>> venal, évêque de Jérusalem, Memnon, évêque >> d'Ephèse, etc. ». Il me semble qu'il est bien constant, par ces actes et par le registre du concile, qu'Arcadius et les autres légats, sans excepter Philippe', qui n'étoit qu'un prêtre, sont placés immédiatement après saint Cyrille, et audessus de Juvenal. Rien par conséquent n'étoit moins constant que ce premier rang que M. Dupin lui vouloit donner d'une manière si affirmative. Je ne sais s'il a voulu nous donner pour acte de présidence, dans cette quatrième action, quelendroits où Juvenal prend la parole le preques mier; mais cela lui est commun avec beaucoup d'autres, comme avec Flavius de Philippes, avec Firmus de Césarée en Cappadoce, et cela même en présence de saint Cyrille, à qui la présidence n'est point contestée. On voit la même chose dans tous les conciles; et en vérité il est pitoyable d'adjuger la présidence à Juvenal dans la quatrième action, sans en avoir la moindre raison, si ce n'est celle-là qui n'est rien. irene wife : Nous avons dit que la séance n'étoit rapportée ni dans la cinquième session, ni dans la septième, et que c'étoit une marque qu'elle étoit allée à l'ordinaire pour la sixième, les rangs sont mar qués distinctement comme on vient de voir dans la quatrième; et M. Dupin ne nous dira pas qu'ils ne le sont que dans le latin; car il sait bien que le commencement de cette session manque entièrement dans le grec, à cause que ces choses de solennité sont sujettes à être omises par les copistes, comme trop connues et aisées à suppléer par les autres actes. Il est d'ailleurs bien assuré que le latin est ancien et authentique, qu'il est conforme à l'ancienne version, qui étoit celle dont l'Eglise latine se servoit de tout temps, et que M. Baluze nous a donnée, qu'il est plus complet que le grec, ce qui oblige notre auteur lui-même à suppléer par cet ancien latin d'autres actes où le grec est pareillement défectueux. Ce fait est constant; et ainsi la préséance de tous les légats au-dessus du patriarche de Jérusalem est trèsbien établie par le registre des séances, qui est la preuve la plus décisive qu'on puisse alléguer en cette occasion. Voyons si le reste des actes répond à cela. IL ONZIÈME REMARQUE. Autres actes sur la même chose. Il y a parmi les lettres du concile, après l'action sixième, un mandement adressé aux députés qu'on avoit envoyés à l'Empereur, qui est intitulé en cette sorte (1): « A Philippe, prêtre, >> tenant la place de Célestin, très-saint évêque » du Siége apostolique, et aux très - religieux » évêques Arcadius, Juvenal, etc. le saint et œcuménique concile assemblé à Ephèse, sa>> lut ». Voilà ce qu'écrit en corps le concile, qui savoit le rang que chacun tenoit dans son assem (1) Mandatum quod sancta, etc. col. 779 blée. Les légats sont nommés devant Juvenal; et si l'on met le prêtre Philippe devant Arcadius qui en étoit l'un, c'est pour la même raison qu'on voit ce prêtre prendre la parole presque partout au-dessus des autres légats (1), et signer immédiatement après saint Cyrille, non-seulement devant le patriarche de Jérusalem, mais encore devant les évêques Arcadius et Projectus ses compagnons dans la légation. En un autre endroit pourtant le concile nomme les évêques les premiers, et le prêtre Philippe après eux (2); mais Arcadius est nommé à la tête des autres évêques, et même devant Juvenal. Dans la lettre écrite au concile par les évêques qui se trouvoient à Constantinople, ces évêques, qui savoient le rang que les Eglises tenoient dans le concile, font ainsi l'adresse : « Aux saints évêques Célestin, Cyrille, Juvenal, Firmus, » Flavien, Memnon, assemblés dans la métropole d'Ephèse, les évêques qui sont à Constan» tinople ». Voilà le rang des Eglises exactement gardé. Les patriarches sont préférés, et le Pape est mis à la tête. On savoit bien qu'il n'étoit pas présent en personne; mais on lui écrit selon la coutume, comme tenant la première place, parce qu'il la tenoit par ses légats. Ce rang étoit bien connu par les puissances séculières, aussi bien que par les évêques ; et c'est par cette raison que l'Empereur, écrivant au concile, fait l'adresse en cette sorte 4 Célestin, Rufus, etc., et voilà (1) Act. 11, 111. --- (2) Relat. ad Imp. ibid. col. 781, encore l'ordre des conciles bien marqué, et le Pape mis à la tête, comme celui qui y tenoit naturellement le premier rang. Il est vrai qu'il y a deux endroits où Juvenal signe devant les légats (1), soit qu'il y ait quelque confusion dans ces signatures, comme on sait qu'il y en arrive souvent, soit qu'en effet on n'y prit pas toujours garde de si près, et qu'on signât comme on se trouvoit. Mais le gros est constamment pour les légats, même à l'égard des signatures; puisqu'on trouve partout dans les actes, qu'elles se faisoient selon l'ordre des séances, dans lesquelles le registre ne varie point. On ne voit donc point pourquoi M. Dupin affecte de refuser au saint Siége jusqu'à la première place, dans un concile où tout est rempli des marques de sa supériorité par-dessus tous les siéges de l'univers, sans excepter les plus élevés. (1) Act. v, col. 659. CHAPITRE SECOND. Suite des Remarques sur la procédure, par rapport au concile. PREMIÈRE REMARQUE. Mauvaise idée que l'auteur en donne. NOTRE auteur ne traite pas mieux le concile, qu'il a fait le Pape; et parmi les particularités d'une si sainte assemblée qu'il se glorifie d'avoir découvertes, en voici une en effet bien nouvelle : « C'est que le sort en étoit pour ainsi » dire entre les mains de l'Empereur, et que le >> succès du concile dépendoit de la résolution » que la Cour prendroit (1) ». Voilà déjà une foible idée qu'on nous donne d'un si grand concile, l'un de ceux que saint Grégoire a presque égalés aux quatre Evangiles. Quoi! si la Cour eût continué à favoriser les amis de Nestorius, comme elle avoit fait au commencement, les décrets du concile seroient demeurés sans force, et Nestorius auroit triomphé. M. Dupin n'ignore pas combien cet hérésiarque a de défenseurs parmi les Protestans, et, ce qui en est une suite, combien le concile d'Ephèse y a d'ennemis. Il ne falloit pas les flatter dans le sentiment où ils sont, que tout ce qui s'y est passé n'a été que politique et (1) P. 723. intrigue. |