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Mme Vagnier (1), née Thérèse Henry, le 10 mars 1828, à Colroy-la-Grande (Vosges), habite Nancy depuis 1855. Elle a tenu avec son mari un commerce d'épicerie, rue de la Commanderie. Quelques petites économies réalisées par le travail et la bonne conduite des époux ont été épuisées par la maladie de M. Vagnier, que sa femme a soigné avec tout son dévouement pendant quatre ans. Devenue veuve, elle a recueilli chez elle un neveu malade et sa femme qu'elle a entourés aussi des meilleurs soins et qui lui ont laissé, en mourant, une pauvre petite fille délicate à élever.

Cette digne femme, continuant son œuvre de dévouement, avait fait de cette enfant une bonne ouvrière qui travaillait pour aider sa vieille tante. Atteinte, elle aussi, de la maladie de ses parents, elle a dû renoncer à l'atelier et partage le dernier morceau de pain de Mme Vagnier, âgée aujourd'hui de plus de quatre-vingts ans et qui, jusqu'ici, n'a été secourue de personne, bien qu'elle ne possède pour toute ressource qu'un modeste revenu viager de 500 francs.

L'Académie accorde à Mme Vagnier un prix de 250 francs sur la fondation Gouy.

Plus jeune et par conséquent moins à plaindre, Mme veuve Urbain (2), née Marie-Julia Marlier, le 22 juin 1862, à Germiny, aujourd'hui habitant Nancy, n'en a pas moins mérité l'attention de l'Académie pour son dévouement maternel.

(1) Faubourg Stanislas, 58.
(2) Rue du Haut-Bourgeois, 12.

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31847

RAPPORT

SUR LES PRIX DE VERTU

PAR M. C. MILLOT

MESSIEURS,

Le Montyon lorrain qui fit de l'Académie de Stanislas la dispensatrice de ses libéralités en faveur de la vertu ne pouvait manquer d'avoir des imitateurs dans une ville renommée pour sa charité. Aussi le nombre croissant des récompenses affectées aux actes de dévouement filial ou maternel met de plus en plus votre rapporteur dans la nécessité de réduire sa tâche à la sécheresse d'un palmarès.

Puisse néanmoins l'énumération sommaire de tant de vertus cachées et de cruelles infortunes si vaillamment supportées faire naître en votre cœur l'émotion, la sympathie, l'admiration même qu'ont éprouvées au cours de leurs enquêtes les membres de votre commission!

SÉRIE VI, t. v, 1907

A

Mme Vagnier (1), née Thérèse Henry, le 10 mars 1828, à Colroy-la-Grande (Vosges), habite Nancy depuis 1855. Elle a tenu avec son mari un commerce d'épicerie, rue de la Commanderie. Quelques petites économies réalisées par le travail et la bonne conduite des époux ont été épuisées par la maladie de M. Vagnier, que sa femme a soigné avec tout son dévouement pendant quatre ans. Devenue veuve, elle a recueilli chez elle un neveu malade et sa femme qu'elle a entourés aussi des meilleurs soins et qui lui ont laissé, en mourant, une pauvre petite fille délicate à élever.

Cette digne femme, continuant son œuvre de dévouement, avait fait de cette enfant une bonne ouvrière qui travaillait pour aider sa vieille tante. Atteinte, elle aussi, de la maladie de ses parents, elle a dû renoncer à l'atelier et partage le dernier morceau de pain de Mme Vagnier, âgée aujourd'hui de plus de quatre-vingts ans et qui, jusqu'ici, n'a été secourue de personne, bien qu'elle ne possède pour toute ressource qu'un modeste revenu viager de 500 francs.

L'Académie accorde à Mme Vagnier un prix de 250 francs sur la fondation Gouy.

Plus jeune et par conséquent moins à plaindre, Mme veuve Urbain (2), née Marie-Julia Marlier, le 22 juin 1862, à Germiny, aujourd'hui habitant Nancy, n'en a pas moins mérité l'attention de l'Académie pour son dévouement maternel.

(1) Faubourg Stanislas, 58.
(2) Rue du Haut-Bourgeois, 12.

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