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de la presse, il dit que les puis sances ennemies de la France ne pouvant la vaincre par la force des armes, espéraient parvenir à la contre-révolution en pervertissant l'opinion publique. Parlant, le 17 février 1797, sur la position de la république, il mit sous les yeux de l'assemblée la destitution d'un administrateur du département de l'Eure, qui n'avait eu d'autre motif que le zèle républicaiu de cet administrateur. Peut-on, disait-il à ce sujet, se » défendre de quelques alarmes, » quand on remarque la série d'ac>>tions, de discours et de menées >> en faveur des ennemis les plus » violens du gouvernement ré»publicain, et quand on remar» que la dépravation de l'esprit » public? Il défendit vigoureusement Bailleul, à l'époque où Duprat dénonça son écrit courageux dirigé contre la majorité des conseils regardée alors comme en pleine insurrection; il prouva jusqu'à l'évidence l'existence d'une faction qui voulait renverser la république,ct désigna même quel ques membres comme en étant les chefs. Les murmures qui accueillirent son discours, loin de détruire les preuves qu'il avait mises en avant, ne firent que les confirmer en dévoilant au grand jour l'opinion séditieuse de bean coup de députés. Après le 18 fructidor (4 septembre 1797), plusieurs membres de l'assemblée et particulièrement Tarbé de l'Yonne, furent redevables à Hardy de la radiation de leur nom sur la liste des déportés. Nommé prési dent de l'assemblée, le 1er ventôse an 6 (19 février 1798), il émit,

le 18 floréal, son opinion sur le système des scissions adopté pár le directoire pour éloigner les anarchistes du corps-législatif, et se déclara pour des mesures attentatoires à la liberté des élections, mais qu'il prétendait être urgentes dans l'état où se trouvait alors la république. Ses fonc tionsexpiraient en mai 1798; mais il fut réélu par le département de la Seine-Inférieure. Dès le com+ mencement de la session, il prit avec sa véhémence habituelle le parti du directoire, et demanda même, quoique en contradiction manifeste avec les principes qu'il avait souvent émis, que la loi ty» rannique qui restreignait la liber. té de la presse fût prorogée. A là fin de 1798, il proposa une organisation pour les écoles de médecine. Au mois de juillet 1799, il se plaignit de l'oubli dans lequel on laissait tomber l'époque du 9 thermidor (27 juillet 1794), et demanda que le conseil célėbrât, au moins dans son sein, cette journée glorieuse. Il adopta les changemens opérés dans le gouvernement par la révolution du 18 brumaire(gnovembre 1799); et fut nommé membre du nou veau corps-législatif, où il siégea jusqu'en 1803. Il obtint ensuite une place de directeur dans l'ad ministration des droits réunis ; mais après avoir été législateur et financier, il reprit sa première profession de médecin, qu'il exerce encore avec succès. Son fils poursuit la même carrière, et la ville de Rouen le compte parmi ses plus habiles médecins.

HARDY (J.), né en 1763, à Pont-à-Mousson dans la Lorraine,

avait 21 ans quand il entra au service. En 1792, il fut nommé chef du bataillon de Paris, et se distingua dans différens combats qui eurent lieu dans les environs de Givet et de Philippeville. Elevé au grade de général de brigade en 1794, il fut d'abord employé à l'armée des Ardennes, et ensuite à celle de Sambre-ét-Meuse, où il passa en 1796. Il se distingua en plusieurs occasions par sabravoure, et développa des talens militaires qui lui firent confier quelques expéditions importantes dont il s'acquitta avec succès. Il fut bonorablement cité pour sa conduite dans les affaires de Nider-Ulm, Olier, Nideringelheim, à la prise de Saint-Wendel, de Kairserslautern, de Bingen, de la montagne Saint-Roch; il reçut une blessure grave, le 26 novembre, à l'affaire de Mont-Tonnerre. Au mois de février 1798, accusé d'avoir fait, dans les environs de Mayence, des réquisitions trop onéreuses pour les particuliers, il fut destitué par le directoire; mais son innocence bientôt reconnue, au mois d'avril suivant, il fut réintégré dans sa place. Chargé, la même année, du commande ment de l'expédition d'Irlande, le vaisseau le Hoche qu'il montait élant tombé entre les mains des ennemis, dans le combat du 11, il se trouva prisonnier de guerre avec le chef de division Bompart, dont la conduite en cette occasion fut digue d'éloge. En 1799, nommé général de division, il fut employé à l'armée du Rhin l'année suivante, et fut blessé de nouveau au combat d'Ampfielegg. Après avoir rempli pendant quel

que temps les fonctions d'inspecteur en chef aux revues, il reçut l'ordre de se rendre à SaintDomingue, où était alors le général Leclerc. Au mois de décembre 1801, il chassa, avec sa division, Christophe du poste important d'Ennery et s'en empara. Ce brave général, après avoir affronté la mort dans tant de combats, succomba le 6 juin 1802, à la fleur de son âge, atteint par la maladie cruelle qui fit périr tant de guerriers français, ainsi que leur chef, sur les plages dévorantes de SaintDomingue. Il existe une trèsbonne carte du Hunsdruk, faite par le général Hardy.

HARDY (FRANÇOIS), naquit en 1751, et mourut le 24 juillet 1812. Il avait siégé pendant 18 ans au parlement d'Irlande, comme député du bourg de Mullin→ gar. Il s'est occupé de recherches scientifiques, et après avoir été mis en possession des nombreux manuscrits de lord Charlemont avec lequel il avait été très-lié, il fit imprimer à Londres, 1811, en un vol. in-4o, les Mémoires de James Canfield, comte de Charlemont. On trouve dans cet ouvrage des vues libérales, et d'excellens principes. L'auteur, en faisant preuve de connaissances étendues et de sentimens honorables, exprime ses idées avec sagesse, et ne parle qu'avec la plus grande modération, de ceux même dont il avait à combattre les opinions politiques ou morales. Ce livre fournit des anecdotes intéressantes sur le lord Charlemont, que sa conduite politique, ses connaissances, et la protection qu'il· accordait aux beaux-arts ont ren

du recommandable; il en contient aussi sur Burke, Hume, le duc de Nivernois, Montesquieu, et sur plusieurs autres écrivains célèbres. On a reproché à Hardy quelques négligences de style, et des digressions multipliées. Son ouvrage a cependant eu du succès; et en 1815, il en a été fait une nouvelle édition en 2 vol. in-8°.

HARDY, capitaine anglais, est connu par la conduite qu'il tint à la bataille de Trafalgar. Commandant le vaisseau leVictory sur lequel se trouvait l'amiral Nelson qui y fut blessé à mort, il se battit avec beaucoup de courage et de sang-froid, et ramena dans la Tamise son navire démâté, et criblé par les boulets des Français. L'amiral Nelson,avant de mourir, lui donna comme marque d'estime ses télescopes et instrumens nautiques. Le capitaine Hardy fut fait baronnet au mois de décembre 1805.

HARDY (PIERRE LE), médecin, naquit à Dinan en 1758. Nommé, au mois de septembre 1792, membre de la convention nationale par le département du Morbihan, il se montra entièrement contraire aux principes qui dirigeaient cette assemblée. Il adressa en plusieurs occasions à ses collègues de vifs reproches, se plaignit amèrement de la marche rapide de la révolution, s'opposa à la suppression de la maison de Saint-Cyr, et demanda l'arrestation de Marat. Regardé assez mal à propos comme attaché au parti des Girondins, il fut enveloppé dans leur proscription, après la révolution du 31 mai 1793; il fut

jugé par le tribunal révolutionnaire et condamné à mort le 30 octobre suivant; il subit son jugement le même jour.

HAREL (CHARLES-JEAN), neveu de Luce de Lancival, célèbre professeur, et auteur de la tragédie d'Hector, est né à Rouen, le 3 novembre 1790. Nommé auditeur au conseil-d'état, à l'âge de 20 ans, il fut successivement membre du contentieux des douanes, inspecteur-général des ponts et chaussées, secrétaire-général du conseil des subsistances présidé par le ministre du commerce. A l'époque de la première invasion en 1814, il fut adjoint au général sénateur Valence; nommé commissaire extraordinaire dans la 6me division militaire, il ne put remplir cette mission que les progrès militaires de l'ennemi avaient rendue inutile. Après avoir été chargé de plusieurs autres fonctions, M. Harel fut nommé sous-préfet de Soissons, avec les pouvoirs de préfet. Il se conduisit avec courage et dévouement pendant tout le siége. Révoqué à la première restauration, il vint à Paris, où il travailla à divers journaux. Le 23 mars 1815, il fut nommé préfet du département des Landes, et reçut bientôt après la croix de la légion-d'honneur, sur le rapport du ministre de la guerre. Il montra de l'énergie dans l'exercice de ses fonctions de préfet; et le 24 juillet, il fut inscrit sur la liste des 38 exilés. Il subit un exil de plus de 4 années; exil qu'il accomplit en Belgique, en Hollande et en Allemagne. Il a été l'un des collaborateurs de la Minerve française, sous le titre

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de Correspondant d'Allemagne. On lui attribue une part dans la composition de la Biographie des députés composant la représentation nationale pendant la session de 1820 à 1822, Paris..

HARGOUS (N.), né à Bayonne, département des Basses-Pyrénées, entra au service comme marin en 1792. Ayant été fait prisonnier à l'île de Sainte-Lucie, il fut conduit à Londres, où il se maria. Après un séjour de 8 ans dans cette ville, il revint en France; mais comme il était parent du général Moreau, il paraît qu'il éprouva de la difficulté à obtenir du service sous le gouvernement impérial. En 1814, il se rendit aux colonies, et en 1816, il obtint le commandement de la gabarre l'Eglantine. I fit avec ce bâtiment quelques expéditions dans la Méditerranée, et fut chargé, dans un voyage au Sénégal, de porter des secours aux naufragés de la Méduse.

HARISPE (JEAN-ISIDORE, COMTE), lieutenant- général des armées françaises, issu d'une famille d'anciens propriétaires basques, est né le 5 novembre 1768, à Saint-Etienne, dans les BassesPyrénées. Ce général, dont l'avancement dans la carrière des armes fut le prix de la plus brillante valeur et des talens d'un tacticien consommé, entra au service comme simplevolontaire,en 1792, quand les frontières de la république furent menacées par les Espagnols. Nommé, le 8 mars 1793, capitaine d'une compagnie franche, la guerre ne fut pas plus tôt commencée qu'il se porta sur la crête des montagnes qui séparent la vallée de Baigorry de cel

les de l'Espagne, et se signala dès la première campagne, par de beaux faits d'armes, à la tête de ses tirailleurs agiles, qui, tous ses compatriotes, lui témoignaient autant de confiance que d'attachement. Le 15 décembre 1793, il attaqua le camp d'Ispégny, et s'en empara malgré la vigoureuse résistance de l'ennemi. Il reçut un coup de feu à cette affaire. Le 24 décembre, il fut nommé commandant du bataillon formé avec les compagnies franches du pays Basque; et le 3 juin 1794, après avoir forcé l'ennemi à évacuer la vallée des Aldudes et avoir enlevé à la baïonnette les redoutes formidables de Berdaritz, il fut élevé, sur le champ de bataille même, au grade de chef de brigade des chasseurs basques. L'attaque du camp de la vallée de Bastan, la prise de Fontarabie et du port du Passage furent la suite de ces succès. Le général Harispe fit, en 1800, la campagne des Grisons, et passa dans la division du général Moncey, à l'armée d'Italie, après l'amalgame de la demi-brigade qu'il commandait. L'armée entière admira l'instruction et la discipline qui se fit remarquer dans le 16 régiment d'infanterie légère mis sous ses ordres le 18 mai 1802. Ce fut avec ce régiment qu'il fit, en 1806, la campagne d'Allemagne, et que, le 14 octobre, à la bataille d'Iéna, il enleva les batteries de droite de l'armée ennemie. Pendant l'action, une balle lui traversa la jambe et lui occasiona une chute qui fit croire qu'il avait été tué. Le bruit s'en répandit sur-le-champ, et le bul

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letin de la bataille le comprit par mi les morts. Cependant il se rétablit assez promptement de cette blessure, et le 29 janvier 1807, il fut nommé général de brigade. Faisant partie de l'armée du général Lannes, il se distingua aux combats de Gutstadt, de Heilsberg et à la bataille de Friedland, où il reçut une forte contusion de mitraille. Il fut ensuite envoyé sur les frontières d'Espagne, sous les ordres du maréchal Moncey, dont il fut nommé chef d'étatmajor. Il y fut chargé de l'organisation du corps d'observation des côtes de l'Océan, et pénétra en Espagne avec ce général au commencement de 1808, époque où il fut nommé commandant de la légion-d'honneur. Le maréchal Moncey chargea le général Harispe de diriger les colonnes françaises, lorsqu'il ouvrit la campagne par une expédition dans le royaume de Valence, au mois de mai de la même année, et ce der nier y acquit une gloire nouvelle, n'ayant sous ses ordres que des corps composés presque en entier de jeunes conscrits, et trouvant à combattre non-seulement de vieux régimens espagnols, mais toute une population sous les armes, et que l'on avait fanatisée. La conduite qu'il tint à Madrid dans la journée du 2 mai, ne lui fit pas moins d'honneur que ses plus beaux faits d'armes; secondé par deux hommes estimables, les ministres Azanza et O-Farill, il parvint, en s'exposant aux plus grands dangers, à arrêter les massacres qui venaient d'inouder de sang la capitale de l'Espagne. Il était encore attaché à l'armée du

maréchal Moncey, comme chef d'état-major, quand il se trouva, le 23 novembre, à la bataille de Tudela, ensuite au siége de Sarragosse et au combat d'Alcanitz. A la bataille de Maria, une balle lui traversa le pied gauche pendant qu'il combattait au fort de la mêlée. Ayant ensuite repris le service actif et ayant été envoyé à l'armée d'Arragon, il fut chargé, au siége de Lerida, du commandement des troupes qui défendaient sur la rive gauche la tête du pont construit sur la Sègre. Il porta, le 23 avril 1810, les premiers coups dans la plaine de Margates, chargea l'ennemi et lui fit 800 prisonniers. Promu, le 12 octobre de la même année, au grade de général de division, il commanda, le 29 mai 1811, les troupes qui donnèrent l'assaut à la ville de Tarragone, et y fut blessé d'un éclat de bombe. Il fut nommé, peu de temps après, grandofficier de la légion-d'honneur, et acheva à la fin de l'année la conquête du royaume de Valence. Le 25 octobre, combattant avec son intrépidité ordinaire à la bataille de Sagonte, il eut deux chevaux tués sous lui; et après avoir séparé les deux ailes de l'armée ennemie en enfonçant son centre, il poursuivit cette armée pendant sa retraite, et acheva sa défaite. Le général Harispe fut créé comte, le 3 janvier 1813. Il fut ensuite chargé, à l'armée d'Arragon, de différentes expéditions dans lesquelles il eut du succès, et fit plusieurs reconnaissances sur Alicante. Le 11 avril 1813, il se porta pendant la nuit sur le cla, surprit le cantonnement qui

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