Corps ovale, oblong, un peu bombé, lisse au milieu ; garni sur son pourtour de trois rangées de tubercules assez distans les uns des autres. Manteau grisâtre, zone d'obscur, pointillé de -rouge-brun. Branchies au nombre de six, pinnulées vers le sommet. Tentacules un peu coniques. Tout le dessous du corps d'un beau blanc; pied blanc tacheté de rouge. . Long., 0024–0026; larg., 0006-0008. Appar., mars. Séjour, sous les cailloux. 5. D. bleue. D. coerulea. D. corpore elongato , coeruleo, lineis albis, longitudinalibus transversis; branchiis quinque, pinnato, dentatis, N. Corps alongé, arrondi, lisse. Manteau d'un bleu céleste, traversé longitudinalement par trois lignes blanches, droites. Tentacules longs, un peu scabreux. Branchies pinnées, dentées, au nombre de cinq, d'un bleu tendre. Dessous du corps et pied d'un bleu foncé, liseré de blanchâtre. Long. , 0010—0012; larg. , 0003—0004. Appar., juin. Séjour, sur les ulves. 6. D. de Villefranche. D. Villafranca, N. D. corpore elongato, glauco, lineis ovatis, tranversis, longitudinalibus; branchiis novem, ciliatis, N. Corps alongé, sub-cylindrique, convexe, glabre. Manteau d'une teinte glauque, bordé de jaune, traversé longitudinalement sur la partie supérieure de trois doubles lignes sinueuses, inégales , d'un beau jaune doré, entremêlées ensemble et se bifurquant vers l'anus. Tentacules longs. Branchies ciliées, d'un bleu tendre au nombre de neuf. Dessous du corps d'un bleu clair, ainsi que . le pied qui termine postérieurement en pointe. Long;, 0010-0020; larg., 0003_0006. Appar., mars, août. Séjour, sur l'ulva flabéliforme. 7. D. testudinaire. D. testudinaria. D. corpore ovalo, supra convexo, tuberculato, obscurè fusco, lituris flavescentibus , in areolis polyedris divisis, subtus aurantiaco; branchiis quinque , pinnatis, N. Corps ovale, convexe en dessus , recouvert d'un large manteau qui déborde de chaque côté, tuberculé et noirâtre au milieu, d'un brun foucé vers les parties latérales, où il est varié par des traits et des lignes d'un jaune pâle, formant des petits polyèdres réguliers. Tentacules sub-cylindriques, jaunâtres. Branchies au nombre de cinq, pinnatifides, dentées, d'une couleur . violåtre avec des lignes jaunes pâles. Dessous du corps et pied d'une belle teinte orange foncé. Organe de la génération long, cylindrique, terminé par un petit prolongement aigu, situé presque au milieu du côté latéral droit. Long.,0070-0076; larg., 0045_0048. Appar., février. Séjour, dans les pierres. TRITONIE. TRITONIA, Font. , Les Tritonies sont des petits animaux marin's qui s'approchent, dans le temps d'amour, du bord de la mer; c'est alors qu'on les voit renversés à la surface de l'eau , se laissant flotter au gré des vagues ; leurs habitudes sont à peu près comme celles des Doris et des Eolides; mais elles demeurent plus long-temps cachées sous les cailloux ou sous l'ombrage touffu des Cryplogames marines. 1. T. de Blainville. T. Blainvillea, N. T.corpore virescente , albo punctato; dorso subplano ; branchiis lateralibus , in seriebus octo dispositis, N. Corps oblong, quadrangulaire, lisse, garni d'une membrane festonnée vers la partie antérieure, terminé en pointe postérieurement. Dos et côtés latéraux, d'un vert mêlé de rougeâtre, relevé par une infinité de petites taches blanches, disposées en groupes réguliers. Les arêtes qui séparent le dos des flancs, sont ornées de huit rangées de branchies alternes, colorées de rouge. Bouche petite. Tentacules jaunes , leur lube divisé en plusieurs languettes réunies en faisceaux. Pied alongé, d'un blanc verdâtre nuancé de rouge layé. Long., 0040-0044; larg., 0008--000g. Appar., avril, mai. Séjour, sous les cailloux. 2. T. bossue. T. gibbosa, N. T. corpore albo, lutescente, dorso gibboso; branchiis lateralibus, in seriebus sex dispositis, N. Corps renflé, oblong, pointu postérieurement, d'un blanc jaunâtre, bombé en dessus, avec une espèce de bosse denticulée au milieu du dos. Côtés latéraux garnis de six rangées de touffes de tubercules durs, irréguliers. Expansion membraneuse du dessous de la bouche arrondie. Tentacules blancs leur tube divisé au sommet en trois languelles simples. Pied étroit, canaliculé, blanchâtre, pointillé de brun. Long., 0012-0014; larg., 0003--0004. Appar., mars, avril. Séjour, parmi les coralines. - TERCIPES. TERGIPES, Cuvier. L'abbé Dicquemare a fait connoître, sous le nom de pellicule animée, un Gastéropode qui prend place, par ses caractères, parmi les Nudibranches de M. Cuvier, et que je place avec quelque doute dans son genre Tergipes. C'est ainsi que ce savant abbé s'exprime sur ces animaux singuliers : « La pellicule » animée n'a guère d'autre air que celui d'une pellicule, quel» quefois elle ressemble un peu à une graine d'orme dans ses » membranes. Quand il se met en marche, il prend un peu l'air » d'une Limace, mais ses mouvemens sont beaucoup plus vifs, » et il est si mince, qu'il ne peut lui être comparé à cet égard; » on aperçoit des points noirs sur le dessus de sa partie ana » térieure; ce sont peut-être quelques organes extérieurs de » l'animal. On remarque de plus, un centre composé de vis» cères d'où parlent des canaux tendant à la circonférence comme » les nervures d'une feuille , et qui tendent tout l'intérieur vascu» leux ; le dessous est uni, etc., etc. » Tous ces caractères conviennent parfaitement aux deux espèces' que j'ai trouvées sur nos bords; toutes les deux sont si minces et si aplaties, qu'elles laissent apercevoir à travers leurs corps, le canal intestinal entortillé qui vient aboutir à l'anus situé en dessous de la partie inférieure. Près de cet organe se développe, dans le temps d'amour, un long tube blanchâtre qui paroit être l'organe générateur; tous les deux ont les organes de la respiration ou branchies en forme de petits orifices, ou suçoir sur le dos; tous les deux ont des mouvemens fort vifs, et se trainent en relevant et courbant leurs corps ; s'ils rencontrent quelques surfaces unies, ils s'y attachent en contractant leurs corps, et s'y glissent, comme dit Picquemare, avec un mouvement quelquefois si doux, qu'il ressemble à une goutte d'huile extravasée qui coule. Ces ani. maux prennent à chaque moment toute sorte de forme, comme à le Caméléon réfléchit tous les tons des couleurs ; ils rétrécissent leurs corps en contractant tous les petits nerfs qui se ramifient vers la circonférence ; ils se gonflent ou s'amincissent en se di : latant; ils rampent avec vitesse, et restent immobiles au premier mouvement qu'on fait pour les saisir; et quoiqu'ils ne quiltent jamais l'eau, ils vivent à l'air libre jusqu'à ce que l'espèce de gluten qu'ils répandent ait obstrué leurs branchies. Les deux espèces que je vais décrire, rappelleront aux naturalistes le nom de deux grands observateurs des productions marines. ܪ . 1. T. Dicquemare. T. Dicquemari. Corps oblong, très-aplati, d'un blanc jaunâtre, parfaitement lisse et uni, couvert sur le dos d'une infinité de petits orifices sessiles en forme de suçoirs, servant d'organes respiratoires. Tète déprimée , se dilatant sur le devant au gré de l'animal, se pliant en spirale pour former deux espèces de tentacules auriformes. Yeux très-petits , noirâtres. Bouche inférieure arrondie. Pied lisse, grisâtre. Canal intestinal d'un blanc rougeâtre. Long. , 0025–0035; larg., 0004-0010. Appar., au printemps. Séjour, sous les galets. 2. T. Brochi. T. Brochi. T. Corpore ovato, oblongo; bruneo violaceo ; dorso tuberculato, N. Corps ovale, oblong, déprimé, d'un brun violet, couvert sur le dos d'une infinité de petits tubes ou tubercules, pointillés de blanc chacun, terminé au sommet par un petit orifice en forme de suçoir servant de branchies. Tête aplatie se dilatant sur le devant au gré de l'animal, se contournant en tentacules auriformes. Yeux très-petits, noirs. Bouche inférieure, arrondie, blanchâtre. Pied lisse, très-large, transparent. Long , 0010—0040; larg., 0005-0015. Appar., en hiver. Séjour, sous les cailloux. PLEUROBRANCHE. PLEUROBRANCHUS, Cuv. C'est encore aux travaux de M. G. Cuvier , que la science doit la connoissance de ce genre intéressant, dont la seule espèce avoit été rapportée par mon ami Péron, de son voyage aux mers australes. Les Pleurobranches que j'ai trouvés sur nos côtes depuis bien long-temps, different de celui de la mer des Indes par les bords du manteau arrondi sur le devant, par sa superficie glabre et unie, sans aucune ride ni strie en arrière ; par son pied très-large et par ses deux longs tentacules coniques. Le petit voile qui s'étend antérieurement pour former la tèie, s'alonge, se contracte , se plie et prend toutes sortes de formes au gré de l'animal. Les tentacules qui se trouvent audessus de cet organe, se retirent en dedans quand on les touche, et se développent, comme ceux des autres Gastéropodes, un moment après; le pied est très-contractile , et pour peu qu'il se dilate, il surpasse tous les bords du manteau. Cette espèce, à qui j'ai donné le nom d'orangée (1), à cause de cette belle teinte qui la colore, commence à se montrer sur nos bords au commencement du printemps ; elle préfère les profondeurs de trois à quatre mètres, et choisit pour demeure les endroits vaseux à l'abri des courans; elle se nourrit de vers et de petits Crustacés. Sa démarche est aussi lente que celle des Aplysies; elle se traine en ondulant au fond des eaux, sans venir, comme celleci, respirer à sa surface. P. orangé. P. aurantiacus, N. P. corpore ovalo, oblongo, glabro; rubro aurantiaco, capite rotundato, N. Corps ovale, oblong, bombé en dessus, d'une belle teinte orange, recouvert d'un large manteau à surface glabre et unie. Tête formée par un prolongement charnu, aplatie et ronde sur le devant. Tentacules longs , coniques. Yeux petits, noirs, situés à leur base. Bouche placée à l'extrémité d'une petite trompe contractile. Organe de la génération se développant en un long tube. Branchies composées de seize rangées de feuillets subtriangulaires, étroits, opposés, pinnés. Pied très – large , dépassant le plus souvent le manteau qui le recouvre à nu, 2 , saillant. Long., 0030-0040; larg., 0015—0020. Appar., mars, avril. . Séjour, endroits vaseux; coquille petite, solide, auriculaire, d'une couleur de succin, cachée sous le manteau. AplysiE. APLYSIA, Linn. . Le savant Mémoire sur les Aplysies , que M. Cuvier a publié dans les Annales du Muséum, ne laisse rien à desirer sur ce genre intéressant; nous nous contenterons de dire pour le moment, que l'unicolore est assez commune sur nos bords ; la bordée de noir est fort agile dans ses mouvemens ; l'étoilée se tient presque loujours cachée sous les pierres ; et la jaune enfin, est celle qu'on rencontre le plus rarement sur nos rivages. 1. A. unicolore, N. A. unicolor, N. A corpore ovato , virescente, obscurè marmorato; testa proemi, nente, N. Corps ovale, d'un beau vert, marbré de brun. Tête proéminente, affectant une forme quadrangulaire. Tentacules ver (1) Observations sur divers animaux des environs de Nice, envoyées à l'Institut en 1811. |