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UNIVERSELLE,

ANCIENNE ET MODERNE,

OU

HISTOIRE, PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE, DE LA VIE PUBLIQUE ET PRIVÉE DE
TOUS LES HOMMES QUI SE SONT FAIT REMARQUER PAR LEURS ÉCRITS,
LEURS ACTIONS, LEURS TALENTS, LEURS VERTUS OU LEURS CRIMES.

OUVRAGE ENTIÈREMENT NEUF,

RÉDIGÉ PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS DE LETTRES ET DE SAVANTS.

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CHEZ MICHAUD FRÈRES, LIBRAIRES,
RUE DES BONS-ENFANTS, N°. 34.

DE L'IMPRIMERIE DE L. G. MICHAUD.

2101.

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UNIVERSELLE.

B

BEBEL, ou BEBELIUS (HENRI), né à Justingen en Souabe, de pauvres cultivateurs, florissait à la fin du 15. siècle, et au commencement du 16°. Il commença ses études dans sa patrie, les continua dans diverses universités, et les termina à Tubingue, vers l'année 1496. Sans négliger de s'instruire dans le droit public, il s'appliqua plus particulièrement à F'histoire, aux langues et à la littérature ancienne, et s'y distingua de bonne heure, puisqu'en 1497, étant encore fort jeune, il fut nommé professeur de belles-lettres à Tubingue même, et passa de la sorte, presque sans intervalle, du rang de disciple à celui de maître. Il consacra ses leçons à expliquer les écrivains de l'antiquité, et remplit cette tâche avec une justesse de goût et de critique avant lui inconnue parmi ses compatriotes. Aussi cut-il de nombreux écoliers, qui portèrent sa réputation dans toutes les parties de l'Allemagne ; et personne ne lui a contesté la gloire d'avoir été l'un des premiers à introduire dans les écoles allemandes le goût de la bonne littérature, et, en particulier, celui de la pure latinité. Le bruit de son mérite ne tarda pas à venir jusqu'à l'empereur Maxiinilicn Ier., qui, en 1501, lui décerna la couronne de poète. On a de lui un nombre considérable d'opuscules et de traités détachés, sur des sujets très-divers. Plu

etc.,

sieurs ont rapport aux antiquités, à la géographie, à l'histoire et au droit public de l'Allemagne. Entre ceux-là, les plus remarquables portent les titres suivants : I. De Germanorum antiquitate, imperio, etc.; II. De Suevorum laudibus; III. De pagis Suevorum et Neccaro flumine; IV. Germanos autochthonas esse, etc. Il s'exerça aussi sur des questions de théologie, et l'on connaît de lui une dissertation : De animarum statú post solutionem à corpore, qui fait partie d'un recueil d'ouvrages sur le même sujet, imprimé à Francfort en 1692; mais le plus grand nombre des dissertations de Bebel roule sur des points d'histoire, de philologie et de littérature anciennes. Une des plus connues, est intitulée: De Romanorum magistratibus et sacerdotibus. La plupart de ces disserta. tions, éparses dans des collections plus ou moins considérables, ont été réunies en un volume, sous le titre de : Opuscula Bebeliana, Strasbourg, 1515, in-4°. Bebel ne s'occupa pas toujours de sujets graves. En 1506, il publia, sous le titre de Facetiæ, un recueil de bons mots, de contes ou d'historiettes plaisantes, où la decence n'est pas toujours respectée, et où l'on trouve quelques bouffonneries qui scandalisèrent les personnes pieuses. Ses Facéties ont été réimprimées plusieurs fois avec d'autres pro

ductions du même genre. On cite surtout les éditions de Tubingue, l'une de 1542, l'autre de 1544, toutes deux in-8°.; et une 3. de Strasbourg, 1600, in-8°. Dans sa jeunesse, Bebel aima et cultiva avec passion la poésie latine: nous avons de lui un recueil de vers en cette langue, dans lequel on trouve des odes, des élégies, des épîtres, des satires, etc., et un petit poëme en six livres, intitulé: Triumphus Veneris. Sa versification ne manque pas de facilité, ni d'une certaine élégance. Cependant, on a besoin, pour lui rendre justice, de se rappeler qu'avant lui les Allemands les plus lettres ne cultivaient guère que le latin pauvre, grossier et corrompu du moyen âge. Un autre travail de Bebel, qui n'est peut-être pas le moins curieux des siens, c'est l'interprétation en latin de toutes les locutions proverbiales qui, de son temps, avaient cours dans la langue allemande. Cet ouvrage a été imprimé avec les poésies latines et les facéties de l'auteur. Les bibliographes allemands citent de ce petit recueil une édition in-4°. donnée à Strasbourg en 1512. Il en existe une autre avec ce titre Bebeliana opuscula nova et florulenta, necnon et adolescentiæ labores, etc., 1516, in-4°. Mr. le conseiller Zopf, à la suite d'un écrit sur les ouvrages et la vie de Bebel, qui a paru à Augsbourg en 1801, a fait imprimer un discours jusqu'alors iné dit: De necessitate linguæ latinæ, que Bebel avait prononcé à Tubingue en 1508, quand il y professait les belles-lettres.

:

G-T.

BÉCAN (JEAN), plus connu sous le nom de GOROPIUS BECANUS, s'appelait van Gorp, et naquit, en 1518, dans une bourgade du Brabant. Il fit ses études à Louvain, voyagea en Italie, en France, en Es

pagne, où il fut le médecin des princesses sœurs de Charles-Quint, et vint enfin pratiquer la médecine à Anvers; mais bientôt il abandonna cette étude pour celle des belles-lettres et de l'antiquité; et, plein de zèle, de pénétration, versé dans les langues latine, grecque, hébraïque, teutonique, etc., il se laissa trop aller à son imagination et au plaisir d'établir des paradoxes: un des plus singuliers de cet écrivain, est d'avoir prétendu que la langue flamande où teutonique était celle que parla Adam; il veut le prouver par beaucoup d'étymologies, qu'il rapprocha dans ses Indo-Scythica. Voici ses ouvrages: I. Origines Antwerpianæ, sive Cimmeriorum becceselana novem libris complexa, Atatica, Gigantomachia. Niloscopium, Cronia, Indo-Scythica, Saxsonica, Goto-danica, Amazonica, Venetica et Hyperborea, Antverpiæ, 1569, in-fol. II. Opera Joannis Goropii Becani hactenùs in lucem non edita, nempè Hermathena, Hieroglyphica, Vertumnus, Gallica, Francica, Hispanica, ibid., 1580, in-fol. Bécan est mort en 1572, âgé de cinquante-quatre ans. C. et A.

BECAN (MARTIN), jésuite, né en 1550 à Hahilwarenbec, dans le Brabaut, professa la philosophie et la théologie à Mayence, à Wurtzbourg, et à Vienne, en Autriche, où il mourut en 1624, étant confesseur de l'empereur Ferdinand II. Le caractère particulier de son esprit était la clarté et la méthode; ce qui rend ses ouvrages trèsfaciles à entendre, même sur les matières les plus abstraites. Sa théologie est toute calquée sur les principes de Bellarmin, qui étaient ceux des ultrainontains. On a de ce théologien: I. Manuale controversiarum, réimprimé à Rome, en 1750, sous le titre de Cologne, avec des corrections et addi

tions du P. Faure, jésuite; II. Summa theologiæ, in-fol.; III. Analogia Veteris et Novi Testamenti; IV. Divers Traités de morale; V.De Republica ecclesiastica, contre Antoine de Dominis, Mayence, 1618, 1619, in-8°., VI. Controversia anglicana de potestate regis et pontificis, contre Lancelot Andrews, ibid., 1612, in-8°., mis à l'index à Rome, comme contenant des propositions fausses, scandaleuses et séditieuses. La faculté de théologie de Paris se proposait de censurer l'ouvrage, lorsqu'elle reçut ordre de la cour de s'en abstenir. VII. Refutatio apologiæ Jacobi regis, ibid., 1610, in-8.; VIII. Refutatio torture torti, contra sacellanum regis Angliæ, ibid., 1610, in-8°.; IX. Duellum cum G. Tookero de primatu regis Angliæ, ibid., 1612, in-8°. X. Tractatus scholasticus de libero arbitrio, Mayence, 1613, in-8°.; XI. Quæstiones de fide hæreticis servanda, Mayence, 1609, in-8°. Tous les ou vrages de controverse de Bécan furent imprimés à Mayence, en 1633, in-fol., 2 vol.

T-D.

BÉCAN (GUILLAUME), naquit en Flandre, au 17. siècle, et entra dans la compagnie de Jésus, où il se distingua par ses talents oratoires et ses poé sies. On a de lui: Introitus triumphalis Ferdinandi Austriaci in Flandriæ metropolim Gandavum, Anvers, 1656, in-fol., avec de belles grav., exécutées sur les dessins de Rubens. Il a donné aussi des Idylles et des Élégies, qui ont été imprimées avec les OEuvres du P. Hoschius. Sa vie, du reste, n'offre rien de remarquable; il mourut à Louvain, le 12 décembre 1683.

V-E. BECCADELLI (ANTOINE). Voy. PANORMITA.

BECCADELLI (LOUIS), littérateur italien du 16. siècle, naquit à

Bologne, de parents nobles, le 27 janvier 1502. Après y avoir fait ses études, il s'appliqua pendant six ans à la jurisprudence; mais s'étant lié d'amitié avec le célèbre Jean della Casa, qui n'aimait que la poésie et les lettres, il se livra aux mêmes goûts, sans quitter l'étude des lois. Il y fut reçu docteur en 1535. Son mérite lui fit de puissants amis, entre autres les cardinaux Bembo, Polus et Contarini, Le dernier surtout conçut pour lui tant d'amitié, qu'il le voulait pour compagnon dans tous ses voyages, et ne pouvait se passer de lui. Beccadelli voyagea aussi en 1559 avec le cardinal Polus, lorsque celui-ci parcourut les cours de l'Europe pour chercher les moyens de ramener à l'Église le schismatique Henri VIII. Beccadelli vint avec lui à Carpentras, et ne manqua pas d'aller visiter la fontaine de Vaucluse et la Sorgue, petite rivière que les chants de Pétrarque ont rendue si célèbre. Il retourna ensuite auprès du cardinal Contarini; après sa mort, il s'attacha à plusieurs autres cardinaux. Le pape Paul III lui confia l'éducation de son neveu Ranuce Farnese; et, quand il eut fait de ce jeune homme un cardinal, en 1545, et qu'il l'eut nommé légat dans la Marche d'Ancône, il lui donna Beccadelli pour guide, pour administrateur-général, et pour président de cette province. La legation finie en 1549, Beccadelli fut nommé à l'évêché de Ravello dans le royaume de Naples; mais les grands emplois auxquels il fut ensuite appelé l'empêchèrent toujours d'en aller prendre possession. Après la mort de Paul III, Jules III l'envoya nonce apostolique à Venise; la république en fut si contente, qu'elle demanda et obtint que sa nonciature fût prolongée pendant cinq ans. Il fut ensuite nommé

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