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Così detto riforge, e'l deftrier chiede
Tutto foco ne gli atti, e ne fembianti,
E fà ftupir ogn' un, che l'ode, e vede,
Si diverfo da quel, ch'egli era innanti,
Mà Titta armato già del capo al piede
Con armi, e piume nere, e neri amanti
In campo era comparfo accompagnato
Dal folo fuo Padrin, fenza' altri à lato.

Boileau.

Boileau.

(S. B. II. S. 153. Einen sehr unbedeutenden Streit, der zwischen dem Tresorier und dem Kantor einer Kirche in Paris über die Stelle, welche ein Eingerult auf dem Chor haben sollte, entstanden war, veranlasste eins der wißigsten und angenehmsten Gedichte dieser Gattung in fechs Gefangen, worin Boileaur Despreaur jenen Stof durch Nebenumstände und Fiktion ungemein zu beleben, und ihm ein sehr anziehendes Interesse zu ertheilen wusste. Die allegorischen Maschinen, die er in die Handlung eins wirken lässt, find die Zwietracht, die Nacht und die Trägs heit; und sowohl ihre Charakterifirung, als die ihnen in den Mund gelegten Reden veranlassen die feinsten und treffendsten satirischen Züge. Im dritten Gesange, wovon ich hier einen Theil herseze, wird die Ausführung des Unters nehmens, den Pult wegzuschaffen, erzählt, wozu drei Pers fonen durchs Loos gewählt find, unter denen ein Perückenmacher ist, der in den beiden vorhergehenden Gesängen meis sterhaft charakterisirt wird.

LE LUTRIN, CH. III. v. I. ff.

Mais la Nuit auffitôt de les aîles affreufes
Couvre des Bourgignons les campagnes vineufes,
Revôle vers Paris, et hâtant fon retour,
Dejà de Montleri voit la fameuse tour.
Ses murs, dont le fommet fe dérobe à la vue,
Sur la cime d'un roc s'alongent dans la nüe,

Et préfentant de loin leur objet ennuieux.

Du paffant qui le fuit, femblent fuivre les yeux.
Mille oifeaux effraians, mille corbeaux funebres,
De ces murs defertés habitent les ténebres.

Là depuis trente hivers un Hibou retiré
Trouvoit contre le jour un réfuge afsuré.
Des defaftres fameux ce meffager fidéle,

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Sait

Boileau.

Sait toujours des malheurs la premiere nouvelle,
Et tout prêt d'en femer le préfage odieux,
Il attendoit la Nuit dans ces favages lieux.
Aux cris qu'à fon abord vers le ciel il envoie,
Il rend tous fes voifins attriftés de fa joic.
La plaintive Procné de douleur en frémit;
Et dans les bois prochains Philomele en gemit.
Sui-moi, lui dit la Nuit. L'oifeau, plein d'alle
greffe,

Reconnoit à ce ton la voix de fa Maitreffe.
Il la fuit; et tous deux d'un cours précipité
De Paris à l' inftant abordent la Cité.
Là s'élançant d'un vol, que le vent favorife,
Ils montent au fommet de la fatale Eglife.
La Nuit baiffe la vie, et du haut du clocher
Obferve les guerriers, les regarde marcher.
Elle voit le Barbier, qui d'une main legere
Tient un verre de vin qui rit dans la fougere,
Et chacun tour à tour s'inondant de ce jus,
Celebrer en bûvant Gilotin et Bacchus.
Ils triomphent, dit-elle, et leur ame abufée
Se promet dans mon ombre une victoire aisée.
Mais allons, il eft tems qu'ils connoiffent la Nuit,
A ces mots regardant le Hibou qui la fuit,
Elle perce les murs de la voute facrée,
Jusqu'en la facriftie elle s'ouvre une entrée,
Et dans le ventre creux du Pûpitre fatal
Va' placer de ce pas le finiftre animal.

Mais les trois Champions, pleins de vin et
d'audace,

Du Palais cependant paffent la grande place,
Et fuivans de Bacchus les aufpices facrés,
De l'augufte Chapelle ils montent les degrés,
Ils atteignoient dejà le fuperbe Portique,
Où Ribou le Libraire, au fond de fa boutique,
Sous vingt fidéles clefs, garde et tient en dépôt
L' Amas toujours entier des écrits de Hénaut.
Quand Boirude, qui voit que le peril approche,
Les arrête, et tirant un fufil de fa poche,

• Des

Des veines d'un caillou, qu'il frappe au même
inftant,

Il fait jaillir un feu qui pétille en fortant:
Et bientôt au brafier d'une mêche enflammée,
Montre à l'aide du fouffre, une cire allumée.
Cet Aftre tremblotant, dont le jour les conduit,
Eft pour eux un foleil au milieu de la nuit.
Le Temple à fa faveur eft ouvert par Boirude.
Ils paffent de la Nef la vafte folitude,

Et dans la Sacriftie entrant, non fans térreur,
En percent jusqu'au fond la tenebreufe horreur.
C'est là que du Lutrin git la machine énorme.
La troupe quelque tems en admire la forme.
Mais le Barbier qui tient les momens précieux,
Ce fpectacle n'eft pas pour amufer nos yeux,
Ditril, le tems cft cher, portons-le dans le Templé.
C'est là qu'il faut demain qu'un Prélat le con-
temple.

Et d'un bras, à ces mots, qui peut tout ébranler,
Lui-même fe courbant s'apprête à le rouler.
Mais à peine il y touche, o prodige incroiable!
Que du Pûpitre fort une voix effroiable,
Brontin en eft émû, le Sacriftain pâlit,
Le Perruquier commence à regretter fon lit.
Dans fon hardi projet toutefois il s'obstine;
Lorsque des flancs poudreux de la vafte machine
L'Oifeau fort en courroux, et d'un cri menaçant
Achève d'étonner le Barbier frémiffant:
De fes aîles dans l'air fecouant la pouffiere,
Dans la main de Boirude il éteint la lumiere.
Les Guerriers à ce coup demeurent confondus;
Ils regagnent la Nef de fraieur éperdus.
Sous leurs corps tremblotans leurs genoux s'affor
bliffent,

D'une fubite horreur leurs cheveux fe heriffent,
Et bientôt au travers des ombres de la nuit

Le timide Ffcadron fe diffipe et s'enfuit.

Ainfi lorsqu'en un coin, qui leur tient lieu
d'azile,

D' Ecoliers libertins une troupe indocile,

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Boileau.

Loin des yeux d'un Préfet au travail affidu,
Va tenir quelquefois un Brelan défendu;
Si da veillant Argus la figure effraiante
Dans l'ardeur du plaifir à leurs yeux le préfente,
Le jeu ceffe à l'inftant, l'azile eft deferté,
Et tout fuit à grands pas le Tyran redouté.

La Difcorde, qui voit leur honteuse difgrace,
Dans les airs cependant tonne, éclate, menace,
Et malgré la fraieur dont leurs coeurs font glacés,
S'apprête à réunir fes Soldats difperfés.
Auffitôt de Sidrac elle emprunte l'image;
Elle ride fon front, alonge fon vifage,

Sur un bâton noueux laiffe courber fon corps,
Dont la Chicane femble animer les refforts,
Prend un cierge en fa main, et d'une voix caffée
Vient ainfi gourmander la Troupe terraffée.

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Lâches, où fuiez vous? Quelle peur vous
abbat?

Aux cris d'un vil oifeau vous cedez, fans combat?
Où font ces beaux difcours jadis fi pleins d'audace?
Craignez-vous d'un Hibou l'impuissante grimace?
Que feriez-vous, helas! fi quelque exploit nou-

veau,

Chaque jour, comme moi, vous traînoit au Bar-
reau?

S'il faloit fans amis, briguant une audience,
D'un Magiftrat glacé foutenir la presence;
Qu d'un nouveau procès hardi Solliciteur,
Aborder fans argent un Clerc de Rapporteur?
Croiez-moi, mes enfans: je vous parle à bon titre.
J'ai moi feul autrefois plaidé tout un Chapitre:
Et le Barreau n'a point de monftres fi hagards,
Dont mon oeil n'ait cent fois foûtenu les regards.
Tous les jours fans trembler j'affiegeois leurs paf-
fages,

L'Eglife étoit alors fertile en grands courages.
Le moindre d'entre nous fans argent, fans appui,
Eût plaidé le Prélat et le Chantre avec lui.
Le monde, de qui l'âge avance les ruines,

Ne

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