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qu'en 1624 le sénat de Venise Ini en offrit une chaire qu'il accepta. Il mourut dans cet emploi en 1646. Il a publié les ouvrages suivans | Epitome institutionum moralium; De genere dicendi philosophorum; | Introductio in philosophiam moralem Aristotelis. Cette philosophie était le sujet principal de ses leçons, la destination de la chaire qu'il occupait étant de l'expliquer; | De honore libri quinque; | De consiliariis principum | Alchimia delle pas sioni dell' anima, etc.; | Raggionamento a nome dello studio di Padova ad Ottaviano Bon., podestà; | Discorsi varj, curiosi ed eruditi. Par son testament, Flavio Querenghi partagea sa bibliothèque entre les dominicains de Padoue et les religieux d'une chartreuse voisine de cette ville, chez lesquels il avait choisi sa sépulture. Il était lié d'amitié avec François Rémond, jésuite célèbre de ce temps, qui lui adressa plusieurs épigrammes, dans lesquelles ce père, très bon poète latin, le louait de son goût pour la poésie, et de ses connaissances profondes en jurisprudence. (Voy. RÉMOND François.)

*QUERINÍ (Angelo - Maria), cardinal, né à Venise en 1680, entra en 1698 chez les bénédic tins de Florence. Entraîné par le désir d'étendre ses connaissances en litterature, Querini, après avoir visité l'Allemagne et la Hollande, se rendit à Paris, y passa deux ans dans l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, sc lia avec tous les savants de l'époque, et peu de temps après être rentré dans sa patrie, fut fait archevêque de Corfou, évêque de Brescia, et enfin cardinal en 1727. Il mourut à

Brescia, en 1759. Ses principaux ouvrages sont : Primordia Corcyræ ex antiquissimis monumentis illustrata, Brescia, 1758, in-4o; Veterum Brixiæ episcoporum sancti Philastrii et sancti Gaudentii Opera, necnon beati Ramperti et venerabilis Aldemani Opuscula, etc., ibid., 1738, in-fol.; Specimen variæ litteraturæ, quæ in urbe Brixia ejusque ditione paulò post typographic incunabula florebat, etc., 1759, in-4°. Il a aussi donné une Édition des OEuvres de saint Ephrem, 1742, 6 tom. in-fol., en grec, syriaque et en latin. Voltaire, dans sa correspondance, remercie Querini d'avoir traduit en beaux vers latins une partie de la Henriade et du Poème de Fontenoy. Ce prélat était membre correspondant de l'académie des inscriptions et belles-lettres de Paris et de plusieurs académies étrangères.

en

QUERIOLET (Pierre DE), né le 14 juillet 1602, à Auroi en Bretagne, d'un conseiller au parlement, vola ses parens et quitta la maison paternelle. Comme il savait parfaitement se servir de l'épée, dans ses duels nombreux il fit beaucoup de victimes. Après

avoir fait le métier de chevalier d'industrie, il apprit que son père était mort, et finit par acheter une charge de conseiller au parlement de Rennes. En vain Dieu voulut-il le ramener à lui: la foudre qui éclata plusieurs fois sur sa tête, qui brûla même une partie du lit où il était couché, qui l'abattit de son cheval au milieu des montagnes, ne put le faire rentrer en lui-même. Sa corruption alla si loin qu'il mettait son bonheur à tenter de séduire des religieuses. Cependant une espèce de vision qui dura cinq ou six heu

res, et pendant laquelle il crut parcourir l'enfer, produisit sur son esprit une forte impression. Il entra chez les chartreux pour y faire pénitence, mais peu après retourna au vice. Comme, au milieu de sa dépravation, il avait conservé un reste de dévotion pour la sainte Vierge, il attribua bientôt sa conversion à l'intercession de Marie. Elle s'opéra à Loudun où il s'était rendu pour séduire une demoiselle huguenote. L'un des moyens de séduction qu'il voulait employer était d'abjurer le catholicisme. Mais avant d'exécuter ce projet, il voulut être témoin d'une cérémonie qui le frappa: c'était l'exorcisation de jeunes filles possédées par le démon. Alors la lumière entra dans son esprit. Après avoir vendu sa charge de conseiller, il fit un Voyage à Notre-Dame de BonneNouvelle à Rennes, où il se confirma dans sa résolution, puis se décida, de l'avis de son directeur, à prendre les ordres sacrés; il fut ordonné le 28 mars 1657. Dès lors sa vie ne présenta qu'une suite de mortifications. Il serait trop long de détailler tous les genres de privations qu'il s'imposa. Sa fortune fut consacrée au soulagement des pauvres souvent il visitait les hospices et les prisons. Enfin il mourut le 8 octobre 1660. Plusieurs personnes, dit-on, ont été guéries par ses prières ou en venant visiter son tombeau. Sa vie a été écrite sous ce titre : Le grand Pécheur converti, représenté dans deux états de la vie de M. de Queriolet, prêtre, conseiller au parlement de Rennes, par le Père Dominique de Sainte-Catherine, religieux Carme de la province de Touraine et observance de Rennes, 3e

édition, revue, corrigée et augmentée, Paris, 1671, in-12.

QUERK (Ignace), jésuite, né en Autriche, passa sa vie dans l'instruction du peuple, surtout dans les campagnes, et fut regardé des grands et des petits comme le modèle des hommes apostoliques. Vieux et infirme, retiré dans la maison de SainteAnne, qui était le noviciat des jésuites à Vienne, il exhortait les novices qui le servaient dans sa maladie à se pourvoir d'une vertu ferme et résistante, parce qu'il arriverait bientôt des temps où ils en auraient besoin, et leur disait souvent: Advenient tempora magnæ tribulationis, quibus absque solida virtute succumbetis. Gaudebitis si quis vobis micas de mensa suppeditaverit, sanguis a capitibus vestris defluet: prédiction accomplie à l'égard de la société, et à l'égard du clergé en général. Il mourut en 1743, à l'âge de 84 ans.

QUERLON ( Anne - Gabriel MEUSNIER DE), né à Nantes en 1702, mort à Paris, le 22 avril 1780. [Il avait été reçu avocat, mais il renonça à cette profession pour se livrer à la littérature. L'abbé Sallier l'attacha à la garde des manuscrits de la bibliothèque du roi. Malgré cela, il serait tombé dans la misère, si l'abbé de SaintLéger ne l'eût fait entrer, comme bibliothécaire, chez Beaujon, riche financier, qui consacrait une grande partie de sa fortune à protéger les lettres et à acheter des livres. ] Querlon a donné un grand nombre d'ouvrages, dont les principaux sont: | Testament litteraire de l'abbé des Fontaines, 1746, in-12; | le Code lyrique, ou Règlement pour l'Opéra de Paris,

tecteurs, qui le recommandèrent à la cour de Rome. Il y vint en 1514, et reçut un accueil très-favorable de Léon X, nommé avec raison le père des lettres. Il les avait en effet ressuscitées à l'instar des Médicis à Florence, et des rois aragonais à Naples et en Sicile. Ce pape admettait dans son intimité les littérateurs qu'il protégeait, qui étaient en grand nombre, et, croyant mieux encourager leurs talents, il les faisait asseoir à sa table. Querno, qui était de ce nombre, n'y parlait qu'en vers: il fut comblé des bienfaits de Léon X; mais il était dissipateur, et surtout il aimait le vin avec excès. Après la mort de ce pontife (1521), il retourna dans sa patrie, consomma en peu de temps ce qu'il avait amassé à la cour de Rome; réduit à l'indigence et se trouvant malade, il fut contraint de se réfugier dans un hôpital où il mourut en 1530. Il avait écrit un poème de 20 mille vers, intitulé l'Alexiade, qu'il récitait par cœur. Cet ouvrage, sa mémoire prodigieuse, son talent pour faire des vers impromptus en italien et en latin, lui donnèrent beaucoup de vogue.

1743, in-12; une Edition de Lucrèce, 1744, in-12, accompagnée de notes très-estimées; I une Edition de Phèdre, avec dés notes; une Edition des poésies d'Anacréon; | Collection historique, ou Mémoire pour servir à l'histoire de la guerre terminée par la paix d'Aix-la-Chapelle en 1748, Paris, 1757, in-12; Continua | tion de l'Histoire des voyages de Fabbe Prévôt; des Romans,moins fades et moins ennuyeux que la plupart des productions de ce genre; Traduction du poème de la Peinture, de l'abbé de Marsy; elle est fidèle et élégante; la préface des Dons de Comus, ouvrage plein de gaité et de finesse; il a rédigé, pendant 22 ans, la feuille périodique intitulée: Annonces et Affiches, le Mercure, la Gazette et autres journaux. Critique éclairé, sage, profond, il eut le mérite rare de bien apprécier les talenst, de faire valoir les ouvrages essentiels, de ne traiter que légèrement les objets frivoles, d'être ferme et invariable sur les principes du devoir, de la décence, de la religion, des mœurs, du bien public et du vrai goût en matière d'art et de littérature. Dans les douleurs de ses dernières QUESNAY (François), premaladies, il a joui des adoucisse-mier médecin ordinaire du roi de mens que les lettres et la religion peuvent seules procurer. Heureux d'avoir su éviter, au milieu de l'égoïsme et des factions, tout esprit de brigue et de parti, d'avoir vécu sans faste et sans ambi

tion.

* QUERNO (Camille), poète, naquit à Monopoli, dans le royaume de Naples, vers 1482. Sa facilité à faire des vers, et son humeur enjouée, lui acquirent bientôt de la réputation et de puissants pro

France, membre de l'académie des sciences de Paris et de la société royale de Londres, né à Mercy, près de Montfort-l'Amaury, en 1694, d'un laboureur, s'occupa des travaux de la campagne jusqu'à 16 ans. Il apprit alors à lire et à écrire, et fit ses délices de la lecture de la Maison rustique. Le chirurgien du village d'Ecquevilli lui donna quelque teinture de grec et de latin, et des premiers principes de son art. Ayant

que quelques pensées sur les plus belles maximes de l'Evangile. Le marquis de Laigue, ayant goûté cet essai, en fit un grand élogé à Félix Vialart, évêque de Châlonssur-Marne, qui résolut de l'adopter pour son diocèse. L'oratorien, flatté de ce sufirage, augmenta beaucoup son livre; il fut imprimé à Paris en 1671, avec un mandement de l'évêque de Chalons et l'approbation des docteurs. Quesnel travaillait alors à une nouvelle édition des œuvres de saint Léon, pape, sur un ancien manuscrit apporté de Venise, qui avait appartenu au cardinal de Grimani. Elle parut à Paris en 1675, en 2 vol. in-4°, fut réimprimée à Lyon en 1700, in-fol.; et l'a été depuis à Rome en 3 vol, in-fol., avec des augmentations et des changements. Quelque éloge qu'en fasse M. du Pin, l'oratorien semble ne l'avoir entreprise que pour attaquer les prérogatives du saint siége d'ailleurs il s'est donné des peines inutiles pour prouver que saint Léon est auteur de la lettre à Démétriade et du livre de la vocation des gentils. Le repos dont il avait joui jusqu'alors fat troublé peu de temps après. L'archevêque de Paris (M. de Harlay), instruit de son attachement aux nouveaux disciples de saint Augustin, et de son opposition à la bulle d'Alexandre VII, l'obligea de quitter la capitale et de se retirer à Orléans en 1681; mais il n'y resta pas long-temps. On avait dressé dans l'assemblée générale de l'Oratoire, tenue à Paris en 1678, un formulaire de doctrine qui défendait à tous les membres de la congrégation d'en seigner le jansénisme et quelques nouvelles opinions en philosophie,

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dont on se défiait alors, parce qu'elles n'étaient pas bien éclaircies. Dans l'assemblée de 1684, il fallait quitter ce corps ou signer ce formulaire. Quelques membres de la congrégation en sortirent; Quesnel fut de ce nombre. Il se retira aux Pays-Bas en 1685, et alla se consoler auprès de M. Arnauld à Bruxelles. C'est alors qu'il commença à jouer un rôle. Ayant un talent singulier pour écrire facilement, avec onction et élégance; jouissant d'une santé robuste, que ni l'étude, ni les voyages, ni les peines continuelles d'esprit n'altérèrent jamais; joignant à l'étude le désir de diriger les consciences, personne n'était plus en état que lui de remplacer Arnauld. Il en avait recueilli les derniers soupirs. Un auteur prétend « qu'Arnauld >> mourant l'avait désigné chef >> d'une faction malheureuse. Aus» si les jansenistes, à la mort de » leur pape, de leur père abbė, » mirent-ils Quesnel à la tête du » parti. L'ex-oratorien méprisa » des titres si fastueux,et ne porta » que celui du père prieur. Il avait >> choisi Bruxelles pour sa retraite. » Le savant bénédictin Gerberon, » un prêtre nommé Brigode, et » trois ou quatre autres person»nes de confiance composaient sa » société. Tous les ressorts qu'on » peut mettre en mouvement, il » les faisait agir en digne chef du >> parti. Soutenir le courage des » élus persécutés, leur conserver >> les anciens amis et protecteurs » ou leur en faire de nouveaux, >> rendre neutres les personnes

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le clergé, dans les parlements, » dans plusieurs cours de l'Eu» rope : voilà quelles étaient ses » occupations continuelles. Il eut » la gloire de traiter par ambas»sadeur avec Rome. Hennebel y » alla, chargé des affaires des » jansénistes. Ils firent de leurs » aumônes un fonds qui le mit » en état d'y représenter. Il y fi>> gura quelque temps: il y parut

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d'égal à égal avec les envoyés » des têtes couronnées; mais les » charités venant à baisser, son >> train baissa de même. Hennebel >> revint de Rome dans les Pays» Bas en vrai pélerin mendiant. >> Quesnel en fut au désespoir; >> mais, réduit lui-même à vivre >> d'aumônes, comment eût-il pu >> fournir au luxe de ses députés?»> Ce fut à Bruxelles qu'il acheva ses Réflexions morales sur les Actes et les Épitres des apótres.Il les joignit aux Réflexions sur les quatre Evangiles, auxquelles il donna plus d'étendue. L'ouvrage ainsi complet parut en 1695 et 1694. Le cardinal de Noailles, alors évêque de Châlons, successeur de Vialart, invita par un mandement, en 1695, son clergé et son peuple à le lire. Il le proposa aux fidèles comme le pain des forts et le lait des faibles. Les jésuites, voyant qu'on multipliait les éditions de ce livre, y soupçonnèrent un poison caché. Le signal de la guerre se donna en 1696. Noailles, devenu archevêque de Paris, publia une instruction pastorale sur la prédestination, qui occasionna le Probléme ecclésiastique. (Voyez NOAILLES.) Cette brochure roulait presque entièrement sur les Réflexions morales. Elle donna lieu à examiner ce livre. Le cardinal de Noailles convint que la critique

était fondée, et fit faire des corrections; l'ouvrage ainsi corrigé parut à Paris en 1696. La retraite de Quesnel à Bruxelles ayant été découverte, Philippe V donna un ordre pour l'arrêter: l'archevêque de Malines, Humbert de Precipiano, le fit exécuter. On le trouva au refuge de Forêt, caché derrière un tonneau. « Comme on » avait de la peine à le recon»> naitre, dit l'abbé Bérault, sous » l'habit séculier qu'il portait, on >> lui demanda s'il n'était pas le » P. Quesnel. Il répondait avec simplicité qu'il s'appelait de >> Rebecq, de Fresne, de Rebecq, » le P. Prieur, c'étaient là pour lui >> autant de noms de guerre, et de » pieux expédients, pour éviter » les restrictions mentales et l'a>> bominable équivoque. » On ne laissa pas de se saisir de Rebecq, et on le conduisit dans les prisons de l'archevêché, d'où il fut tiré par une voie inespérée, le 13 septembre 1703. Sa délivrance fut l'ouvrage

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d'un gentilhomme espagnol réduit à la misère, qui, plein d'espoir en la boite qui vaut la pierre philosophale, perça les murs de la prison et brisa ses chaines. En l'arrêtant, on s'était saisi de ses papiers, et de ceux qu'il avait d'Arnauld. Le jésuite Le Tellier en fit des extraits, dont madame de Maintenon lisait tous les soirs quelque chose à Louis XIV pendant les dernières années de sa vie. Le monarque y trouva des motifs nouveaux de ne pas se repentir des efforts qu'il avait faits

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