ENCYCLOPÉDIE THÉOLOGIQUE, OU DEUXIÈME SÉRIE DE DICTIONNAIRES SUR TOUTES LES PARTIES DE LA SCIENCE RELIGIEUSE, OFFRANT, EN FRANÇAIS ET PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE, LA PLUS CLAIRE, LA PLUS FACILE, LA PLUS COMMODE, LA PLUS VARIÉE CES DICTIONNAIRES SONT, POUR la deuxième SÉRIE, CEUX : DE BIOGRAPHIE CHRÉTIENNE ET ANTI-CHRÉTIENNE, DES PERSÉCUTIONS, — DE ZOOLOGIE, DE MÉDECINE PRATIQUE, -DE MUSIQUE id., — D'ÉPIGRAPHIE id., DE NUMISMATIQUE id., - DES CONVERSIONS DE Publication sans laquelle on ne saurait parler, lire et écrire utilement, n'importe dans quelle situation de la vie. - - - PUBLIÉE PAR M. L'ABBÉ MIGNE, ÉDITEUR DE LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE DU CLERGÉ, TOME SECOND. - - - DES COURS COMPLETS SUR CHAQUE BRANCHE DE LA SCIENCE ECCLÉSIASTIQUE. PRIX: 6 FR. LE VOL., FOur le souscripteur a la collection entière, ou a 50 vOLUMES CHOISIS DANs les trois DEUXIÈME SÉRIE. 53 VOLUMES, PRIX: 318 FRANCS. TOME TRENTE-SIXIÈME. DICTIONNAIRE DES INVENTIONS. 1860 - 97. S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGNE, Éditeur, d 27 - k DES INVENTIONS ET DÉCOUVERTES ANCIENNES ET MODERNES, DANS LES SCIENCES, LES ARTS ET L'INDUSTRIE, AVEC LES PRINCIPALES APPLICATIONS AUX BESOINS DE LA SOCIÉTÉ, D'APRÈS LES TRAVAUX PUBLIÉS PAR DES SOCIÉTÉS SAVANTES ET PAR LES AUTEURS LES PLUS ESTIMÉS DANS S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGNE. EDITEUR, 1860 INVENTIONS ET DECOUVERTES. HALOS. Voy. OPTIQUE. HARPE. Instrument de musique monté avec des cordes de boyau que l'on fait résonner en les pinçant, ou plutôt en les accrochant avec le bout du doigt et les lâchant immédiatement. H voit chez les Egyptiens, ne se trouve sur aucun des monuments qui nous restent de la Grèce. Chez les Romains, le mot harpa ne se rencontre que chez un auteur du vi siècle, Venantius Fortunatus (lib. vii, c. 87), et qui, en nommant cet instrument, l'attribue aux nations barbares. Nous empruntons l'article que l'on va lire à M. Anders; l'historique de ce bel instrument, les progrès, les perfectionnements que là, comme dans les pianos (Voy. ce mot), ont apportés les Errard, y sont on ne peut mieux exposés. L'origine de la harpe se perd dans l'obscurité des temps; mais il est certain que, parmi les instruments à cordes en usage aujourd'hui, c'est un des plus anciens. On la voit figurer sur plusieurs monuments de l'Egypte, qui remontent à une haute antiquité; et sa construction, de même que ses Ornements, prouve qu'elle a dû être inventée longtemps avant l'époque où ces peintures et ces bas-reliefs ont été faits (1). Le corps de l'instrument, sa base et sa partie supérieure ou console, ont une grande ressemblance avec ces mêmes parties de nos ha, es; mais une singularité s'y fait remarquer, c'est l'absence du montant qui lie la tête à la base. On a peine à comprendre comment un instrument ainsi construit pouvait résister à la traction des cordes et tenir l'accord. DES La harpe a-t-elle été transmise de l'Egypte à la Grèce ? de là a-t-elle passé chez les Romains, pour s'introduire chez les peuples du Nord, où elle était très-répandue plus tard? Ces peuples au contraire l'auraient-ils eux-mêmes inventée et propagée dans leurs invasions en pays étrangers? Voilà des questions importantes, sans doute, mais qui, pour être traitées à fond, nous entraîneraient hors des limites imposées à cet article. Il suffira de dire que les Grecs n'ont pas de mot particulier pour désigner la harpe, et que cet instrument, tel qu'on le (1) Au musée de Ninive, au Louvre, on retrouve encore la harpe. DICTIONN. DES INVENTIONS. II. Romanusque lyra, plaudet tibi Barbarus harpa. «En effet, chez les peuples septentrionaux la harpe existait à une époque fort reculée; plusieurs auteurs ont avancé qu'elle était indigène de ces pays, assertion plus probable que celle de Papias, qui en attribue l'invention à un ancien peuple d'Italie, nommé Arpas, pour expliquer l'étymologie du mot harpe. Quoi qu'il en soit de l'origine douteuse de l'instrument, son usage se répandit peu à peu dans toute l'Europe, et au moyen age il était devenu général. Depuis le x siècle jusqu'au xv, la harpe fut l'instrument le plus estimé. Les rois, les princes et les personnages les plus distingués se faisaient un honneur d'apprendre à jouer de cet ins-trument. Les ménestrels, les troubadours en accompagnaient leurs chants; il était entre les mains des dames, qui-le faisaient retentir aux accents de leurs voix. Un grand nombre de passages des poëtes de l'époque indiquée font mention de la harpe, et les miniatures des manuscrits nous en retracent la forme. Elle était de dimension plus petite que les nôtres; le nombre des cordes variait suivant la grandeur de l'instrument. Il paraît qu'au x siècle les cordes se montaient au nombre de dix-sept, comme on le voit Mackom ou Mackaut, intitulée le Dictionnaire dans une pièce de vers de Guillaume de de la harpe, où il compare sa maîtresse à cet instrument, et fait une allusion galante des vertus et des qualités de sa dame aux cordes de la harpe. Le même poète nous apprend la préférence qu'on donnait à la harpe sur tous les autres instruments, en disant : Mais la harpe, qui tout instrument passe, Quand sagement bien enjoue et compasse; 1 |