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On l'a mife après la Geographie Sacrée de Bochart, de l'Edition de Hollande. C'étoit une manie, qui a regné même chez les peuples barbares, que de vouloir être defcendu des Troyens. L. P. Minutoli donne en fuite la lifte des Rois des Latins & d'Albe, felon l'ordre du tems. On les peut voir rangez fort commodément, dans la Chronologie Dionyfienne de feu Mr, Dodwel

2. On voit en fuite ici une Differtation de l'accroiffement de Rome fous les Rois, fous les Confuls & fous les Empereurs ; & de la maniere, dont elle alla peu à peu en décadence, juf qu'au tems de Charles Magne, qui y prit le nom d'Empereur, que les Empereurs de Conftantinople avoient eu feuls, depuis la ruine de l'Empire d'Occident, fous Auguftule. Cette Differtation n'eft qu'un très-petit abregé de l'Hiftoire Romaine.

3. Il eft fuivi de la Defcription Topographique de Rome, où l'Auteur reprend quelques endroits d'Alexandre Donati & de Famien Nardini, qui ont travaillé fur le même fujet & que Mr. Grævins a inferez dans fon Thréfor. Il foûtient que la figure du plan de Rome étoit quarrée & non pas ron

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de,

de, & que fes murailles, après avoir été agrandies, fous Servius Tullius, ne le furent depuis, que fous l'Empereur Aurelien, contre le fentiment de quantité de Savans. Tout ceci n'est pas fans difficulté, mais il faut avouër que nôtre Auteur femble avoir raison, lors qu'il diminue la grandeur de l'ancienne Rome, que quelques Savans avoient rendue exceffive; à caufe de l'admiration, où ils étoient pour l'Empire Romain. Il y a un paffage de Pline, qui a fait de la peine, où il dit que, fous la Cenfure des Vefpafiens, l'enceinte des murailles de Rome étoit de treize mille deux cents pas, Liv. XII. c. 5. Lipfe & Cluvier trouvant Rome trop petite, felon ce calcul, au lieu de XIII. M. vouloient qu'on lût XXIII. M. ou vint trois mille Ifaac Voffius eft encore allé plus loin & a prétendu qu'il falloit lire XXX. M. quoi qu'il avoue que la plupart des MSS. font pour XIII. M. Mais d'habiles Italiens comme feu Mr. l'Abbé Fabretti, que nôtre. Auteur fuit ont foûtenu au contraire qu'il falloit lire dans Pline VIII. M. C'étoit là l'étendue des anciennes murailles de Servius Tullius, comme on lé pourra voir dans l'Auteur. Mais

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il y avoit autour de ces murailles, dès que les Romains eurent étendu leur Empire, au long & au large, des fauxbourgs immenfes, où demeuroit une infinité de peuple.

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&

Dans la même Differtation, le P. Minutoli traite du changement qu'Aurelien fit aux murailles de Rome, aux autres, qui y font arrivez jufqu'à ces derniers tems, des Portes qui y étoient, des Collines qu'elle renfermoit, de fes rues, & de fes quartiers. 4. On voit enfuite une Differtation des Maifons de Rome de leur Architecture, felon les divers âges de cette Ville, de leurs parties, de leur grandeur, de leur nombre &c. Il y a, dans cette Differtation, comme dans les autres, beaucoup de chofes curieufes & dignes d'être examinées; mais dans le détail defquelles on ne peut pas entrer ici.

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5. La fuivante eft des Temples de Rome, où l'Auteur décrit, avec foin, leurs parties, leurs ornemens, & les differentes fortes de bâtimens, ou de lieux confacrez aux Divinitez.

6. Il traite, après cela, des fépulcres, de leurs noms, de leur matiere, de leur grandeur, de leurs ornemens, de leur confécration & enfin des lam

pes

*

pés fépulcrales. Il paroît, par cette Differtation, & par d'autres endroits, que le P. Minutoli n'avoit nullement étudié la Langue Greque & que s'il cite des Auteurs Grecs ce ne peut être que fur la foi des verfions. Voici fon étymologie du mot cœmeterium Roμntagiov. Cœmeterium, quafi dormitorium quia domus, in qua hofpites dormire folebant, Cretenfibus Cometeria dici folebant à verbo Cimen, quod fonat dulce, & Sterion, quod eft ftatio. Polyandrum, quafi pollutum antrum, cadaverum enim contactu res pollutas evadere dicam alibi. L'Editeur a raifon de fe moquer de ces deux Etymologies, puis qu'on fait que nondúgiov vient de nouopas dormio, & que les trois dernieres fyllabes font la terminaifon du mot, qui ne fignifie rien. Η falloit écrire Polyandrium de πολυάν detov, mot Grec qui fignifie un lieu où il y a beaucoup d'hommes. C'eft une chofe, que les enfans favent, & il eft furprenant que le P. Minutoli le foit laiffé tromper fi groffierement. Il eft. néanmoins vrai, que ceux de Candie appelloient xogov le lieu, où couchoient leurs hôtes comme *Athe

A 7

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Col. 127. pour in quæ, il faut livre in

quibus.

*Athenee nous l'apprend, après un Auteur,nommé Dofiade, qui avoit écrit des affaires de Candie; mais ni l'un, ni l'autre ne difent rien de l'Etymologie. abfurde rapportée par l'Auteur. Il la tenoit d'une feconde main, qui l'a trompé. Cela femble venir de quelque Mammotrectus, ou de quelque Dormi fecurè de deux, ou trois cens ans ; lors. qu'on ne favoit point la Langue Greque, dans l'Occident.

Il a cru,auffi bien que Fortunius Licetus, que ce qu'on dit des Lampes inextinguibles, qu'on prétend avoir trouvées dans d'anciens fepulcres, eft veritable. Mais il y a bien de l'apparence fi ce ne font pas de que, fables; pures il y a eu de la tromperie, & qu'on a fait voir des lampes allumées,par ceuxlà même qui les montrerent. On peut confulter là-deffus Ottavio Ferrari, dans le traité, qu'il a fait fur cette matiere, que Mr. Grævius a inferé dans. le Tome XII. des Antiquitez Romai

nes.

7. La derniere Differtation regarde les lieux, où les Juges & les Magiftrats s'affembloient à Rome, comme les places publiques, qu'on appelloit

Fora,

*Dipnofoph. Lib. IV. p. 143. Ed. Commeliniana an. 1611,

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