Page images
PDF
EPUB

naux, ou axillaires. Involucre ovoïde, à folioles nerveuses obtuses. Réceptacle convexe, à paillettes distinctes analogues aux folioles de l'involucre. Corolles jaunes-rougeâtres, selon Swartz, glabres, à lanières munies de deux nervures. Achène sub-cylindracé, ou obscurément anguleux, glabre ou pubescent, muni à la base d'une callosité un peu oblique. Aigrette persistante, blanche, brillante, à rayons disposés sur un seul rang, subulés, indivis, denticulés supérieurement.

Dans l'herbier de sir Joseph Banks, se trouvent deux plantes très-voisines des Calea, et qui n'en different que parce qu'elles ont un rayon de fleurettes femelles ligulées. Si l'on croit cette différence suffisante pour constituer un genre distinct, celui-ci peut-être nommé Caleacte. La première de ces plantes (C. urticifolia), à feuilles presque ovales, aiguës, crénelées, trouvée par Houston près Véra-Crux, est le Solidago urticaefolia de Miller, qui paroit l'avoir cultivée. La seconde (C.. pinnatifida), à feuilles profondément lobées ou pinnatifides, a été dernièrement envoyée du Brésil par M. Sellow.

Isocarpha.

La Calea oppositifolia, qui est la seconde espèce linnéenne de Calea, n'a que très-peu d'affinité avec la première. Elle pourroit être rapportée au Santolina, si l'on s'arrêtoit au caractère technique de ce genre; mais elle en diffère tellement par d'autres points de sa structure, ainsi que par le port, qu'il ne peut y avoir de doute sur la nécessité de l'en séparer. C'est ce qu'on peut faire en la nommant Isocarpha, et en la caractérisant comme il suit.

ISOCARPHA. Réceptacle conique, muni de paillettes distinctes, semblables, dont les extérieures forment l'involucre. Fleurons tubuleux, uniformes, hermaphrodites. Anthères mutiques à la base. Stigmates surmontés d'un appendice allongé, hispidule, aigu. Achène prismatique, sans aigrette.-Herbes de l'Amérique équinoxiale. Feuilles opposées, ou alternes, indivises. Capitules ovales, terminaux, ternés ou solitaires. Paillettes lancéolées. Corolles blanches. Anthères tronquées à la base.

J'ai tracé ainsi le caractère générique de l'Isocarpha, afin d'y comprendre le Spilanthus atriplicifolius de Linné, qui, pourtant, diffère très-notablement du Calea oppositifolia par ses feuilles alternes et ses capitules solitaires, aussi bien que par la contexture et la forme de ses paillettes.

Je n'ai pu trouver, dans aucun des échantillons du Calea oppositifolia que j'ai examinés, l'aigrette décrite par Swartz (Obs.

Bot., pag. 302), et composée, selon lui, de trois ou quatre arêtes très-petites.

Salmea.

La troisième espèce linnéenne de Calea, le Calea amellus; est probablement la même plante que le Bidens scandens, décrit par Linné dans l'Hortus cliffortianus, mais qu'il aura oublié n'ayant pas l'échantillon dans sa collection. L'échantillon original de l'herbier de Clifford, appartenant aujourd'hui à sir Joseph Banks, est évidemment de la même espèce, et provient peutêtre du même individu, qu'un autre échantillon de la collection de Miller, que M. Dryander a comparé avec le Calea amellus de l'herbier de Linné, et qu'il a trouvé semblable. Ainsi, le vrai synonyme du Calea amellus est le Bidens suffruticosus vimineus, foliis oblongo-ovatis oppositis, floribus comosis de Brown (Jam., 317); tandis que Linné a cité l'Amellus ramosus, foliis remotis terminalibus, fulcris longis divaricatis du même auteur, et en a même dérivé son nom spécifique. Cette dernière plante, au lieu d'être synonyme du Bidens scandens, doit être rapportée. au Bidens nivea, ce que j'établis par les argumens suivans: 1°. la figure de l'Eupatoriophalacrum scrophularia aquatica foliis oppositis de Burmann (Thesaur. Zeylanic, tab. 42, pag. 95), citée par Brown pour sa plante, représente bien le Bidens nivea, quoiqu'elle appartienne au Lavenia erecta, et diffère beauCoup du Bidens scandens; 2°. la description de Brown s'accorde très-bien sur la plupart des points avec le Bidens nivea, et nul lement avec le Bidens scandens; 3°. le Bidens nivea se trouvoit sans doute dans l'herbier de Brown, puisque cette plante est comprise dans la Flora Jamaicensis publiée dans le 5 volume des Amanitates academicæ, et dont cet herbier a fourni les prineipaux matériaux. Cependant j'observe que, dans cette Flore on a très-faussement rapporté à cette espèce, la première Santoline de Brown, qui, d'après sa description, sembleroit en effet pouvoir appartenir au Bidens nivea, mais qui est probablement fe Verbesina gigantea.

M.. Decandolle a dernièrement établi le nouveau genre Salmea, composé des Bidens scandens et hirsuta, et d'une troisième espèce que je n'ai point examinée. Cet excellent botaniste a trèsjustement retiré ces plantes du Bidens, et les a bien distinguées de ce genre, ainsi que du Melananthera. Cependant je m'étonne qu'il n'ait pas cru plus nécessaire de comparer le Salmea avec Je Spilanthus, dont, suivant sa description, il ne différeroit que

par

par l'involucre imbriqué. Mais, comme dans le Spilanthus, les folioles de l'involucre ne sont pas tout-à-fait égales, et sont disposées au moins sur deux rangs, j'ai introduit quelques distinctions additionnelles dans le caractère du nouveau genre.

SALMEA. (Decandolle, Cat. Hort. Monspel., pag. 140.) Involucre imbriqué. Réceptacle conique, pourvu de paillettes persistantes. Fleurons tubuleux, uniformes, hermaphrodites, quinquéfides. Authères sagittées. Achène comprimé verticalement, muni de deux arêtes persistantes, aptères ou ailées. — Arbrisseaux de l'Amérique équinoxiale, le plus souvent décombens. Feuilles opposées, indivises. Inflorescence terminale, subpaniculée, ou corymbée. Corolles blanches. Paillettes du réceptacle persistant après la chute des péricarpes.

J'ai examiné, dans l'herbier de sir Joseph Banks, des échantillons de trois espèces de ce genre, qui diffèrent entre elles par plusieurs caractères très-remarquables.

1o. Salmea scandens. (Decand.) Arêtes égales, dépourvues de bordure membraneuse; stigmates notablement élargis, linguiformes, obtus, non hispides, obscurément papillés, dénués d'appendice terminal; style épaissi à la base en un bulbe hémisphérique tronqué par dessous.

2. S. hirsuta. (Decand.) Arêtes inégales; l'intérieure plus grande, manifestement ailée; l'extérieure munie seulement d'un rebord étroit; stigmates aigus et étalés; style épaissi à la base en un bulbe ovale atténué inférieurement.

3°. S.? curviflora. (Nob.) Elle diffère des deux précédentes par le tube de sa corolle, qui est notablement courbé en dehors; l'arête intérieure est remplacée par une aile large et obtuse, dont le bord intérieur est droit et épaissi, et dont le bord extérieur se prolonge inférieurement presque jusqu'à la base du péricarpe; l'arête extérieure est ailée; outre ces deux arêtes on observe ordinairement un ou deux petits processus; les stigmates sont roulés en dehors (VIII).

Baccharis.

Dans la 12 édition du Systema Naturæ, Linné a ajouté à son genre Calea, une quatrième espèce, sous le nom de Calea scoparia; il seroit difficile d'en trouver le motif, car cette plante ne ressemble ni par sa fructification, ni par son port, à aucun des trois genres dont le Calea fut primitivement composé, ainsi que je l'ai établi. Cette quatrième espèce, qu'il avoit d'abord rapportée au Chrysocoma (Ameen. acad., vol. V, pag. 404; Syst, Tome LXXXVII. JUILLET an 1818.

B

Nat., éd. 10, vol. II, pag. 1206), est reconnue maintenant pour dioïque. Browne, qui, le premier, l'a décrite et figurée, et dont j'ai examiné l'un des échantillons; Linné, et même Swartz, à l'époque où il a publié ses Observationes Botanica, n'ont connu que l'individu mâle, qu'ils ont tous néanmoins considéré comme hermaphrodite. Il n'est pas douteux que le genre Sergilus de Gaertner se rapporte également à l'individu måle de cette espèce, quoiqu'il ait hasardé de décrire la couleur de l'embryon, trompé probablement par la grandeur de l'ovaire imparfait, et par la couleur de sa surface interne (Sb).

Le professeur Swartz a donné depuis, des renseignemens plus satisfaisans sur le Calea scoparia, et l'a rapporté au Baccharis (Flor. Ind. occid., vol. III, pag. 1339), auquel il appartient incontestablement, en réduisant ce genre aux espèces dioïques d'Amérique, comme l'ont proposé Richard (Mich. Flor. Bor. Amer., vol. II, pag. 125), et Jussieu (Ann. du Mus, d'Hist. nat., vol. VII, pag. 385). Cette limitation du genre Baccharis est très-bonne à adopter; il en résulte pourtant, qu'un nom de Dioscoride se trouve appliqué à une genre de plantes qui n'habitent que le nouveau continent. Malgré l'opinion contraire manifestée par M. de Jussieu, il y a des différences suffisantes entre les espèces de Baccharis, d'après lesquelles a été fait le caractère linnéen, et le Conyza, en réduisant ce dernier genre à ses espèces primitives, les C. squarrosa et bifrons, et à un petit nombre d'autres ajoutées depuis; ces vrais Conyza diffèrent principalement des Inula, par l'extrême brièveté de leurs languettes (T).

Comme l'on n'a point encore donné jusqu'ici un caractère satisfaisant du Baccharis, tel qu'il est maintenant limité, je propose le suivant, qui servira à le distinguer des Gnaphalium dioïques.

BACCHARIS. (Richard, Mich. Amer., vol. II, pag. r25. Jussieu, Ann. du Mus. d'Hist. nat., vol. VII, pag. 585. Molina, Ruiz et Pavon, Prodr. Flor. Peruv., 3. Baccharidis species, Linn.) Involucre imbriqué. Réceptacle nu. Fleurons tubuleux, dioïques. Les mâles ayant les anthères exsertes, mutiques à la base; les stigmates terminés par un appendice aigu, hispidule, et l'aigrette presque pénicillée. Les femelles filiformes, ayant l'aigrette capillaire, Arbrisseaux de l'Amérique équinoxiale et tempérée. Feuilles alternes, rarement opposées, petites ou nulles dans quelques espèces dont les rameaux sont alors pourvus d'ailes foliacées. Inflorescence terminale, quelquefois latérale, corymbée, ou fasciculée. Involucre ovoïde ou oblong, composé d'écailles

demi-scarieuses, à bord simple. Les mâles à aigrette cendrée. Les femelles à limbe petit, bi-tridenté, dépourvues d'étamines stériles; à aigrette allongée (IX).

Melananthera. :

Willdenow, dans son édition du Species Plantarum, a conservé les quatre espèces linnéennes de Calea, et en a ajouté quatre autres, dont pas une ne se rapporte à aucun des genres formés par les espèces primitives, mais qui constituent quatre autres genres également distincts.

La première de ces espèces ajoutées au Calea est, en suivant l'ordre établi par Willdenow, le Calea aspera, qu'il a adopté d'après Jacquin, dont la description et la figure sont bonnes, quoiqu'il ait mal à propos rapporté cette plante au Calea.

C'est cette espèce-ci, et non, comme M. Richard l'a supposé, l'espèce voisine native de l'Amérique septentrionale, que Linné a primitivement désignée sous le nom de Bidens nivea; cela est démontré par l'échantillon de son herbier, par sa citation du Ceratocephalus foliis cordatis s. triangularibus flore albo de Vaillant (Act. Paris. 1720, pag. 327), décrit sur un échantillon de l'herbier de Surian, et par la réunion qu'il fit ensuite à son espèce des deux plantes de Caroline, figurées dans l'Hortus elthamensis, comme étant des variétés.

Le Calea aspera differe beaucoup du Bidens, et a très-peu d'affinité avec aucune des espèces originaires de Calea, surtout avec le C. Jamaicensis qui a fourni le caractère. Cependant, depuis qu'il a été publié dans l'ouvrage de Willdenow, il a été laissé dans le genre Calea par la plupart des auteurs des catalogues récens de jardins, tels que Desfontaines, Decandolle, et Aiton dans la seconde édition de l'Hortus Kewensis; enfin Lamarck, dans ses Illustrationes Generum, regardant sans doute cette plante comme le type du genre Calea, a copié la figure que Jacquin en avoit donnée.

Il n'est plus temps de revenir au nom d'Amellus, sous lequel Browne a le premier proposé cette plante comme genre distinct, ainsi que j'ai déjà entrepris de le prouver; car Linné a bientôt après donné ce nom générique à deux plantes très-différentes, dont l'une le conserve toujours; d'ailleurs la vraie plante de Browne a été jusqu'ici méconnue, ce qui doit en partie lui être imputé, parce qu'il a entièrement omis l'aigrette qui est caduque. Dès 1784, le Bidens nivea fut décrit par Von Rohr, comme genre distinct, sous le nom de Melanthera; et il l'a publié,

« PreviousContinue »