vem unam, pro tribus millibus septingentis quinquaginta turronensibus. 1 In nomine Domini, amen. Nos Petrus Aurie, Jacobus Lercarius et Obertus Cicada, cives Janue, locamus sive naulizamus vobis dominis magistro Henrico de Campo Repulso clerico serenissimi domini regis Francie 1 et Guillelmo de Mora, nunciis et ambaxatoribus dicti domini Regis, conducentibus nomine dicti domini Regis, et bagliam atque potestatem habentibus conducendi, ut constat per litteras dicti domini Regis in quibus est sigillum cereum pendens, tenor quarum litterarum talis est : Ludovicus, Dei gratia Francorum rex... Dilectis suis viris discretis potestati, comuni et consilio Janue, salutem et dilectionem... Mittimus ad vos dilectos et fideles nostros magistrum Henricum de Campo Repulso clericum et Guillelmum de Mora servientem, nostros latores presentium, ad tractandum vobiscum et, si necesse fuerit, cum singularibus personis de comuni vestro, de navibus faciendis fieri, et tam de ipsis navibus quas de novo facient fieri quam de aliis conducendis pro nostro passagio transmarino. Damus eciam eis plenariam potestatem et speciale mandatum conducendi super hiis vobiscum et cum aliis de vestro comuni, dandi franchisias et concedendi partem in acquisitionibus, si Deus eas fieri annuerit, secundum quod eis videbitur expedire, requirendi eciam a vobis sufficiens subsidium in galeis et in aliis opportunis, nec non petendi securitatem a vobis super premissis et eam recipiendi pro nobis, ac obligandi nos ad convenciones quas super premissis vobiscum et cum aliis de vestro comuni fecerint observandas. Ratum et gratum habituri quicquid per ipsos nuncios nostros actum fuerit super premissis seu eciam procuratum secundum quod in litteris ipsorum patentibus super hoc confectis invenerimus contineri. In cujus rei testimonium presentibus litteris nostrum fecimus apponi sigillum. Actum apud Sanctum Dyonisium, in crastino beati Dyonisii, anno Domini millesimo ducentesimo sexagesimo octavo. Navem quamdam nomine Paradisus, pro ipso ducendo in passagium transmarinum quod Deo dante facturus est dictus dominus Rex, cum sarcia et apparatu infra 'Ces quatre mots sont transposés dans le manuscrit et devraient se trouver après de Mora. * Ce passage nous fait connaître le nom du navire sur lequel Saint-Louis s'embarqua pour aller à Tunis. 3 scriptis: videlicet, cum timonibus duobus bonis et convenientibus dicte navi, arbore una de prorra sana et nova, de cubitis quinquaginta in longitudine et grossitudinis palmorum duodecim et carca (sic)2, cum candelis 3 viginti octo, anchis 4 tribus, parancho 5 uno, amantibus duobus, jonchis 7 quatuor, ex quibus duo debent esse senarii 8, tagiis 9 quatuor de jonchis, ostis 10 duabus, orsiis duabus ", murganaro 12 uno, palomis 13 duabus, pantena 14, troca 15 una cum manteletis 16 et bigota 17, Carca se lit parfaitement; il faut : carta, pour quarta. Carca nous a arrêté assez longtemps. L'arbre de proue (celui qui, aujourd'hui, s'appelle en France : le mât de misaine) de la nef le Paradis, dont cette pièce est un bien curieux inventaire, cet arbre était long de cinquante coudées (75 pieds 24 m. 36 c.), et gros de douze palmes et quart. (9 pieds=2 m. 92 c.). 'Haubans. Voy. Arch. navale, Tom. II, p. 395. Le mât de proue était appuyé par vingt-huit haubans, quatorze de chaque bord. Au xv siècle, à Venise et probablement dans toutes les marines, le mât de proue, grand comme celui du Paradis, n'avait plus que douze haubans de chaque côté, plus, un fort palan, appelé carnal, ainsi que le prouve ce passage de la Fabbrica di galere, manuscrit Magliabecchian, que nous avons publié et traduit, p. 6-106, Tom. II, de l'Arch, navale : « Volemo noi « achordar (garnir de ses cordages) questo « nostro arboro da proda. Sapi che quante passa è l'arboro da la choverta in su, . Un palan de mouton dont la fonction était d'apiquer l'antenne, de diminuer l'angle qu'elle faisait avec le mât. Ibid. 13 Suspentes des poulies dans lesquelles passaient les amans ou itagues de l'antenne. Voir p. 118, Tom. II, Arch. navale, note, au mot: palomas. 14 Un pendeur. Voir p. 399, Tom, II, Arch, navale. sacheto de gabia' cum sua sagora; arbore una de medio, nova et sana, de cubitis quadraginta sex3 in longitudine et grossitudinis palmorum undecim; cum candelis viginti sex, anchis tribus, palancho uno, amantibus duobus, jonchis sex, ex quibus duo debent esse senarii, tabiis quator, ostis duabus, orciis duabus, mulganario (sic) 8 uno, palomis duabus, trocia 9 una cum manteletis et bigotis, sacheto de gabia cum sua sagora, poziis 10 duabus, pozastrel 6 bas, dans le gréement du mât du milieu. Là sont les bigots, morceaux de bois qui, avec les pommes, composent le collier du raccage. Et puisque le mot raccage a été écrit, disons que le nom de ce collier, qui rapproche la vergue du mât, vient du mot saxon racca, que la nomenclature latine du x siècle traduisait par anguina. La funis anguina entourait, en effet, l'arbre et l'antenne, comme un serpent la branche autour de laquelle il se roule. Anguis est la véritable étymologie de l'ancho italien que nous avons vu tout à l'heure : anchis tribus. Anguino fit par corruption anguo et puis ancho. Quand on sait quelles transformations les matelots font subir aux mots de la langue vulgaire pour se les approprier, on n'est point étonné du chemin qu'a fait anguino pour arriver à étre ancho. Le pluriel anchini, si rapproché d'anguini, lèverait tous les doutes, s'il en pouvait rester à l'égard de l'étymologie que nous donnons. Racca a laissé à l'anglais racking, nom d'une corde appelée en France genope, et qui sert à comprimer, à serrer deux cordages l'un contre l'autre. Voir p. 165, Tom. Ier, Arch. navale. Petit sac servant à approvisionner la gabie placée au sommet du mât. Voir Arch. navale, Tom. II, p. 400. La corde mince, le petit cartahu qui montait le sachet à la gabie, et l'en descendait. Ibid. 3 On s'étonnera peut-être de voir que le mât du milieu, celui qu'aujourd'hui nous appelons le grand mât et qui est en effet le plus grand et le plus fort, n'avait que 46 coudées (69 pieds, ou 22 m. 41c.), quand le mât de l'avant avait 50 coudées (75 pieds = 24 m. 36 c.); c'est qu'il n'en était pas alors comme à présent : le mât principal était à la proue. Au xve siècle, à Venise, les navires latins avaient encore le mât du milieu moins grand que celui de la proue. Ainsi, la nef latine de 20 m. 78 c. de quille avait un mât du milieu long seulement de 22 m. 57 c., quand son mât de proue avait 24 m. 36 c. de longueur. Voir p. 92, 94, Tom. II, Arch, navale. 4 Vingt-six haubans au lieu de vingthuit qu'avait l'arbre de proue. Moins grand, moins gros, l'arbre du milieu avait besoin d'appuis moins nombreux. 5 Remarquons que, des trois anquis attribués à chacune des antennes, deux seulement, un à babord, l'autre à tribord, servaient en même temps; le troisième était en réserve ou pour rechange. 6 Faute de copiste; il faut tagiis, ou, mieux : tagliis. 7 Pour orsiis, ou simplement orsis, de orsa ou orza. Au lieu de murganaro. La Fabbrica di galere, citée plus haut, dit morganal; l'italien a eu depuis morganello. • Comme troca, pour trossa. To truss est dans l'anglais avec la signification de lier, nouer, etc. 10 Pour pogiis, de poggia, la poge, corde remplissant à droite la fonction que remplissait l'orsa à gauche, dans la manœuvre du carreau de l'antenne. Les poges lis ' duabus, peciis novem de antennis sanis et convenientibus dicte navi de prorra medio, et velonis cum suis prolis 2, velis septem, videlicet uno novo de cubitis sexaginta tribus, uno terciarolio3 quasi novo de cubitis quinquaginta septem usque in cubitis quinquaginta novem, velonis duobus de cubitis quadraginta octo usque in cubitis quinquaginta duobus, terzarolio uno novo de cubitis quinquaginta septem, velo uno de medio de cubitis quinquaginta tribus, velono uno novo de cubitis quinquaginta octo, anchoris viginti quinque, gallicelis 4 duodecim, rassis 5 tribus, aguminibus triginta una, prodesiis 7 quatuor, molis duabus de gropialibus 9 et gropialibus undecim venteribus 10 de passis ab undecim usque in viginti quinque ternario uno pro stinando 12 de passis viginti et quod fuit 6 II n'ont point été nommées par le rédacteurde l'inventaire, à propos du gréement de l'antenne du mât de l'avant, pas plus que les orses ne sont nommées ici. Voici la raison de cet apparent oubli: il n'y avait qu'une poge à l'antenne et il n'y avait qu'une orse; l'antenne de l'avant était munie de la même façon, d'un palan à droite et d'un autre à gauche : orsiis duabus et poziis duabus se rapportent donc aux deux antennes. Le poggiastrello était, comme nous l'avons établi, p. 400, Tom. II, Arch. navale, une sorte de poge de renfort pour le gros temps. C'est ce palan qu'on trouve nommé orcipoggia par Francesco Barberino, dans ses Documenti d'amore, et orza poza dans la Fabbrica di galere. On trouve le mot pollastrello dans l'Armata navale, p. 173; c'est une corruption de pozza ou poggiastrello, ou seulement une faute d'impression. Des deux poggiastrelli, l'un était pour l'antenne du mât de l'avant, et l'autre pour celle du mât du milieu. 2 Cargues ou breuils; cordes pour détendre la voile et en rapporter la toile contre l'antenne. Prolis est ou une corruption ou une faute de copiste; il faut, selon nous, brolis. Voir p. 401, Tom. II, Arch, navale, 3 Pour terzarolio ou terzarolo. Voir cidessus, p. 521, note 5. Faute du copiste. Il faut lire gavitellis. Le gavitello, c'était la bouée. Voir p. 402, Tom. II, Arch, navale. 5 On ne peut lire que rassis, et rassis est une faute; c'est cavis qu'il devrait y avoir dans notre texte. Cavo, capo, le câble. Ibid. 6 Gomène, gros câble. 7 Amarres de proue. Voir p. 403, Tom. II, Arch, navale. * Glène ou meule de cordages roulés. Ibid. 9 Groupis, espèce de câble de supplément qui s'attachait à l'ancre comme la gomène et servait à la lever. Il y avait aussi des groupis qui n'étaient autre chose que des orins attachant la bouée à l'ancre. Voir p. 65, Tom. II, Arch.navale. 10 Faute du copiste. Il faut veteribus. Il s'agit de onze vieux groupis. "Faute du copiste sous laquelle nous avons eu de la peine à deviner carnario, ou mieux carnaria ou carnalia, le palan appelé carnal, acarnal ou carnau au xvi siècle. Voir p. 403, Tom. II, Arch. navale. 12 On lit: stinando, et il faut stivando, de stivare (ital.), faire la stive, l'arrimage pour embarquer les objets devant entrer dans le chargement du navire. Ibid. 4 alias operatum, amante uno novo, spazina' una nova pro barcha cantherii, scandalio uno furnito 2, barcha una de canterio dicte navis, cum remis quinquaginta duabus et spata3 una et cum sarcia sua necessaria ipsi barche, et specialiter anchoris duabus, arganello uno et caldorono 5 uno, barcha una de parischalmo dicte navis, cum remis triginta duabus, arganello uno, spata una, rampegolo uno 6, barcha alia de parescalmo dicte navis, cùm remis triginta quatuor et spata una et gondola una cum remis duodecim, sarcia et rebus de camera infra scriptis, marechiis octo, maugiis 8 sex, axlis 9 tribus, axonibus 10 tribus pro darbare", cloderia 12 una, vererobiis 13 tribus et vererinis 14 quam plu-. ribus, lanternis sex et laterna (sic) una de vitro, staeriis 15 duabus cum romanis 16 duobus, picociis 17 sex, mantiis sex, lucernis sex, scopellis 18 duobus, serra 19 una pro tergendis 20 guarnixonibus, cathenis tribus cum rampegolo, parolo uno de pisce11, paroleto uno cum taciis 22 duabus, turnis quatuor, levis duabus, capssa 23 una, barilibus duobus cum q-rol 24 venteribus 25 qui ibi sunt, lanciis 26 et gataroliis 27 a quadringentis quinquaginta usque in quingentis, sicut sunt ibi in dicta nave; tabiis octo, 15 Pour stateris. Balances à croc. 17 Picots; espèce de mesure qui nous a laissé le picotin. 18 Pour scopettis. Balais. 19 Une resserre, une armoire. 20 Tergendis est une grossière faute du copiste; il faut : tegendis. Il s'agit de coffres ou d'armoires où l'on serrait les harnais, habits, etc., des passagers. "Un chaudron pour la poix ou le goudron. 22 Tasses ou cuillers de fer pour prendre la poix bouillante et la répandre sur les coutures calfatées. 23 Pour capsa, cassette. 24 Pour quartaroliis, des quartauts. Voir p. 413, Tom. II, Arch. navale. 25 Pour veteribus. 16 De lanx, lancis, plat, bassin. 27 Pour guastaroliis, fioles, carafes, flacons; de l'italien guastara. |