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leur défendit de faire les cérémonies accoutumées à l'occasion des gâteaux des Rois.

Nous avons dit qu'Henri III voyant que plusieurs clercs usurpaient le titre de roi, et en abusaient jusqu'au point que quelques-uns marchaient dans Paris avec des gardes, entre autres le roi de la basoche, défendit qu'aucun de ses sujets prît dorénavant le titre de roi. Comme ce fut depuis cette défense qu'il n'y eut plus de roi de la basoche, et que le chancelier en devint le premier officier, il est probable que, depuis la même défense, il n'y eut plus aussi d'empereur de Galilée.

La communauté des clercs des procureurs de la chambre des comptes n'a pas laissé de conserver toujours le titre d'empire de Galilée, comme celle de la basoche a conservé celui de royaume, quoiqu'il n'y ait plus de roi de ce nom-là.

L'empire de Galilée a depuis long-temps toujours eu pour chef, protecteur et conservateur-né, le doyen des conseillers maîtres des comptes.

M. le procureur-général de la chambre des comptes a soin de faire observer les statuts et règlemens de l'empire, de concert avec le protecteur.

La chambre des comptes a fait, en divers temps, plusieurs règlemens concernant l'empire de Galilée, et notamment au sujet des gâteaux que les clercs faisaient faire le jour des Rois.

Le 22 décembre 1525, sur la requête des trésoriers clercs de l'empire, afin d'avoir des fonds pour leurs gâteaux des Rois, la chambre leur défendit d'en faire

pour cette année, ni autres joyeusetés accoutumées, à peine de privation de l'entrée, etc. Journ. X, fol. 267, verso.

Le 8 janvier 1529, la chambre fit taxe à un pâtissier et à un peintre, pour ce qui leur était dû trésorier de l'empire. Journ. 2, fol. 43.

par un

Le 10 novembre 1535, sur la requête des suppôts de l'empire de Galilée, la chambre ordonna qu'il serait écrit au dos d'icelle nihil, par le greffier, et qu'il leur serait fait défense de faire des gâteaux, selon la coutume ancienne, pour la solennité du jour des Rois. Journ. 2, A. fol. 209.

Le 20 décembre 1536, la chambre, sur la requête de l'empereur et autres officiers de l'empire de Galilée, en ôtant et en abolissant l'ancienne coutume, leur défendit de faire les gâteaux des Rois, et d'aller dans les maisons des officiers de la chambre, ni autour de la cour du roi, distribuer les gâteaux ni donner des aubades, à peine de la privation de l'entrée de la chambre pour toujours, et de l'amende. Journ. 2,

B. fol. 62.

Le 11 décembre 1538, la chambre permit aux officiers de l'empire de faire les gâteaux des Rois, et d'en solenniser la fête modestement, comme il leur avait été autrefois permis d'ancienneté. Journ. C, fol. 106.

Le 27 novembre 1542, la chambre fit encore défenses de faire les gâteaux et solennités, et ordonna néanmoins que, des deniers qui avaient coutume d'être prélevés à cet effet sur la recette des menues nécessités, il serait pris 50 liv. au profit de la boîte

Le nombre des maîtres des requêtes n'est point fixé; il s'en fait tous les ans quatre, qui sont les quatre trésoriers sortant de charge; les avocats et procureurs-généraux restent en place jusqu'à ce que leur office devienne vacant.

Les procédures et instructions de cette juridiction s'y font par des clercs qui y sont reçus avocats, et qui plaident pour les parties; il y a audience les mereredis et samedis, dans la chambre de Saint-Louis, entre midi et une heure.

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Le chancelier préside au tribunal de la basoche, et en son absence le vice-chancelier, ou le plus ancien maître des requêtes; et pour faire arrêt, il faut qu'il y ait au moins sept maîtres des requêtes, outre le chancelier ou autre président.

Les jugemens qu'ils rendent sont expédiés par leur greffier, sous cet intitulé: La basoche régnante en triomphe et en titre d'honneur, salut, etc.; et à la fin on met: Fait audit royaume, le...., etc.

Henri II avait ordonné que sur ces jugemens, on délivrerait gratis des commissions en la chancellerie du palais; mais la basoche ne jouit plus de ce droit.

Ces actes sont souverains, et on les qualifie d'arréts; de sorte qu'on ne peut se pourvoir contre ces arrêts que dans cette même juridiction, par requête qui se porte à l'ancien conseil, présidé par le chancelier, assisté des procureurs de la Cour.

Lorsque le chancelier donne un mandement pour convoquer ses suppôts, il prononce une amende contre ceux qui ne se trouveront pas à la montre ou autre

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cérémonie. L'amende est communément de 20 livres, afin que personne ne se dispense d'y assister.

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La basoche a eu le droit de donner aux clercs qui se font recevoir procureurs, le certificat de leur temps de palais nécessaire, qui était de quatre ans, suivant l'ordonnance de François Ier, et qui a été étendu à dix ans par les arrêts de la Cour. Autrefois les clercs, pour constater l'époque du commencement de leur cléricature, obtenaient des lettres qu'ils nommaient lettres de béjaune, par corruption de bec jaune, faisant allusion aux jeunes oiseaux, qui ont la plupart le bec jaune. Aujourd'hui, suivant les derniers arrêts de règlement, il suffit de s'inscrire sur les registres de la basoche.

Les clercs des procureurs de la Chambre des comptes forment une communauté particulière, à laquelle, comme nous l'avons dit ailleurs, ils donnent le titre de souverain empire de Galilée (1). Mais, avant de finir, ajoutons ce qui se lit à la fin du deuxième tome de l'Histoire de Marseille (2):

« Lorsque le siége de la sénéchaussée fut établi « dans Marseille (1596), on introduisit un roi de « la basoche, qui était le chef des clercs et des pra<< ticiens; on le tirait ordinairement des clercs de « notaires. Il avait droit de se nommer un succes«seur; il prenait dans les provisions la qualité de " par la grâce du bonheur, roi de basoche, et

(1) Voyez la pièce suivante. (Edit.)
(2) P. 401, édit. de 1696.

(( prêtait serment entre les mains de son chancelier, «< qui signait toutes les expéditions concernant les «< affaires de la basoche. J'ai vu des provisions de « l'an 1560, scellées d'un sceau en cire rouge, où « était représenté un écusson chargé de trois écri<«toires, et surmonté d'une couronne fleurdelisée, << avec cette inscription: Le scel du roi de la ba« soche, à Marseille. »

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