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« les derniers à éprouver les bontés de Louis XII; << entre autres grâces qu'il leur fit, il leur accorda la « permission de dresser leur théâtre (1), toutes les <<< fois qu'ils joueraient, sur la table de marbre (2) qui existait pour lors dans la grande salle du pa«lais, et qui fut détruite par l'incendie qui arriva ❝en 1618. Avant cette permission de Louis XII, les basochiens n'avaient point eu de lieu fixe pour faire « leurs représentations; elles se passaient tantôt au Châtelet, et quelquefois dans les maisons particu<lières.

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« Le parlement ne se montra pas moins favorable " que le roi aux amusemens des basochiens, et leur « accorda souvent des gratifications pour les indem«niser des frais qu'ils étaient obligés de faire pour << leurs montres et jeux

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«tat, et accuser ceux que publiquement on n'oserait défé«rer, et dont il serait dangereux d'en dire mal. >> (Guil. Bouchet, Sérée XIII.)

(1) Fauchet.

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(2) Cette table de marbre avait été fabriquée et posée dans la grande salle du palais, puisqu'elle servait aux festins somptueux que les rois de France donnaient aux empereurs et rois étrangers. Sauval en parle dans les termes suivans : « Au<«trefois, dans la grande salle du palais, qui fut consumée << en 1618, il était dressé une table qui en occupait presque « toute la largeur, et qui, de plus, portait tant de longueur, « de largeur et d'épaisseur, qu'on tient que jamais il n'y en « a eu de tranche de marbre plus épaisse, plus large, ni plus « longue.» (Antiq. de Paris, 1. 8, p. 31912 »

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veillé, roi de la basoche, ne laissa pas l'année sui«vante de demander cette permission au parlement, « qui, par són arrêt du 19 juillet 1477, réitéra les « défenses, sous peine, aux contrevenans, d'être battus «de verges par les carrefours de Paris, et bannis du « royaume. Cette suspension du spectacle de la baso«< che s'étendit jusqu'à la fin du règne de Charles VIII, « qui mourut en 1497.

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Louis XII, qui lui succéda, et qui fut nommé à asi juste titre le père du peuple, rétablit tous les théâtres et les libertés dont ils avaient joui avant « les règnes des rois Louis XI et Charles VIII; et par une raison particulière, il permit aux poëtes ade reprendre dans leurs pièces les vices et les défauts de toutes les personnes de son royaume sans « aucune exception (1). Les basochiens ne furent pas Sub in ab cup

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-' (1) « Le bon roi Louis XII se plaignant que, de son temps, «< personne ne lui vouloit dire la vérité, ce qui étoit cause

qu'il ne pouvoit savoir comme son royaume étoit gou«verné, et pour que la vérité pat parvenir jusqu'à lui, per« mit les théâtres libres, et voulut que sur iceux on jouast « librement les abus qui se commettoient, tant en sa cour «comme en son royaume, pensant par-là aprendré et sa«voir beaucoup de choses, lesquelles autrement il lui étoit

impossible d'entendre. » Bouchet, qui rappelle ce fait, ajoute: « Je trouverais bien meilleur, pourceque les théâatres sont par trop satyriques', qu'il y eust un tronc aux principales villes de France, duquel le gouverneur de la province aurait la clef, comme il se pratique à Milan; où <«< il est permis de mettre toutes choses qui concernent l'Es

« les derniers à éprouver les bontés de Louis XII; << entre autres grâces qu'il leur fit, il leur accorda la

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permission de dresser leur théâtre (1), toutes les << fois qu'ils joueraient, sur la table de marbre (2) qui existait pour lors dans la grande salle du palais, et qui fut détruite par l'incendie qui arriva <en 1618. Avant cette permission de Louis XII, les <<basochiens n'avaient point eu de lieu fixe pour faire << leurs représentations; elles se passaient tantôt au « Châtelet, et quelquefois dans les maisons particu.« lières.

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que

« Le parlement ne se montra pas moins favorable le roi aux amusemens des basochiens, et leur <<< accorda souvent des gratifications pour les indem«niser des frais qu'ils étaient obligés de faire pour « leurs montres et jeux.

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<< tat, et accuser ceux que publiquement on n'oserait défé«rer, et dont il serait dangereux d'en dire mal. » (Guil. Bouchet, Sérée XIII.)

(1) Fauchet.

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(2) Cette table de marbre avait été fabriquée et posée dans la grande salle du palais, puisqu'elle servait aux festins somptueux que les rois de France donnaient aux empereurs et rois étrangers. Sauval en parle dans les termes suivans : « Au« trefois, dans la grande salle du palais, qui fut consumée « en 1618, il était dressé une table qui en occupait presque << toute la largeur, et qui, de plus, portait tant de longueur, « de largeur et d'épaisseur, qu'on tient que jamais il n'y en « a eu de tranche de marbre plus épaisse, plus large, ni plus longue.» (Antiq. de Paris, 1. 8, p. 3.)

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<< passer, dans les pièces que jouait la basoche, qui «< pût offenser la réputation et les mœurs, porta <«< ceux-ci à mettre des masques qui représentaient les <<< traits du visage des personnes qu'on désignait; et << quelquefois on ajoutait des écritaux pour donner le « véritable sens à plusieurs discours obscurs répandus << dans les farces, et qui étaient justement les en<«< droits cyniques. Pour arrêter ces nouveaux abus, « le parlement manda le chancelier et les trésoriers, << et leur fit défense de faire monstrations de spec«tacle, ne écritaux taxans, ou notans quelque "personne que ce soit, sur peine de prison et de «< bannissement.

L'obéissance que la basoche marqua aux ordres << qu'elle avait reçus, fut cause que le parlement, en «1538, lui permit de jouer en la manière accoutu«mée, avec ordre, pour l'avenir, de remettre à la << Cour les manuscrits de ses pièces quinze jours (( avant la représentation. L'année 1540 fût très-dif«férente pour les basochiens, puisqu'on leur défendit «de jouer leurs jeux, sous peine de la hart. Une ma« ladie qui se répandit à Paris en 1545, et qui y fit beaucoup de progrès, obligea le parlement à refuser aux basochiens la permission de continuer leurs « représentations. »

A l'égard du titre de roi de la basoche, il fut révoqué par Henri III, qui, voyant que le nombre des eleres montait à près de dix mille, défendit qu'aucun de ses sujets prît dorénavant le titre de roi, ce qui fit passer tous les droits de la basoche à son chancelier.

Les montres se trouvèrent ensuite réduites aux seuls officiers de la basoche et clercs du palais, lesquels continuèrent de les faire en plusieurs compagnies, jusqu'en l'année 1667, qu'elles ont été réduites au petit cortége dont on a d'abord parlé. Il n'est composé que de vingt-cinq ou trente personnes, savoir le chancelier, plusieurs maîtres des requêtes ordinaires, un grand-audiencier et un référendaire, qui sont tous deux maîtres des requêtes extraordinaires; un aumônier, qui a voix délibérative et séance après eux; un procureur et un avocat-général, quatre trésoriers, un greffier, quatre notaires et secrétaires de la cour basochiale, un premier huissier et huit autres huissiers. Plusieurs de ces officiers portent les titres des premières places de la magistrature, mais c'est sans conséquence; et tout cela n'est regardé que comme un jeu d'esprit que l'on permet pour don

ner de l'émulation.

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Le chancelièr ne l'est qu'un an, à moins qu'il ne soit continué; son élection se fait tous les ans au mois de novembre; on le choisit entre les quatre plus anciens maîtres des requêtes, avocats et procureurs-généraux, et leur procureur de communauté. Il y a un arrêt de règlement, du 6 janvier 1336, rendu sur les conclusions de M. l'avocat-général Bignon, qui prescrit la forme de cette élection. Le chancelier ne peut ètre ni marié ni bénéficier; son habit de cérémonie est une robe noire et un bonnet carré les autres officiers portent, les jours de cérémonie, l'habit noir, le rabat et le manteau.

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