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Cette substance forme donc, d'après le système de M. Ber-
zelius, un Silicias aluminico-calcicus, dont l'expression seroit
CS + 3AS.
La Tantalite de Bavière a donné à l'analyse,
Oxide de tantale. .

75
Oxide de fer..
Oxide de manganèse.

4
Étain..

0,5

20

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.

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99,5

Total. Les détails de cette dernière analyse ont été envoyés par l'auteur, à M. Léophard, en janvier 1816, pour être insérés dans le XIl volume de l'Annuaire de Mineralogie. Son resultat concorde entièrement avec celui que M. Vogel a publié depuis dans le Journal de Chimie de Schweiger.

OBSERVATIONS DE M. THENARD

Sur les Combinaisons nouvelles entre l'Oxigène et diverses

Substances.

a

Dans notre Cahier de juillet , nous avons fait connoître à nos lecteurs les premiers résultats oblenus par M. Thenard, dans cette nouvelle classe de corps qu'il se proposoit d'étudier successivement avec plus de détails. C'est en effet ce qu'il a fait, et ce qu'il fait encore avec tout le succès desirable.

Nous avons vu qu'il a successivement réussi à oxigéner la plupart des acides minéraux, c'est-à-dire les acides vitrique, sulfurique, phosphorique, fluorique, borique. Il s'est également assuré que la plupart des acides végétaux possèdent aussi celte propriété. On les obtient en versant de l'acide hydro-chlorique oxigéné sur la combinaison de l'oxide d'argent avec l'acide végétal. Il ne se dégage aucun gaz au moment de la réaction, et à peine en aperçoit-on quelques bulles, du moins avec les acides acétique, oxalique ei tartarique, lorsqu'on porte la liqueur à l'ébullition.

Il s'est en outre occupé de rechercher la quantité d'oxigène que pouvoient prendre les acides nitrique et hydro-chlorique, qu'il paroit avoir plus spécialement éludiés. Pour celui-ci, il á

Tome LXXXVII. NOVEMBRE an 1818. Сcc

pris de l'acide hydro-chlorique liquide, au point de concentration où, en le combinant avec la baryte , il en résultoit une dissolution qui, par une légère évaporation, laissoit déposer des cristaux d'hydro-chlorate. Cet acide a été saturé de deutoxide de baryum, et la baryte a été précipitée de la liqueur par une quantité convenable d'acide sullurique. L'acide hydrochlorique oxigené ainsi obtenu, a été de nouveau traité par le deuloxide de baryum, et l'acide sulfurique pour l'oxigéner de nouveau, et cela jusqu'à quinze fois. M. Thenard a ainsi obtenu un acide qui contenoit trente-deux fois son volume d'oxigène à la température de 20°, sous la pression de 0,76', et seulement quatre volumes et demi de gaz hydro-chlorique, c'està-dire que le volume d'oxigène étant 7, celui de l'acide hydrochlorique n'étoit que de 1. On peut cependant encore faire recevoir une nouvelle portion d'oxigène à cet acide , mais par un autre procédé, qui consiste à le mettre en contact avec du sulfate d'argent, à séparer par le filtre le chlorure d'argent insoluble qui se forme de l'acide sulfurique oxigéné très-soluble, à verser dans celui-ci de l'acide hydro-chlorique, et dans le mélange assez de baryte pour précipiter l'acide sulfurique ; alors l'acide hydro-chlorique passe au summum d'oxigénation. En combinant ces deux méthodes, M. Thenard a obtena de l'acide hydro-chlorique oxigéné, qui contenoit en volume près de 16 fois autant d'oxigène que l'acide hydro-chlorique réel.

Cet acide, mis sous le récipient de la machine pneumatique, ne laisse dégager qu'une très-petite partie du gaz qui s'y trouve renfermé.

A la température de l'eau bouillante continuée pendant une demi-heure, il reste encore de l'oxigène ; ce qu'on démontre aisément par le moyen de l'oxide d'argent; à peine le contact a-t-il lieu, que le dégagement s'en fait tout à coup; aussi M. Thenard se sert-il de ce moyen pour déterminer la quantité d'oxigène contenu dans l'acide hydro-chlorique oxigené, et cela trèsaisément et en peu de temps. Il remplit un tube de verre gradué presqu’entièrement de mercure, sur lequel il met ensuite un volume déterminé d'acide, et il achève de remplir de mercure le tube, qu'il renverse sur le bain; on y fait passer ensuite un

. excès d'oxide d'argent tenu en suspension dans l'eau, et tout à coup on voit le volume d'oxigène; mais tout cet oxigène ne provient évidemment pas de l'acide hydro-chlorique oxigéné par l'oxide d'argent, il y en a une petite quantité provenant de ceoxide; pour la déterminer, on recueille le chlorure d'argent

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un

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produit et mêlé à l'oxide d'argent; on traite le mélange par l'ammoniaque, et on a pour residu le métal de l'oxide réduit, et par conséquent la quantité d'oxigène cherchée; mais comme dans la première opération ce dégagement de l'oxigène est extrêmement rapide, il y auroit du danger à opérer sur acide foible qui contiendroit 26 à 30 volumes d'oxigène.

Il étoit assez curieux de savoir si les acides oxigénés pouvoient prendre d'autant plus d'oxigène, qu'ils contenoient plus d'acide réel, ou si l'eau, par sa quantité, n'avoit pas une influence sur la plus ou moins grande oxigénation de l'acide ; aussi M. Thenard a-t-il fait plusieurs tentatives pour le savoir, mais jusqu'ici il n'a pu résoudre complètement cette question.

La strontiane, la chaux et la baryte sont susceptibles d'être sur-oxidées

par les acides sur-oxigénés. Lorsqu'en effet on verse un excès d'eau de baryle dans l'acide nitrique, ou dans l'acide hydro-chlorique oxigéné, et à plus forte raison très-oxigéné, il se forme un précipité cristallin d'hydrate de deuloxide de barium. Ce précipité esi très-abondant en paillettes nacrées, et peu soluble dans l'eau. Celle-ci à 10°, le décompose et le transforme en gaz oxigène, ou en baryte, ou protoxide de baryum. L'hy: drate de deutóxide de strontiane ressemble beaucoup à celui de baryum, celui de chaux est en paillettes plus fines.

Quant à l'alumine et à la magnésie, M. Thenard a tenté jusqu'ici sans succès de les oxigéner; mais il est parvenu à sur-oxigéner plusieurs oxides, savoir, ceux de zinc, de cuivre et de nikel. Pour y parvenir, il faut dissoudre ces oxides dans

. de l'acide lıydro-chlorique oxigéné trois à quatre fois, et décomposer ensuite l'hydro-chlorate qui s'est formé par de la potasse ou de la soude, dont il faut ne mettre qu'un petit excès. L'oxide se précipite en masse gélatineuse, ou à l'état d'hydrate jaunâtre pour le zinc, d'un vert olive pour le cuivre, et d'un vert pomme sale peu foncé pour le nikel. Les deux premiers laissent dégager une portion de leur oxigène à la température ordinaire, une bien plus considérable quand on les fait bouillir avec l'eau, mais jamais ils n'abandonneni tout celui qu'ils ont absorbé, surtout l'oxide de zinc; celui de nikel se décompose aussi par l'ébullition, et même au-dessous. Traité par de l'acide hydro-chlorique, il se dissous comnie les oxides de zinc et de cuivre, et se désoxigène par la chaleur sans qu'il se manifeste de chlore.

M. Theoard, dans le cours de ses recherches, a été conduit

,

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à essayer l'action des acides oxigénés sur les sels, et ensuite sur les oxides métalliques.

Les acides nitrique et hydro-chlorique oxigénés, dissolvent l'hydrate de deutoxide de mercure sans effervescence; mais si l'on verse un excès d'alcali dans la dissolution, il se dégage beaucoup d'oxigène. Cet hydrate est également réduil en le mettant en contact avec le nitrate et l'hydro-chlorate de potasse

En mettant dans de l'acide hydro-chlorique oxigéné de l'oxide d'or en gelée, et extrait de l'hydro-chlorate d'or par la baryte, il y a vive effervescence due au dégagement d'oxigène, l'oxide devient pourpre, et peu de temps après il est complètement réduit.

Les acides nitrique, sulfurique et phosphorique oxigénes produisent à peu près les mêmes phénomènes avec l'oxide d'or, mais l'oxide devient brun foncé, au lieu de prendre l'aspect de l'or précipité par le sulfate de fer.

L'acide nitrique oxigené versé sur l'oxide d'argent, produit une vive effervescence due au dégagement de l'oxigène , comme dans les cas précédens. Une portion de l'oxide se dissout, l'autre se reduit d'abord et se dissout ensuite elle-même , pourvu que l'acide soit en quantité convenable. Si l'on verse, la dissolution étant faite, de la potasse peu à peu, ,

il se produit une nouvelle effervescence, et un précipité d'un violet noir foncé, insoluble dans l'ammoniaque, el selon toute apparence, dit M. Thenard, un protoxide d'argent.

Les acides sulfurique et phosphorique oxigénés, réduisent aussi l'oxide d'argent en donnant lieu à une effervescence.

Nous avons parlé plus haut de l'action de l'acide hydro-chlorique oxigéné sur l'argent,

L'acide nitrique oxigéné dissout les peroxides de manganèse et de plomb, avec la plus grande facilité, et il y a un grand dégagement d'oxigène. La potasse produit un précipité noir floconneux dans la dissolution de manganèse, et couleur de brique dans celle de plomb.

L'acide hydro-chlorique le plus oxigéné possible, versé sur du sulfate, sur du nitrate, sur du fluate ou du phosphate d'argent , ne produit aucune effervescence; tout son oxigène s’unit à l'acide du sel.

M. Thenard a déjà fait aussi quelques essais sur l'action des sels oxigénés sur les métaux oxidés ou non; ainsi lorsqu'on plonge un tube chargé d'oxide d'argent dans une dissolution de

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pitrate oxigéné de potasse ,

il

ya

y a effervescence par le dégagement de l'oxigène provenant du nitrate oxigéné, ainsi que de l'oxide d'argent qui se réduit et se précipite, et la dissolution ne contient plus que le nitrate de polasse.

L'oxide d'argent se comporte avec l'hydro-chlorate oxigéné de potasse, comme avec le nitrate oxigené.

Le peroxide de manganèse et celui de plomb, peuvent également décomposer les nitrates et hydro-chlorates oxigénés de potasse. Peut-être le dernier est-il ramené à un moindre degré d'oxidation.

Les sulfates, phosphates et fluates oxigénés se comportent avec l'oxide d'argent, l'argent, et probablement les autres corps , de même que le nitrate et l'hydro-chlorate de potasse.

En mettant de l'argent très-divisé dans du nitrate ou de l'hydro-chlorate oxigénés de potasse , tout l'oxigène du sel se děgage, l'argent n'est pas attaqué, et il reste un sel neutre. L'action paroit cependant moins vive avec le dernier sel.

Le fer, le zinc, le cuivre, le bismuth, le platine, produisent les mêmes effets ; mais les deux premiers s'oxident et les autres pas sensiblement.

C'est ce qui a sans doute conduit M. Thenard à rechercher, si le sable et le verre pilé n'auroient pas quelque action sur les acides et les sels oxigénés, et il a trouvé que ces substances ne produisoient aucun dégagement d'oxigène.

Quelle peut donc être la cause de phénomènes aussi singuliers? En rappelant ce que nous venons de voir, quand on met de l'argent très-divisé ou de l'oxide avec du nitrate oxigéné neutre de potasse, il est évident, dit M. Thenard, que l'action chimique est nulle; or, ils ne dépendent ni de la chaleur ni de la lumière, d'où il suit que très-probablement ils sont dus à l'électricité. Mais dans cette hypothèse, il étoit nécessaire de chercher, si l'eau seule ne seroit pas susceptible de s'oxigéner. C'est à quoi M. Thenard est parvenu dans de nouvelles recherches communiquées à l'Académie des Sciences dans sa séance du 23 novembre; après plusieurs essais infructeux, il a obtenu l'oxigénation de l'eau par l'acide sulfurique oxigéné et l'eaul de baryte. Voici le procédé qu'il a suivi. Il versa peu à l'eau de baryte dans de l'acide sulfurique oxigéné, en ayant soin d'agiter constamment la liqueur. Près du point de saturation, l'effervescence qui jusqu'alors n'avoit pas été sensible, devint assez vive, et le sulfate de baryte se précipita en flocons. La saturation achevée le plutôt possible, il filtra et obtint une li

a

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