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Charles-Elie, une pièce de procédure, datée du 34 mai 1694, dont nous devons la connaissance à M. le pasteur de Nantes, Vaurigaud, nous apprend qu'il s'était réfugié en Hollande, à la révocation, et que ses biens furent donnés à son neveu Samuel. Le malheureux Charles de Goulaine, dont parle l'histoire des Camisards, était peut-être son fils. En sortant du corps des cadets, où il avait été placé à son arrivée en Hollande, ce jeune gentilhomme fut envoyé en Savoie et nommé enseigne par le duc Victor-Amédée. Embarqué sur les galères qui portaient du secours aux Camisards, en 4704, il fut pris avec Pierre Martin, ancien faiseur de bas de Nismes, puis ancien sergent au régiment de Broglie, qui avait réussi à sortir de France et avait été créé lieutenant d'une compagnie d'ordonnances par le duc de Savoie. Goulaine dut au privilége de sa noblesse d'avoir la tête tranchée, tandis que son compagnon d'infortune fut pendu.

III. BRANCHE DE LA BRangardière.

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Enoch de Goulaine eut de son mariage avec Marie Amiaud quatre fils : 4. GABRIEL, marié, en 4627, à Louise Le Maître, fille de Guillaume Le Maître, sieur de La Garrelaye, et de Madelaine de Chezelles, dont il eut Louis, HENRI-GABRIEL et une fille mariée dans la maison de Buor-La-Lande; 2° DAVID, sieur des Marais, époux de Susanne de Machecoul de SaintEtienne, qui le rendit père de GILLES, sieur de La Touche-Gerbaud, marié à Judith de Clairvaux, dont il eut G▲BRIEL, et de RENÉ, sieur des Marais;— 3° RENÉ, sieur de La Brosse, à qui sa femme, Louise de La Forêt, donna GASPARD, DAVID et BENJAMIN;-4° JEAN, sieur de La Simonnière ou de La Limousinière, selon les notes à nous communiquées par M. Vaurigaud, qui ajoute que les renseignements manquant complétement sur cette branche, on peut supposer qu'elle s'est transplantée à l'étranger.

IV. BRANCHE DE LA PAQUELAIS.

Pierre de Goulaine épousa Anne Giraud, dame de La Paquelais et de La Herperie, dont il eut, entre autres enfants, BENJAMIM, sieur de La Sauvagère, mort en 1675, à l'âge de cinquante-cinq ans, et CHARLES, sieur du Breil, mort en 4674, âgé de cinquante-un ans. Du mariage de Benjamin avec Renée Du Tertre, fille de René Du Tertre et de Renée Giraud, naquirent, selon SaintAllais, PAUL-ALEXANDRE, mort sans postérité; SAMUEL, BENJAMIN, ANNE et CHARLOTTE, femme de Bouhier de La Brejolière. Samuel prit pour femme sa cousine Jeanne-Françoise, dont il eut LOUIS, ALEXANDRE, JEANNE, URSULE et SUSANNE-AIMÉE. Cette branche, aujourd'hui éteinte, abjura vraisemblablement à la révocation.

V. BRANCHE De Barbin.

On possède encore moins de renseignements sur ce rameau que sur les deux précédents. Tout ce que l'on sait, c'est que Jean de Goulaine, sieur de Barbin, eut de son mariage avec N. Des Plantys de La Guyonnière, un fils nommé FRANÇçois, sieur du Châtellier, qui épousa, en 1654, Jeanne de La Barre, et fut père d'ENоCH et d'ELEAZAR de Goulaine.

VI. BRANCHE DES MESLIERS.

René de Goulaine épousa, en 1634, Jeanne Minaud, fille de Pierre Minaud, sieur des Mesliers et de La Groslière, et de Renée Chastaignier. Il en eut DAVID, ENOCH, CHARLES, ALEXANDRE, RENÉ et plusieurs filles. Il fut maintenu dans sa noblesse, en 1668, avec deux de ses fils, David etAlexandre, sieur de La Jarrie, d'où l'on doit sans doute conclure que les trois autres étaient morts. David se maria avec Madeleine Bedé qui lui donna RENÉ, né en 4632. Ce dernier, après avoir eu chez lui, à discrétion, jusqu'à trente-six dragons pendant six semaines, finit par promettre de se convertir, bien résolu de saisir la première occasion pour fuir à l'étranger. Il ne se pressait donc pas

d'aller à la messe. Pour lui arracher une signature si difficile à obtenir, on le jeta en prison, en 1686, sous l'accusation d'avoir tenu des discours contre la religion catholique et le roi (Arch. Tr. 267). Il céda enfin, et ce fut peutêtre dans l'espoir de le gagner toutà-fait, qu'on lui donna les biens de La Perrière; cependant il était encore signalé comme mauvais catholique en 1699 (Arch. M. 673). Il avait épousé Jeanne de May, dame de La Garde, et en avait deux filles, JEANNE-FRANÇOISE et JEANNE-AIMÉE.

GOULARD ou GOULART, famille poitevine très-nombreuse, dont deux branches ont professé la religion réformée.

I. BRANCHE DE LA FERTÉ.

René Goulard, sieur du Breuil-Milon, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, épousa, en 1570, Marguerite Poussard, fille de Charles Poussard, seigneur de Fors, un des principaux conseillers de la reine de Navarre. Il vivait encore en 1596 (Arch. gén. Tr, 261), et laissa trois enfants, un fils et deux filles. L'aînée de ces dernières, nommée ELISABETH, fut mariée, en 4598, à Abel Pastoureau, sieur d'Ordières, qu'il ne faut pas confondre avec Antoine Pastoureau, de Bourges, qui avait été condamné, peu de temps auparavant, à faire amende honorable, en chemise et la torche au poing, pour avoir dit à sa mère, qui avait, à son insu, fait baptiser son enfant par un curé, qu'il ne voulait pas que son fils fût sacrifié au diable (Fonds de Brienne, N° 221). La cadette, appelée MARGUERITE, épousa Jean-Pierre Du Faur. Quant au fils, qui avait reçu le nom de GABRIEL, il prit pour femme, en 1609, Jeanne Boiceau, fille de Jean, sieur de Pousou, et de Catherine Moreau, dont il eut 4 JACQUES, qui suit;-2° FRÉDÉRIC, sieur de Saint-Hilaire, qui épousa, en 4662, Françoise Hérouard, fille de Jean Hérouard, sieur de Reuzay (1), et de Françoise Le Coq. Saint

(1) Probablement de la même famille que

Hilaire se trouvait à Paris gravement malade, lorsque l'ordre fut donné à tous les Protestants non domiciliés d'en sortir (Supplém. franç. 794. 4). Cette circonstance favorisa sa fuite. Il réussit à gagner la Suisse, et ne perdit que ses biens qui furent donnés ses neveux (Arch. Tr. 247); — 3° ALPHÉE, sieur de La Ferté, marié, en 1657, avec Marie d'Auquoy, fille de Jean-Casimir, sieur de Convielle, et de Jeanne de La Rochefoucauld. Il sortit de France, comme son frère, à la révocation; mais les ennuis de l'exil le ramenèrent dans sa patrie où il abjura;— 4° NÉRÉE, femme du marquis de Venours.

Jacques Goulard, sieur du BreuilGoulard, épousa, en 1650, Angélique Martel, fille de Samuel, baron de Saint-Jur et de Vandré, et d'Elisabeth Poussard. De ce mariage naquit JacQUES, marquis de Vervans, qui se réfugia en Angleterre, où il mourut, le 14 fév. 1700. Sa femme, Marthe Fabrice, fille d'Otto Fabrice, sieur de Fontaine-le-Comte, et de Marthe de Menours, fut moins heureuse (1). Arrêtée, comme elle se disposait à le suivre, elle fut enfermée dans le couvent des Ursulines d'Angoulême et transférée successivement à l'abbaye de Puyberlan en Poitou, à l'abbaye de la Trinité de Poitiers, et finalement à Port-Royal.

Hérouard, sieur de Sausseux ou Sausseuse, qui contribua beaucoup à l'établissement d'une église réformée à Chartres.- D'autres Hérouard, domiciliés à Montpellier, paraissent avoir professé aussi la religion protestante.

(1) Le mariage du marquis de Vervans avec Mlle Fabrice fut célébré le 15 janvier 1681, à ce que nous lisons dans Filleau. Or, une pièce msc. que nous avons trouvée aux Archives (TT. 284) nous apprend que la dame de Sacy-le-Grand, veuve de Fabrice, fut poursuivie criminellement, vers 1681, pour avoir fait célébrer le mariage de sa fille dans son château, et cela, sous prétexte qu'elle n'y avait pas le droit d'exercice. Ne s'agirait-il pas du même fait ? La famille Fabrice a donné d'ailleurs des gages de son attachement à la religion réformée. En 1686, une dame Fabrice fut enfermée aux NouvellesCatholiques, puis aux Ursulines de Paris (Arch. E. 3372), et parmi les officiers du roi Guillaume, on voit figurer un capitaine de cavalerie de ce nom.

Sa constance ne sui pas résister à ces épreuves. Elle abjura, en 4688, et obtint la restitution des biens de son mari. Ses deux fils, JACQUES-ALPHÉE, marquis de Vervans, né en 1684, et HENRI, sieur d'Anville, né en 1684, qu'elle avait, à cette époque, auprès d'elle, furent élevés dans le catholicisme.

II. BRANCHE DE BEAUVAIS. Louis Goulard, sieur de Beauvais, mérita par ses vertus la confiance de Jeanne d'Albret, qui lui donna la preuve la plus éclatante de son estime, en le choisissant pour gouverneur de son fils. Beauvais assista aux noces de son royal élève, et fut une des premières victimes de la Saint-Barthélemy. Trois enfants étaient nés de son mariage avec Marguerite de Talleran de Grignols; mais nousignorons jusqu'à présent s'ils persistèrent dans la profession de la religion réformée. L'un d'eux était seigneur de La Voulte, et nous trouvons, il est vrai, un gentilhomme de ce nom enfermé, en 4700, au château de Nantes comme huguenot opiniâtre (Arch. E. 3386); mais cet hérétique « entêté» pouvait être Dauzy de La Voute ou son fils, signalés déjà l'un et l'autre comme mauvais catholiques en 4696 (Arch. E. 3382). C'est apparemment aussi à cette dernière famille qu'appartenait Ephraïm de La Voute, pasteur à Flessingue en 4694, mort en 4694.

GOULART (SIMON), OU GOULARD, théologien éclairé, poëte fécond et doué d'un talent remarquable pour son siècle, compilateur infatigable, traducteur laborieux et fidèle, né à Senlis, le 20 oct. 1543, selon la plupart de ses biographes, ou le 20 nov., selon Le Clerc, et mort à Genève, le 3 fév. 4628 (a. s.).

Goulard abandonna l'étude du droit pour se vouer à la théologie, vraisemblablement à l'époque de sa conversion. Bayle s'est trompé en disant qu'il succéda à Calvin en 1564, et il a entraîné Leu dans son erreur. Le Livre du Recteur nous apprend qu'il n'arriva à Genève que le 25 mars 1566.

Le 20 oct. de la même année, il reçut l'imposition des mains. Ses talents et ses vertus le rendirent bientôt cher à ses collègues. La première église qu'il desservit fut celle de Chanci et Cartigny, où il fut placé le 24 nov. 1566 (Arch. de la Compagnie des pasteurs, Reg. B); c'est seulement en 4574 que le Consistoire, juste appréciateur de son mérite, le choisit pour pasteur de la ville, et, la même année, le Conseil, en récompense de ses services, lui accorda gratuitement les droits de bourgeoisie.

Rappelé en France par la mort de son père, en 1572 (Arch. de la Comp., Reg. A), il était de retour à Genève le 14 sept., après avoir échappé heureusement aux égorgeurs de la SaintBarthélemy. Au mois de nov. 1576, il fut envoyé dans le Forez sur la demande des églises de cette province; mais il y fit un très-court séjour. En 4583, il fut prêté de nouveau à l'église de Trémilly en Champagne, dont le seigneur était un zélé huguenot (MSS. de Genève, N° 497, Cart. 2). Ces déplacements, qui nuisaient à ses travaux littéraires, déplaisaient à Goulart. A peine le temps qu'il devait passer à Trémilly fut-il écoulé, qu'il écrivit à Théodore de Bèze, le pressant de lui faire nommer un successeur, et Monisson, au nom du Consistoire, demanda Constans pour le remplacer. L'église de Genève, au reste, était fort attachée à son pasteur, et si, dans l'intérêt de la Cause, elle consentait à s'en séparer momentanément, c'était toujours à la condition expresse qu'il lui serait bientôt rendu. Aussi lorsque l'église d'Anvers le demanda pour ministre, en 4580, et l'académie de Lausanne, en 4586, pour professeur de théologie, le Consistoire refusa absolument de le leur accorder.

En 1589, Goulart fut choisi avec Dorival pour marcher avec les troupes;» leur charge devait durer deux mois. En conséquence, il assista comme aumônier à l'expédition du pays de Gex, dont il a publié une relation. En

4593, l'église d'Orange exprima son ardent désir de l'obtenir pour pasteur; mais sa demande fut rejetée par la Compagnie qui offrit d'envoyer Jean Gervais à sa place. L'année suivante, l'académie de Lausanne renouvela sa requête, en la faisant appuyer par le sénat de Berne et en la motivant sur la nécessité d'opposer un digne adversaire à Claude Aubery; toutefois ces considérations, de quelque poids qu'elles fussent à leurs yeux, ne purent décider les pasteurs de Genève à se séparer de leur collègue. Goulart, à ce qu'il semble, aurait pourtant accepté volontiers celte vocation. Depuis quelque temps, il était mécontent de la marche des affaires à Genève. La partialité du Conseil dans un procès entre Mile de Martinville et Mile de Juranville, qui avait été, selon lui, injustement emprisonnée, avait surtout provoqué son déplaisir. Il osa blâmer en chaire l'arrêt de la Seigneurie, et dire hautement que sa conscience ne pouvait souffrir de voir l'innocente en prison et la coupable aller par la ville tête levée. «Et non content de ces propos très-mauvais et dérogeant à l'authorité et réputation de nosdits Seigneurs, lit-on dans les Registres de la Compagnie, au grand scandale de tout le peuple, s'advança très-mal à propos de parler des choses qui concernent les Estats et qui pourroient très-grandement nuire à cette Seigneurie. » Picot raconte, en effet, que, prêchant à Saint-Gervais, Goulart avait osé qualifier Gabrielle d'Estrées de courtisane. Toutes vérités ne sont pas bonnes à dire. Le Conseil, craignant le ressentiment de Henri IV, aurait rappelé durement le proverbe à l'oublieux pasteur, sans l'intervention des Cantons protestants (Arch. de Genève, No 2200). Il en fut quitte pour huit jours de prison, et une forte censure prononcée en plein consistoire (Archiv. de la Comp., Reg. B). L'ambassadeur de France, trouvant le chatiment trop léger, se plaignit, mais en vain. De son côté, Goulart témoigna son ressentiment en demandant son

congé, sous prétexte «de plusieurs infirmités et corporelles et de son esprit.» Il céda cependant aux instances de la Compagnie et retira sa démission, en sorte que l'église de Montpellier, qui, croyant l'occasion favorable, lui avait fait offrir par Gigord une place de pasteur, dut renoncer à l'espoir de l'obtenir pour ministre.

Cependant le procès Martinville s'était jugé, et M. de Juranville avait été condamnée à faire réparation d'honneur à sa partie adverse. Irrité de cette iniquité, Goulart demanda une seconde fois son congé pour le train qu'il voyoit en la justice», et cette fois, Bèze se joignit à lui; mais les sévères remontrances des autres ministres, qui reprochèrent sans ménagement au vieil ami de Calvin, de donner un mauvais exemple en faisant ce que, peu de mois auparavant, il avait blamé en Goulart, changèrent la résolution de Bèze, et Goulart, d'abord moins docile, finit aussi par se rendre aux exhortations de ses confrères; il refusa donc les offres qui lui étaient faites par l'église de Nismes, et consentit à rester à Genève moyennant une augmentation de traitement.

En 4600, la princesse Catherine de Navarre ayant écrit à Genève, afin qu'on lui envoyât un ministre qui remplit, pendant quelques mois, à sa Cour les fonctions de chapelain, c'est sur Goulart que le choix du consistoire se porta. Au mois de mai 1603, le Conseil, à son tour, le choisit pour remplacer Jacquemot dans la chaire de l'église de Saint-Pierre; mais Goulart, peut-être par rancune, refusa d'obéir. Le Conseil s'entêta, Goulart se plaignit à sa Compagnie en lui représentant qu'elle perdrait, en cédant, toute dignité, toute liberté, et descendrait à n'être plus que l'humble servante de MM. du Conseil. Il fallut pourtant qu'il se soumît. C'est, en effet, en qualité de ministre de SaintPierre, qu'au mois de décembre suivant, il fit avec les autres pasteurs auprès du Conseil une démarche qui les honore autant qu'elle accuse la tyrannie des magistrats genevois. Les mi

nistres supplièrent leurs seigneuries de prêter une oreille bienveillante aux vœux du peuple qui désirait quelques réformes dans le gouvernement; mais leur intervention fut repoussée avec hauteur, et leurs conseils rejetés comme très-pernicieux.

En 1605, Goulart fut demandé par Vulson pour l'église de Grenoble, et avec de telles instances que le consistoire consentit à le prêter pour trois mois. Il est très-vraisemblable que Nicéron et Sénebier se trompent lorsqu'ils rapportent cette particularité de la vie de notre pasteur à l'année 1600. En 1606, Goulart eut de nouveau maille à partir avec le Conseil, parce qu'il avait blâmé, comme contraire à l'humilité chrétienne, un arrêt portant que les conseillers et les pasteurs seraient ensevelis au cloître Saint-Pierre. Après la mort de Bèze, le 2 janv. 1607, il fut élu semainier, c'est-à-dire président de la Compagnie des pasteurs, fonctions dont il se démit le 48 déc. 1612. Depuis longtemps sa santé délabrée ne lui permettait plus de remplir que très-difficilement ses devoirs, et plusieurs fois déjà il avait demandé son congé, sans l'obtenir, lorsqu'il tomba gravement malade, le 26 janv. 1628. Le consistoire alla lui rendre visite en corps, et Diodati, portant la parole, l'exhorta « à parachever sa course comme il avoit si heureusement et glorieusement advancé par la vertu du Seigneur, et à appréhender le prix et la couronne de gloire qui lui estoit réservée ès cieux. » Goulart répondit d'une voix ferme et d'un jugement très-entier, que telle estoit son espérance, sa ferme attente, et que de tout son cœur il aspiroit au repos éternel, désirant d'estre dissous pour estre avec J.-C. » Ses jours se prolongèrent jusqu'au 3 février, qu'il mourutà deux heures du matin, « ayant persévéré en une joyeuse et constante résolution à la mort, en la foy de J.-C. » Tronchin composa son oraison funèbre, mais pour n'introduire des nouveautez », le consistoire ne voulut point permettre qu'il la lût publiquement; on

l'autorisa seulement à la faire imprimer (Gen. 4628, in-4°), avec un grand nombre de pièces en l'honneur de Goulart (Arch. de la Comp., Reg. G).

Goulart fut un de ces écrivains infatigables, dont la patience laborieuse a rendu aux lettres de très-grands services. D'Aubigné donne à ses écrits les épithètes de doctes, pathétiques et puissants en raisons, et dans son opinion, notre pasteur, eût été « digne d'escrire l'histoire, si sa profession lui eust permis d'escrire sans juger. » Son style, en effet, est simple, naturel, sans recherche, ses observations judicieuses, sa sincérité incontestable, son érudition très-vaste. En un mot, Goulart a été un des meilleurs prosateurs du xvr° siècle, mais il est resté un des moins connus et des moins appréciés.

NOTICE BIBLIOGRaphique.

I. La Gaule françoise de F. Hotoman, nouv. trad. du latin en franç., Cologni, 4574, in-8°; réimp. dans le T. II des Mémoires de Charles IX.

II. Discours de Grégoire Nasienzène contre les dissolutions des femmes fardées et trop pompeusement attifles. Plus les regrets et désirs du même Grégoire Nasienzène, 1574.

Trad. en vers français, publiée sous le pseudonyme de Samuel Du Lis.

III. Imitations chrétiennes, douze Odes. Suite des Imitations chrétiennes contenant deux livres de Sonnets, 1574, in-8°.

IV. Mémoires de l'Estat de France sous Charles IX, Meidelb., 4576, 3 vol. in-8°; 2 édit., 4578, 3 vol. in8°. Le 3 vol. de cette dernière édit. contient les Mémoires de la troisième guerre civile par Jean de Serres, qu'on ne trouve ni dans l'édit. de 4576, ni dans l'édit, dite en petits caractères, de Middelb., 4578. Cette importante collection est généralement connue sous le nom de Memoires de Charles LX. Quelques-unes des pièces dont elle se compose sont sorties de la plume de Goulart, comme la Briève et chrestienne remonstrance aux Fran

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