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tions du P. Faure, jésuite; II. Summa theologiæ, in-fol.; III. Analogia Veteris et Novi Testamenti; IV. Divers Traités de morale; V.De Republicá ecclesiastica, contre Antoine de Dominis, Mayence, 1618, 1619, in-8°., VI. Controversia anglicana de potestate regis et pontificis, contre Lancelot Andrews, ibid., 1612, in-8°., mis à l'index à Rome, comme contenant des propositions fausses, scandaleuses et séditieuses. La faculté de théologie de Paris se proposait de censurer l'ouvrage, lorsqu'elle reçut ordre de la cour de s'en abstenir. VII. Refutatio apologiæ Jacobi regis, ibid., 1610, in-8'.; VIII. Refutatio torture torti, contra sacellanum regis Angliæ ibid., 1610, in-8°.; IX. Duellum cum G. Tookero de primatu regis Angliæ, ibid., 1612, in-8°. X. Tractatus scholasticus de libero arbitrio, Mayence, 1613, in-8'.; XI. Quæstiones de fide hæreticis servanda, Mayence, 1609, in-8°. Tous les ouvrages de controverse de Bécau furent imprimés à Mayence, en 1633, in-fol., 2 vol. T-D..

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BÉCAN (GUILLAUME), naquit en Flandre, au 17. siècle, et entra dans la compagnie de Jésus, où il se distingua par ses talents oratoires et ses poé sies. On a de lui: Introitus triumphalis Ferdinandi Austriaci in Flandriæ metropolim Gandavum, Anvers, 1656, in-fol., avec de belles grav., exécutées sur les dessins de Rubens. Il a donné aussi des Idylles et des Élégies, qui ont été imprimées avec les OEuvres du P. Hoschius. Sa vie, du reste, n'offre rien de remarquable; il mourut à Louvain, le 12 décembre 1.683. V-E. BECCADELLI (ANTOINE). Voy. PANORMITA.

BECCADELLI (Louis), littérateur italien du 16o. siècle, naquit à

Bologne, de parents nobles, le 27 janvier 1502. Après y avoir fait ses études, il s'appliqua pendant six ans à la jurisprudence; mais s'étant lié d'amitié avec le célèbre Jean della Casa, qui n'aimait que la poésie et les lettres, il se livra aux mêmes goûts, sans quitter l'étude des lois. Il y fut reçu docteur en 1535. Son mérite lui fit de puissants amis, entre autres les cardinaux Bembo, Polus et Contarini, Le dernier surtout conçut pour lui tant d'amitié, qu'il le voulait pour compagnon dans tous ses voyages, et ne pouvait se passer de lui. Beccadelli voyagea aussi en 1559 avec le cardinal Polus, lorsque celui-ci parcourut les cours de l'Europe pour chercher les moyens de ramener à l'Église le schismatique Henri VIII. Beccadelli vint avec lui à Carpentras, et ne manqua pas d'aller visiter la fontaine de Vaucluse et la Sorgue, petite rivière que les chants de Pétrarque ont rendue si célèbre. Il retourna ensuite auprès du cardinal Contarini; après sa mort, il s'attacha à plusieurs autres cardinaux., Le pape Paul III lui confia l'éducation de son neveu Ranuce Farnese; et, quand il eut fait de ce jeune homme un cardinal, en 1545, et qu'il l'eut nommé légat dans la Marche d'Ancône, il lui donna Beccadelli pour guide, pour administrateur-général, et pour président de cette province. La légation finie en 1549, Beccadelli fut nommé à l'évêché de Ravello dans le royaume de Naples; mais les grands emplois auxquels il fut ensuite appelé l'empêchèrent toujours d'en aller prendre possession. Après la mort de Paul III, Jules III l'envoya nonce apostolique à Venise; la république en fut si contente, qu'elle demanda et obtint que sa nonciature fût prolongée pendant cinq ans. Il fut ensuite nommé

par le même pape vicaire-général et juge ordinaire des églises, monastères et hôpitaux de Rome. En 1555, il alla, en qualité de légat, à la diète d'Ausbourg, et fut fait archevêque de Raguse le 17 septembre de la même année. Pie IV l'envoya, en 1561, au concile de Trente, où il donna de nouvelles preuves de zèle, de prudence et de capacité. De là, il fut choisi par le grand-duc de Toscane, Cosme 1., pour diriger l'éducation du prince Ferdinand son fils. La faveur dont il jouit bientôt auprès du grandduc lui ayant donné l'espérance et presque la certitude d'être nommé à l'archevêché de Pise, il se démit de celui de Raguse; mais il s'éleva des obstacles à Rome qui empêchèrent sa nomination, et il fallut qu'il se contentât de la riche prélature de Prato, qui lui fut conférée vers 1565. Il y mourut le 17 octobre 1572. On voit qu'il occupa dans les emplois ecclesiastiques une place aussi distinguée que dans la littérature. Il eut pour amis la plupart des célèbres littérateurs de ce grand siècle. Ses ouvrages imprimés se réduisent aux quatre Vies de Pétrarque, du cardinal Bembo, du cardinal Polus et du cardinal Gaspard Contarini. La première, imprimée d'abord dans le Pètrarcha redivivus de Tomasini, l'a été ensuite dans plusieurs éditions de Pétrarque; la seconde le fut dans le tome II des Historiens de Venise, publiés par Apostolo Zeno, Venise, 1718, in-4°.; la troisième était écrite en italien comme les deux autres; mais André Dudizio, ami de l'auteur, obtint de lui la permission de la traduire en latin, et elle ne fut d'abord publiée que dans cette langue, Venise, 1565, in-4°. Ce n'est pas une simple traduction; Dudizio avoue lui-même qu'il a fait plusieurs addi

que

tions à l'ouvrage de Beccadelli. Maucroix, chanoine de Reims, l'a traduite en français, et publiée à Paris, 1679, in-12. La Vie du cardinal Polus, écrite en italien, a été enfin imprimée dans la cinquième partie des lettres de ce cardinal, Brescia, 1757, in-4°. La Vie du cardinal Contarini n'a été imprimée qu'en 1746, in-4°., à Brescia, par les soins du cardinal Quirini, avec une longue préface de l'éditeur et plusieurs additions. De ces quatre Vies, celle de Pétrarque est la plus estimée et la meilleure. Beccadelli avait composé beaucoup d'autres ouvrages. Mazzuchelli en compte jusqu'à vingt-trois, qui sont restés manuscrits à Bologne dans la bibliothède sa famille. G-E. BECCAFUMI ( DOMINIQUE ), dit Mecherino, peintre, naquit en 1484, aux environs de Sienne. Son père était un pauvre ouvrier, nommé Paccio, ou Mecherino, à cause de sa petite taille. Le jeune Dominique annonça, dès son enfance, les mêmes dispositions naturelles pour le dessin que le Giotto et André del Castagna. Comme eux, il était berger, et traçait des figures sur le sable au bord d'un ruisseau, lorsqu'il fut aperçu par un riche particulier de Sienne, nommé Beccafumi, qui le demanda à son père, et l'emmena à la ville pour lui faire apprendre le dessin. Dominique y vit des tableaux du Pérugin, les admira, chercha à les imiter, et, ayant entendu parler des peintures que Raphaël et Michel-Ange venaient d'exécuter à Rome, il pria instamment son protecteur de lui permettre de faire le voyage sous le nom de Beccafumi, qu'il voulait honorer par ses talents. Il étudia à cet effet les chefs-d'œuvre de l'antiquité, les peintures du Vatican, et celles de la chapelle Sixtine; il revint ensuite à Sienne; mais, avant de composer, il s'appli

qua encore à l'étude de la nature, de l'anatomie et de la perspective. Se croyant alors en état de produire avec quelque succès, il exécuta plusieurs peintures à fresque, en concurrence avec le Sodoma qu'il surpassa, et il acquit bientôt autant de considération par ses talents que par sa conduite sage et réglée. Il enrichit les palais et les églises de sa patrie de nombreuses peintures, dont les compositions, tirées de l'histoire et de la fable, sont fort ingenieuses et mériteraient d'être grayées. Son dessin était hardi, son coloris agréable; il inventait avec facilité, et se plaisait à faire des sujets éclairés par le feu ou les flambeaux. Il entendait bien les raccourcis; mais il tomba un peu dans le maniéré, ct, en général, ses têtes manquent de noblesse et de beauté. Il travaillait en détrempe, à l'huile et à fresque, et préférait ces derniers procédés comme plus durables. Studieux, infatigable, il n'avait point d'ambition, et préférait la solitude au grand monde. Appelé à Gênes, par le prince Doria, afin d'exécuter des peintures dans son palais, il se hâta de les terminer afin de retourner dans sa patrie; et il disait, à ce sujet, que, pour produire, il avait besoin de respirer l'air natal. Il acheva et perfectionna la peinture d'incrustation sur marbre du pavé de la cathédrale de Sienne, commencé par Duccio. Ces compositions ont été gravées en bois, par Andréasso; mais étant devenues très-rares, elles l'ont été de nouveau sur cuivre, dans une moindre dimension, par l'abbé Lelio-Cosatti. Beccafumi imagina de faire, pour l'entrée de l'empereur Charles - Quint à Sicnue, une statue équestre de ce monarque, qui devait se mouvoir au moyen de ressorts; mais la cérémonie n'ayant pas eu lieu, cet ouvrage ingénieux resta imparfait. Beccafumi grava aussi sur bois

et en clair obscur les figures des douze apôtres; enfin, il voulut s'appliquer à la sculpture, et couler lui-même en bronze des statues et des bas-reliefs; mais ce travail forcé détruisit sa santé, et avança le terme de son existence. Il mourut le 18 mai 1549, âgé de soixante-cinq ans, et fut enterré avec pompe dans la cathédrale de Sienne. Les élèves de Beccafumi sont: Giovanni de Sienne, dit il Giannella, bon architecte, et Georgio de Sienne, qui peignit dans cette ville la Loggia de' Mandoli, et qui exécuta d'autres ouvrages à Rome. C-N.

BECCARI (AUGUSTIN), poète italien du 16". siècle, a dû sa célébrité à une seule pièce de théâtre, dans un genre où il fut surpassé, mais dont il eut la gloire d'être l'inventeur. Il était né à Ferrare un peu avant 1510; il était savant, non seulement en littérature, mais en philosophie, en jurisprudence civile et canonique, où il avait reçu le doctorat. Il cultivait aussi la poésie, et composa des Sonetti, Canzoni, Madrigali, etc., qui n'ont point été imprimés; mais en 1554, il fit, pour les spectacles que le duc de Ferrare, Hercule II, donnait dans son palais, une comédie pastorale, ou, comme les Italiens l'appellent, favola pastorale, intitulée: Il Sacrifizio, qui fait époque dans l'histoire du théâtre italien. Les choeurs et l'entrée du grand-prêtre furent mis en musique par Alphonse dalla Viola; et André, frère de ce compositeur alors célèbre, chanta le rôle du grand-prêtre. La pièce fut imprimée l'année suivante, Ferrare, 1555, petit in-4°. Cette date lui assure l'antériorité sur toutes les pastorales italiennes, même sur l'Aminta

du Tasse, qui ne parut que dix-huit ans après. On tira si peu d'exemplaires du Sacrifice, que cette édi

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tion est extrêmement rare. L'auteur en donna une seconde, revue et augmentée, Ferrare, 1587, in-12, qui est aussi très-peu commune. Il n'est pas inutile de prévenir les amateurs de livres que cette dernière édition a été contrefaite, ou plutôt répétée à Brescia en 1720, sous la même date de Ferrare 1587, mais en petit in8°. (tandis que la véritable est in-12), et ne portant point à la fin le nom des libraires de Ferrare Giulio Cagnacci e fratelli, qu'on lit dans la première. Beccari mourut à Ferrare, non pas en 1560, on vient d'en voir la preuve, mais le 2 août 1590. Il avait fait une seconde pastorale intitulée Dafne, dont il est parlé dans la préface de la seconde édition du Sacrifizio, mais qui n'a point été rendue publique.

G-É. BECCARI (JACQUES - BARTHÉLEMY), savant médecin, physicien et philosophe italien du 18. siècle, naquit à Bologne, le 25 juillet 1682,

et y fit ses études sous les jésuites. Il se sentit de bonne heure porté vers les sciences naturelles, et surtout vers la physique expérimentale. Après sa philosophie, il fit son cours de médecine, et fut reçu, en 1704, docteur dans l'une et l'autre faculté. Une académie savante, nommée des Inquieti, dont il était membre, et où il avait pour confrères des hommes tels qu'un Morgagni et un Manfredi, avait le défaut d'être trop attachée aux formes scholastiques, et de renfermer ses travaux dans un cercle trop étroit. Il s'y fit une réforme, dont lui et ses deux savants amis furent les principaux auteurs. On élut douze académiciens ordinaires, entre lesquels furent partagées l'histoire naturelle, la chimie, l'anatomie, la médecine, la physique et les mathématiques. L'histoire naturelle échut à Beccari, et il justifia ce

choix par ses travaux. Cette académie des Inquieti, ou plutôt des hommes sans repos, dont Fontenelle a dit avec son ingénieuse précision (Eloge de Marsigli), que le nom était assez convenable aux philosophes modernes, qui, n'étant plus fixés par aucune autorité, cherchent et chercheront toujours; cette académie, dis - je, fut, en quelque sorte, le berceau de ce célèbre Institut des sciences et des arts, fondé à Bologne en 1711, par le comte Marsigli (Voy. MARSIGLI), et dans lequel Beccari fut nommé professeur de physique. Ce grand établissement, que le même Fontenelle (ibidem) compare à l'Atlantide du chancelier Bacon, ouvrit ses cours en 1714; Beccari y commença le sien, et fit construire plusieurs machines qui manquaient à la riche collection donnée à l'Institut par Marsigli. Il exerçait cependant avec succès la médecine, et faisait chez lui des cours de cette science et de philosophie, qui étaient aussi suivis que ceux de l'institut même. Une maladie violente et dangereuse qu'il éprouva, en 1718, les interrompit pendant huit mois mais il les reprit avec une nouvelle ardeur. Il était lié d'amitié avec les savants les plus célèbres, entre autres avec le grand anatomiste Morgagni et le célèbre astronome et poète Eustache Manfredi (qu'un certain dictionnaire, dont on se fatigue à relever les bévues, partage en deux, pour faire de l'un Eustathius, nom très-fameux, comme on sait, dans l'histoire littéraire du 18o. siècle, et de l'autre Manfred). Ses liaisons scientifiques s'étendaient hors de l'Italie; et ce fut après avoir correspondu avec des membres de la société royale de Londres, sur des questions de physique transcendante, qu'il y fut reçu en 1728. Il avait été élu en 1723, président, non de l'ins

;

titut même, mais de l'académie des sciences de l'institut, ce qui est trèsdifférent, place vacante par la mort du célèbre anatomiste Marie Valsalva. Le président de l'institut, Mathieu Bazzano, étant mort en 1750, cette place honorable fut donnée à Beccari, après un concours qui fut ouvert pendant quatre mois. Dans cette place, il fit adopter des réglements utiles qui ont subsisté jusqu'à ces derniers temps. Il ne discontinua point pour cela ses leçons de chimie, science dont il était alors professeur dans l'institut, et ne cessa d'enseigner que lorsque l'extrême vieillesse lui eut ôté toutes ses forces. Il mourut universellement aimé et regretté, le 30 janvier 1766. Ses ouvrages imprimés sont : I. Lettera alcavalier Tommaso Dereham intorno la meteora chiamata foco fatuo, imprimée d'abord dans les Transactions de la société royale de Londres, ensuite dans un recueil traduit de ces mêmes Transactions, depuis l'année 1720 jusqu'à 1730, par le même chevalier Dereham, à qui elle était adressée, tom. V, Naples, 1734, in-4°.; II. Dissertatio meteorologico-medica, in quá aëris temperies et morbi Bononiæ grassantes annis 1729 et sequenti describuntur, dans le 3*. volume des Actes de l'academie des Curieux de la nature; III. Parere intorno al taglio della macchia di Viareggio, Lucques, 1739, in-4°.; IV. De longis jejuniis dissertatio. Le cardinal Lambertini, occupé d'un ouvrage sur les miracles qui peuvent donner à ceux qui les ont faits une place parmi les saints, avait consulté l'académie de l'institut sur la question de savoir s'il fallait regarder comme un miracle la longue abstinence de toute nourriture; Beccari fut chargé de la réponse. Elle est contenue dans cette disserta

tion, où il prouve, par l'expérience et le raisonnement, qu'un homme peut jeûner entièrement pendant une semaine, même pendant un mois; mais que ces longues abstinences, ou sont des maladies, ou doivent en produire; d'où il conclut que le jeûne le plus prolongé, s'il est accompagné de quelque dérangement de santé, n'est point un miracle. Cet opuscule est imprimé dans l'appendix de la 1re. partie du liv. IV de l'ouvrage du cardinal Prosper Lambertini, De Servorum Dei beatificatione et Beatorum canonizatione, Padoue, 1743, in-fol.; V. De quamplurimis phosphoris nunc primum detectis commentarius, Bologne, 1744, in-4°.; De quamplurimis phosphoris commentarius alter, dans le tom. II, part. 2, des Commentarii de Bononiensi scientiarum et artium instituto atque academia. VI. Dans le recueil de ces mêmes Commentaires, on trouve plusieurs opuscules de Beccari, tels que, De motu intestino corporum fluidorum, tom. I; De medicatis Recobarii aquis, tom. III; De lacte, tom. V, etc. etc. VII. Des consultations médicales et médico-légales, etc. Il a de plus laissé un grand nombre de dissertations et d'autres opuscules, restés en manuscrit à Bologne, dans la bibliothèque de l'institut. G-É.

BECCARIA, famille qui dirigeait, à Pavie, le parti gibelin, tandis que les comtes de Langusco étaient chefs du parti guelfe. Dans les guerros civiles entre les deux factions, chaque famille acquérait sur ses partisans une autorité qui devenait toujours plus illimitée. Au commencement du 14°. siècle, ces chefs aspirèrent alternativement à la souveraineté, Philippone, comte de Langusco, était seigneur de Pavie, en 1310, lorsque Henri VII

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