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paire d'une quantité considérable d'antilopes et d'autruches, M. Smith vit un obélisque d'une proportion lourde, entouré de cinq tombeaux dans le goût de ceux dont il vient d'être parlé sur lesquels il ne remarqua que trois inscriptions malheureusement indéchiffrables, ces tombeaux ayant été ouverts et bouleversés probablement pour y chercher des trésors.

Comme ces restes d'une grossière architecture sont très-près de la route de Fezzan, les voyageurs, venus de l'intérieur de l'Afrique, et passant par ces lieux, les auront sans doute beaucoup admirés, n'ayant jamais rien vu de semblable. Arrivés à Tripoli, ils auront encore exagéré ce qu'ils avoient vu; et les relations embellies par une imagination ardente et nourrie par l'histoire tragique de Nardoun, en firent à la fin une ville pétrifiée, qui avoit acquis avec le temps une telle célébrité, qu'elle fixa non-seulement l'attention de toute l'Europe, au point qu'en 1730 M. de Maurepas proposa à M. de Lacondamine d'aller en faire pour ainsi dire la vérification, mais qu'elle trouva en Afrique une croyance si générale, qu'on fait à ce lieu une espèce de pélerinage. Les caravanes qui passent, s'y arrêtent, et les pélerins gravent sur la pierre des sentences, des prières pour le repos des âmes de ces pauvres malheureux Moslems pétrifiés. Les piédestaux sont tout couverts de ces inscriptions. (Extrait de la Correspondance astronomique du baron de Zach, 1" Cahier, août 1818.)

ZOOLOGIE.

Sur un Tapir découvert en Asie.

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Dans la séance du 7 décembre dernier de l'Académie des Sciences, M. G. Cuvier, d'après une lettre et une figure qui lui ont été envoyées par M. Diard, jeune observateur qui voyage actuellement dans l'Inde, a annoncé qu'il existe une espèce de Tapir dans la partie méridionale de l'Inde. L'individu observé par M. Diard, et d'après lequel la figure qu'il a envoyée a été faite, étoit vivant dans la ménagerie du lord Moira, à Calcuta; il paroît être encore jeune, et ne différer de l'espèce d'Amérique, sous aucun rapport, si ce n'est pour la couleur, qui est d'un brun noir sur tout l'avant-train et les membres postérieurs, le torse, la croupe et le bord des oreilles étant blancs. Il a été pris par des habitans de Sumatra, et vendu comme un animal qui leur étoit inconnu, à un capitaine anglois, par lequel il est parvenu au lord. M. Diard, ajoute qu'il a vu également à Calcuta, le crâne ou la tête osseuse d'un individu Tome LXXXVII. DÉCEMBRE an 1818.

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adulte, n'offrant, sous le rapport dentaire, aucune différence avec le Tapir d'Amérique, ce qu'il n'a cependant jugé que d'après les figures données par M. Cuvier, dans son ouvrage sur les Ossemens fossiles des animaux quadrupèdes. Le lord Moira, sachant que ce crâne provenoit de la presqu'ile de Malacca, a eu la complaisance de prendre des renseignemens auprès du commandant anglois dans ce pays, et il lui a été répondu, que cet animal est aussi commun dans les forêts de la presqu'ile de Malacca, où on le chasse, que les Rhinocéros et les Eléphans, et que les vieux individus sont d'un gris noirâtre, et les parties blanches d'un gris sale. En sorte que s'il étoit vrai que cette espèce d'animal quadrupède ne différât pas de l'espèce d'Amérique, ce qui paroît fort probable, d'après la proportion des parties données par le dessin, et surtout d'après la similitude du système dentaire, annoncé par M. Diard, et sur lequel il faut avouer qu'il est assez difficile de se tromper, tant il est simple dans ce genre, la grande et belle loi établie par Buffon sur la différence au moins spécifique des animaux des contrées chaudes des deux continens, se trouveroit fortement infirmée, et par conséquent il seroit déjà moins étonnant de trouver fossiles en Europe, avec des Rhinocéros ou des Eléphans, des restes de Tapir, si toutefois on doit regarder comme ayant appartenu à des animaux de ce genre, les ossemens fossiles qu'on leur a attribués. Mais si l'on fait l'observation que quoique nous ne connoissions pas encore Sumatra et surtout Malacca, d'une manière complète sous le rapport zoologique, il est cependant assez difficile de croire qu'un si gros animal et qu'on dit y être si commun, ait échappé à d'Obsonville, à Marsden, etc.; qu'il n'en existe aucune trace dans les collections de la Compagnie des Indes, du moins à Londres; que cet animal porte une livrée dans son jeune âge, et qu'il a également le bord des oreilles blanc; enfin, que les navigateurs, et surtout les espagnols, ont souvent ainsi transporté d'un pays dans un autre, des animaux dont la propagation pouvoit être utile, et que le Tapir, bon à manger, est un animal presque domestique en Amérique; on ne se hâtera pas trop d'ajouter foi à cette singulière découverte, et on en attendra la confirmation.

NÉCROLOGIE.

Sur la mort d'Hornemann.\

Nos lecteurs se rappellent sans doute avec reconnoissance,

la mémoire de Frédéric Hornemann, natif de Hildesheim, dans la Basse-Saxe, à 6 lieues de Hanovre, et qui, après avoir fait d'excellentes études à l'Université de Goettingue, fut envoyé en 1797, par la Société africaine de Londres, pour faire des découvertes dans l'intérieur de l'Afrique. A des connoissances vastes et variées, il joignoit un courage extraordinaire, et tous les avantages d'une constitution athlétique; il étoit parvenu à parler l'arabe d'une manière si parfaite, qu'on ne le distinguoit pas d'un natif du pays. Les résultats de ses premiers travaux ont été publiés à Londres, dans les African Researches or Proceedings of the association for promoting the Discoversy of the interior parts of Africa (1), et dans plusieurs volumes de la Correspondance astronomique et géographique du baron de Zach, publiés à Gotha en Allemagne, depuis l'année 1798. On savoit bien que malheureusement il avoit succombé dans son entreprise hardie, mais on ignoroit les détails de sa mort, que M. le capitaine W. H. Smith vient de faire connoître dans une Lettre à M. le baron de Zach.

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Ayant séjourné quelque temps à la cour du dey de Tripoli, M. le capitaine Smith eut l'occasion d'y faire connoissance avec le bey de Fezzan, homme de beaucoup de bon sens, qui venoit d'arriver de Mourzook. Entre autres communications fort intéressantes sur l'intérieur de l'Afrique, il lui raconta qu'il avoit voyagé, il y avoit environ 16 ans, avec Hornemann et son compagnon (2). D'après son récit, ils vouloient retourner de Tripoli à Fezzan, dans le dessein de pénétrer du côté du midi jusqu'au Niger, et de pousser ensuite sur cette rivière jusqu'à Tombuctoo; mais Hornemann fut attaqué d'une fièvre, pour avoir bu imprudemment, après une journée extrêmement fatigante, de l'eau croupie en trop grande quantité. Il mourut bientôt après, et fut enterré à Aucalus. Son compagnon continua son voyage, mais il tomba malade à Housca, où il s'arrêta dans la maison d'un négociant de Tripoli; ayant voulu se remettre en voyage, avant d'être parfaitement rétabli, il eut une rechute et mourut à Tombuctoo. M. Smith ajoute qu'il a appris par le Pasha, que tous les

(1) Nous en avons une bonne traduction, sous le titre de Voyage de F. Hornemann dans l'Afrique septentrionale, etc., suivi d'éclaircissemens sur la Géographie de l'Afrique, par Rennel, augmenté de savantes notes par M. Langlès. Paris, 1813. (R.)

(2) Probablement Joseph Frendenbong, l'allemand mahométan qu'Hornemann avoit pris à son service comme interprète. (R.)

effets de Hornemann, consistant en livres, manuscrits, instru
mens, hardes et plusieurs grandes lettres scellées, etc., avoient
été envoyés par le dey de l'ezzan à Tripoli, pour être déposés
au Consulat britannique, en sorte que nous devons avoir l'espé-
rance que les travaux de ce voyageur courageux ne seront pas
perdus pour les sciences. (Extrait de la Correspondance astrono-
mique du baron de Zach, 1" Cahier, août 1818.)

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Sur une Nouvelle Comète.

Dans notre dernier Cahier, dous avons annoncé que M. Pons
de Marseille avoit trouvé une Comète dans la constellation de
Pégase, le 26 novembre 1811. Deux jours après, le même ob-
servateur en aperçut une autre dans la constellation de l'Hydre.
D'après les observations de M. Blanpain, cette nouvelle Comète
étoit le 30 novembre à 17 37' de temps moyen, compté de
midi, par 179° 38' d'ascension droite, et 59° 17′ de déclinaison
australe. Le décembre, à 17h 57' de temps moyen, l'ascension
droite étoit de 180° 39', et la déclinaison 28°47'. Cette comète
s'apercevoit très-aisément avec une lunette de nuit; sa nébulosité
étoit blanchâtre, assez arrondie, et d'environ cinq à six minutes
de diamètre; le noyau étoit très-confus; son mouvement en dé-
clinaison la transportoit vers le nord.

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Fin de l'examen critique des Hypothèses imaginées pour ex-
pliquer l'apparence connue sous le nom de queue ou che-
velure des Comètes; par H. Flaugergues.
Sur la figure de la Terre, et la loi de la pesanteur à sa surface;
par M. de Laplace.

Sur deux nouvelles Comètes; par M. Pons.

Pag. 81

136

391 et 476

MÉTÉOROLOGIE.

Sur une nouvelle chute d'Aérolithe.

228

Nouveau catalogue des chutes de Pierre et de Fer, de Pous-
sière ou de Substances molles, sèches ou humides, suivant
l'ordre chronologique; par E. F. F. Chladni. Pag. 273
Tableaux météorologiques; par M. Bouvard. 67, 116, 226, 254,
330, 460

PHYSIQUE.

Sur la Pesanteur spécifique des cristaux; par M. Daniell.

Mémoire sur la Chaleur produite par les rayons du Soleil et

sur l'influence du vent sur cette Chaleur; par H. Flaugergues. 256
Sur la Compression de l'Eau, par M. le professeur ŎErsted. 303
Sur la température des mines de Cornouailles; par M. Thomas

Léan.
Recherches sur la Mesure des Températures et sur les Lois
de la communication de la chaleur; par MM. Dulong et
Petit.-

304

313, 393

De la mesure de l'effort journalier d'un moteur animé; par
M. Hachette.

52

CHIMIE.

Observations de M. Thenard sur les Combinaisons nouvelles
entre l'Oxigène et diverses Substances.

385

Sur la fausse Angusture, Angustura pseudo-ferruginea; par
MM. Pelletier et Caventou.

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