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conséquent à cette manière de voir, puisqu'il place avec les Scorpions, animaux qui respirent par des sacs pulmonaires, les Pinces et les Obesium, séparés de ce genre par Illiger, qui ont tant de rapports avec les Acarus, et qui respirent évidemment par des trachées. Quoi qu'il en soit, M. le Dr Leach fait connoître par de bonnes figures, plusieurs espèces nouvelles dans ces deux premiers genres, et qui existent toutes en Angleterre; il les distingue surtout par la forme et la proportion, des articles des pinces. Quant aux Scorpions proprement dits, il les sépare en deux genres, d'après le nombre des yeux; les Scorpions proprement dits n'ont que 6 yeux, comme le Scorpion d'Europe, tandis que les espèces qui en ont huit comme le S. d'Espagne, forment le nouveau genre Buthus. Il nous semble que si M. Leach croyoit nécessaire de séparer les Scorpions en deux genres, il pouvoit tirer ses caractères d'organes évidemment plus importans, comme de la forme grèle et alongée, ou courte et forte de la pince, de la disposition des dents dont elle est armée, ce qui se trouve parfaitement concorder avec la longueur des peignes, et même de la queue abdominale. Il auroit en outre obtenu par là, une plus égale répartition des espèces; car son genre Buthus n'en contient guère plus de deux.

Avant de passer à l'illustration de quelques familles de véritables insectes, M. Leach parle dans son XV article, d'un petit groupe d'animaux extrêmement remarquables, et tout-à-fait anomaux, du moins s'il étoit vrai qu'ils eussent la bouche sur le dos, c'est des Phtiridies que je veux parler, très-petit animaux parasites, que M. Latreille a nommés Nycterebies, et qu'il a cru devoir placer parmi les Diptères, tout en faisant l'observation qu'ils pourront constituer un ordre distinct. Le Dr Leach, s'appuyant sur ce que ces animaux n'ont pas d'antennes, et que la tête est réunie au corcelet, du moins selon lui, a cru devoir en faire une division de la classe des Arachnides, mais, à ce qu'il nous semble, tout-à-fait à tort. En effet, en étudiant avec soin cet animal, on trouve qu'il a, du moins si j'ai bien vu, la bouche à la partie inférieure et non sur le dos; des antennes, des palpes, une lèvre inférieure, tout cela appartenant à une tête bien distincte, enfin une disposition générale des parties à peu près semblable à ce qui a lieu dans les Hippobosques. Voici du moins ce que j'ai cru voir sur l'individu qui a servi à l'établissement de l'espèce que mon ami a bien voulu me dédier. Le corps paroît, au premier abord, n'être composé que de deux parties, le thorax et l'abdomen; le premier est le plus

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large, clypeiforme, convexe en dessus, concave en dessous certainement formé d'une seule pièce, et débordant par sa circonférence la racine de la première paire de pattes. De chaque côté et en dessus, se voit une ligne ovale, noire, un peu courbée et que je crois un stigmate thoracique, et dans la ligne médiane, une autre ligne ou impression noire. Vers le milieu est une sorte de chevron jaune, dont les branches tournées en arrière n'atteignent pas tout-à-fait le bord du bouclier. A sa partie inférieure en avant, et dans la ligne médiane, on voit un point noir dont j'ignore la nature, et plus en arrière, et également dans la ligne médiane, au tiers antérieur du thorax, une masse fort singulière au premier aperçu, et qui. me semble n'être autre chose que la tête. Elle est en effet fort mobile sur le thorax à sa racine; son enveloppe est coriace, cylindrique; à la partie antérieure ou supérieure de son extrémité, se voit une paire d'appendices assez longs, probablement articulés et garnis de poils à l'extrémité, qui est séparée d'une sorte de lèvre inférieure, occupant le bord postérieur de cette espèce de trompe par une échancrure assez profonde, au fond de laquelle se trouve très-probablement l'entrée du canal intestinal. Enfin, sur le dos de cette masse se voit un organe assez mou, cylindrique, terminé par une petite pointe, que je suis fort porté à regarder comme un rudiment d'antennes. L'abdomen, un peu pédiculé, se compose de six articles, dont les cinq premiers sont presque égaux, mais le dernier beaucoup plus long, étoit terminé par deux courts appendices, garnis de quelques. poils longs à leur extrémité. Les membres ou appendices pour la locomotion, sont extrêmement longs, grêles et pour ainsi dire indifférens pour la direction de leurs flexions; aussi sont-ils articulés sur le bord même ou la tranche du thorax, du moins pour les deux paires postérieures, car l'antérieure est évidemment attachée au dedans du bord, et du même côté que se trouve la tête, et par conséquent la bouche. Ces pattes, d'autant plus longues qu'elles sont plus postérieures, sont composées toutes de quatre articulations principales, la première courte, les seconde et troisième beaucoup plus longues et presque égales, celle-ci seulement plus grêle; enfin, la quatrième un peu plus courte et extrêmement grêle, porte, à son extrémité, cinq autres très-petits articles, dont le dernier est armé d'une double paire de crochets ou d'ongles crochus et aigus. Je ne voudrois pas assurer que la description que je viens de donner, convienne exactement au P. hermanni, que figure M. Leach, tab. 144.

ANALYSE DE MINÉRAUX,

PAR M. LE COMTE DUNIN BORKOWSKY.

EXTRAIT PAR M. DE BONNARD.

1°. Description et analyse de l'Egeran.

DEPUIS que M. Berzelius a étendu à la Minéralogie la connoissance des proportions exactes des principes constituans, dit M. le comte Borkowski, l'analyse des minéraux a acquis un intérêt nouveau, puisque dans la détermination des espèces minérales, la nature des principes et la quantité de ces principes sout maintenant d'une égale importance. L'analyse de l'Egeran, substance que Werner a introduite comme espèce distincte dans son dernier tableau systématique des minéraux, va nous fournir une nouvelle preuve de la justesse de cette considération, en même temps qu'elle nous montrera comment les recherches docimastiques peuvent servir de points de repère, même à ceux des minéralogistes qui ne rendent pas un hommage exclusif au système chimique.

M. le comte Borkowski rapporte, avant son analyse, la caractéristique que M. Breithaupt a donnée de l'Egeran, parce qu'elle a été faite sur les nombreux échantillons qui ont servi à Werner pour déterminer cette espèce, et parce qu'elle convient d'ailleurs parfaitement aux échantillons que l'auteur possède; il joint à cette description, l'indication de caractères physiques et chimiques qu'il a observés lui-même.

Caractères extérieurs.

Couleur. D'un brun-rougeâtre, passant rarement au brun hépatique.

Forme extérieure. Tantôt en masse, et tantôt cristallisé en prismes quadrangulaires, dont les faces latérales sont un peu convexes, et dont les angles paroissent tantôt droits, tantôt un peu différens de l'angle droit, ce qui provient sans doute, dans ce dernier cas, tant de ce que les pans sont fortement striés dans leur longueur, que des troncatures ou des bisellemens qui remplacent quelquefois les bords latéraux. Les faces terminales sont toujours parfaites. "

Éclat. A l'extérieur, éclatant, et très-éclatant sur les faces terminales; à l'intérieur, peu éclatant, d'un éclat vitreux qui se rapproche un peu de l'éclat gras.

Cassure. La cassure est lamelleuse et présente un double clivage, dont les deux sens se coupent à angle droit, parallèlement aux plans du prisme. On remarque aussi une cassure transversale, compacte et inégale, se rapprochant quelquefois de la cassure imparfaitement conchoïde.

L'Egeran en masse présente constamment des pièces séparées scapiformes, minces tantôt divergentes en faisceaux, tantôt entrelacées.

Transparence. Foiblement translucide sur les bords.

Dureté. Dur, mais à un foible degré.

Ductilité. Aigre.

Pesanteur spécifique, 3,294. L'Egeran a été trouvé à Hassau, près d'Egra en Bohême.

D'après les expériences de M. le comte de Borkowsky, l'Egeran n'exerce aucune action sur l'aiguille aimantée, même quand on a dérangé l'aiguille de sa direction, suivant la méthode indiquée par M. Haüy, pour essayer les minéraux foiblement magnétiques. L'Egeran n'est électrique ni par chaleur, ni par frottement. Ces propriétés lui sont communes avec l'Idocrase, ainsi que la plupart de ses caractères extérieurs.

L'Egeran fond au chalumeau beaucoup plus facilement que l'Idocrase, et avec bouillonnement. M. Breithaupt remarque que l'Egeran se distingue essentiellement de l'Idocrase par la couleur et par la structure des pièces séparées; le premier de ces caractères, dit M. le comte de Borkowsky, ne peut pas être regardé comme important, et on doit d'autant moins lui donner d'importance dans le cas actuel, qu'on trouve en Piémont des Idocrases dont la couleur diffère beaucoup plus de celle des Idocrases du Vésuve et de Sibérie, que celles-ci ne diffèrent de l'Egeran. Mais la structure est un caractère assez essentiel pour faire douter de l'identité des deux substances (1),

Sans entrer dans les détails de l'analyse qui a été faite avec beaucoup de soin par M. le comte de Borkowsky, nous en ferons connoître seulement les résultats.

(1) On trouve dans les Annales des Mines, première livraison de 1818, une note de M. Cordier sur l'Egeran, dans laquelle il conclut à la réunion de cette substance à l'espèce de l'Idocrase. La même opinion avoit été émise par M. de Monteiro, dans sa correspondance avec M. Haüy.

L'échantillon d'Egeran analysé a donné, sur 100 parties,

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En ne faisant même aucune attention à la magnésie et à la potasse, dit l'auteur de l'analyse, les seules proportions des autres principes suffisent pour établir une différence essentielle entre I'Egeran et l'Idocrase. En effet, en comparant les résultats cidessus indiqués avec ceux obtenus par Klaproth, dans l'analyse de l'Idocrase, et appliquant à ces résultats les principes posés par M. Berzelius, on voit que

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D'où il résulte que l'Idocrase est un Silicias-aluminico-calcicus de M. Berzelius, tandis que l'Egeran est un Silicias aluminicus

uni à un Bisilicias calcicus.

M. le comte Borkowsky fait observer ensuite, que la présence de la magnésie et de la potasse dans l'Egeran, vient à l'appui de la séparation des deux substances, et confirme la justesse des principes du célèbre chimiste suédois; qu'ainsi l'Egeran paroit devoir constituer une espèce distincte dans le système minéralogique, et rester comme un nouveau et dernier témoignage de l'admirable perspicacité de Werner, qualité, ajoute-t-il, qui est peut-être ensevelie à jamais avec ce grand minéralogiste.

2o. M. le comte Borkowsky a aussi analysé le Tantalite de Bavière et la Meïonite.

La Meïonite lui a donné pour résultats, sur 100 parties,

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