pieds, dont ils se servent principalement pour se poser ou s'asseoir plutôt que pour marcher, sont courts & forts, ayant les doigts, qui sont pleins de verrues dans le creux de la courbure , garnis de serres crochues & fort tranchantes. Ils ont la tête & le cou fortement musclés : leur peau eft coriace. Ils déchirent pour se nourrir des animaux vivans ou des charognes, d'où leur vient le nom d'Oiseaux de proie. Ils posent leurs nids sur des hauteurs, pondant quatre eufs, plus ou moins. "La femelle est plus gracieuse de corsage que le mâle, qui se tient attaché à une seule femelle.

Cet Ordre renferme quatre Classes, qui font 1o. le Vautour, dont on trouve ici décrites 6 espèces. 2. Le Faucon, 26 efpèces, parmi lesquelles sont rangées toutes les différentes fortes d'Aigles & de Faucons, aussi bien que le Milan &c. 3. Le Hibou, ou Chat-huant (Strix), 11 efpèces. 4. La Pigriè che où l'Ecorcheur (Lanius), 10 espèces.

) 10 espèces. Si nous ne di. fons rien de ces Oiseaux si remarquables, sur-tout dans les deux premières Classes, c'est qu'il y auroit trop à en dire.

II. Les Oiseaux du second Ordre , défignés sous le nom de Pies (Picæ, ont pour marques caractéristiques, le bec , qui leur sert de coin pour briser, en forme de couteau avec un dos relevé en bosse. Leurs

pieds,

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pieds, qui leur fervent à marcher, font courts & assez forts. Ils cherchent leur nourriture dans les immondices , & parmi toutes fortes d'ordures. C'est dans les arbres qu'ils font leurs nids. Le mâle qui se tient à une seule femelle, la nourrit pendant qu'elle couve.

Dix-lept Classes composent cet Ordre. 1. Le Perroquet divisé en 37 espèces. 2. Le Toucan, 4 efpèces. 3. Le Coucou, 8 espèces. 4. Le Torcol, une feule espės ce. 5. Le Pic, 13 espèces. 0. Le Corbeau, 12 espèces, parmi lesquelles fe trouve la Pie proprement ainfi nommée. Nous ne connoissons point de terme François pour designer la ye. Clafle , dont le nom Latin, ou plutôt Grec,eft Coracias, & le Hollandois Scbarlaar , à moins que de lui donner le nom de Rollier ou de Troupiale, qui est celui que Mr. Brilon, donne à deux différentes espèces de cette Clasie, qui en contient fix dans notre Ouvrage. 8. Le Torchepot, ainfi nommé par Mr. Brisson, une efpèce. 9. Le Guepier, 4 elpeces. 10. Le Colibri ou l'Oiseau mouche, 8 efpèces. 11. Le Colao, 2 espèces. 12. Le Bout de Petun, une espèce. 13. Le Choucas, o espèces. 14. L'Oiseau de Paradis, 2 espèces. 15. L'Oifeau nommé Martin-pêcheur, 7 efpèces. 16. La Hupe, 4 efpèces. 17. Le Grimpereau, 5 efpeces.

Après

Après avoir décrit toutes les espèces de Perroquets , l’Auteur rapporte un trait d'un de ces Oiseaux qui nous a furpris,& dont nous ne voudrions pas garantir la vérité. Tout le monde fait que le Perroquet imite le langage de l'homme, mais nous ignorions jusqu'ici qu'il en imitât les meurs. Un Perroquet de Henri VIII. Roi d'Angleterre, étant tombé dans la Tamise, cria aụ secours & promit vingt livres Iterling; mais retiré il ordonna qu'on donnât dix fols à son libérateur. On trouvera un autre fait tout ausli incroyable cité a la fin de ce Chapitre. Pour prouver que les Perroquets étoient autrefois fort coinmuns à Rome, il y est dit qu'Héliogabale ne se contentoit pas d'en faire servir des têtes pour en manger les langues, mais qu'il en nourrissoit encore fes Lions & fes Léopards.

Ce que l’Auteur dit dans le Chapitre des Corbeaux, qu'ils enlèvent fouvent des agneaux & des chevreaux , rencontrera peut-être aussi des incrédules. Quoi qužil en foit il observe que si ces Oiseaux font nuisibles à quelques égards, ils ne laissent pas d'avoir leur utilité. Avides de charoques, de poissons morts, d'insectes , & d'autres petits animaux qu'ils se plaisent à détruire, ils nettoyent les terres & les rivages en les préservant d'infection. C'est fans doute pour cette raison, qu'il est défendu sous des peines rigoureuses de tuer les Corbeaux en Angleterre, de même qu'en Suède, où ils font tenus pour auffi facrés, que les Cicognes dans notre pays. C'étoit au contraire un ancien usage dans l’Ise de Faro ou Féro , qui est riche en bêtes à laine, que chaque Paysan apportât un certain jour de l'année une tête de Corbeau au Magistrat, sans quoi il étoit condamné à une amende de quatre escalins.

Au sujet de la longue vie des Corbeaux, on sait qu'Hefiode leur attribuoit neufåges d'homme, ce que personne sans doute ne voudroit croire aujourd'hui ; mais notre Auteur fait disparoître l'exagération de ce récit, en adoptant l'explication de ceux qui prennent le terme de gevec pour une année, au lieu d'une génération, ou d'un âge. Selon ce calcul la Corneille, au rapport du Poëte vivroit neuf ans & le Core beau cent-huit. On ne sauroit douter qu'ils ne vivent très longtemps, ce qui est assez commun aux Oiseaux en général; mais il nous manque des preuves claires pour déterminer précisément la durée de leur vie. La rareté d'un Corbeau blanc a paffé en proverbe depuis , & peut-être dès avant Juvenal (3). Cependant ils ne sont pas fins exemple. Aldrovande dit que la Reine d’Angleterre en envoya un à Henri III. Roi de France. Ce Corbeau blanc par

loit

(3) Corvo quoque rarior albo.

FEVRIER, MARS, 1764. 121 loit & étoit dressé à la chasse des Oiseaux. Pour ce qui est du Corbeau envoyé par feu Mr. Thurot au Marquis de Marigny, & décrit par Mr. Brisson dans son Suppément d'Ornithologie, sous le nom de Corbeau blanc du Nord , il paroit que le nom de Corbeau blanc tacheté ou marquete, lui conviendroit autant que celui de blanc, puisqu'il ne l'est qu'en partie.

On sera peut-être bien aise d'apprendre dans ce Chapitre à l'Article des Pies, que les Etats de Hollande & de Westfrise ordonnent de détruire tous les nids où le trouvent de jeunes Pies, sous peine de 6. florins d'amende pour le maitre de l'endroit. Le Placart de 1656. promet de plus une primede 2 sols, pour chaque vieille Pie apportée au Bailli du lieu. Les Etats de Zeelande ont des ordonnances pareilles, qui s'étendent jusques aux Corbeaux, Feue $. A. R. en 1756. mit aussi un prix de 3 fols par Pie &c. pour la Province de Frife.

En parlant du Coucou, qu'on fait avoir ceci de particulier, qu'il pond ses oeufs dans les nids d'Oiseaux beaucoup plus petits que lui, auxquels il les laisse couver, notre habile Naturaliste rapporte deux faits re. marquables. Le premier qu'ii marque dans une note (4), est une expérience qu'il avoit

faite

(4) Part. IV. pag. 350