à la fois une dette de reconnaissance et un éloge presque nouveau sous la plume d'un étranger. Ce qui ajoute de la valeur à cet éloge, c'est la sincérité avec laquelle le même écrivain relève quelques défauts du caractère anglais et les vices introduits avec le tems dans leur organisation politique. Il ne paraît chercher ni l'éloge ni le blâme: il n'est ni anglomane, ni anti-anglais, ni français, ni allemand, mais en observateur instruit, il cherche la vérité avec une indépendance d'idées « qu'il aurait, dit-il, acquise en Angleterre, » s'il ne l'y avait portée. » C'est en peu de mots faire un grand éloge de l'Angleterre, car nous ne connaissons aucun autre pays en Europe dont on puisse en dire autant.

Un pareil ouvrage se perfectionnera beaucoup par des éditions subséquentes; l'auteur ne le dissimule point. Sans doute qu'il fondra dans le corps de l'ouvrage tous les supplémens détachés dont chaque volume est chargé. Mais tel qu'il existe c'est, nous le répétons, le livre le plus instructif, le plus satisfaisant qu'on ait fait sur l'état politique, commercial et moral de la Grande-Bretagne.

- Le quatrième volume contient une table générale trèscommode. Les cartes et les planches répandues dans les quatre volumes sont : une carte de l'Angleterre, une de l'Ecosse, une de l'Irlande, une de l'Inde: un plan topographique de Gibraltar, une vue du même Gibraltar, une de Staffa, une de la Chaussée des Géans : les portraits de M. Pitt et de M. Fox; un combat de Boxers. Les tableaux de la situation du commerce, d'importation et d'exporta

tion,

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tion, etc., y sont très-multipliés; enfin divers ouvrages estimés ont été mis à contribution pour ajouter au mérite de celui-ci.

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Voici maintenant un échantillon de la manière d'observer et de peindre de M. Baert, pris dans le résumé de son ouvrage : « Telle est, dit-il, cette nation justement célèbre qui, avec des traits marquans et com» mans à tous les individus, réunit les qualités les plus » opposées, les contrastes les plus frappans : de la hauteur » et de la servilité: de la fierté et de la vénalité: de la dureté et de l'humanité : de la morgue et de la mauvaise » honte de la raison, du jugement, des connaissances et > des folies religieuses, des préjugés de toute espèce : l'orgueil de la liberté et la presse pour la marine, les engagemens perpétuels dans le militaire : une prodigalité presque toujours ridicule et une économie souvent » sordide: un grand luxe extérieur, de la mesquinerie ■ dans la vie domestique: des femmes sages, timides, modestes; des hommes souvent effrontés, débauchés » crapuleux : des maris qui estiment leurs femmes et qui > les traitent avec mépris : chez laquelle la propreté est • poussée au plus haut degré et où le même verre est » commun à plusieurs personnes, où un vase de nuit est un meuble de salle à manger: l'apparence de la plus par faite égalité; et tous les rangs, toutes les places marquées et vivement disputées jusques dans les plaisirs publics : » une aisance généralement répandue, presque jamais » l'aspect de la misère n'y frappant les yeux, ne blessant > le cœur ; et tous les visages portant l'empreinte de la tristesse et de la mélancolie: où la liberté de la presse faite pour protéger les citoyens en est devenue le fléau: nation vive, active, courageuse dans les entreprises, froide et impassible dans les plaisirs : qui parle sans cesse de sentiment et de bonheur domestique, et qui court sans cesse après la dissipation et le plaisir, abandonne ses enfans à eux-mêmes dès leur adolescence et délaisse ses parens dans leur vieillesse: qui avec de An XI. 1. Trimestre.

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