DE LA CHESNAYE de Bois (Dictionnaire raisonné et universel des Animaux, 1759, 4 vol. in-4°) dit, tome IV, pag. . 580 , YCHO ou ICHO, nom qu’on donne au Pérou au Llama ou Glama, espèce de chameau. Heureusement que cette sottise ne s'est pas propagée. L'Encyclopédie ancienne parle de l’Ycho comme d'une plante, tome XVII, pag. 666. Valmont De Bomare (Dictionn., 4* édit., Lyon, 1791), parle de l’Ycho, tome X, pag. 11, tome XV, pag. 178. Dans le Nouv. Dictionn. d'Hist. natur., tome XXIII (1804), pag: 510, on lit : Ycho, espèce de plante graminée du Pérou. On ignore à quel genre elle appartient, et cependant, tome XII, pag. 249, on lit, JARAVE...., employée...., son nom son nom vulgaire, est Ichu. Dans la 2. édition du Nouv. Dictionn. d'Hist. natur., t. XVI, pag. 493; on lit, JARAVE...., rentre dans les Stipes de Linné... , appelée vulgairement Icha. Ruiz et Pavon, Flor. Per., tome I, pag. 5, tab. 6, fig. 6, décrivent el figurent le Jarava ichu. PALISSOT DE BEAUvors (Essai d'une nouvelle Agrostographie, Paris, 1812) parle de celle plante sous le nom de Slipa jarava, pag. 19, atlas, pag. 6, tab. 6, fig. 5. Don Félix de Azara (Voyage dans l'Amérique méridionale, tome II, pag. 459) parle de cette plante, dans les termes suivans : Ychoicho , paille baule du genre de la Fesluca; on la : mêle avec les excrémens secs des différentes espèces de Chameau du Pérou. Il paroit que, par une erreur typographique assez grave, l'éditeur a réuni en un seul mot Ychoicho, les deux manières d'écrirer le nom de la plante Ycho, Icho. J'observerai à cette occasion, qu'il est surprenant de retrouver dans l'Amérique méridionale les mêmes usages que dans les déserts de l'Afrique et de l'Arabie, puisque dans ces deux régions si distantes, les excrémens de Chameaux, mêlés avec quelques substances végétales, sont employés comme combustibles. On peut en conclure que, placés dáns les mêmes circonstances , Jes hommes useroni des mêmes moyens pour satisfaire à leurs besoins. Tome LXXXVII. AQUT an 1818, T T Sur plusieurs Animaux de l'Amérique septentrionale, et entre autres sur le Rupicapra americana, l’Antilope americana , le Cervus major ou Wapiti, etc.; PAR M. Georges ORD, DANS UNE LETTRE AU RÉDACTEUR DU JOURNAL. Je vois avec beaucoup de plaisir, Monsieur, que l'attention des zoologistes d'Europe est dirigée vers l'étude de ce quadrupède remarquable que vous avez décrit sous le nom de Rupicapra americana, dans le Bulletin de la Société Philomathique. Dans mon Essai sur le même animal, publié dans le Journal de l'Académie des Sciences naturelles de Philadelphie, j'ai émis quelques doutes, si ce ne seroit pas plutôt un véritable Ovis. Ces doutes existent encore, et il est très - possible que nous soyons Jong-temps à les convertir en cerlitude, tani cet animal habite des régions éloignées et inaccessibles. Il n'y a pas long-temps que j'ai eu la satisfaction de voir la laine d'une espèce de quadrupède, que l'on m'a dit être la véritable Chèvre de Cachemire ; cei échantillon étoit parvenu par le moyen d'une personne de Calcuta, qui a déclaré que c'étoit cet animal qui fournissoit la laine dont tous les fameux schalls de Cachemire sont fabriqués. La ressemblance de cette laine avec celle de notre animal ruminant est très-considérable, excepté que la nôtre est encore plus fine. L'une et l'autre sont mêlées avec du poil grossier. La couleur des deux est également blanche. A l'échantillon de laine dont il vient d'être parlé, étoit joint un dessin grossier de l'animal; d'après cela il est pourvu d'une barbe, et il porte sa queue comme le font ordinairement les Chèvres; double caractère qui appartient à ce genre et non à celui des Moutons. Je sais qu'il y a ici beaucoup de discussions pour la détermination de l'animal de Cachemire, et que plusieurs personnes croient que c'est un Mouton. Que pensent à ce sujet les naturalistes d'Europe ? Si nous avons confiance au rapport du capitaine Lewis, les habitudes de notre ruminant alpin, ne sont pas celles des Antilopes, mais bien plutôt celles des Chèvres. Il dit qu'il n'est pas vité, tandis que la vitesse des Antilopes est passée en pro perbe. Il ajoute qu'il habite les rochers et les parties les plus inaccessibles des monlagnes. Mais quoique les Antilopes se trouvent généralement dans les contrées élevées, cependant elles préfèrent les plaines, dans lesquelles elles se retirent toujours quand elles sont poursuivies. La nature de la robe de notre animal est entièrement différente de celle d'aucune espèce d'Antilope. J'espère , Monsieur, que vous ne me regarderez pas comme opiniâtre, parce que je refuse mon assentiment à votre opinion, que ce quadrupède doit être placé avec les Chamois, Rupicapra. Depuis la publication de mon Mémoire sur cet animal, j'ai examiné l'axe de ses cornes; il est entouré d'un perioste fortement adhérent, et il se termine en une pointe cartilagineuse, d'où il faut conclure que l'individu étoit jeune. Il n'y a aucune apparence de cellules à l'extérieur. A l'endroit où il se séparoit de l'os du front, il étoit divisé par des cloisons osseuses en trois larges cavités, dont la profondeur de l'une étoit d'un demipouce. Le reste de la corne étoit parsemé de pores très-pelit, mais cependant visibles à l'ail nu (1). Malgré l'assertion récente d’un minéralogiste écossois (voyez Annales de Thomson, avril 1818), qui a répété entièrement l'opinion de Buffon, et de quelques autres naturalistes, que l'Amérique ne possède pas une véritable espèce du genre Antilope, nous avons un animal ruminant, sinon entièrement congénère, au moins si extrêmement rapproché de cette élégante tribu, qu'il doit former un anneau intermédiaire dans l'échelle animale, réunissant les geures Antilope et Chèvre. J'ai déjà publié dés l'année 1815, une courle notice sur cet élégant qua (1) Ce caractère, tiré de la densité ou de la porosité plus ou moins considérable de l'axe osseux qui supporte les cornes des animaux de ce groupe , et que nous devons à M Geoffroy , ne peut guère être pris en considération pour la séparation des Antilopes; 2°. parce qu'il est évidemment intérieur et tout-à-fait anatomique ; 2°. parce qu'il est à peu près indubitable qu'il doit varier suivant l'âge; 36. parce qu'il doit y avoir une gradation à ce sujet, comme il y en a pour tous les autres caractères dans le grand genre des Cérophores. On peut tirer une preuve de ce que je viens de dire, des observations mêmes de M. Ord, qui montrent que dans l'animal qui fait le pripcipal sujet de cet article, et dont cet observateur veut faire une Antilope, les axes osseux auroient des cellules, et qu'il en est de même de ceux d'une véritable espèco de ce genre. Au reste, nous reviendrons sur ce point dans notre Mémoire sur la disposition systematique des Animauc ruminans, que nous nous proposons d'insérer dans un de 'nos prochains Cahiers. (R.) а drupède, et je lui ai donné le nom de Prong hored Antelope, Antilope à cornes fourchues, Antilope americana , dénomination à que je regarde comme particulièrement due à cet animal, jusqu'à ce qu'il ait été assuré d'une manière certaine, qu'aucune espèce des genres Antilope, Chèvre ou Moulon ne soit pas indigène a l'Amérique. L'Antilope à cornes fourchues a été trouvée en quantité considérable dans les plaines et les terres élevées de l'immense contrée qu'arrose le Missouri. C'est à MM. Lewis et Clarke que nous devons la première mention particulière de cet intéressant quadrupède : « De tous les animaux que nous avons vus, disent-ils, l'Antilope semble posséder la plus étonnante vitesse. Extrêmement craintive, elle ne se repose que dans les endroits d'où elle peut apercevoir de tous côtés l'approche des ennemis. La finesse de sa vue lui permet de distinguer le danger le plus éloigné. La délicate sensibilité de son odorat, met en défaut les embûches qu'on pourroit lui tendre en se cachant; et lorsqu'elle est alarmée, sa course rapide ressemble plutôt au vol des oiseaux qu'aux mouvemens d'un animal terrestre. » Cette espèce vient en rut vers le 20 septembre, et elle produit deux petits à peu près au 1" juin; à cette dernière époque, les femelles se réunissent et se séparent des mâles. La grande horde d’Antilopes passe l'été dans les plaines à l'est de la rivière de Missouri, et elle retourne à l'automne dans les montagnes noires, où elle se nourrit de feuilles d'arbrisseaux, jusqu'à ce qu'elle recommence ses migrations au printemps. Depuis le temps d'Hernandez, les naturalistes ont toujours eu des doules sur cette espèce de quadrupède figurée et décrite dans son Histoire du Mexique, chap. 14, pag. 524, 325, sous le nom de Mazame, seu Cervus et Semamaçame; et dans le premier volume de Séba, tab. 42, fig. 3, 4, il y a des figures de deux animaux américains, qu'il appelle également Mazame et Semamaçama, quoiqu'il ne paroisse pas qu'il les ait regardés comme ceux d'Hernandez. Buffon, tome XII, pag. 317, dans ses Commentaires sur ces animaux de Séba, dit que l'un d'eux est le Kob ou la petite Vache brune du Sénégal'; il assure pareillement que l'autre, ou le Mazame, est une Chèvre ou une Gazelle d'Afrique. Cet illustre naturaliste paroissoit douter que les cornes de ces animaux fussent persistantes, et s'ils ne devoient pas être placés parmi les Cerfs. Mais comme il avoit créé cette hypothèse, que les Chèvres et les Antilopes sont exclusivement propres à l'ancien continent, il fut forcé, pour être conséquent, d'adopter l'opinion que les animaux en question n'étoient pas indigènes, de l'hémisphère occidental, Récemment, dans le cinquième volume du Nouveau Dica tionnaire d'Histoire naturelle, M. Desmarest, d'après M. Cuvier, considère le Mazame du Mexique, le Cariacou de Daubenton et le Cerf de la Louisiane comme synonymes du Cervus virginianus ou Cerf commun des Etats-Unis d'Amérique; quant au Mazame d'Hernandez, il n'y a heureusement plus de doute, puisque ce n'est certainement que le même animal que nos voyageurs ont observé davs, la Louisiane en si grand nombre. Un examen altentif des cornes de la figure donnée dans l'ouvrage de l'auteur cité, ne permet aucune incertitude sur cette conclusion. Comme nous ne pouvons avoir confiance dans la véracité de l'historien espagnol touchant une espèce, ne derons-nous pas supposer que l'autre est aussi américaine , et qu'elle n'a pas encore pris place dans nos systèmes. Nous pouvons appuyer celle supposition, en pensant qu'Henderson assure qu'une espèce d'Antilope qu'il regarde comme l’A. dorcas, habite le pays d'Honduras. (Voyez son Histoire des établissemens britanniques dans le pays d'Honduras, pag. 97, Londres, 1809.) L'espèce de rage que l'on a pour l'établissement de nouveaux genres, a tellement prévalu dans ces derniers temps, qu'il y a lieu de craindre que les progrès des Sciences naturelles en soient plutôt retardés qu'avancés ;, si cependant les caractères du genre Antilope, tels qu'ils ont été donnés par nos meilleurs auteurs systématiques, peuvent comprendre notre ruminant du Missouri , j'en serois fort satisfait; dans le cas contraire, et si l'on pense qu'il doive former un nouveau genre; je demanderai la permission de proposer le suivant : ORDRE. Les Ruminans. Ruminantia. Section. Cornes soutenues par un axe solide osseux. Genre. ANTILOCAPRA (1). Antilocapra americana. Cornes avec des stries nombreuses, légèrement ridées trans (1) L'axe des cornes de l'individu sur lequel ce genre est établi, est lisse et solide dans sa moitié inférieure,, et poreux ou spongieux dans le reste ; j'ignore s'il y a ou non des cellules communiquant avec les sinus frontaux, comme dans les genres Ovis et Bos, parce que je n'ai pu l'examiner que su |