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La partie de devant de ce plan horizontal est de même divisée également par de petites chevilles de cuivre, ainsi que l'est aussi la partie supérieure du chassis. Ces chevilles sont destinées à recevoir les fils qu'on veut placer obliquement, afin de pouvoir trouver la véritable position sur le plan horizontal, en plaçant l'œil de façon que le fil oblique n'en représente parfaitement qu'un avec le fil perpendiculaire.

Cette tablette étant ainsi placée devant moi à la hauteur nécessaire pour que mon œil se trouvât d'égalité avec la ligne horizontale A B; j'y mettois les têtes l'une après l'autre derrière les fils horizontaux du chassis dont j'ai parlé. Par le moyen des fils obliques, disposés de manière qu'ils sembloient couper les principales parties, et par ceux que j'avois placés perpendiculairement, j'obtenois tous les points de section dont j'avois besoin pour faire des dessins exacts des objets que je voulois copier.

En suivant cette méthode, j'ai trouvé dans toutes les figures les lignes N D, et EF; ND coupant en C le trou auditif de l'oreille, de même que les points de jonction aux dents de devant N, et à l'occiput D, par lesquels on découvre la grandeur de N C jusqu'à CD; ce qui nous sera d'une grande utilité par la suite; parce que le point C se trouve le plus souvent chez l'homme dans la ligne propensionnelle (linea propensionis) EF, ou E Fe, Planche II, de tout le corps, et par conséquent au centre de mouvement de la tête; c'est à-dire, des condyles de l'occiput avec la première vertèbre du col PW, principalement dans la Figure 1 de la Pl. II, W.

Par le moyen de ce même chassis, je suis parvenu à déterminer la hauteur exacte des têtes E, F ; et par conséquent les grandeurs proportionnelles entre E C, et CF, ou H N, jusqu'à N, I, et conséquemment le carré H, I, L, K, dans lequel chaque tête peut être tracée.

D'ailleurs, comme l'endroit où les dents se joignent indique la bouche en G, je pouvois tirer du point G une ligne oblique GM, le long de l'os du nez A et le front T; laquelle, à cause de sa grande utilité à déterminer les différentes physionomies, peut être appelée avec raison ligne facéale (linca facialis).

S. I I.

La première Figure de la Planche I, représente le profil exact d'un Cercopythèque ou Singe à queue, dont le nom de l'espèce m'est échappé. La grandeur est réduite de moitié. Son front étoit plat, proéminent seulement un peu au-dessus des bords orbitaires. Il avoit cinq dents mâchelières et cinq abajoues ou poches; de sorte qu'il étoit de race africaine.

La ligne facéale M G, formoit avec A D, l'angle MND, égalunking à quarante-deux degrés.

N C étoit à C D :: 8:2÷ou:: 16:5.

EC:CF::7:7, c'est-à-dire, EC=CF.

§. II I.

La seconde Figure est celle d'un petit Orang-Outang, réduite au quart de sa grandeur; le même dont j'ai donné le dessin et la description dans ma dissertation sur cet animal. Voyez Planche II, Figure 1 et 2. Cet animal, qui étoit fort jeune encore, n'avoit que deux dents mâchelières.

La ligne facéale M G formoit avec A B ou ND, un angle de cinquante - huit degrés. NC étoit : CD:: 7:4; et EC: CF, pour ainsi dire, comme 6: 4.

Le front élevé donne à cet animal une physionomie qui tient davantage de l'homme. Les orbites des yeux se trouvent plus ouverts et plus proéminens; ce qui fait que les yeux mêmes ont quelque chose de plus agréable.

Suivant Edwards, qui a donné une assez mauvaise représentation de cet animal (1), la ligne facéale n'est que de cinquante-cinq degrés; petite différence qui ne mérite pas que nous nous y arrêtions, puisqu'on en remarque souvent une plus grande chez les hommes.

Depuis peu, on a découvert de nouveau le véritable Pongo dans l'île de Borneo ; et on en trouve la description dans les Mémoires de la Société de Batavia, en hollandois, vol. II, pag. 245. Cet animal ressemble, en général, à celui de la petite espèce dont je viens de parler, mais il est pour le moins une fois plus grand. Je possède la tête d'un de ces animaux qui avoit cinquante - trois pouces, c'est-à-dire, quatre pieds cinq pouces de hauteur; tandis que ceux de la petite espèce n'ont guère au-delà de deux pieds et demi. Celui-ci tient cependant moins de l'homme, parce que la tête est plus applatie; que les pomettes des joues sont plus larges, et que la mâchoire avance davantage (2).

S. I V.

La boîte osseuse du jeune Nègre, Planche 1, Figure 3, fait connoître, au premier coup-d'oeil, que c'est celui d'un homme. Il étoit dans l'âge de la seconde dentition, comme on peut le voir par la seconde dent mâchelière, et par une dent canine de la mâchoire inférieure, laquelle étant tombée laisse appercevoir la nouvelle

(1) Glainures de l'Hist. Nat. 1758, Pl. 213.

(2) La ligne facéale forme avec l'horizon un angle de quarante-sept degrés,

dent. Il n'avoit encore que quatre dents mâchelières de chaque côté. Je disséquai en public le corps de ce jeune homme, à Amsterdam en 1758.

La ligne facéale M G formoit un angle de soixante-dix degrés avec | Ne

la ligne horizontale N D.

N C étoit : CD::7
EC

:CF : 8

: 8, ou comme 31:32.

: 5, ou comme 17: 10.

La pointe de l'os de la joue 2 se trouvoit éloignée de C, le trou auditif, c'est-à-dire, NN: C:: 4:4; ou N = C. C'est cette partie saillante qui rend le visage plus ou moins plat; conformation qui a été admirablement bien indiquée sur les médailles de Bochus, dont je donne le dessin dans la Planche IX, Fig. 1 et 2.

Chez Albert Durer, qui n'a parlé qu'en passant du Nègre dans sa Dissertation sur les variétés des lignes facéales, l'angle de la ligne facéale de cette espèce d'hommes se trouve cependant de soixante-neuf à soixante-dix degrés, ainsi qu'il l'est chez le Nègre que j'ai cité pour exemple.

Il paroît que les anciens ont prêté une assez grande attention au caractère essentiel de la ligne facéale de la tête des Nègres, comme on peut le voir particulièrement chez le comte de Caylus, Recueil d'Antiq., tom. VII, Pl. 57, Fig. 1 et 2, et Pl. 81, Fig. 5, ainsi dans le Tome V, Pl. 90, Fig. 2, où l'on a parfaitement observé le profil des têtes de Nègres, qui ont servi de lampes.

que

$. V.

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LA Figure 4 de la même Planche nous fait voir la tête d'un Calmuque. Comme les dents et la mâchoire inférieure manquent, j'y ai supplée en remplissant ce vide d'après la tête d'un Nègre âgé, dont j'avois autrefois disséqué le corps.

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La ligne facéale M G forme de même un angle de soixante-dix degrés avec la ligne horizontale N D. Donc NC: CD comme 11: 7, ou comme 44: 29; et EC: CF:: 10:6; ou 21: 12, ΩΣ 15; et par conséquent N2: C:: 7:15.

S. V I.

PARMI le grand nombre de têtes d'Européens que je conserve dans mon cabinet, j'ai choisi celle représentée Planche II, Fig. 1. Dans cette tête, ainsi que dans un grand nombre d'autres que j'ai mesurées avec exactitude, la ligne facéale M G forme un angle de quatre-vingts degrés avec la ligne horizontale ND, ou A B.

NC étoit CD::7:7, comme 30: 31, EC: CF,:: 9:5; ou comme 18: 11. N2: 2 C:: 3:4, ou comme 7:8.

Il s'ensuit de là que l'angle de la ligne facéale a dans la nature un maximum et un minimum ; c'est-à-dire, une grandeur et une petitesse déterminées de soixante-dix à quatre-vingts degrés; et tout ce qui va au-delà est fait d'après les règles de l'art, et ce qui descend au-dessous de soixante-dix degrés donne au visage une ressemblance aux Singes, ainsi que je me propose de le démontrer dans le Chapitre Second de la Troisième Partie de cet ouvrage.

§. VII.

POUR avancer avec ordre dans notre marche, je placerai la ligne facéale M G droite dans l'aplomb HJ; par là notre angle aura acquis dix degrés de plus, et toutes les parties de l'orbite de l'œil, de l'os de la joue, etc., seront portées en avant vers N M, Figure 2 de la Planche II.

Qu'on

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