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vices à la science par l'importance de ses recherches sur la géographie, l'ethnographie et l'histoire naturelle, qu'il consigna dans l'ouvrage intitulé: Travels in New-Zealand; Londres, 1843, 2 vol. A son retour en Allemagne, il fut nommé professeur de géologie.

Sprachlehre (Enseignement pragmatique de la langue allemande); Stuttgart, 1847; — Lexicon comparativum Linguarum Indo-Germanicarum; 1846-1851, 2 vol.; Ein Pilger und seine Genossen (Un Pèlerin et ses Compagnons); Francfort, 1851; · Eschenburg und Eschenhof, roman; Francfort, 1851.

Conversations-Lexicon,

* DIEFFENBACH (Jean-Frédéric), chirurgien prussien, né à Kœnigsberg, en 1792, mort à Berlin, le 11 novembre 1847. Il fit ses premières études à Rostock; plus tard il s'adonna à la théologie. Après avoir fait comme volontaire les campagnes de 1813, 1814, 1815, dans un corps mecklenbourgeois de chasseurs à cheval,'il reprit ses études théologiques; mais bientôt il les abandonna de nouveau pour se livrer à la médecine, surtout à la chirurgie, qu'il étudia successivement à Koenigsberg et à Bonn, en même temps qu'il donnait dans la première de ces deux villes des leçons d'escrime et de natation. Il suivit les cours des écoles de Vienne et de Paris, et sut reçu docteur à Wurtzbourg en 1822, en soutenant d'une manière remarquable une thèse intitulée : Nonnulla de regeneratione et transplantatione. Il s'établit enfin à Berlin, où son habileté dans les opérations chirurgicales lui acquit bientôt une grande réputation. En 1830 il fut nommé professeur et directeur de la clinique | externe, et en 1840 chirurgien en chef de l'hôpital | de La Charité de cette ville. Outre son adresse manuelle, Dieffenbach savait inventer de nouveaux instruments, en persectionner d'autres, et trouver de nouveaux procédés opératoires. On lui doit, entre autres, une méthode pour former artificiellement des nez, des lèvres, des joues, pour guérir le strabisme, etc. Son principal ouvrage a pour titre : Expériences chirurgicales (Chirurgische Erfahrungen); Berlin, 1829-1834, 4 vol. in-8°; - une continuation à l'ouvrage de Scheel sur la transfusion du sang et l'injection des médicaments dans les veines; Berlin, 1828; -Ueber die Durschneidung der Sehnen und Muskeln (De la Section des Muscles et des Tendons); 1841; Die Heilung des Stotterns (De la Guérison du Bégayement); Berlin, 1841; — Die operative Chirurgie (La Chirurgie opératoire); Leipzig, 1844-1848, 2 vol.: cet ouvrage passe pour le plus remarquable de l'auteur; Der Æther gegen den Schmerz (De l'Emploi de l'Éther contre la Douleur); Berlin, 1847. M. Philips, son élève, a publié les théories chirurgicales de Dieffenbach (Chirurgische Vortræge); Berlin, 1840, in-8°, avec fig. GUYOT DE FÈRE. Conversat.-Lexicon.

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Conversat.-Lexicon.

* DIEGO dit de Yepes, prélat et historien espagnol, né à Yepes, près Tolède, en 1531, mort en 1614. Il entra dans l'ordre des Hiéronymites, et devint successivement évêque d'Albarazin, confesseur du roi Philippe II, et évêque de Tarragone. On a de lui : Historia particular de la persecucion de Ingalaterra desde el año de MDLXX; Madrid, 1599, in-4o; Vida de la madre Teresa de Jesus; Madrid, 1599 et 1614, in-4°; Saragosse, 1606, in-4°; traduit en français par Cyprien de la Nativité de la Vierge, sous le titre de : La Vie, les Vertus et les Miracles de sainte Thérèse; Paris, 1643, in-4o, et en italien par Jules-César Braccino; De la Muerte del rey don Felipe Segundo; Milan, 1607, in-8°.

François de Pise, Historia urbis Toletanæ, lib. V. — Martin Carillo, Annales (année 1598). - Nicolas Antonio, Bibliotheca Hispana nova, III, 324.

DIEL DU PARQUET (Jacques), gouverneur et fondateur de colonies françaises, mort à SaintPierre, le 3 janvier 1658. Il était neveu du commandant D'Énambuc (voyez ce nom), premier gouverneur français dans les Antilles et fondateur des colonies de Saint-Christophe et de la Martinique. En 1638, D'Énambuc, se sentant malade, donna le commandement de la Martinique à son neveu, qui fut confirmé par la Compagnie des Iles d'Amérique. Elle lui envoya une commission de lieutenant général pour trois ans. Diel du Parquet fut reconnu solennellement le 2 décembre 1638. Quelque temps après la Compagnie le nomma sénéchal, et lui accorda pour cette nouvelle charge trente livres de petun (tabac) par habitant. Le nouveau gouverneur sut gagner l'affection des colons, protégea l'île contre les ennemis extérieurs, et maintint l'ordre à l'intérieur; ce ne fut pas chose facile, car lors de son arrivée les colons n'avaient point assez de poudre pour tirer chacun quatre coups de mousquet; les canons étaient sans affuts; il n'y avait à la Martinique pour tout ouvrier qu'un charpentier sans outils ; et la voile de l'unique chaloupe qui faisait le service entre cette ile et Saint-Christophe ayant été déchirée par un coup du vent, il ne se trouva point dans les magasins une seul aune de toile pour la réparer. C'était à cette époque et au milieu de cette imprévoyance générale que la Compagnie des Iles d'Amérique écrivait à Diel du Parquet de faire construire un arsenal, une ville et un hôpital. Du Parquet répondit le 17 août 1639 « qu'on ne construirait pas un hôpital avec les deux mille livres de tabac que la Compagnie proposait de consacrer à cet objet; qu'avant de songer à un arsenal, il fallait des armes pour

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y mettre, et qu'enfin il commencerait à bâtir la ville dès qu'on lui aurait envoyé des maçons, des charpentiers, des menuisiers, des serruriers, des couvreurs et tous les autres ouvriers nécessaires, munis de leurs outils ». La Compagnie n'envoya rien, et D. du Parquet dut satisfaire aux besoins impérieux de la colonie par les seules ressources locales. Par ses encouragements, un sieur Trézel tenta le premier, en 1739, la culture de la canne à sucre; les essais réussirent pleinement, et ouvrirent aux Antilles une nouvelle source de richesse. En un mot, D. du Parquet déploya tant d'activité et d'intelligence que dès août 1642 la Martinique était en pleine voie de prospérité. Un ouragan affreux, accompagné de tremblements de terre, ravagea alors les petites Caraibes les flots franchirent leurs rivages, la terre s'entr'ouvrit, des pans de forêts s'abattaient d'un seul coup et des montagnes s'écroulaient comme des édifices fabriqués de main d'homme. Le vent, la pluie et la foudre, éclatant en même temps, parcouraient les étages et renversaient tout sur leur passage. On voyait les récoltes tourbillonner au-dessus des mornes avec les débris des habitations; les oiseaux, noyés dans l'air, tombaient par milliers comme pétris avec les feuilles et les herbes arrachées ; des murs de six pieds d'épaisseur furent rasés, et des pièces de canon femportées avec leurs affûts. Chaque goutte d'eau qui frappait aux mains ou au visage y laissait une meurtrissure. Les navires qui se trouvaient en rade furent broyés, engloutis, ou jetés au loin dans les terres. L'ouragan dura une nuit et un jour; et lorsqu'il cessa, les villages avaient disparu, les champs étaient nus, les routes coupées de ravins et la baie frangée de cadavres. D. du Parquet répara rapidement ce désastre inouï; il rassembla les colons dispersés, prévint la famine en achetant des grains dans les colonies hollandaises, fit relever les cases, niveler les routes, désensabler les champs; et l'année suivante le sinistre était oublié. Il n'en fut pas de même dans les autres colonies, où le despotisme et la cruauté du commandeur Louvilliers de Poincy (voy. ce nom), gouverneur général, répandaient la stupeur ou provoquaient la révolte. De nombreuses plaintes décidèrent enfin le gouvernement français à destituer le commandeur et à nommer à sa place Patrocle de Thoisy. De Poincy se mit alors en défense; et lorsque le nouveau lieutenant général se présenta à Saint-Christophe, on ne lui permit point de débarquer. Patrocle de Thoisy s'adressa alors à D. du Parquet, qui se mit à la tête d'une petite troupe des siens, aborda à Saint-Christophe, et y publia, au nom du roi, la déchéance du commandeur. Quelques centaines d'habitants, conduits par les capitaines Camot et de La Fontaine, se rallièrent à D. du Parquet, et le succès paraissait certain, lorsque le commandeur, qui avait impioré le secours des Anglais, vint à la tête de deux mille combattants attaquer D. du Parquet, mit en déroute sa troupe et le fit

prisonnier. Patrocle de Thoisy, ne se trouvant pas en sûreté à la Guadeloupe, passa à la Martinique; de Poincy l'y suivit, avec cinq navires portant huit cents hommes, et somma les habitants de luilivrer de Thoisy en échange de leur gouverneur. La proposition fut acceptée avec joie, et D. du Parquet reprit son gouvernement, où il ramena la confiance et la tranquillité, ébranlée en son absence par les intrigues du capitaine Boutain, de La Rochelle, agent de Poincy. Une révolte armée, dirigée par un nommé Beaufort, avait été la conséquence de ces provocations; le 7 juillet 1646 plusieurs magasins avaient été pillés et un gouvernement provisoire installé. Le triomphe des insurgés fut de peu de durée. Le sous-gouverneur, de la Pierrière, avait cédé devant la révolte; mais Mme du Parquet et un ami de son mari, Le Fort, réunirent les habitants restés fidèles, et le 5 août massacrèrent Beaufort et tous ses partisans. Quelque temps après sa mise en liberté, D. du Parquet, profitant du désastre des Anglais, que les Caraïbes avaient tous égorgés à Sainte-Alousie, ou Lucie, forma un établissement dans cette île, qui n'a pas moins de vingt-huit lieues carrées. En juin 1650, il acheta de Kaicrouane, chef des Caraïbes de la Grenade, la propriété de cette île moyennant quelques lots de serpes, de colliers, quelques rasades et deux barriques d'eau-de-vie. Il distribua ensuite les terres à deux cents colons, tirés de la Martinique; mais les vendeurs, comme on pouvait le prévoir, ne tardèrent point à se repentir de ce marché: ils attaquèrent les Français à l'improviste, et en massacrèrent un certain nombre. Ceux-ci, s'étant ralliés, repoussèrent leurs sauvages agresseurs, qui se réfugièrent d'abord dans un bois, puis sur un morne où ils avaient construit une espèce de fort, qu'ils croyaient inaecessible. Les Français découvrirent un sentier qui y conduisait les Caraïbes, voyant la défense impossible, coururent tous vers la partie du rocher qui dominait la mer; et chacun d'eux, prenant sa femme et ses enfants dans ses bras, s'élança dans l'abîme. La même année, D. du Parquet se rendit en France, et par contrat du 27 septembre 1650 acheta la propriété et seigneurie de la Martinique Sainte-Alousie, la Grenade et les Grenadins pour la somme de soixante mille livres, plus une rente de six cents livres de sucre fin. Au commencement de 1654 un grand navire hollandais arriva à la Martinique, venant du Brésil avec beaucoup de Hollandais qui en avaient été expulsés par les Portugais. Ils prièrent D. du Parquet de leur accorder la permission d'habiter l'île aux mêmes conditions que les Français; mais les jésuites, déjà installés à la Martinique depuis 1640, s'y opposèrent formellement, «< attendu, dirent-ils, qu'il était contraire aux intentions du roi d'accueillir des hérétiques ». Vers la fin de 1654. les hostilités recommencerent avec les Caraïbes, à la suite de violences mutuelles. Waërnard (voyez ce mot), métis an glais, assembla les diverses peuplades sauvages;

vénération de la postérité en donnant le premier aux habitants du Nouveau Monde des exemples de modération que les Européens n'avaient pas imaginés jusque alors. »

Mme D. du Parquet, après la mort de son mari, demanda le titre de lieutenant général pour son fils aîné. Elle prit elle-même la qualité de généralė, présidait au conseil de l'île et signait les arrêts. Mais son gouvernement fut de peu de durée. Le Ier janvier 1658 la préférence que cette dame marquait aux Parisiens sur les Normands fit naître des querelles sanglantes. Le 6 août suivant l'assemblée de l'île décida, sur les plaintes de sept compagnies des habitants, que Mme D. du Parquet serait dépossédée de tout pouvoir et commandement. Elle fut même mise en état d'arrestation; on fit des perquisitions dans ses papiers et ses livres. On trouva l'ouvrage de Machiavel, intitulé: De l'État de Paix et de Guerre. Il fut brûlé en place publique par la main du bourreau. Cependant le 22 août Mme D. du Parquet fut remise en liberté. Bientôt après elle fut accusée de correspondance avec les Anglais de la Barbade; mais le 21 novembre un arrêt du conseil l'acquitta, et la rétablit pleinement dans ses biens et honneurs. Elle reprit le gouvernement, et tout était pacifié, lorsqu'elle fut frappée d'une paralysie. Elle s'embarqua pour la France, sur un navire allant à Saint-Malo, et mourut pendant la traversée, en août 1659. Unc tempête s'étant élevée durant trois jours, quelques Portugais prétendirent que le corps de cette dame en était la cause. Une sédition eut lieu à bord, et le capitaine fut contraint de faire jeter à la mer les restes de Mme Diel du Parquet.

et dans un ouïcou général fit décider l'ex- | Parquet, dit Raynal, s'est acquis des droits à la termination des Français; il conduisit les sauvages avec autant d'adresse que de bonheur. D. du Parquet perdit Sainte-Alousie, que les Anglais vinrent attaquer sans avertissement. La Grenade fut ensuite ravagée plusieurs fois par les Caraïbes, qui arrivaient le soir en rampant dans l'herbe sans qu'on les aperçût, mettaient le feu aux cases et se retiraient au point du jour, laissant une rangée de pieux surmontés de têtes sanglantes devant des ruines noircies. D. du Parquet fit équiper une petite flotte, composée d'un navire et de plusieurs barques, sur laquelle il embarqua cent cinquante des plus braves Martiniquais, sous le commandement de son lieutenant de La Pierrière, avec ordre de se rendre à SaintVincent et d'y tout tuer sans rien épargner. Les Français réussirent à débarquer, et parcoururent l'île pendant huit jours, brûlant tous les carbets et tuant tous les habitants qu'ils trouvèrent. Après ces terribles représailles, l'expédition revint à la Martinique. Cette exécution excita les Indiens des diverses îles à venger la mort de leurs compatriotes. Ils se réunirent au nombre de deux mille, et surprirent la Martinique, brûlèrent une vingtaine de cases, massacrant hommes, femmes et enfants. Les habitants, épouvantés, s'enfuirent dans les bois, sans penser à résister, et atrocement poursuivis par les nègres marrons (1) et les esclaves rocoués (2). Les Caraïbes investirent la maison de D. du Parquet. Celui-ci, qui n'avait près de lui qu'une douzaine d'hommes, se défendit avec une merveilleuse intrépidité. La goutte l'empêchait de marcher depuis plusieurs mois. Il se fit porter près d'une fenêtre d'où il pouvait surveiller l'assaut; et on le voyait sur son fauteuil de chêne, ayant à ses pieds les six énormes dogues qui lui servaient habituellement de gardes, charger lui-même ses armes, donner des ordres et tirer des coups toujours sûrs. Mais les munitions finirent par lui manquer, et il n'avait plus d'espoir, quand quatre navires hollandais armés en guerre arrivèrent en rade. En apercevant les habitations en feu et les Caraïbes qui couraient çà et là le bouton à la main, les capitaines comprirent ce qui se passait, et débarquèrent trois cents soldats, qui forcèrent les sauvages à se retirer avec perte dans leurs carbets de la Capsterre. Du Parquet, ayant acheté des munitions aux Hollandais, fit poursuivre les Indiens dans toutes les directions, et ceux qui ne purent gagner la Grenade furent exterminés. L'année suivante, reconnaissant leur impuissance, ils demandèrent la paix, et se soumirent, le 18 octobre 1657, aux conditions que le gouverneur leur imposa. D. du Parquet mourut peu après. « Diel du

(1) On appelle ainsi les nègres déserteurs des plantations.

(2) Les Caraïbes se peignaient avec l'infusion du rocou. Les esclaves révoltés se teignafent aussi avec cette plante, pour ne pas être reconnus, et commettaient beaucoup de forfaits dont on accusait souvent à tort les Indiens.

Alfred DE LACAZE.

Le P. Dutertre, Histoire générale des Antilles, I, passim. Raynal, Histoire philosophique des deux Indes. Fouquet, Correspondance. - J.-B. Leclerc, Revues de 1807. Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France. Emile Souvestre, Études sur les Colonisations françaises, dans la Revue de Paris, 15 janvier 1843.

* DIEL (Auguste-Frédéric-Adrien), médecin et pomologue allemand, né à Gnadenbach, en 1756, mort en 1833. Il professa la médecine à Gnadenbach et à Dietz, et fut attaché pendant plusieurs années à l'établissement des eaux thermales d'Ems; ses principaux ouvrages sont : Anleitung zu einer Obstorangerie in Scherben (Notions sur la culture des fruits en serres d'orangerie ); Francfort, 1798 et 1804; Versuch einer systematischen Beschreibung der in Deutschland gewöhnlichen Kernobstsorten (Essai d'une description systématique des fruits ordinaires à pepins); Stuttgard et Tubingue, 1821-1832, 6 vol.; Systematische Beschreibung der in Deutschland vorhandenen Obstsorten (Description systématique des diverses sortes de fruits à pepins existant en Allemagne); Francfort, 1818;-Systematisches Verzeichniss der vorzüglichsten in Deutschland vorhanden en Obstsorten (Nomencla

ture systématique des principales sortes de fruits cultivés en Allemagne); Francfort, 1818.

Conversat.-Lexic.

DIELDYN. Voyez DHYA-EDDYN.

DIELHELM (Jean-Hermann), géographe et antiquaire allemand, mort à Francfort, en 1764. Il etait perruquier de son état. Durant le tour d'Allemagne qu'il fit, suivant l'usage des ouvriers de sa corporation, il conçut le projet de recueillir et noter tout ce qu'il rencontrerait de curieux; plus tard il s'aida des auteurs qui avaient écrit sur l'archéologie et la géologie, et il fit de ces lectures un ensemble sur lequel il composa ses ouvrages. On a de lui: Antiquarius des Neckar-Main-Lahn und Mosel-Stromes (L'Antiquaire du cours du Necker, du Mein, de la Lahn et de la Moselle); Francfort, 1740, in-8°; - Allgemeines hydrographisches Woerterbuch aller Stroeme und Flüsse in Deustchland (Dictionnaire général des Fleuves et Rivières de l'Allemagne); ibid., 1741, in-8°; - Der Rheirische Antiquarius (L'Antiquaire du Rhin); ibid., 1744, in-8°; · Der Wetteranische Geograph (Le Géographe de la Wettéravie); Francfort, 1748, in-8°; Antiquarius des Elbestroms (L'Antiquaire du cours de l'Elbe); Francfort, 1774, in-8°. Ces ouvrages, ornés de cartes et de planches, parurent sous le voile de l'anonyme : il y a de l'exactitude, mais aussi de la prolixité.

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Meusel, Gel. Deustchl.

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DIEMEN (Antoine VAN), amiral et gouverneur hollandais, né en 1593, à Cuylenbourg, mort à Batavia, le 19 avril 1645. Il était fils du bourgmestre de sa ville natale, et entra d'abord dans la carrière du commerce; mais le mauvais résultat de ses affaires le força à s'engager comme cadet dans les troupes de la Compagnie Hollandaise des Indes. Son éducation et la beauté de son écriture le firent bientôt distinguer, et lui procurèrent successivement les places de commis du gouverneur de Batavia, de teneur de livres et de conseiller ordinaire de la Compagnie. En octobre 1631, il ameha des Indes orientales sept vaisseaux très-richement chargés. Après un court séjour dans sa patrie, Diemen repartit pour Batavia avec le titre de premier conseiller. A son arrivée, il fut nommé directeur général; et enfin, le 1er janvier 1636, le gouvernement général lui fut déféré, en remplacement du général Brouwer. Il apporta dans ces fonctions importantes autant d'intelligence que d'activité, et la Compagnie lui dut la haute prospérité dont elle jouit durant le cours du dix-septième siècle. Tandis qu'il traitait avantageusement avec les rois de Ternate et d'Éaos, qu'il ouvrait de nouveaux débouchés au commerce hollandais dans le Tonquin et le Japon, qu'il soumettait Amboine et forçait les Portugais à implorer une paix achetée par la cession de leurs établissements de Ceylan et de Malacca, Diemen multipliait les voyages de découvertes. Par ses ordres Gerrit Tomaz Pool (voy. ce nom) allait en 1636

explorer les rivages, encore inconnus, de la Nouvelle-Hollande, aujourd'hui Australie. Malgré la perte de son chef, massacré sur la côte d'Arnheim, l'expédition qu'avait commandée Pool continua sa navigation sous la direction du subrecargue Pieterz Pietersen. On ne put, à cause des vents contraires, atteindre la côte occidentale du golfe de Carpentarie, mais on reconnut à l'entrée de ce golfe, dans un prolongement de cent vingt milles environ, entre les 125° et 135 degrés de longitude, un espace de terre qui reçut le nom de terre de Van-Diemen (1), qu'il porte encore aujourd'hui. En 1642 Diemen chargea Abel Tasman (voy. ce nom) de reconnaître la partie sud de l'Australie. Ce célèbre navigateur manqua le détroit de Bass; mais il découvrit la partie australe de la Tasmanie, et n'ayant pu s'assurer si cette terre faisait partie ou non de la plage découverte par Pietersen, il lui donna également le nom de Van Diemen's Land (Terre de Van Diemen) (2). En 1643 Diemen envoya Devries naviguer dans les mers du Japon. Cette expédition eut pour résultat des découvertes intéressantes, que la politique étroite et mercantile des Hollandais ensevelit alors dans un profond mystère et qui de nos jours sont encore l'objet de conjectures. L'année suivante, Tasman fut expédié de nouveau pour reconnaître les côtes septentrionales de la Nouvelle-Hollande; il explora soigneusement le golfe de Carpentarie, la Terre d'Arnheim et celle de Van-Diemen. Ces nombreuses et importantes occupations à l'extérieur n'empêchaient pas Diemen de consacrer une partie de ses soins à la prospérité des colonies sous sa dépendance. Il fonda à Batavia de nombreux établissements d'utilité publique, des temples, des écoles, des hospices, une bourse, des marchés. Il assura le service de la police de la ville, et réglementa les impôts. L'excès du travail et la funeste influence du climat épuisèrent rapidement ses forces. Il succomba avant d'avoir pu faire accepter sa démission; mais courageux et prévoyant jusqu'à la mort, il désigna lui-même son successeur. Sa probité et son équité comme administrateur ont été généralement reconnues. Alfred DE LACAZE.

Recueil des Voyages de la Compagnie des Indes orientales, IX, de 309 à 474. — Dameny de Rienzi, Océanie, dans l'Univers pittoresque, III, passim.

DIEMERBROECK (Isbrand DE), médecin hollandais, né à Montfort (province d'Utrecht), le 13 décembre 1609, mort à Utrecht, le 17 novembre 1674. Il commença ses études à Utrecht,

(1) C'est à tort qu'Eyriès, dans la Biographie Michaud, fixe la découverte de cette partie de l'Australic à l'année 1644 et l'attribue à Tasman. Lorsque Tasman entreprit sa seconde expédition, en 1644, il connaissait parfaitement les découvertes faites dans l'ouest du détroit de Torrès par le capitaine du Duyfen en 1606, par Jan Carstens en 1623, et Gerrit Tomaz Pool en 1636.

(2) Balbi a donné à cette ile le nom de Diéménie, pour la distinguer de la Terre de Van Diemen du nord de l'Australie; mais depuis longtemps les colons ont adopté le noun de Tasmanie, qui consacre mieux la gloire du célèbre navigateur auquel est due cette découverte.

et les acaeva a Leyde, où il apprit les belleslettres sous Daniel Heinsius, la philosophie sous Gaspard Barlous, et la médecine sous Otton Hernius. Dienerbroeck se rendit ensuite à Angers, où il se fit recevoir docteur en médecine. La peste régnait alors à Nimègue: le nouveau docteur crut ses services plus utiles en cette ville qu'ailleurs; il y courut, et se consacra au service de ses malheureux habitants durant les années 1636 et 1637. Il revint ensuite à Utrecht, où il épousa Élisabeth Van Gessel, le 18 octobre 1642, et pratiqua son état jusqu'à ce que la mort de William Straten le fit nommer, le 7 juin 1649, pour remplir la chaire extraordinaire de médecine et d'anatomie. Le 14 avril 1651 il devint professeur ordinaire, et dans la suite fut deux fois élu recteur de l'université d'Utrecht. Ses leçons,qu'il continua durant vingt-quatre ans, attiraient un concours prodigieux d'élèves. La inort seule interrompit ses cours. Son oraison funèbre fut prononcée par Jean-Georges Grævius. L'anatomie doit à Diemerbroeck quelques découvertes; mais elles n'ont guère contribué aux progrès de cette science. Goelicke lui reproche d'avoir fait d'inutiles et ennuyeuses digressions; il prétend aussi que quelques-unes des découvertes de Diemerbroeck sont des êtres d'imagination, et que les figures gravées dans les livres de cet anatomiste ne sont pas toujours exactes. Quoi qu'il en soit, les ouvrages de Diemerbroeck contiennent beaucoup de faits dont on peut tirer un utile parti, surtout en ce qui concerne l'ana tomie pathologique. On cite de lui: De Peste, en quatre livres; Arnheim, 1646, in-4°; Amsterdam, 1665, in-4°, avec des additions; Genève, 1721, in-4°, réuni à quelques autres traités, tels que De Variolis et morbillis; De Morbis infimis ventris, etc. Ce livre est fort bien écrit et très-méthodique. On y trouve sur l'emploi de la saignée et les inconvénients des purgatifs dans les fièvres adynamiques des idées qui ont été adoptées depuis. L'auteur ne conseille que des sudorifiques, et en particulier la thériaque, dans la cure de la peste; c'est encore ce régime qu'il préfère dans le traitement de la petite vérole; Oratio de reducenda ad medicinam chirurgia; Utrecht, 1649, in-fol. : c'est le discours que Diemerbroeck prononça lors de son installation dans la chaire de professeur extraordinaire; De Morbis capitis et thoracis; Utrecht, 1664, in-12; Anatome corporis humani; Utrecht, 1672, in-4°; Genève, 1679, 1685, et 1687, in-4°; Padoue, 1688, in-4°; Lyon, 1679, et 1688, in-4°; trad. en français par Jean Prost, Lyon, 1695, et 1728, 2 vol. in-4o; en anglais, par Salmon, Londres, 1689, in-fol. Les éditions de Genève sont les plus exactes, pour le texte et les gravures. Cet ouvrage embrasse l'anatomie et la pathologie. Suivant l'usage de son siècle, l'auteur s'y livre à chaque instant à de nouvelles controverses. On y trouve peu de réflexions originales, et on y reconnaît plutôt l'œuvre d'un compilateur

que d'un observateur de la nature. La description des muscles, des os et des viscères, entre autres, est copiée de Vésale; mais les objets sont toujours présentés avec clarté, précision et méthode.

TIEMANN DE DIEMERBROECK, médecin ou apothicaire à Utrecht, fils du précédent, a recueilli et revu tous les ouvrages de son père. Il les a publiés sous le titre de Opera omnia Anatomica et Medica; Utrecht, 1685, in-fol.; Genève, 1687, et 1721, 2 vol. in-4°.

Burmann, Trajectum eruditum. - Gælicke, Historia Anatomiæ. Éloy, Dictionnaire historique de la Médecine. Biographie médicale.

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Chaudon et Delandine, Dictionnaire universel. Ersch, La France littéraire.

DIENHEIM (Jean-Wolfgang), médecin allemand, vivait dans la première moitié du dixseptième siècle. Il exerça la médecine à Fribourg en Brisgau. 11 se vantait d'avoir découvert une panacée, et se fit ainsi une réputation. La base de ce remède était l'eau de pluie. On a de lui : Medicina universalis, seu de generali mòrborum omnium remedio liber, quo veritas facilisque medicinæ cujusdam catholicæ omnes omnino morbos curantis ostenditur, ad eamdemque adipiscendam, aditus aperitur ; Strasbourg, 1610, in-8°; en allemand, 1674;- Dreyfache chemische Fackel (Triple Flambeau chimique); Nuremberg, 1674, in-8°. Biog. medic.

DIEPENBEKE (Abraham VAN), peintre hollandais, né à Bois-le-Duc, vers 1607, mort à Anvers, en 1675. Il était déjà bon peintre sur verre lorsqu'il fut admis dans l'atelier de Rubens; il voyagea ensuite en Italie, où il fut bien apprécié. Malgré sa supériorité dans la peinture sur verre, il quitta ce genre, dégoûté par les accidents causés par le feu, qui détruit souvent les plus beaux ouvrages ou en altère les couleurs, et se consacra complétement à la peinture à l'huile. Il revint alors à Anvers, rentra de nouveau dans l'école de Rubens, et sous ce coloriste inimitable il fit de grands progrès dans cette partie brillante de son art. Cependant sa trop grande facilité à composer ne lui laissa pas assez de temps pour soigner sa peinture: son dessin est aussi trop chargé et peu correct. Néanmoins, tout ce qu'il produisait était agréable; il inventait avec génie, composait avec feu et donnait de la force à ses ouvrages, qui se distinguent surtout par une belle entente du clair-obscur. Diepenbeke ne faisait pas souvent de grandes compositions; ses toiles étaient surchargées de dessins, de mausolées et de sujets de dévotion, qui furent gravés et enluminés pour être distribués dans les écoles et les confréries. Les libraires l'employèrent

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