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cois, et la trad. de la Réponse de Stanislas Helvidius [J. Camerarius] à la Lettre de Pibrac.

V. Dix livres de Théodoret touchant la Providence de Dieu, trad. du grec en franç., Lausanne, 4578, in-8°.

VI. Chronique et histoire universelle, contenant les choses mémorables avenues ès quatre souverains Empires, Royaumes, Républiques, et au gouvernement de l'Eglise, depuis le commencement du monde jusques à l'empereur Charles cinquiesme. Dressée premièrement par J. Carion, puis augm. par P. Melancthon et G. Peucer, et réduite en cinq livres traduits de latin en françois. Plus, deux livres adjoustez de nouveau aux cinq autres, comprenans les choses notables avenues sous l'empire de Charles cinquiesme, Ferdinand premier et Maximilian second, 4579, IV parties en 2 tomes in-8°, impr. par Jean Berion; 2° édit. aug., Gen, 1595, 2 vol. in-8°. La 4 partie, formant la moitié du 2 tome avec une pagination différente, pp. 665 sans les Indices, et contenant le sixième et le septième livre, est entièrement due « au translateur des parties précédentes.» La Chronique de Carion avait été primitivement composée en allemand. Herman de Bonn la traduisit en latin, mais dans un si mauvais style que Mélanchthon voyant « ceste interprétation courir non seulement par les mains des escholiers Alemans, ains aussi estre receue de tous costez parmi les autres nations, estima qu'il la faloit dresser tout de nouveau. » Il ne se contenta pas de faire parler à son ancien maître, Carion, un latin plus pur et plus correct, mais il modifia et augmenta sa Chronique. La mort ne lui permit pas d'achever ce travail. Son gendre et disciple, Gaspar Peucer, le continua. Tel est l'ouvrage dont Simon Goulart donna la traduction. C'est un excellent résumé d'histoire générale, le meilleur qui existât alors. On pourrait regretter seulement que le théologien y usurpe trop souvent la place de l'historien. Dans sa préface, mise, en tête

des deux livres qu'il y a ajoutés, le traducteur, trop modeste, ne s'attribue que la moindre part dans ce travail, qui « avec le temps, dit-il, se pourra polir et rendre plus parfait: estant impossible que les premières entreprinses qui comprennent tant de diverses matières, et où les lecteurs apportent des passions si bigarées, soyent dressées et accomplies comme il seroit à désirer. »> Puis il ajoute qu'il s'est surtout « proposé la vérité, sans partialité, ni flatterie, terminant par cette réflexion digne d'un sage: « Je ne porteray jamais envie à ceux qui feront mieux, et seray très-aise de conoistre mes fautes, afin de proufiter de plus en plus à l'avenir, et demeurer au nombre de ceux que le temps et l'expérience des choses rendent plus doctes et plus vertueux. » En tant qu'histoire, ce livre est tombé dans l'oubli, mais il doit rester comme un des plus précieux monuments de notre langue à la fin du xvi® siècle.

VII. Histoire de Portugal (de 4496 à 1578) en vingt livres: les douze premiers traduits du latin de Jérosme Osorius évesque de Sylves en Algarve, les huit suivans, prins de Lopez de Castagnede et d'autres historiens, nouvellem. mise en françois par S. G. S., Genève, Fr. Estienne, 4581, in-fol.; réimp., Paris, 4587, 8°.

- Au jugement de M. Ferdinand Denis, qui s'occupe depuis plusieurs années d'un travail important sur l'Amérique du Sud, « Goulard, en réunissant dans un même volume les récits de ces deux hommes éminents, a fait preuve d'une grande sagacité. Hieronymo Osorio était un humaniste si éminent qu'on l'avait surnommé le Cicéron chrétien; il écrivit son histoire en latin. Quant à Fernão Lopez de Castanheda, parti en bas âge pour Goa avec son père, il fut le premier qui fit connaître l'Asie. » Le livre de Goulard n'est pas moins estimé par notre ami, l'infatigable voyageur allemand M. Kohl, qui parcourt en ce moment l'Amérique, pour s'éclairer en vue de la magnifique publication

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qu'il prépare sur la découverte du Nouveau-Monde.

VIII. Les vrais pourtraits des hommes illustres en piété et en doctrine, trad. du latin de Théodore de Bèze, Gen., 1581, in-4°.

IX. Harmonia Confessionum fidei orthodoxarum et reformatarum ecclesiarum. Additæ sunt brevissimæ in-4°. Observationes, Gen., 4584, L'Harmonie est de Salnar, ministre de Castres, les Observations de Goulart.

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X. Commentaires et annotations sur la Semaine de la création du monde de G. de Saluste, sieur Du Bartas, Paris, 1582, in-42.

XI. La Judith, l'Uranie, le Triomphe de la foy, par G. de Saluste, sieur Du Bartas, avec les argumens, sommaires et annotations, Paris, 4582, in-12.

XII. Les devins ou commentaire des principales sortes de devinations, trad. du latin de G. Peucer, An-vers, 4584, in-4°; Lyon, 1584, in-4°.

XIII. OEuvres morales de Plutarque revues et corrigées par le translateur [Amyot], avec des remarques et annotations, Paris, 4584; 4597, 2 vol. in-8°. Goulart a extrait, pour ainsi dire, la quintessence des réflexions morales et philosophiques de Plutarque et l'a présentée sous la forme de sommaires. C'était assez sa coutume, comme éditeur ou traducteur.

XIV. Les Vies des hommes illustres grecs et romains comparés l'un à l'autre, par Plutarque de Chironée, translatées du grec en franç., par M. J. Amyot, auxquelles sont ajoutées les vies d'Hannibal et Scipion ľAfricain, trad.par Ch. de l'Ecluse, et les Vies d'Epaminondas, de Philippe de Macédoine, de Dionysius Vatné, d'Octavius César Auguste, et celles de neuf excellens chefs de guerre, prises du latin d'Emilius Probus [Cornelius Nepos], nouvellement mises en lumière, Paris, 1587,' 4 vol. in-8°; réimp. plusieurs fois.

XV. Recueil des choses mémorables advenues sous la Ligue, qui s'est

faite et élevée contre la religion ré-
formée pour l'abolir. Tel est le pre-
mier titre des Mémoires de la Ligue,
qui parurent d'abord à Gen., 1587-90,
en 3 vol. in-8°. Cette édit. qu'on ap-
pelle les Petits Mémoires de la Ligue,
fut souvent réimp. et avec des addi-
tions considérables, entre autres à
Gen., 4590-99, en 6 vol. in-8°; imp.
en plus gros et meilleurs caractères,
sous ce titre : Recueil contenant les
choses les plus mémorables advenues
sous la Ligue, tant en France qu'en
Angleterre et autres lieux. La der-
nière édit. et la plus estimée est celle
de l'abbé Goujet, revue et augm. de
notes historiques et critiques, sous ce
titre: Mémoires de la Ligue sous
Henri III et Henri IV, rois de Fran-
ce, Amst. [Paris], 4578, 6 vol. in-4°.
-Précieuse collection de pièces his-
toriques dans le genre des Mémoires
de Condé et y faisant suite, publiée
par Goulart, sous le nom supposé de
Samuel Du Lis.

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XVI. La Bible traduite en francois, Gen., 4588, in-fol., in-4 et inGoulart n'est pas l'auteur de cette nouvelle trad. des Livres saints, mais il y a coopéré.

XVII. Expositio verissima et succincta de rebus nuper bello gestis inter Allobrogum regulum et helveticas regis Galliarum auxiliares copias, Aug. Raur., 1589, in-4°.

XVIII. Vingt-huit discours chrestiens touchant l'estat du monde et l'Eglise de Dieu, 1591, in-46.

XIX. Apophthegmatum sacrorum loci communes, Gen., 4592, in-4°. Wittenius attribue faussement cet ouvrage à Simon Goulart fils. Draudius en indique une édit. franç. publ. à Genève, 4604, in-12.

XX. Tertullianus, cum notis Pamelii et S. Goulartii, Gen., 4593, infol.

XXI. Summaria in Niceta Choniatæ Historiam, édit. de Jérôme Wolf, Gen., 4593, in-4°.

XXII. Observationes ad Opera S. Cypriani, publ. dans l'édit. de Gen.,

4593, in fol. - Fort estimées de Scaliger.

XXIII. Le grand miroir du monde par J. Du Chesne, 2° édit. A la fin de chaque livre sont de nouveau adjoustées amples annotations, etc., Lyon, 4593, in-8°.

XXIV. Du mariage spirituel de J.Ch. avec son Eglise, trad. du latin de Zanchius, 4594, in-8°.

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XXV. Philosophia morum historica, Gen, 1594, in-8*. Wittenius attribue par erreur cet écrit au fils de Simon Goulart.

XXVI. Justiniani Augusti historia, Lugd., 4594, in-8°.

XXVII. Les Politiques de JusteLipse, trad. nouv., 1594, 4613, in12; réimp. sous le titre de Maximes politiques de Juste-Lipse, Cologni, 4682, in-12.

XXVIII. Traité de l'unique sacrificature et sacrifice de J.-Ch., contre le sacrifice de la messe, par Ant. de Chandieu, trad. de latin en franç., Paris, 1595, in-8°.

XXIX. OEuvres de Sénèque, trad. en franç., Paris, 4595, 3 vol. in-4°. XXX. Catalogus testium veritatis qui ante nostram ætatem reclamaverunt, Lugd., 4597, 2 tom. en 4 vol. in-4. Nouvelle édit. revue, corrigée et disposée dans un autre ordre, de l'ouvrage de Flaccius Illyricus; réimp. à Gen., 4608, in-fol.

XXXI. Histoire des martyrs persécutés et mis à mort pour la vérité de l'Evangile, Gen., 1597, in-fol.Goulart, qui avait déjà surveillé une réimp. de l'ouvrage de Crespin, en l'augm. de deux livres (Voy. IV, p. 149), donna d'autres édit. de cette histoire qu'il continua jusqu'à la mort de Henri IV. La dernière qu'il publia parut à Gen., 4649, in-fol.

XXXII. Excellens discours de J. de L'Epine, touchant le repos et contentement de l'esprit, mis en lumière avec annotations, Gen., 4599, in-46.

II y en existe probablement une édit. antérieure, la permission d'imp. ayant été accordée en 1587.

XXXIII. Les heures dérobées ou Méditations historiques de P. Camerarius, trad. du latin, Lyon, 4603, 2 part. in-4°; Paris, 4608, 2 vol. in-8°; nouv. édit. augm. de 400 chapit., Lyon, 1610, 3 vol. in-4°.. Cet ouvrage, fruit d'un labeur immense, est beaucoup trop oublié. Le style naïvement énergique du trad. lui donne un charme qu'il n'a pas dans l'original, et la critique moderne trouverait à y puiser largement. Tel est le jugement porté sur ce livre par M. Ferdinand Denis.

XXXIV. Vrai discours de la miraculeuse délivrance envoyée de Dieu à la ville de Genève, le 12 déc. 4602, [Gen.] 4603, in-8°.

XXXV. Histoire des Pays-Bas, depuis 1560 jusqu'à la fin de 1602, tirée de l'histoire de J.-F. Le Petit, Saint-Gervais, 4604, 2 vol. in-8°.

XXXVI. Le sage vieillard, Lyon, 4605, in-12; trad. en angl., Lond., 4621, in-4°.

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XXXVII. Quarante-deux tableaux de la mort représentés, nouv. édit. augm., Lyon, 4606, in-42. La 4" édit., qui ne comprenait que 30 tableaux et dont nous ne connaissons aucun exemplaire, doit avoir été publiée avant 1605, puisqu'il en existe une trad. allem. imp. à Cassel, 4605, in-8°.

XXXVIII. Histoires admirables de nostre temps, Paris, 4607, in-8°. L'annotateur de La Croix du Maine en cite une édit. de Paris, 4600, 2 vol. in-42, sous ce titre: Thrésor d'histoires admirables et mémorables de nos tre temps, élit. que nous ne trouvons mentionnée dans aucune bibliographie; mais qui doit exister néanmoins, puisque la dédicace faite par l'auteur de ce livre à son frère, Jean Goulart, élu et contrôleur des aides à Senlis, porte la date du 12 mai 1600. On l'a réimp. en un seul vol., sans nom de lieu, 1610, in-8°. Goulart publia un 3 et 4 vol. de ces Histoires à Cologni, 4644, in-8°; et les quatre parties furent réimp. à Paris, sous ce titre : Histoires admirables et mémorables de notre temps, nouvellement mises en lumière, 4618, 6

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vol. in-12; puis à Genève, sous celui-
ci: Thrésor d'histoires admirables
et mémorables, 4620, in-8°; trad. en
Le but de ce
angl., 1670, in-4°.
recueil, nous dit l'auteur, est «Craignez
Dieu, gardez ses commandemens :
voilà le tout de l'homme. Car Dieu amè-
nera toute œuvre en jugement, tou-
chant tout ce qui est caché, soit bien,
soit mal. » Nous ne pouvons mieux
comparer cet ouvrage qu'à celui de
Valère-Maxime, pour le fond et pour la
forme, avec cette différence seulement
que le style en est fort bon.

XXXIX. Considérations de la conscience humaine, Gen. 1607, in-8°. Attribué quelquefois par erreur à Simon Goulart fils, ainsi que les No XL, XLIII et XLVI.

XL. Considérations sur divers articles de la doctrine chrétienne, Saumur, 4608, in-8°.

XLI. Quatrains tirés des épîtres de Sénèque, trad. du latin de Jacquemot de Bar-le-Duc, [Gen.] 1608, in-42.— Goulart publia avec ces quatrains un petit poème intitulé Caton ou le censeur chrétien, qui est une imitation plutôt qu'une trad. du Cato censorius de Bèze. Il y ajouta, comme commentaire, trois discours en vers français, le 4 contre la Profanité, le 2° contre l'Athéisme, le 3′ contre l'Incrédulité.

XLII. Traité de l'assurance chré-
tienne: plus un autre traité de l'as-
surance profane, Gen., 1609, in-8°.

XLIII. Méditations chrétiennes de
Dieu, Gen., 4640, in-8°.

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XLIV. Les OEuvres de Guillaume de Saluste, sieur Du Bartas, revues, corrigées et augm. de nouveaux commentaires, Paris, 4644, in-fol. Quelques années plus tard, on réimp. à Paris, 4623, in-fol., Les deux semaines de G. de Salluste, seigneur Du Bartas et sa Judith, avec les annotations, sommaires et explications de Simon Goulart, déjà imp. à Anvers, 1591, 2 vol. in-8°.

XLV. Anthologie morale et chrétienne contenant divers opuscules,

discours ou traités pour l'instruction
et consolation des âmes fidèles, re-
cueillis de plusieurs auteurs, Gen.,
1648, in-8°.

XLVI. Considérations de la mort
et de la vie heureuse, Gen., 1624, 8*.
XLVII. Considération de la sagesse
de Dieu, Gen., 4623, in-8°.

XLVIII. Cing décades de traitez et
discours pour l'instruction et con-
solation des enfans de Dieu, Gen.,
Cet ouvrage que M. le
4626, in-8°.
professeur Chappuis nous signale, ne
serait-il pas une réimp. du No XLV?

On trouve, en outre, de Goulart la trad. en latin de deux discours de Lysias, In Eratosthenem et In Alcibiadem dans les Oratorum veterum Orationes, de Henri Estienne, 4575, infol. Au rapport de La Croix du Maine, il avait aussi fait imprimer des Cantiques adaptés à la musique d'Orlande [Orlando Bony], et une trad. franç. des Cinq Livres de Jean Wier, médecin du duc de Clèves, touchant l'imposture et tromperies des diables, ouvrage qui avait déjà été trad. par le médecin Jean Grevin (4). Enfin il est question dans les Registres du conseil de Genève, dont M. Th. Heyer nous a communiqué de longs extraits avec un empressement qui double le prix du service, de plusieurs ouvrages de l'infatigable Goulart, dont nous n'avons pas trouvé trace, tels que le Passe-temps de Jean Le Blanc, qu'il avait voulu faire imprimer, en 4574, sous le voile de l'anonyme, mais qui fut supprimé par ordre du magistrat; une Pastorale, jouée, en 1584, à l'entrée des envoyés de Zurich et de Berne, qui fut imp. la même année, et Le sage chrétien, dont la publication fut autorisée par le Conseil en 1622. Les mêmes Registres nous ap

(1) Nous avons lien de croire que cette trad. est la même que celle qui a cte imp. à Gen., 1579, in-8', sous ce titre : Histoires, disputes et discours des illusions et impostures des diables, des magiciens infâmes, sorciers et empoisonneurs, par J. Wier, avec deux Dialogues de Thomas Erastus touchant le pouvoir des sorcières et de la punition qu'elles méritent.

prennent que Goulard avait trad. en franç., et Hotman en latin, la Vie du marquis de Caracciolo, publiée en italien par N. Balbani en 4587. Ajoutons qu'on trouve quelques-unes de ses lettres dans le recueil des Epitres françaises de personnages illustres et doctes à J.-J. Scaliger (Hardw., 1624, in-8°), et un très-grand nombre de ses poésies parmi les pièces liminaires d'une infinité d'ouvrages publiés de son temps. En fait d'écrits de Goulart restés inédits, nous ne connaissons qu'un petit poëme sur l'Escalade, intitulé Ample discours de l'entreprise des Savoyards sur la cité de Genève, ensemble la prétendue exécution, et par la grâce de Dieu, la miraculeuse délivrance d'icelle, poëme qui se conserve à Genève; un Brief récit de ce qui advint à Genève, le dimanche matin 12 jour de déc. 1602, msc. de la Biblioth. de Berne; une Lettre sur le même sujet, datée du 4 janv. 1603 et faisant partie du vol. de la Collect. Dupuy coté 770, lettre importante en ce qu'elle fixe tous les doutes relativement aux rapports de parenté de Jacques et de Jean Goulart avec le pasteur de Genève; - et trois Lettres conservées au British Museum, (Mss. Lansdown, N° 367, 14-16).

Simon Goulart laissa de sa femme Susanne Picot, qu'il avait épousée en 1570, trois fils, nommés SIMON, JACQUES et JEAN, et connus tous trois par des travaux remarquables.

I. Né à Genève vers 4576, Simon Goulart embrassa la carrière ecclésiastique et, ses études terminées, il fut nommé pasteur de l'église française de Wesel. En 4601, il fut appelé à desservir l'église wallonne d'Amsterdam. En 4606, il remplit les fonctions de secrétaire au synode de Dordrecht. Partisan de l'arminianisme et trop homme de bien pour dissimuler ses sentiments, il prit avec chaleur, en 4616, la défense de la grâce universelle dans un livre qu'il mit aujour sous le titre de Brieftraité de la grâce de Dieu envers les hommes, et de l'éternelle élection des fidèles

et réprobation des infidèles, Amst., 4616, in-8°. Ce traité fut réfuté par Carlier-Cafatier, et Fabrice de La Bassecourt, qui fut donné pour collègue à Goulart, en 1617, étant intervenu dans la dispute par la publication de l'Election éternelle et ses dépendances (Amster., 1648, in-4°), la querelle s'envenima singulièrement. Goulart répondit avec beaucoup de vivacité à ses adversaires et attaqua avec force le décret éternel dans son Examen des opinions de M. Fabrice Bassecourt, contenues en son livre de disputes intitulé Election éternelle, etc. Cet ouvrage, devenu introuvable, souleva contre lui tout le parti des Contre-remontrants, qui était puissant à Amsterdam. Le consistoire le somma de se rétracter, et sur son refus, il le suspendit de ses fonctions, sans le priver toutefois de son traitement. Cette sévérité ne découragea pas Goulart, et elle le grandit aux yeux des Arminiens qui le choisirent, en 4648, pour un des champions de leur cause devant le fameux synode de Dordrecht; mais les Etats, vu qu'il était frappé de suspension, lui défendirent d'y paraître. On lui permit seulement de défendre sa cause par écrit, après qu'il se serait préalablement engagé, au nom de son parti, à accepter le jugement du synode. Goulart ne voulut pas naturellement se soumettre à ces conditions iniques; il refusa également de souscrire aux décisions du synode, et, en conséquence, il fut déposé par le synode de Leyde, puis exilé avec les chefs des Remontrants. Il se retira à Anvers, d'où il alla, quelque temps après, s'établir à Calais. Au nombre des lettres qui nous restent de lui, il y en a une qu'il écrivit, en 4620, à son père, pour lui rendre compte des raisons qui l'avaient porté à embrasser la doctrine de la grâce universelle. Malgré sa rigide orthodoxie, le vieil ami de Bèze respecta chez son fils une conviction sincère, exemple de tolérance trop rare même chez les Réformés. A l'exception d'un voyage qu'il fit à Rouen, en 1623,pour visiter son

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