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de là occasion de le nommer Cadmium. (Autrefois le nom de cadmie étoit un des noms plus ou moins singuliers qu'on donnoit à l'oxide de zinc. Voyez Macquer.)

A cause de la très-petite quantité dans laquelle le Cadmium se rencontre dans l'oxide de zinc et dans le zinc métallique, soumis à mes recherches, j'ai été jusqu'à présent hors d'état de faire des expériences sur la proportion quantitative de ses combinaisous, sur la forme de ses cristallisations salines, sur l'action de ses oxides et de ses sels dans l'organisation animale, etc.; car la totalité de ce corps, mise à ma disposition dans les recherches auxquelles je me suis livré jusqu'à ce jour, s'est élevée à peine à trois grammes. Je me félicite donc de pouvoir vous mander que, grâce à M. l'administrateur Hermann de Scho'nabeck, et à M. le Dr Roloff de Magdebourg, conseiller et médecin du Gouvernement, lesquels, comme vous devez l'avoir entendu dire de votre côté, ont remarqué aussi ce métal, j'ai eu occasion de poursuivre ultérieurement mes recherches sur 'ce même corps.

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Comme on visitoit, il y a quelque temps, les pharmacies de Magdebourg, on confisqua dans plusieurs pharmacies, comnie contenant de l'arsenic, un oxide de zinc provenant de la préparation du zinc en Silésie, et tiré de la fabrique de M. Hermann de Schonebeck; on en agit ainsi, parce que cet oxide dissous dans les acides, présentoit avec l'acide hydro-sulfurique un précipité jaune, qu'on prenoit pour de l'orpiment véritable, sur la foi du réactif chimique employé à cet effet. Comme cette chose ne pouvoit demeurer indifférente à M. Hermann pour la réputation de sa fabrique, d'autant plus que M. le Dr Roloff, qui avoit pris part aux visites des pharmacies, avoit déjà écrit là-dessus à M. le conseiller d'Etat Hufeland, à Berlin lequel avoit consigné cette nouvelle dans le Cahier de février, de sou Journal de Médecine pratique, M. Hermann, dis-je, soumit cet oxide de zinc à une analyse rigoureuse; mais il n'y trouva point d'arsenic. Il pria, d'après cela, M. le Dr Roloff derépéter encore une fois les expériences avec cet oxide; ce que fit ce savant avec tout l'empressement imaginable. Il se convainquit en même temps que le précipité pris d'abord par lui pour de véritable orpiment n'en étoit nullement, mais qu'il venoit d'un autre métal qui sembloit se confondre avec l'arsenic, tandis qu'il étoit probablement nouveau, Cependant pour obtenir une conviction entière à cet égard, ces deux Messieurs se sont adressés à moi, et m'ont fait ces jours derniers un

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envoi de cet oxide de zinc de Silésie, aussi bien que de ce précipité confondu avec l'orpiment, et du métal qu'ils en ont retiré, le tout avec prière de soumettre ces substances à une analyse exacte, et d'examiner si elles contenoient quelque atome d'arsenic.

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Déjà, d'après les circonstances alléguées, je conjecturois que cet oxide de zinc silésien contenoit aussi le métal que j'avois découvert, et que comme il donnoit avec l'acide hydro-sulfurique un précipité pareil, en couleur, à l'orpiment, il étoit cause qu'on avoit regardé cet oxide de zinc comme contenant de l'arsenic. Quelques essais entrepris à cette occasion ont plei nement confirmé ces conjectures. Je viens de mettre M. Hermann parfaitement au courant de tout cela, et je ne manquérai pas d'en instruire aussi M. le Dr Roloff, dont je n'ai reçu la lettre qu'avant-hier.

Comme cet oxide de zinc silésien contient une beaucoup plus grande quantité de Cadmium, que l'oxide soumis à mes recherches, et que, suivant les expériences de M. Hermann, ce qu'il en renferme peut monter à trois pour cent, j'espère, d'après cela, avoir occasion de me procurer une quantité suffisante de ce métal, et, par ce moyen, être en état de fournir une analyse complète sur cet objet. J'ai en conséquence prié M. Hermann de vouloir bien m'envoyer pour cela par la poste, une quantité suffisante de cet oxide.

(Voyez aussi 5e Cahier 1818, Annales de Chimie de Gilbert, et Cahier de juin 1818 du Muséum d'Hermbstaedt.)

OBSERVATIONS

Sur la Germination des graines de Raphanus et d'autres Crucifères;

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PAR M. HENRI CASSINI (1).

On sait que M. Richard, dans un opuscule très-remarquable intitulé Analyse du Fruit, a voulu substituer à la fameuse, division des végétaux sexifères en Monocotylédons et Dicotylédons,

(1) Ce Mémoire a été lu à la Société Philomathique, le 18 juillet 1818.

une autre division tout-à-fait semblable quant à la composition des deux groupes, mais très-différente quant aux dénominations et aux caractères qui leur sont attribués.

Dans le système de M. Richard, les monocotylédons sont nommés Endorhizes, et au lieu d'être caractérises par la présence d'un seul cotylédon, ils le sont par la radicule, qui dans la germination, rompt son écorce, et se produit au dehors pour former la racine de la jeune plante.

Au contraire, chez les Exorhizes, qui correspondent aux Dicotylédons, la radicule en croissant, forme la racine de la plante, sans crever son écorce, qui croît en même temps qu'elle, et continue à l'envelopper.

Cette innovation donna lieu à une discussion très-animée entre M. Richard et M. Mirbel. Celui-ci soutint que la nouvelle division des végétaux sexifères en Endorhizes et Exorhizes, que proposoit M. Richard, contrarioit souvent les rapports naturels; qu'elle étoit, sous ce point de vue, beaucoup plus faútive que l'ancienne division en Monocotylédons et Dicotylédons; que d'ailleurs il s'en falloit bien qu'elle fût aussi commode dans la pratique, et qu'enfin elle n'étoit point féconde en résultats importans, comme la savante division fondée sur l'organisation interne des tiges. T

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M. Decándolle n'a pas non plus adopté les dénominations d'Endorhizés et d'Exorhizes, et il a proposé celles d'Endogènes et d'Exogènes, qui expriment des caractères très-différens. Toutefois il ne rejette pas entièrement les caractères donnés par M. Richard, mais il ne les admet que comme auxiliaires ou secondaires.

Cette manière de voir est assurément la plus sage. Dans l'énumération des caractères plus ou moins constan's qui distinguent en général les deux grandes classes des végétaux sexifères, on auroit tort d'omettre ceux qui sont dus aux recherches de M. Richard; mais on seroit encore plus répréhensible de les mettre au premier rang, et de leur accorder sur les caractères anciennement établis, une prééminence qui ne leur appartient réellement point.

En effet, il est maintenant bien connu que la Capucine, le Gui et le Loranthus sont Endorhizes, quoique Dicotylédons, tandis que le Daltier, et beaucoup d'autres Monocotylédons, sont Exorhizes.

L'objet de ce Mémoire est de faire connoitre quelques autres .༤༤. exceptions à la loi trop généralisée par M. Richard. L'un des

exemples de Dicotylédons endorhizes que je vais présenler, est tellement manifeste et s'offre si habituellement à tous les yeux, que j'ai peine à comprendre qu'il n'ait pas encore été re

connu.

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Il n'est personne peut-être qui n'ait remarqué sur les raves et radis que l'on sert sur nos tables, deux appendices en forme de rubans, qui rampent sur deux côtés opposés de cette racine, depuis son sommet jusques vers son milieu. Il étoit bien facile de deviner que ces appendices étoient les restes d'une coléorhize qui s'étoit ouverte en deux valves; et que par cons séquent le Raphanus sativus étoit endorhize, quoique Dicotylédon. Mais je voulus m'en assurer en observant la germination des graines de cette plante, et les premiers développemens de la plantule.

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Je semai donc des graines de petit Radis rose, et lorsque la germination eut fait des progrès notables, je déterrai une partie des plantules qui avoient déjà près de deux pouces de long. A cette époque, je n'aperçus encore aucune trace des deux appendices; mais j'observai qu'a une certaine distance de l'origine des cotylédons, il y avoit une sorte d'articulation ou de noeud, c'est-à-dire une transition brusque, ou changement subit, quoique très-léger, de substance, et quelquefois de grosseur, de forme, de direction, de coloration. Je pus juger dèslors que la partie comprise entre les cotylédons et cette sorte d'articulation, étoit un caudex descendant, lequel formeroit en grossissant, cette tubérosité arrondie et charnue qui est l'un de nos alimens; que ce caudex se dépouilleroit en même temps de bas en haut de son écorce, dont l'accroissement seroit beaucoup plus lent que celui de la partie qu'elle recouvre; et que cette écorce divisée en deux lauières longitudinales, demeureroit fixée au sommet du caudex, et formeroit ainsi les deux appendices rubappaires qu'on doit considérer comme une coléorhize, bivalve.

Mes conjectures n'ont pas tardé à se vérifier. Au bout d'un certain temps, les plantules que j'avois laissées croître étant devenues suffisamment grandes, je les déterrai, et je fis les remarques suivantes,

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Plusieurs individus, dont le caudex avoit un peu grossi vers sa partie moyenne seulement, offroient une coléorbize bivalve, qui couvroit tout le caudex, c'est-à-dire toute la partie comprise entre les cotylédons et les vraies racines; les deux valves

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de cette coléorhize correspondoient exactement aux deux cotylédons, et n'étoient séparées que vers le milieu de la hauteur du caudex, seul point où il avoit grossi. La coléorhize étoit encore indivise et adhérente au caudex vers le haut et vers le bas, et il étoit clair qu'elle n'étoit que l'écorce même de ce caudex.

Chez d'autres individus, dont le caudex n'avoit point du tout grossi, la coléorhize ne s'étoit détachée spontanément et divisée en deux valves, qu'à la base du caudex, ou à la naissance des racines; plus haut, la coléorhize étoit indivise, et adhérente au caudex comme une écorce; néanmoins comme son adhérence étoit foible, je l'ai facilement détachée avec un instrument. J'ai reconnu que la racine principale ou pivotante, et les racines secondaires ou latérales, étoient sorties de cette coléorhize.

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Enfin, chez tous les individus dont le caudex avoit en grossissant pris la forme ordinaire au Radis, la coléorhize étoit presque entièrement détachée du caudex, et divisée jusqu'au sommet en deux' valves ou lanières toujours exactement correspondantes aux cotylédons, ce qui est très-remarquable,

Après avoir fait ces observations sur le Radis ordinaire, ainsi que sur la Rave qui n'en est qu'une variété, j'ai voulu connoître si la même chose avoit lieu sur le Radis noir, que M. Mérat sépare avec raison du précédent, pour en faire une espèce distincte sous le nom de Raphanus niger.

זי

Les graines de cette plante que j'ai semées, m'ont donné des plantules que j'ai laissées croître pendant un assez long-temps, après lequel j'ai reconnu qu'il y avoit, comme dans l'espèce précédente, une sorte d'articulation à l'extrémité inférieure du caudex; mais que la coléorhize, quoique très-manifeste, ne s'ouvroit et ne se détachoit qu'à cette extrémité inférieure seulement. Je n'ai pas suivi plus long-temps la croissance de mes Radis noirs; cependant je soupçonne que dans cette espèce, la décortication ne s'opère pas au-dessus de la base du caudex, et je suppose que l'écorce de ce caudex se prête au prodigieux grossissement qu'il éprouve, de manière qu'elle n'est point forcée de s'ouvrir ni de se détacher, et qu'elle continue toujours à le couvrir et à lui adhérer.

Le Raphanus raphanistrum, dont plusieurs botanistes font un genre particulier, m'a offert aussi constamment une coléorhize bivalve semblable à celle du Radis ordinaire et située de même, c'est-à-dire que les deux lanières correspondoient aux deux co

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