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4.° Enfin que les meubles doivent être calculés pour le froid comme les habits.

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M. MOROZZO a examiné l'action de la lumière solaire sur différens corps, et particulièrement sur le charbon, en déterminant par un instrument de son invention la réaction de ces corps sur l'air atmosphérique après qu'ils ont souffert l'action de la lumière. Ses expériences, ainsi que celles qu'il a publiées sur les élémens de l'air atmosphérique, le portent à des conclusions qui ne sont pas conformes à la nouvelle théorie chimique, et à établir que la poussière de charbon jointe à l'eau fournit une plus grande dose de gaz oxigène.

M. GIOBERT, dans un Mémoire sur la cause de la couleur verte des végétaux, déduit de l'observation des phénomènes de la combustion que la couleur du charbon n'est pas noire, mais d'un bleu très-foncé. Que ce bleu s'éclaircit en raison de la raréfaction du charbon, de manière qu'il se présente en bleu céleste aux bords de la flamme de la bougie, et dans celle de l'esprit de vin. Toutes les plantes contiennent du charbon et une matière jaune.

Or, tout le monde sait que le jaune et le bleu mêlés donnent le vert, par conséquent la couleur verte des végétaux est formée de la matière jaune et du charbon. Dans cette théorie les diverses nuances du vert des végétaux dérivent des différentes proportions des matériaux jaunes et bleux.

L'utilité des connaissances scientifiques pour l'économie

publique est aussi prouvée par M. GIOBERT dans son examen comparé de la noix de galle du Piémont, et de celle du Levant. Par une suite d'expériences démonstratives, l'auteur prouve que notre noix de galle peut servir aux différens arts aussi bien que celle du Levant, et que par conséquent le pays peut se délivrer de l'impôt qu'il paye annuellement à l'étranger pour l'importation de la noix de galle du Levant. Ce Mémoire de M.* GIOBERT fait partie de son ouvrage sur les astringens.

M. le professeur Rossi a présenté à la Classe des observations sur la décomposition des cadavres, et sur la putréfaction animale, qui donnent un nouveau jour et rectifient les idées qu'on s'était déjà formé à l'égard de quelque météore.

Lors de l'ouverture des tombeaux au cimetière de la

section de l'Éridan, par une température séche, en enlevant la pierre de dessus ces tombeaux, M.' Rossi a observé une inflammation spontanée produite sans doute par du gaz hydrogène phosphoré réagissant avec l'air atmosphérique; il a observé que les cadavres renfermés dans les caisses en bois augmentaient de volume, se boursouflaient, pour ainsi dire, et que les caisses se crevaient; des morceaux de bois étaient jetés par l'explosion à une distance considérable; et que malgré celà la peau des cadavres se conservait toute entière.

Ainsi l'hypothèse du développement du gaz hydrogène phosphoré dans la putréfaction, l'hypothèse sur les causes des feux follets se trouve changée en un fait constaté;

M. BELLARDI a communiqué à la Classe que dans les travailleurs aux mines de cuivre, souvent les os, les cheveux mêmes sont verdâtres; et qu'il a observé des bulles dorées à la surface du sang tiré de ces malades par la saignée.

M. le professeur Joseph Hiacinthe RIZZETTI a présenté à la Classe deux mémoires contenant l'analyse du pus et de la matière catarrale. Les opinions des médecins sur la cause de la phthisie étant encore divisées, l'auteur a entrepris de décider par la voie de l'analyse chimique, si la matière catarrale des éthiques est un pus analogue à celui que les autres parties animales donnent ensuite de l'état d'inflammation, ou bien si elle est une matière de nature différente. Il a trouvé que le pus et la matière catarrale des éthiques sont composés de principes si divers qu'on ne peut pas les confondre, dont cependant quelques-uns ne sont pas encore assez connus; de-là il conclut que la matière catarrale est une substance animale particulière sui generis, différente de toute matière animale, tant dans l'état de santé que dans celui de maladie. Ces mémoires seront suivis d'autres indiquans les observations anatomiques faites sur les poumons, et les expériences analytiques sur ces organes des éthiques; et de toutes ces recherches il déduira la diagnose, la prognose et le traitement d'une maladie qui afflige si souvent l'humanité

Arts chimiques.

L'application de la Chimie à tous les arts qui ne sont pas purement mécaniques, a déjà procuré les plus grands avantages à la Société, et elle en promet encore beaucoup, comme on le voit par l'annonce des travaux contenus dans cet article.

M. le professeur GIOBERT a présenté à la Classe un Mémoire sur l'usage des argiles dans le blanchiment des toiles, et sur l'utilité des mêmes argiles dans l'art des nitrières artificielles.

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M. d'HUMBOLDT a remarqué la propriété qu'ont les argiles de décomposer l'air commun, d'en absorber l'oxigène; mais il n'a considéré ces phénomènes que par rapport à l'influence qu'elles peuvent exercer sur le sol, sur la végétation et sur l'agriculture. M. GIOBERT a jugé que l'on pourrait l'envisager par rapport à ces arts.

L'usage des argiles dans le blanchiment des toiles est très-connu. On dirait que c'est par le frottement de leurs molécules très-déliées contre les filamens des fils, ou que c'est en les enduisant d'une couche terreuse très-blanche que les argiles facilitent ou paraissent faciliter le blan

chiment.

Des ouvriers, d'après le tact savonneux de ces terres qu'on ne mêle que trop souvent au savon ordinaire, pensent que les argiles en exercent les fonctions.

M. GIOBERT, après avoir observé et comparé le

blanchiment par les argiles sur des échevaux qu'il traitait ensuite par les acides, après avoir observé que l'alumine et l'argile blanche de Castellamontę ne sont nullement modifiées après avoir absorbé l'oxigène, en a conclu que les argiles n'exercent qu'une action intermédiaire; que l'oxigène est absorbé par l'eau, dont elles doivent être mouillées; qu'il est successivement enlevé à l'eau par le gluten qui forme la matière colorante des toiles, et qui, en s'oxidant, devient dissoluble dans les lessives auxquelles on les soumet successivement; et que l'action des argiles en revient conséquemment à celle même qu'exerce l'acide muriatique oxigéné.

Après les progrès que cet art a fait dans ces derniers tems, l'auteur ne croit pas que l'usage des argiles doive êtré adopté.

Dans l'art de faire le salpêtre, l'utilité des argiles est très-marquée par l'observation dans la nitrification des briques, conseillées par CHAPTAL, ce qui était d'autant plus difficile à expliquer, que dans l'état de nos connaissances il est prouvé qu'elles ne fournissent aucun élément parmi ceux dont le salpêtre est composé.

M' GIOBERT en conservant de l'argile de Castellamonte, tantôt dans son état de nature, tantôt légèrement calcinée, en contact de l'air, et en l'arrosant d'eau de colle, a trouvé qu'il se formait de l'acide nitrique, du nitrate d'alumine.

On sait que dans l'art des nitrières artificielles la production de l'acide ne peut s'effectuer qu'autant que les

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