furieux, sa contenance égarée alors qu'il se croyait seul, non observé, non aperçu. SATAN poursuit sa route et approche de la limite d'Eden. Le délicieux Paradis, maintenant plus près, couronne de son vert enclos,coin me d'un boulevard champêtre, le sommet aplati d'une solitude escarpée; les flancs hirsutes de ce désert, hérissés d'un buisson épais, capricieux et sauvage, défendent tout abord. Sur sa cime croissaient à une insurmontable hauteur les plus hautes futaies de cèdres, de pins, de sapins, de palmiers, scène sylvaine; et comme leurs rangs superposent ombrages sur ombrages, ils forment un théâtre de forêts de l'aspect le plus majestueux. Cependant plus haut encore que leurs cimes, montait la muraille verdoyante du Paradis : elle ouvrait à notre premier père une vaste perspective, sur les contrées environnantes de son empire. Et plus haut que cette muraille, qui s'étendait circulairement au-dessous de lui, apparaissait un cercle des arbres les meilleurs et chargés des plus beaux fruits. Les fleurs et les fruits dorés formaient un riche émail de couleurs mêlées : le soleil y imprimait ses rayons avec plus de plaisir que dans un beau nuage du soir, ou dans l'arc humide, lorsque DIEU arrose la terre. Ainsi charmant était ce paysage. A mesure que Meets his approach, and to the heart inspires Of Araby the bless'd; with such delay Well pleased they slack their course, and many a league Who came their bane; though with them better pleased That drove him, though enamour'd, from the spouse Now to the ascent of that steep savage hill Satan s'en approche, il passe d'un air pur dans un air plus pur qui inspire au cœur des délices et des joies printanières, capables de chasser toute tristesse, hors celle du désespoir. De douces brises secouant leurs ailes odoriférantes, dispensaient des parfums naturels, et révélaient les lieux auxquels elles dérobèrent ces dépouilles embaumées. Comme aux matelots qui ont cinglé au-delà du cap de Bonne-Espérance, et ont déjà passé Mosambique, les vents du nord-est apportent, loin en mer, les parfums du Saba du rivage aromatique de l'Arabie Heureuse; charmés du retard, ces navigateurs ralentissent encore leur course; et, pendant plusieurs lieues, réjoui par la senteur agréable, le vieil Océan sourit : ainsi ces suaves émanations ac cueillent l'Ennemi qui venait les empoisonner. Il en était plus satisfait que ne le fut Asmodée de la fumée du poisson qui le chassa, quoique amoureux, d'auprès de l'épouse du fils de Tobie; la vengeance le força de fuir de la Médie jusqu'en Égypte, où il fut fortement enchaîné. Pensif et avec lenteur, Satan a gravi le flanc de la colline sauvage et escarpée; mais bientôt il ne trouve plus de route pour aller plus loin; tant les épines entrelacées comme une haie continue, et l'exubérance des buissons, ferment toute issue à l'homme ou à la bête qui prend ce chemin. Le Paradis n'avait qu'une porte, et elle One gate there only was, and that look'd east On the other side: which when the arch-felon saw, At one slight bound high overleap'd all bound Lights on his feet. As when a prowling wolf, Whom hunger drives to seek new haunt for prey, Watching where shepherds pen their flocks at eve In hurdled cotes amid the field secure, Leaps o'er the fence with ease into the fold: Of some rich burgher, whose substantial doors, In at the window climbs, or o'er the tiles : Thence up he flew ; and on the Tree of Life, 1 Of that life-giving plant, but only used For prospect, what well used had been the pledge Of immortality. So little knows Any, but God alone, to value right The good before him; but perverts best things regardait l'orient du côté opposé; ce que l'archifélon ayant vu, il dédaigna l'entrée véritable; par mépris, d'un seul bond léger, il franchit toute l'enceinte de la colline et de la plus haute muraille, et tombe en dedans sur ses pieds. Comme un loup rôdant, contraint par la faim de chercher les nouvelles traces d'une proie, guette le lieu où les pasteurs ont enfermé leurs troupeaux dans des parcs en sûreté, le soir au milieu des champs; il saute facilement par-dessus les claies, dans la bergerie : ou comme un voleur âpre à débarrasser de son trésor un riche citadin dont les portes épaisses, barrées et verrouillées ne redoutent aucun assaut; il grimpe aux fenêtres ou sur les toits: ainsi le premier grand voleur escalade le bercail de Dieu, ainsi depuis escaladèrent son Église les impurs mer cenaires. Satan s'envola, et sur l'arbre de vie (l'arbre du milieu et l'arbre le plus haut du Paradis) il se posa semblable à un Cormoran. Il n'y regagna pas la véritable vie, mais il y médita la mort de ceux qui vivaient; il ne pensa point à la vertu de l'arbre qui donne la vie, et dont le bon usage eût été le gage de l'immortalité, mais il se servit seulement de cet arbre pour étendre sa vue au loin; tant il est vrai que nul ne connaît, Dieu seul excepté, la juste valeur du bien présent; |