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reau et Claude Martin, notaires au Chatelet, Gallicher fonda deux bourses dans le collège de Saint-Nicolas du Louvre, ou dans celui de Fortet. Ces bourses, transférées au collège de la Marche, furent réduites à une par ordonnance de M. le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, du 1er octobre 1692.

Martial Gallicher s'était réservé pendant sa vie la nomination à ces deux bourses; après sa mort, cette nomination devait être faite par le plus ancien de ses parents portant son nom, et la collation de ces deux bourses devait être faite par le collateur ordinaire des bourses des dits collèges (1), c'est-à-dire l'archevêque de Paris.

Le testament porte que les dites deux bourses seront données de préférence 1° à ses parents consanguins portant son nom, c'est-àdire s'appelant Gallicher, s'il y en a qui soient trouvés capables; 2o à ses autres parents portant le nom de Gay, qui était celui de sa mère, ou à d'autres issus des sœurs ou des parents; 3° si l'on n'en trouve aucun de capable, on doit y nommer des enfants de la ville de Bellac, au diocèse de Limoges, sa ville natale; 4° s'il ne s'y en trouve pas, on doit prendre le boursier dans la ville de SaintLéonard de Noblac, diocèse de Limoges, où était née sa mère; et s'il n'y a dans cette ville aucun sujet capable de remplir cette place, le sujet sera pris dans le diocèse de Limoges (2).

Le nom de Gallicher ne se trouve plus à Bellac; il s'y trouvait encore au dernier siècle : Marie-Pétronille Gallicher avait épousé en 1744 Hippolyte Arbellot du Repaire.

Jean de Mallevaux, évêque d'Aulone

Jean de Mallevaux naquit à Bellac, dans la Basse-Marche. Il était fils d'Etienne de Mallevaux.

(1) Quorum bursæ erunt in nominatione mea, et post obitum meum, antiquioris nostri consanguineï, qui erit mei cognominis : collatio ad collalorem ordinarium bursarum dictorum collegiorum. (Mémoire de 1772.)

(2) Et præferentur ad dictas bursas consanguinei mei cognominis, videlicet cognominati Gallicher, si qui reperiuntur idonei; aut consanguinei de Gay, vel alii qui venerunt ex sororibus aut parentibus; et ubi nulli essent idonei, recipientur nati de oppido seu villa de Bellaco, Lemovicensis diœcesis; et post illos nati de villa Sancti-Leonardi de Nobiliaco, dicta Lemovicensis diœcesis; et si non sint aliqui de supradictis capaces, capientur de diœcesi Lemovicensi, etc. (Mémoire de 1772.)- MALLEBAY DE LA MOTAE, Plan pour servir à l'histoire du comté de la Marche, p. 124-123.

Il entra dans l'ordre des Récollets de Saint-François et reçut le nom de P. Chérubin. Il fut lecteur en théologie.

En 1646, Joachim d'Estaing, évêque de Clermont, avait besoin d'un auxiliaire le P. Barthélémy de Bagnol, provincial des Récollets, lui présenta le P. Chérubin.

Nous lisons les détails qui suivent dans un article que M. A. Vernière a publié dans le Bulletin de l'Auvergne :

«Pierre Barge, marchand, bourgeois de la ville de Thiers, intime ami de son père (1), passa un contrat avec l'évêque de Clermont, à Mauzun, le 28 juin 1646, sur le chapitre des émoluments à servir au futur auxiliaire. Ils furent fixés à mille livres. Quelques jours après, le 4 juillet, par un nouveau contrat, il fut stipulé que cette pension cesserait du moment que le dit sieur de Mallevaud serait pourvu des prébendes, canonicat, cures, vicairies, etc., de pareille valeur, et serait réduite à proportion du revenu de ces bénéfices. Le brevet accordé par la reine régente fixa cette pension à seize cents livres; mais elle fut réduite, d'un commun accord, à douze cents, le 18 septembre 1648. Le 7 décembre de la même année, la cour de Rome délivra au Récollet les bulles pour l'évêché d'Aulone (Aulonia, Aulona ou Valona, en Epire), vacant par la mort d'Etienne Paris. Jean de Mallevaux dut être bientôt sacré et installé, car le 17 juillet 1649 il reçut commission pour la visite de l'archiprêtré de Mauriac (2). Pierre Mondières étant venu à décéder le 13 ou 14 avril 1650, le nouveau suffragant fut pourvu de la cure de Saint-Genès, de Thiers, et prébende y annexée, par le chapitre de cette église, à la demande de Mgr l'Evêque. Le revenu en fut évalué à deux mille deux cents livres.

>> Joachim d'Estaing mourut le 11 septembre 1650. Son frère Louis fut appelé à lui succéder le 6 février 1651. Ce prélat, d'une santé robuste, n'éprouvait pas le besoin d'employer un auxiliaire. Il refusa de payer la pension de Jean de Mallevaux, qui s'était démis de la cure de Thiers...

» L'évêque d'Aulone prétendit que Louis d'Estaing avait été nommé « sous charge de pension »; il fit saisir les revenus de l'évêque de Clermont et emprisonner ses fermiers. Il s'en suivit un procès. Le défendeur motiva son refus de payer sur ce que son suffragant ne résidait pas dans le diocèse auquel il était attaché. Jean de Mallevaux, il est vrai, habitait ordinairement Paris, au Collège des Bons-Enfants, paroisse Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Il était allé prêter son assistance à l'évêque de Limoges et avait consacré,

(1) Bibliothèque de Clermont, imprimés, Auvergne, 1203 et 1204. (2) Archives départementales du Puy-de-Dôme, fonds du secrétariat de l'évêché, liasse 11, cote 20.

dans son diocèse natal, deux églises de Récollets, celle du Dorat, le 24 août 1651, et celle d'Aubusson, le 5 septembre de la même année (1). En 1653, il avait prêché l'octave du Saint-Sacrement à Saint-Eustache, l'une des plus célèbres de la capitale. Plusieurs arrêts du Parlement ne purent pas mettre un terme à ce litige. Enfin, le 20 mars 1656, les membres de l'Assemblée générale du clergé chargèrent l'archevêque d'Arles et l'évêque de Séez d'accorder les évêques de Clermont et d'Aulone sur leurs différends. Le 9 septembre, il fut fait un règlement définitif entre messire Jean de Mallevaux et maître Louis Ogier, secrétaire et fondé de pouvoirs de Mgr Louis d'Estaing. Le suffragant ne fut plus astreint à la résidence, d'une part, et, de l'autre, sa pension fut réduite à neuf cent cinquante livres. » L'évêque d'Aulone, parait-il, était favorable au jansénisme et toujours prêt à approuver les livres du parti. Il figure effectivement au nombre des prélats qui, en 1669, donnèrent une approbation. scandaleuse au Rituel du Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, malgré la condamnation de ce livre par un bref du pape Clément IX, le 16 avril 1668 (2).

» Jean de Mallevaux mourut, âgé de soixante-treize ans, le 4 mai 1682, à Aix en Provence, où il avait été appelé par le cardinal Grimaldi (3). « Il était employé aux fonctions épiscopales de ce diocèse, >> dit la Gazette du 22 mai, ainsi qu'en plusieurs autres de ce >> royaume pendant trente-quatre ans d'épiscopat, et il avait tou>> jours servi très fidèlement l'Eglise. » Par son testament, il fondait à Bellac une maison des Soeurs de Rouen, qui s'y installèrent le 30 avril 1683 (4) ».

Sept mois avant sa mort, Jean de Mallevaux fut parrain par procuration de Jean de Mallevaux, à Bellac. Nous lisons dans les registres paroissiaux de cette ville:

« Le 29 septembre 1682, baptême de Jean de Mallevaux, fils d'Etienne de Mallevaux, docteur médecin; parrain, révérendissime et illustrissime Jean de Mallevaux, évêque d'Aulone, suffragant de Clermont, représenté par M.Vincent de Mallevaux, docteur médecin. >> Le nom de Mallevaux n'existe plus à Bellac.

En 1774, Silvine de Mallevaux était épouse de Christophe Thouraud de la Vignère.

L'abbé ARBELLOT.

(1) L'abbé POULBRIÈRE, Les évêques auxiliaires en Limousin, p. 15. (2) Dom Prosper GUÉRANGER, Institutions liturgiques, t. II, p. 22. (3) Le chanoine DUFRAISSE, l'Origine des Eglises de France, p. 517. (4) Les évêques auxiliaires en Limousin, p. 15 et 16. Bulletin de l'Auvergne, janvier 1892.

A. VERNIÈRE,

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La maison des Barbou de Limoges, qui subsiste toujours, remonte à 1566. Elle a eu pour fondateur Hugues, fils de Jean, imprimeur à Lyon.

Cette maison, qui, depuis plus de trois cents ans, s'est transmise de père en fils, a été pendant longtemps la plus importante de la région. Faire l'histoire de l'imprimerie Barbou, c'est faire, pour ainsi dire, l'histoire du mouvement littéraire dans le Haut-Limousin, du moins pour la fin du xvre et le commencement du xvn siècle; car les autres imprimeries étaient de faible importance. Ce n'est qu'au XVI° siècle que les Barbou sentirent les effets de la concurrence des autres maisons, celles des Chapoulaud, des Farne et des Dalesme.

Nous avons reproduit, dans le chapitre précédent, ce que nous apprennent les ouvrages généraux sur les imprimeurs du nom de Barbou. En ce qui concerne plus spécialement la maison de Limoges, on a remarqué qu'après avoir nommé Hugues Barbou, ces ouvrages sont muets sur ses successeurs. Il semble qu'après celui-ci, les autres ne méritaient pas une mention spéciale.

Les publications locales ne nous apprennent pas grand chose. Dans le Journal du département de la Haute-Vienne du 8 mai 1806 (no 18, p. 150), et dans ceux des 6 mai 1808 (no 19) (1) et no 8, p. 29, de 1812, il est dit quelques mots des Barbou.

(1) D'après cet article, Hugues Barbou serait cité dans le Dictionnaire des grands hommes, par une Société de gens de lettres, t. Ier, 1779, in-8°.

Le Bulletin de la Société Royale d'agriculture, sciences et arts de Limoges (1) contient une Notice sur l'état de l'imprimerie à Limoges depuis son établissement dans cette ville jusqu'à nos jours, par M. Roméo Chapoulaud. C'est la reproduction de celle écrite quelques années auparavant par M. Lingaud, ancien secrétaire de la mairie, dont le manuscrit appartient à la Société archéologique. Voici l'extrait concernant les Barbou :

«... Charles de La Nouaille imprimait à Limoges en 1560.

» Ici se place l'illustre famille des Barbou dont le nom fait époque en typographie et balanee la gloire des Elzevir, des Estienne, des Didot, hommes aussi célèbres par les notes dont ils enrichissaient leurs éditions que par la correction des épreuves, la beauté et la netteté des caractères qu'ils employaient.

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Hugues Barbou, fils de Jean Barbou, célèbre imprimeur de Lyon, épousa Jeanne Bridier, veuve de Charles de La Nouaille, dont il acheta le fonds en 1568. En 1580, il imprima, en beaux caractères italiques, les Epitres de Cicéron à Atticus, avec les corrections et notes de Siméon Duboys, lieutenant général de Limoges. Cette édition est une des meilleures qui soient sorties des presses de la France (2) à cette époque.

» En 1660 la veuve d'Antoine Barbou publia en latin une biographie des hommes illustres du Limousin (3).

» En 1672, Martial Barbou donna une édition de l'Histoire des saints de cette province [par le chanoine Colin).

» Le Pastoral du diocèse de Limoges parut en 1702 chez Pierre Barbou.

» Les descendants de cette famille ont continué d'exercer le même art à Limoges et à Paris, et tout le monde connait les belles éditions classiques publiées dans cette capitale. Les Barbou de Limoges sont les seuls qui existent maintenant... »

Une note écrite de 1840 à 1850, que nous avons trouvée dans les papiers de la famille, renferme des renseignements que l'on ne peut accepter sans réserves. Ils sont, du reste, en désaccord avec les données fournies par le Livre de raison et les ouvrages imprimés par les Barbou.

Nous en aurons terminé avec les mentions de l'imprimerie Barbou, lorsque nous aurons signalé la brochure de M. A. Dubois, intitulée : Notice sur la maison Marc Barbou et Cie (1568-1887) (4), pour

(1) T. XI, 1832, p. 104 et ss.

(2) Nous faisons plus loin nos réserves sur cette appréciation.

(3) Il s'agit ici du Lemovici multiplici eruditione illustres, par le chanoine Colin.

(4) Limoges, Marc Barbou et Cie, 1887, in-16 de 18 pages.

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