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rent faites à la fois dans le système nerveux cérébro-spinal et dans le système ganglionaire. On examina tous les organes splanchniques, les glandes et les vaisseaux, et on ne trouva, pour toute altération morbide, qu'une très légère rougeur du pharynx et de l'œsophage, et, dans les ventricules cérébraux et sous les membranes spinales, une quantité de sérosité peut-être plus grande que dans l'état physiologique. On chercha aux deux mains les traces de la morsure; mais on n'y découvrit aucune cicatrice qui fût évidemment celle d'une plaie contuse (1).

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Le 13

Observation sur une mort subite en walsant.décembre dernier, M. G...., étudiant en droit, se trouvait dans un bal public, et walsait avec ardeur depuis quelque temps, lorsque tout-à-coup il tombe privé de sentiment et de mouvement. Des soins variés lui sont administrés, une saignée est pratiquée, mais le tout en vain; il était mort. Les renseignemens pris sur son compte ont appris que sa santé était excellente, et qu'il venait de faire un repas copieux. A l'ouverture du cadavre faite trente-six heures après la mort, on trouva les particularités suivantes :

Extérieur. Cadavre d'un homme de dix-huit à vingt ans ; rigidité très-marquée. Système musculaire développé. Apparence générale d'une constitution vigoureuse.

Les tégumens, surtout aux membres inférieurs, sont fortement congestionnés ; leur teinte est celle d'une scarlatine à son plus haut degré. Sur la poitrine et aux membres supérieurs, cette rougeur des tégumens est seulement par pla

(1) Clinique.

ques, et disséminée en larges sugillations. Il ne s'écoule de sang d'aucune des ouvertures naturelles; l'expression de la face est peu altérée.

Crâne. Les vaisseaux des membranes du cerveau sont gorgés de sang, qui ruisselle sous le scalpel. La substance cérébrale est sablée dans toute l'étendue des hémisphères. Les ventricules contiennent la valeur de deux cuillerées d'une sérosité légèrement fauve. Les branches d'origine des veines de Galien qui vont traverser la toile choroïdienne ont un volume double au moins du volume ordinaire.

Le cervelet, la protubérance annulaire, le bulbe rachidien, sont, comme le cerveau, piquetés de sang, mais non autrement altérés.

Nulle part on ne trouve de congestion spéciale, ni d'épanchement circonscrit.

Beaucoup de sang s'écoule du canal vertébral. La moelle n'a point été examinée.

Poitrine. Les parois enlevées, les poumons ne s'affaissent point; ils sont partout libres d'adhérences; leur couleur est généralement livide. Lorsqu'on les comprime, ils ne crépitent pas, et donnent la sensation d'une masse de coton qu'on malaxerait entre les doigts. A leur incision, un sang noir et visqueux s'écoule en abondance. Le parenchyme en est totalement pénétré, de la base au sommet.

Le péricarde contient un peu de sérosité citrine. Le cœur, très-volumineux, est surtout développé en avant et à droite. Les veines caves qui s'y rendent sont distendues et réni

tentes.

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Les cavités de ce côté sont remplies de sang en partie liquide, en partie coagulé. Les cavités gauches sont exactement vides, ainsi que le tronc aortique.

La cavité des plèvres ne renferme qu'une très-petite quan

T. LVI.

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tité d'un liquide séro-sanguinolent qui semble provenir des vaisseaux des parois divisés par le scalpel.

ils

Abdomen. Les intestins sont distendus par des gaz; sont d'un poir foncé ; mais on reconnaît aisément que celle coloration est due à l'engorgement des divisions veineuses les plus ténues.

L'estomac est plein d'alimens dont la masse, déjà homogène, exhale une odeur alcoolique assez forte. Il est difficile d'apprécier la couleur de la muqueuse; elle a d'ailleurs sa consistance normale. Le reste du tube digestif n'offre rien de particulier.

Le foie et la rate sont engoués de sang (1).

Observations de loupes de différente nature; par PHILIB. PEZERAT, de Charolles, D. M. P.—PREMIÈRE OBSERVATION. -Hérédité des loupes enkystées de la tête. Deux sœurs existantes, la fille de l'une d'elles, leur mère, un oncle et une tante du côté maternel, leur père et leurs deux aïeules (grands mères) portent ou ont porté des loupes enkystées à la tête. Le tempérament dominant dans cette famille est le nervoso-sanguin. La santé des membres qui la composent est généralement bonne, même pour ceux qui sont atteints de loupes.

Cet exemple d'hérédité des loupes a de commun avec celui recueilli par Gérard, que ce sont plus particulièrement les femmes, et pendant quatre générations, qui ont offert de ces productions pathologiques. Il en diffère en ce que tous les individus du sexe féminin de la famille que je connais n'en ont pas été atteints, et en ce que deux hommes en ont pré

senté.

(1) Lancette.

Les renseignemens que nous avons pu nous procurer ont cessé de revêtir un caractère positif quand notre investigation a remonté au-delà de la quatrième génération; et il est posl'hérédité que nous signalons ait une origine plus reculée que celle que nous lui avons assignée.

sible que

:

DEUXIÈME OBSERVATION.-Loupe enkýstée, située sur le genou, contenant une matière steatomateuse et des corps fibreux. Une cultivatrice de Saint-Embrun, commune d'Amanzé, âgée de cinquante ans, portait, depuis trente années, une tumeur sur le genou droit, lorsqu'elle me fit appeler, en 1813, parce qu'elle y ressentait des douleurs assez vives pour l'obliger à garder la chambre. Je jugeai que celte maladie était une loupe enkystée. Elle avait le volume des deux poings réunis; sa base était large; les tégumens qui la recouvraient étaient le siége d'une phlegmasie chronique modérée ils n'offraient aucune trace d'amincissement, ou de ramollissement, qui pût faire présager leur prochaine perforation spontanée. La tumeur étail partout dure, rénitente, avec fluctuation obscure. J'en proposai l'ablation, qui fut rejetée par la malade. Je fus réduit à la méthode par incision qui l'effrayait moins.J'ouvris verticalement la tumeur dans toute son étendue; il s'en écoula d'abord une matière grumelée, de consistance de bouillie claire, de couleur lie-de-vin: un kyste épais en tapissait l'intérieur; ce sac morbide renfermait, indépendamment de la bouillie indiquée, sept corps arrondis, durs, élastiques, implantés sur sa partie postérieure par des pé dicules étroits et peu solides. Il me fut facile d'en faire l'extraction avec les doigis. Leur volume variait de celui d'une pomuie d'api à celui d'une noisette; leur structure était évidemment fibreuse; leur élasticité si grande, qu'ils rebondissaient lorsqu'on les laissait tomber sur le plancher. Des injections-vineuses furent pratiquées journellement

dans le kyste. Il suppura, et se recouvrit de bourgeons charnus, qui fournirent, au bout de six semaines, une cicatrice solide. Il n'y avait pas eu de récidive trois ans après l'opération, époque depuis laquelle j'ai perdu la malade de vue.

Je rappelle le fait de cette observation, pour donner un exemple des complications que peuvent offrir les loupes enkystées, et une nouvelle preuve de l'insuffisance de celle de leur classification, qui est fondée sur la nature de la matière qu'elles renferment. Il démontre aussi l'innocuité des corps fibreux lentement développés dans leur intérieur (1).,

-

Observation sur un empoisonnement par les cantharides en poudre, suivi du détachement et de l'expulsion de la membrane muqueuse de l'œsophage ; par M. Rouquayrol, médecin de l'hospice civil de Milhau (Aveyron). — Le 8 juin 1826, je fus appelé pour donner mes soins au nommé Nelzc, cordonnier, âgé de quarante-six ans. Je suis perdu, me dit-il; je vomis les entrailles,... voyez,... je ne sais ce que j'ai. En même temps il se plaignait d'un feu ardent à fa bouche, au gosier, à l'estomac, de douleurs aux reins, à la vessie, avec des envies d'uriner sans pouvoir les satisfaire; et il comprimait fortement l'abdomen avec ses deux mains. Bouche toute excoriée, plyalisme, nausées. J'examinai la nature des matières vomies, et j'y reconnus des parties de membrane muqueuse et quelques fragmens de cantharides ; langue tremblotante avec des mouvemens convulsifs trèsmarqués, priapisme, pouls concentré, fréquent.

Trois heures s'étaient déjà écoulées depuis l'ingestion des cantharides (sans pouvoir en connaître la dose), et le ma

(1 Journal complémentaire.

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