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BULLETIN

DU

Bouquiniste

PUBLIÉ PAR AUGUSTE AUBRY

Avec la collaboration de Bibliophiles et d'Erudits

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Paraissant le 1 et le 15 de chaque mois.

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CHEZ AUG. AUBRY, ÉDITEUR

LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ DES BIBLIOPHILES FRANÇOIS
Rue Séguier, 18

Et chez les principaux libraires de la France et de l'Etranger.

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EN DISTRIBUTION :

CATALOGUE DE LA BELLE COLLECTION de livres anciens et modernes, composant la bibliothèque de feu M. L. CHAMONIN'; dont la vente aura lieu à Lille, les 22-29 septembre 1873. Par le ministère de M PAJOT, commissaire-priseur; assisté de M. LELEU, libraire.

Bibles de Mortier et de Royaumont, en maroq. Ouvrages sur les BeauxArts. Le Moyen âge et la Renaissance. Le P. Anselme. Millin. Ouvrages illustrés par G. Doré, etc., etc. (1460 numéros.)

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Antiquités de

NOUVELLE COLLECTION JANNET

VIENT DE PARAITRE

LA CÉLESTINE

TRAGI-COMÉDIE DE CALIXTE ET MELIBÉE

PAR FERNANDO DE ROJAS (1492)

Traduit de l'espagnol et annoté

PAR A. GERMOND DE LAVIGNE

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A partir du 1er octobre, le prix de chaque volume de cette Collection sera :

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Paris, Aubry, 1866-72. 1 vol. in-8 en deux parties.

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La seconde et dernière partie de cette importante publication de M. Hippeau, est en vente. Nous la tenons à la disposition des personnes qui ont déjà fait l'acqui sition de la 1re partie.

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L

VARIÉTÉS BIBLIOGRAPHIQUES

LES CHASSES DE FRANÇOIS 1°

RACONTÉES PAR

LOUIS DE BRÉZÉ, GRAND SÉNÉCHAL DE NORMANDIE

PRÉCÉDÉES DE

LA CHASSE SOUS LES VALOIS

Par le comte Hector de LA FERRIÈRE

Paris, Auguste Aubry, petit in-8, papier vergé. Prix: 7 fr. 50.

« ..... Monsieur de la Roche,..... Je ne vous ai point écrit, je vous pric de m'en tenir pour excusé, car la cause qui m'en a gardé est que je n'ai point bougé d'ici d'avec la dame de céans, sinon depuis quinze jours que le Roi y vient..... ledit seigneur est allé tout droit à Saint-Germain et moi ici pour voir la dame de céans, et est tant grand son ventre que je crois qu'elle ne portera plus grand longuement. Je laisse ce propos pour vous dire que, au regard d'oiseaux, j'en suis assez fort pour cette heure, car j'ai trois vols pour Milan, etc. Anet, janvier 1518. Brézé.

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« Monseigneur mon Maréchal (de Montmorency), si..... veux-je vous avertir de la chère que nous faisons pour cette heure, c'est que le Roi soupe souvent en petite compagnie chez madame l'Amirale (Bonnivet) et à ma chambre, là où il doit faire des beignets après diner..... j'ai perdu un de mes bons sacrets pour Milan que jamais homme vit, et pour achever mon malheur, etc..... » Blois, 11 février 1521. Brézé.

M. de La Ferrière a raison. Malgré le mausolée de Jean Goujon, malgré de brillants faits de guerre et de chasse, Louis de Brézé, comte de Maulévrier, grand sénéchal de Normandie, n'a qu'un titre auprès de la postérité, c'est d'avoir été le mari de Diane de Poi

tiers. Quelque épris que soit le lecteur du « noble et recommandable art de la vénerie », il sera plus affriandé par les passages que nous venons de citer que par le reste des vingt-six lettres, traitant de l'éducation des sacres et de l'accouplement des limiers, écrites par Louis de Brézé et publiées par M. le comte de La Ferrière.

Le mari de la «dame de céans » est plus moqué des Gaulois que loué des Francs. Est-ce justice?

Jusqu'où faut-il faire remonter la liaison coupable de ces deux amis d'enfance, -Henri d'Angoulème et Diane de Poitiers?

En janvier 1518, le roi François Ier n'avait guères que 23 ans; il avait, ainsi que Diane, un peu moins de 4 ans de ménage ; Diane qui n'avait pas 18 ans et la bonne reine Claude, plus âgée d'un an, étaient dans le même état de grossesse avancé, — Henri II étant né le 31 mars 1518, 18 ans jour pour jour après Diane. Le jeune roi a faisait grand'chère » chez le sénéchal de Normandie où « y avait force demoiselles de distinction et toutes belles »>, Louis de Brézé était un peu mûr pour toute cette folâtre jeunesse, ayant une vingtaine d'années de plus que le Roi, mais comment supposer de la complaisance ou de l'aveuglement chez ce quadragénaire, vert chasseur si content de sa dame et de son seigneur? c'est pour le coup que grand veneur n'eût pas chassé de race. Il connaissait le faible des rois de France, étant petit-fils d'Agnès Sorel. Il savait comment on punit l'adultère; il avait l'âge de raison lors du drame de Romiers; en qualité de fils aîné, il avait dû hériter du poignard avec lequel Jacques de Brézé avait tué Charlotte et son complice.

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L'indulgence n'est-elle pas plutôt ici d'accord avec la raison ? Cette gaillarde et chevauchante jeunesse ne faisait-elle pas plus de tapage que de mauvaise besogne? n'y avait-il pas assez de galanterie au soleil pour assouvir le cœur de toute cette chevalerie et la garder des intrigues traîtresses et mystérieuses? Si Diane fut aimée de François Ier à la façon des autres favorites, ne peut-on supposer que qui garda si longtemps le privilége des royales amours n'en subit la honte dorée qu'après la mort de son mari? La dernière lettre de Louis de Brézé est du 11 septembre 1530, elle est datée d'Anet, adressée au maréchal de Montmorency, et la dernière phrase est un post-scriptum ainsi conçu : « La dame de céans se recommande à votre bonne grâce. » Séduisante dame de céans, beauté patiente et

quasi éternelle, pourquoi le roi chevalier que tu aimais sans doute comme les autres aurait-il donné à sa maîtresse et refusé à son amie la grâce de ton père? Et si, en qualité de fenime tu connaissais toutes les ruses d'amour, comment le roi se fût-il tenu vis-à-vis du sénéchal assez pour lui faire écriré : Sans la bonté et la gracieuseté du maitre, j'étais un des gentilshommes le plus déplaisant, mais l'espérance que j'ai de la connaissance qu'il a de ses bons serviteurs m'a déchargé de la part du plus grand ennui... Ledit scigneur m'a fait de l'honneur beaucoup et de la bonne chère plus qu'il n'appar tient à un homme de mon état, car il a voulu que j'aie toujours été appelé au conseil et à la dépêche de ses affaires. Dame d'Anet, n'as-tu pas quelques années d'honnêteté à mettre dans la balance vis-à-vis tes trente ans de séduction, ne pourrais-tu t'agenouiller sans remords vis-à-vis des images sacrées dans la cathédrale de Rouen ? Pour moi j'aime à croire que tu vins à mal petit à petit et que ta devise était une prophétie : Tant grate chèvre que mal giste. Bienheureuses lettres, en tous cas, celles de Louis de Brézé, qu crèvent les ampoules et cassent comme jouets d'enfants les mots d'une coudée de S. M. Victor Hugo! Comme le « sénéchal bossu » déconcerte Triboulet et rend niaises ses folies! Quelle admirable rhéthorique! Mais quelle syntaxe puérile! les beaux vers, par Apollon et Corneille! et que le vieux Saint-Vallier querelle bien, suivant le précepte d'Horace, Iratusque chremes tumido delitigat ore. Mais comme l'histoire est falsifiée pour les besoin de la claque! J'ai cherché en quelle année l'auteur a placé le drame de le Roi s'amuse; il est prudent; au-dessous de la liste des personnages, il a écrit: Paris, 152..., 23 ou 24 probablement, puisque le procès de Saint-Vallier eut lieu en 1523 et que le roi partit pour l'Italie en octobre 1524. Le Roi s'amuse doit se passer à l'époque où Louis de Brézé écrivait la lettre citée plus haut, - janvier 1524. Or, en ce temps, la cour était à Blois et ne se souciait guères de Paris; Clément Marot était à Alençon, le roi et son sénéchal étaient compères et compagnons; nul ne savait si Diane était chaste ou non, le vieux Saint-Vallier se cachait et tremblait la fièvre, et la pauvre reine Claude mourait en langueur; explique qui pourra les injures de Triboulet au sénéchal devant le roi et « les plaisirs de vieillard reprochés à un « jeune homme de trente ans, et la reine « jolie » qui laisse jouer Tribou

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