Page images
PDF
EPUB
[ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small]
[graphic][merged small][merged small]

RECUEIL DE MÉMOIRES

CONCERNANT LA CHIMIE ET LES ARTS QUI EN DEPENDENT.

Du choix des Argiles et de leur emploi dans les Verreries, tant dans la construction des Fours, que dans la construction des Pots;

Par J. H. HASSENFRATZ (a).

[ocr errors]
[ocr errors]

ON N emploie l'argile dans les verreries à deux usages particuliers; 1. à fabriquer les briques qui servent à la construction des fours,

(a) M. Loysel, inspecteur de la verrerie de SaintGobin, a communiqué à l'Académie un grand nombre

2o. à faire des pots pour fondre les compositions qui forment le verre.

Les briques qui servent à la construction des fours ont besoin de jouir de deux qualités essentielles, 1°. d'être infusibles; 2°. de prendre peu de retrait à la cuisson: la première, parce qu'étant obligées d'éprouver l'action d'un feu actif et long-tems continué, les briques se fondroient et le four s'écrouleroit, si l'argile qui

d'expériences et d'observations sur l'art de la verrerie en général; ces expériences et ces observations étoient écrites dans le dessein de faire connoître les principes généraux de cette fabrication, qui est encore dans un état peu avancé.

L'ouvrage que M. Loysel a communiqué à l'acadé mie, contenoit principalement un grand nombre d'expériences sur l'emploi de diverses argiles, tant à la fabrication des fours de verrerie, qu'à la fabrication des pots; ces expériences, du plus grand intérêt pour les verriers, avoient été particulièrement dirigées sur la résistance et la fusibilité de diverses argiles, en les soumettant à l'action du feu et à l'action des alcalis fondus. On peut dire avec vérité que cette partie contient des résultats absolument neufs et d'une grande utilité. Il ne manquoit à l'ouvrage de M. Loysel que des observations générales sur les argiles considérées relativement à leur composant : ce sont ces observations que je soumets dans ce moment au jugement de l'académie, comme pouvant servir de complément à l'excellent ouvrage de M. Loysel.

entre dans leur composition étoit fusible; la seconde, parce que si les briques prenoient un retrait un peu considérable en se séchant et en chauffant le four, il arriveroit que le four sé crevasseroit par le retrait, et que la flamme pénétrant par la crevasse diminueroit d'autant l'intensité du feu; de plus, ces fentes établiroient des solutions de continuité qui diminue roient d'autant la solidité des fours et contribueroient à les détruire plus vîte.

Les expériences de MM. Darcet, Macquer, etc. sur l'action d'un feu actif et long-tems continué sur différentes terres, ont appris que l'alumine seule est infusible au feu le plus fort de nos fourneaux, que le sable, ou la silice seule, est également infusible, que la combinaison de ces deux terres est aussi infusible; mais dès que l'on mêle quelques terres avec l'alumine et la silice, le mêlange commence à acquérir de la fusibilité, et que la fusibilité augmente en raison des proportions des nouvelles terres jusqu'à une certaine proportion, que l'on peut regarder comme le maximum des proportions, par rapport à la fusibilité.

Nous ne parlerons pas ici des argiles colorées par les oxides métalliques, parce que ces substances les rendent extrêmement fusibles et peu propres à la construction des briques à four

On peu conclure d'après cela, que quant à l'infusibilité, toutes les argiles qui ne contiennent que de l'alumine et de la silice sont propres à être employées à la construction des fours, et que comme la fusibilité des argiles commence aussitôt que l'on combine avec elles de nouvelles terres calcaires, magnésiennes, out barytiques, les argiles sont d'autant meilleures qu'elles contiennent moins de ces trois dernières espèces de terres, et qu'il faut même, autant qu'il est possible, éviter de se servir des argiles qui en contiennent.

L'expérience a appris que l'alumine sans mêlange se pêtrit facilement, mais qu'elle prend en se séchant un retrait considérable qui la fait fendre dans plusieurs sens différens (a)..

L'expérience a appris que la terre silicée pure, réduite en poudre impalpable, ne se pêtrit, ne s'agglutine point et ne prend point de retrait en se séchant.

L'expérience a appris qu'en mêlant ces deux terres ensemble, elle se pétrissent d'autant mieux que l'alumine prédomine davantage, et

(a) Le résultat de cette expérience fait le sujet d'un mémoire particulier, dans lequel je ferai voir pourquoi l'alumine précipitée de différentes dissolutions ne se pétrit pas,

« PreviousContinue »