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fant de chœur. Sa haute-contre, plus nette et plus étendue que celle de Joseph, avait trois octaves du fa au fa. Le 14 octobre 1748, il chanta devant l'empereur et l'impératrice Marie-Thérèse, un Salve regina qui produisit une telle impression sur l'âme de LL. MM. qu'elles voulurent voir l'enfant de choeur Michel. Elles le comblèrent de caresses; s'informèrent de ses parens, lui donnè rent chacune 12 ducats, et lui enjoignirent de leur demander quel que grâce. Michel sollicita celle d'envoyer la moitié de la somme qu'il venait de recevoir à son père. Il se maria, à 21 ans, à la fille de l'organiste de la cathédrale de Salzbourg, M" Lippe, cantatrice attachée aux concerts de l'électeur; Michel devint maître de chapelle et des concerts de la cour de Salzbourg. Ami intime de Mozart, ce célèbre compositeur lui rendit un service plein de délicatesse. Le prince-archevêque avait commandé à Michel des duos, et différens morceaux de haute-contre, pour une époque déterminée. Il fallait obéir. Mais une maladie grave, à laquelle Michel est en proie, ne lui permet pas de se mettre au travail. L'archevêque, homme dur, informé de ce contre-temps, menace de retenir les appointemens de son maître de chapelle. Mozart, instruit de la situation de son ami, sans en rien dire à personne, compose les morceaux, les présente et les fait exécuter sous le nom de Michel, qui a passé pour en être l'auteur. Cet ami géné reux, cet illustre Mozart, ne pouvait pas recevoir, à l'époque de

sa fête, de cadeau plus agréable qu'une partition de Michel Haydn. JOSEPH eut pour Michel la plus constante amitié : il vint souvent à son secours, et avec le sentiment de la plus parfaite conviction, il le plaçait au- -dessus de tous les compositeurs de musique d'église ses contemporains; mais com→ me ce genre de composition, l'un des plus difficiles et des moins appréciés, était fort mal payé, il disait qu'avec une flûte ou une cornemuse, on gagnait plus qu'avec des messes et des offertorios. Michel mourut à Salzbourg, le 10 août 1806. Il a composé, savoir: en musique d'église sur des paro· les latines, 20 messes, plusieurs Credo et Gloria séparés; 10 offertoires; 114 graduels; 5 Te Deum ; 3 vêpres complètes et un Dixit séparé; glitanies; 4 Tantum ergo; 5 Responsoria; 2 complies; 2 Ténèbres à quatre voix, avec accompagnement d'orgue ; 2 Stella cæli; 2 Regina; un Alma; un Ave; un Salvé regina. (Ces quatre derniers morceaux avec accompagnement d'orchestre). Mu siqué d'église sur des paroles · allemandes: 4 messes; un air; une litanie; un Te Deum; 4 vêpres (plain-chant); un Benedicite; un Tantum ergo; un Regina cœli; Dévotion sur la montagne des Oliviers; plusieurs morceaux avec ou sans accompagnement d'orchestre. Operas, oratorios, airs: le Pécheur pénitent (oratorio); Saint-Pierre repentant (deux parties); le Combat entre la pénitence et la conversion; la Cantate des Bergers; plusieurs airs; choeur pour le drame la Vierge du Soleil; un autre choeur; An

dromeda e Perseo (drame en deux actes). Musique instrumentale: 30 symphonies; 2 parties pour instrumens à vent; 2 sérénades; un concerto pour flûtes; une pastorella; 2 divertissemens à six instrumens; 3 divertissemens à cinq instrumens; 2 quintettos; 3 nocturnes à cinq instrumens ; une partie à cinq instrumens, savoir, deux clarinettes, deux cors et un basson; un concerto pour le violon; un quatuor pour violon, cor anglais, alto et basse; 7 marches; 9 parties de menuets (chaque partie est ordinairement de six menuets et de six trios); 2 volumes de ballets; une suite de danses anglaises; plus de 50 airs à quatre voix (paroles allemandes), et un grand nombre de cañons. HAYGARTH (JOHN), médecin anglais, exerce sa profession à Bath. Il est membre de la société royale de Londres, de celle de médecine d'Édimbourg, et de l'académie américaine des arts. On a de lui, 1° Recherches sur les moyens de prévenir la petite vérole, in-8°, 1784. Cet ouvrage a été traduit en français par M. Delaroche. 2° Essai d'un plan pour détruire entièrement la petite vérole et introduire l'inoculation, 2 vol. in-8°, 1793; 3° Sur l'imagination, considérée comme cause et guérison des maladies du corps, in-8°, 180o; 4 Lettre au docteur Percival, sur les moyens de prévenir les fièvres contagieuses, in-8°, 1801; 5° His. toire clinique des maladies, première partie, in-8°, 1805; 6° Lettre au docteur évêque de Londres sur l'éducation des pauvres, in-8°, 1812. On trouve dans les recueils scientifiques, et particulièrement

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dans les Transactions philosophiques plusieurs autres écrits du docteur Haygarth.

HAYLEY (WILLIAM), littérateur anglais, né à Chichester en 1745. Après avoir fait ses premières études dans sa ville natale, il alla à Cambridge pour y terminer son éducation. Hayley montra, dès son enfance, du goût pour la poésie. Sa première production fut un chant lyrique sur la naissance du prince de Galles, qui fut accueilli très-favorablement. Il se livra avec ardeur à l'étude des ouvrages les plus estimés des poètes et orateurs de l'antiquité, chercha à saisir leur manière et leur style, commental commenta souvent lui-même leurs critiques, et s'occupa ensuite, avec la même application, de la littérature moderne. Il apprit parfaitement les langues française et italienne, et se mit en état de puiser aux meilleures sources. Il épousa, en 1769, miss Ball, et alla demeurer avec elle à Londres; mais, en 1774, il quitta cette ville et s'établit dans une belle campagne dans le comté de Sussex. C'est dans cette retraite qu'il composa ses breux écrits. En 1778, il publia un poëme intitulé Essai sur la peinture, ouvrage remarquable, qui prouva que les beaux-arts avaient été cultivés par l'auteur aussi-bien que les belles-lettres. Son poëme des Triomphes du caractère, qui parut ensuite, renfermait des beautés poétiques qui lui valurent quelques succès; mais le style ampoulé de cet ouvrage, et la multitude d'allégories qui se reproduisent à chaque pa

nom

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ples, pour assister au déroulement des manuscrits trouvés à Herculanum. Il fut chargé depuis lui-même de surveiller cette opération difficile. On lui doit la découverte d'un Demetrius de Phalère, et d'un Epicure complet, auteurs dont on ne possédait jusqu'ici que des fragmens. Il a fait espérer, en 1816, qu'il parviendrait à découvrir un Ménandre, un Ennius, et un Polybe. Le muséum de Portici contient encore 600 manuscrits. M. Hayter, depuis son retour en Angleterre, a publié : Observations sur une revue des manuscrits d'Hercu lanum, 1810, in-8', et Rapport sur les manuscrits d'Herculanum, 1811, grand in-4°. Il était chapelain ordinaire du prince-régent, le roi actuel, Georges IV, et il est encore surintendant des manuscrits d'Herculanum.

ge, fatiguent parfois le lecteur. M. Hayley a publié un très-grand nombre d'ouvrages; nous citerons seulement: 1o Epître à l'amiral Keppel, in-4, 1779; 2° Elégie imitée du grec, in-4o, 1799; 3o Epitre à un ami sur la mort de Jean Thornton, in-4°, 1780; 4° Ode à John Howard, in 4°, 1781; 5° Vie de Milton, in-4°, 1796; 6o Essai poétique sur la sculpture, dans une serie d'épitres à John Flaxman, in-4°, 1800; 7 le Triomphe de la musique, in-4°, 1805; 8 Vie de George Romney, peintre, in-4°, 1809; 9° Poëmes latins et italiens, de Milton, traduits en vers anglais, avec un Fragment d'un commentaire sur le Paradis perdu, par Cowper, 4 vol. in-8°, 2e édition, 1810; 10° Epitres, Odes, Poésies fugitives, suivies d'un Essai sur la poésie épique, 6 vol. in-8°, 1785; 11° Essai historique, philosophique et HAZARD, ex-chanoine régumoral sur les vieilles filles, ouvrage lier de l'ordre de Sainte-Genedont on a donné un extrait en Fran- viève, fut, dans le commencece dans la Décade philosophique; 13° ́ ment de la révolution, adminis3 comédies, avec une introduction trateur du district de Saint-Denis. qui renferme des observations Animé d'un patriotisme ardent, intéressantes sur le lieutenant- il prétendit que dans les maisons général Burgoyne, 1811, in-8°; d'éducation on corrompait en géil a aussi donné une traduction néral l'esprit de la jeunesse par de l'Enfer du Dante, et de l'A- des principes anti-civiques, et raucana d'Ercilla. Il passa encore engagea, le 20 novembre 1791, pour être l'auteur de la Jeune l'assemblée législative à prendre veuve, ou Histoire de Cornelia des mesures à cet égard. Il prit Sedley, 4 vol. in-12, 1789. M. ensuite le parti des armes, fut Hayley a été élu membre du par- employé dans la guerre de la lement, et a représenté Chiches- Vendée, et parvint au grade de ter à la chambre des communes. général de brigade. Mais ayant HAYTER (LE RÉVÉREND JOHN), été dénoncé à la convention est un des plus sayans antiquai- comme partisan du général Rosres de l'Angleterre. Il fut envoyé, signol et comme son principal aen 1800, par le prince-régent, dugent, il renonça à l'état militaire consentement de la cour de Na- et se livra à l'instruction publique.

HEARD, accusateur public près le tribunal criminel du département de la Charente-Inferieure, fut nommé, en 1799, par ce département, membre du conseil des cinq - cents ; il parut rarement à la tribune. Cependant, dans une motion d'ordre, il proposa des mesures contre les traîtres à la patrie et contre ceux qui se rendaient coupables de dilapidations. Sorti du conseil, il rentra au barreau, et fut nommé juge au tribunal d'appel du département de la Vienne.

HEARNE (SAMUEL), fameux voyageur anglais, naquit vers l'an. née 1745, et perdit son père dès sa plus tendre jeunesse. Il montra peu de goût pour l'étude, mais il en eut un prononcé pour l'état de marin, et embrassa cette profession à l'âge de 11 ans. Le vaisseau du capitaine Hood sur lequel il s'embarqua, eut plus sieurs affaires, et fit différentes prises dont Hearne dut avoir sa part; mais persuadé qu'il n'atteindrait pas son but en restant dans la marine royale, il la quitta et s'attacha à la compagnie de la baie d'Hudson. En 1768, il fit vers le haut de cette baie un voyage dont les résultats furent très-avantageux pour la connaissance des côtes et la pêche de la morue. Son désir constant était de se distinguer par quelque voyage important et par des découvertes utiles. Son intelligence, son activité et le zèle dont il était animé, décidèrent les directeurs de la compagnie à le charger de deux expéditions que la compagnie méditait depuis long-temps. L'une était la découverte d'un passage

T. IX.

au nord-ouest, tentée depuis plusieurs siècles et toujours inutilement, mais dont on s'occupe de nouveau; l'autre était de rechercher une mine de cuivre que les Indiens prétendaient être située très-haut dans le nord, et sur laquelle ils avaient donné quelques renseignemens dès l'an 1715. Hearne partit le 6 novembre 1769, et se dirigea à l'ouest-nordquest, n'ayant avec lui que quelques Indiens et deux blancs. Mais, après avoir fait un trajet de cent milles par des chemins extrêmement difficiles, les Indiens l'abandonnèrent, et il fut obligé de retourner au fort, où il arriva le 11 novembre. Ce contre-temps l'affligea, mais ne le rebuta pas; et le 5 février 1770, il partit de nouveau pour la même destination, avec six Indiens, parmi lesquels il s'en trouvait un qui assurait être allé à très-peu de distance du fleuve auprès duquel était située la mine. Après avoir éprouvé la faim, et couru des dangers de toute espèce, son quart de cercle fut brisé par un coup de vent; tous ses effets lui furent volés, et il se trouva pour la seconde fois obligé de retourner au fort. Malgré cela, il ne renonça pas à son voyage, et le 7 décembre, il se remit en route. Il était alors accompagné d'un ludien nommé Matonnabi, dont il eut beaucoup à se louer. Enfin, après avoir suivi des chemins affreux, traversé des lacs et des rivières, franchi des montagnes, il arriva, le 13 juillet 1771, dans l'endroit où se trouvait la mine qu'il était chargé de découvrir, et en prit possession au nom

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siastique et magistrat anglais, naquít dans le comté de Leicester, le 16 décembre 1721; il fut juge-de-paix, vicaire de Sileby, prébendier et premier vicaire de l'église collégiale de Southwell, etc. Il mourut, le 28 mai 1795, avec la réputation d'un sage ma

de sa compagnie. Il songea ensuite à retourner ay fort; son voyage fut extrêmement pénible; plus d'une fois les vivres manquèrent, et plusieurs de ses compagnons moururent de fatigue, de misère et de faim; enfin, il arriva le 30 juin. Son absence avait duré 18 mois et 23 jours. Il registrat, d'un bon ecclésiastique çut, en 1773, de la part de sa compagnie, une lettre de félicitation et une assez forte gratification, et en 1775, il fut nommé gouverneur d'un comptoir qu'il avait établi, en 1774, à Cumberland. La Peyrouse, en 1782, prit le fort, le détruisit, et s'empara de tout ce qu'il y trouva. Cependant, il rendit à Hearne le manuscrit de son voyage, en rece vant de lui l'assurance qu'il le publierait aussitôt après son retour. Hearne rétablit le fort en 1783, et revint ensuite dans sa patrie. Il y passait une vie tran quille, jouissant sans ambition du fruit de ses travaux, quand la mort le frappa en 1792. Il avait fait imprimer à Londres, en i vol. in-4 avec figures et cartes, la relation de son voyage, qu'il a in titulée: Voyage du fort du prince de Galles, dans la baie d'Hudson, à l'océan septentrional, entrepris par ordre de la compagnie de la baie d'Hudson dans les années 1769, 1770, 1771 et 1772, et executé par terre, pour la découverte de mines de cuivre, d'un passage au nord-ouest, etc. Ce voyage été traduit en plusieurs langues. La traduction française, imprimée à Paris en 1799, en 1 vol. in-4° et a vol. in-8°, est accompagnée de cartes et de figures.

HEATCOTE (RALPR), eccle

et d'un savant distingué. On lui
doit : 1° Historia astronomiæ, sive
de ortu et progressu astronomiæ,
Cambridge, 1746, in-8°; cet ou-
vrage est cité avec éloge dans
l'Astronomie de Long; 2° Esquis
se de la philosophie de lord Bo-
lingbroke, 1775; 3o l'Usage de la
raison établi en matière de religion,
1775; 4° plusieurs articles im
portans dans le Dictionnaire bio-
graphique, anglais, en 11 vol.
in-8°, 1761, réimprimé en 1784;
5° the Yrenarch, ou Manuel du
juge de paix, 1771; réimprimé en
1774 et 1781, avec le nom de
l'auteur; 6 Sylva, ou la Forêt,
1786, réimprimé en 1788; c'est
un recueil d'anecdotes dont il
n'existe que le premier vol. On
attribueencore à Heatcote Lettre à
l'honorable Horace Walpole, tou-
chant la querelle entre Hume et
J. J. Rousseau, publiée en 1767,
et qui fut attribuée à M. Walpole
lui-même. Ralph Heatcote,
fils, exerça les fonctions de mi-
nistre plénipotentiaire du roi près
de l'électeur de Cologne et du
landgrave de Hesse-Cassel, et
mourut en Allemagne en 1801.

son

HEBENSTREIL (N.), sortait d'une famille noble d'Autriche, et naquit en l'année 1760. Il se destina à la carrière des armes, et après avoir servi dans plusieurs corps, il fut appelé à Vicune en

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