garde les caractères des différentes Claffes, tirés des defcriptions imparfaites de divers Auteurs On doit cependant porter un jugement plus favorable des obfervations, qu'il a eu occafion de faire lui mê.

me.

Deux ans avant que cet Ouvrage de Mr. Moehring parut, Mr Klein avoit pu blié fon Introduction à l'Hiftoire des Oifeaux, où il les diftribuoit en Familles, comme il avoit fait ies Quadrupedes; mais la trop grande fimplicite de fes caracteres jette beaucoup de confufion dans cet Ouvrage. Tout s'y trouve en quelque façon pêle-mêle, fans aucun égard à la reffemblance des efpèces ou du genre de vie. Par ex. les Aigles, Faucons & autres Oifeaux de proie, font rangés auffi bien que les Hérons, Cicognes & autres dans une même Famille (qui eft fa quatrième) avec les Poules, Pigeons, Alouettes, Moineaux, Pinfons, Méfanges, jufqu'avec les Colibri, les Oifeaux-mouches & les plus petits Oifeaux; & cela par cette feule raifon qu'ils ont tous trois doigts au devant du pied & un derrière. D'ailleurs ce même Mr. Klein, comme le remarque Mr. Briffon, n'eft pas plus exact dans le détail de fes defcriptions, plaçant quelquefois une méme espèce dans des Claffes différentes. On trouve ici le précis de fon Systême en huit Familles, dont il fait confifter le caractère diftinc

diftinctif dans la différente ftructure ou pofition des doigts.

Après avoir parlé de ceux qui ont écrit des Oifeaux en général, l'Auteur parcourt rapidement ceux qui ont traité avec plus ou moins d'exactitude des oifeaux particuliers à certains pays, ou à certaines rivières. Il nomme Nieremberg & Hernandez qui ont décrit les Oifeaux du Mexique, Marcgraaf ceux du Bréfil; Rzaczynski, ceux de Pologne, de Lithuanie & des contrées voifines. Il parle furtout avec diftinction de Sloane, qui a décrit avec la dernière exactitude les Oifeaux de la Jamaïque du Comte Marfigli qui a fait connoître les Oifeaux du Danube, comme Catesby ceux de la Caroline, de la Virginie, de la Floride & des Illes de Bahama. Il n'oublie pas non plus le Cabinet de Séba, dont il fait remarquer cependant que la plupart des Oifeaux font mal décrits & encore plus mal représentés.

Notre Auteur ne pouvoit fe difpenfer de citer ici trois habiles gens, qui ont exposé cette partie de l'Hiftoire Naturelle fous fon plus beau jour: Mrs Frisch, Albin, & Ed. wards, qui ont donné des figures d'Oiseaux avec leurs couleurs naturelles. Il fait un éloge complet de l'Ouvrage du premier. 11 obferve que le fecond, qui à emprunté toutes fes descriptions de Willougby, a donné des couleurs fi peu naturelles à fes Oifeaux, qu'ils font la plupart méconnoiffa. Tome XXI. Part. I. H bles,

bles. La feule chofe qu'il trouve à reprendre dans le dernier, c'eft que les Oiieaux y font placés fans ordre; outre qu'ils font trop hauts en couleur.

Parvenu enfin à l'Ornithologie de Mr. Briffon, qui parut en 1760. enŎ vol. in 4o., notre judicieux Auteur donne à cet incomparable Ouvrage, dont nous avons eu occafion de parler (1), tous les éloges, qui lui font dus. Et le plus grand grand éloge que nous croyons pouvoir faire du fien, quoique beaucoup inférieur pour le nombre d'Oifeaux qu'il décrit & qu'il repréfente, c'eft de le juger très digne d'être affocié à celui du célèbre Académicien François. Au moins tous ceux qui cherchent à s'inftruire & à juger par eux mêmes, fe feront-ils une occupation également utile & agréable de les comparer enfemble. Auffi notre Auteur leur en facilite le moyen, ou pour mieux dire il leur en épargne le plus fouvent la peine. Ne s'étant pas contenté de faire précéder ici, comme il l'avoit fait à l'égard des Quadrupedes & des Cétacées, aux caractères des ordres & des Claffes de Mr. Linnæus, les caractères des 26. Ordres d'Oiseaux de Mr. Briffon, divifés chacun en leurs différentes Clafles; il a de plus foin dans le corps même de l'Ouvrage, & à mesure qu'il entre dans le détail, de rapporter les espèces individuelles de l'un

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(1) Biblioth. des Sc. Tom. XX. Part. I. p. 190.

à celles de l'autre, en indiquant l'Ordre, la Claffe, ou la moindre divifion à laquelle chacune appartient. Cette combinaifon procure, comme on le voit, à un Lecteur attentif la double fatisfaction, de pouvoir non feulement admirer & fuivre pour ainfi dire, d'un coup d'oeil la marche de deux excellens Naturaliftes, qui par des routes différentes atteignent le même but; mais (puifqu'il n'y a rien de parfait dans les Sciences, & que toutes ces divifions, comme nous l'avons déjà fait fentir (2), font plus ou moins arbitraires) de pouvoir encore corriger, fimplifier perfectionner la méthode de l'un & de l'autre, ou même, s'il en a le goût, la capacité & le loifir, leur en fubftituer une meilleure, foit pour fon propre ufage, foit pour celui du Public.

Qu'on ne croie pas cependant que l'ef timable Auteur Hollandois, s'aveugle fur les défauts du Syftême qu'il prend pour guide, ni fur le mérite de celui de Mr. Briffon. Toujours impartial & vrai, & auffi courageux que modefte, voici ce qu'il dit après avoir rapporté l'arrangement des Öifeaux par Mr. Briffon: " Je » ne veux pas entreprendre de m'ériger », en Critique fur l'excellence de l'Ouvra,,ge de Mr. Briffon, ni d'en faire la com», paraifon avec celui de Mr. Linnæus. II

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eft (2) Biblioth. des Sc. Tom XVI. Part. II. p. 329

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eft aifé de concevoir, que Mr. Briffon „, ayant eu tant d'occasions de traiter dans le plus grand détail cette partie du Rè„, gne animal, a pu auffi dans ce qui re,, garde les Claffes & les Efpèces, y ap„ porter plus de diftinctions & de corrections que Mr. Linnæus. Mais je ne faurois diffimuler que pour ce qui est de l'arrangement, les divisions du dernier ,, ne me paroiffent plus fimples & pour le moins auffi naturelles. D'autant plus ,, qu'à parler en général,cet Auteur com,, mence par les plus grands Oifeaux, & finit par les plus petits, tant dans la divifion des Ordres, que dans celles des Claffes & des Espèces ".

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Quoiqu'il en foit notre Auteur fait connoître à fes Compatriotes 555 espèces d'Oiseaux décrits par Mr. Linnæus. Dans un fi grand détail nous devons nous contenter de donner les caractères des fix Ordres qui forment ce Systême, avec la fimple nomenclature de leurs différentes Claffes.

I. Le premier Ordre eft de ceux que l'illuftre Suédois nomme Accipitres, & notre Auteur Roof Vogelen, c'eft-à-dire Oifeaux de proie. Les caractères diftinctifs de cet Ordre font, d'avoir le bec courbé en en bas, en forme de crochet pour tirer à foi, la machoire fupéricure, derrière la pointe du bec, armée à chaque côté d'une dent; les narines ouvertes. Leurs