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228). Jean-André Bosio en avait annoncé une continuation qui n'a point paru; XIII. Epidorpidum libri IV in quibus multa sapienter, gravitèr, argutè, salsè, jocosè atque etiam ridendè dicta et facta continentur, ibid., 1613, in-12, 1624, 1628, in-12, 1648, 4 vol. in-12. On refondit dans la dernière édition le supplément intitulé: Epidorpismatum reliquiæ; XIV. Adparatus convivales jucundis narrationibus, salubribus monitis et mirandis historiis instructi, ibid., 1615, in-12; XV. Nucleus historico-politicus, ibid., 1620, in - 12, 2. part., 1624. Les deux réunies, Ulm, 1655, in-12; XVI. Morosophia sive stultæ sapientiæ et sapientis stultitiæ libri duo, ibid., 1620, 1621, in-8". C'est peut-être que traduction de l'ouvrage que Spelte avait publié sous le même titre en italien, Pavie, 1606, in-4°.; XVII. Mantissa apophtegmatum, ibid., 1620, vol. in 12; XVIII. Heraclitus de miseriis vitæ humanæ, ibid., 1622, in-12; XIX. Pausilypus sive tristium cogitationum et molestiarum spongia, ibid., in 12; XX. Principis consiliarius, ibid., 1624, in-8.; XXI. Fama Austriaca, ibid., 1627, in-fol. (en allemand), fig.; XXII. Thaumaturgus mathematicus, id est, admirabilium effectuum è mathematicarum disciplinarum fontibus profluentium sylloge, ibid., 1628, in-8°. Cette édition est la seconde, et on en connaît deux autres de 1636 et de 1651, même format. C'est une traduction des Récréations mathématiques, dont la première édition française judiquée par Murhard est celle de Rouen, 1628, in-8". L'édition latine de 1636 porte sur le titre Casparo Ens L. collectore et interprete. On

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n'y trouve guère que la première des trois parties que contient l'édition française de Rouen, 1645; mais on a ajouté à la fin quelques problêmes, et l'ouvrage se termine par la description du singe on pantographe. On remarque encore parmi les ouvrages d'Ens une traduction du roman de Guzman d'Alfarache, sous le titre de Proscenium vitæ, 1623, in-8°., et des poésies latines, dont une partie a été insérée dans les Delicie poëtarum Germanorum, tom. II, pag. 1236 et suiv. W—s.

ENS (JEAN), théologien protestant, né le 9 mai 1682, à Quadick dans la Westfrise, acheva ses études à l'université de Leyde, et se rendit habile dans les langues anciennes et dans l'histoire ecclésiastique. Après avoir été élevé au saint ministère, il fut d'abord envoyé à Beets, et ensuite à Lingen, où il professa la théologie avec distinction. Il fut placé en 1709 à la tête de l'église d'Utrecht, et, l'année suivante, nommé professeur extraordinaire à l'école de cette ville. Il obtint en 1723 une chaire vacante à la même école, et mourut le 6 janvier 1732. On croit que le régime bizarre qu'il suivait, contribua à abréger ses jours. On a de lui : I. Bibliotheca sacra sive diatribe de librorum novi testamenti canone, Amsterdam, 1710, in-8.; II. des Observations (en hollandais) sur le 11. et le 12°, chapitres d'Isaïe, Amsterdam, 1713, in-8°.; III. Oratio de persecutione Juliani, Utrecht, 1720, in-4°.; IV. De academiarum omnium prastantissima, ibid., 1728, in-4°. : ce sout deux thèses inaugurales; V. des Formules, 1733, in-4°., en hollandais, et d'autres ouvrages dans la même langue, dirigés contre Voet, Frugtice et leurs adhérents,

W-s.

ENSENADA ( ZENON SILVA (1), marquis DE LA), prit naissance à quelques lieues de Valladolid, dans la petite ville de Seca, l'an 1690. Il dut le jour à des parents hounêtes, plus recommandables par leur probité et leurs moeurs que par leur naissance et leur fortune. La Ensenada, ayant terminé ses études avec succès, sollicita et obtint un emploi dans un des bureaux des finances (2). Son activité, ses talents et sa conduite ayant été remarqués par ses chefs, il fut successivement avancé à des emplois plus importants. La justesse de ses plans, la sagesse de ses vues, les connaissances utiles dont il avait orné son esprit le firent bientôt connaître pour un des plus habiles économistes. Après avoir occupé pendant quelques années l'emploi de secrétaire en chef dans le premier bureau des finances (de hacienda), il

(1) Dans plusieurs biographies on trouve ajoutés

aux noms de la Ensenada ceux de Zeno ou de Somo, ou tous les deux ensemble. Nous avons corrigé le premier comme n'étant proprement qu'italien, et nous avons supprimé le secoud

En

comme n'appartenant pas a la Ensenada. Quelques biographes anglais ont prétendu que senada était un nom que ce ministre s'était choisi pour indiquer l'obscurité de son origine comme qui dirait en se nada ( en soi rien ); mais cette traduction n'est pas exacte, puisqu'alors il aurait du plutôt dire en si et non en se, qui n'est pas espagnol.

(2) Suivant Laplace (Pièces intéressantes) et quelques autres biographes, la Ensenada dut sa première élévation au comte de Gages. Ce général Logeait dans la maison de la Ensenada, à Cadix, où celui-ci était, suivant les uns teneur de livres chez un bauquier, et suivant les autres receveur dans la douane. Le comte de Gages, ayant su remarquer les rares talents de son hôte, le fit nom, mer intendant de l'armée d'Italie, et il n'eut qu'à s'applaudir de son choix. Les besoins pressants de l'armée appelèrent dans la suite la Ensenada à Madrid. Pendant ce temps, Philippe Il vint à mourir, Ferdinand son fils lui succéda. Ce contretemps allait bouleverser toutes les espérances de notre intendant, mais il ne se découragea pas. Il trouva moyen de faire parvenir à la reine un riche présent en son nom. Ce présent (qui pourrait paTare incompatible avec ses moyens et l'intégrité de son administration) lui procura ses entrées au palais, et bientôt apres il fut élevé au grade de ministre. Ces faits, tirés par tous ceux qui en parlent, d'une même source (un article anglais), n'ayant pas assez d'authenticité, nous avons cru devoir nous contenter de les consigner dans une

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elle

fut nommé ministre d'état par Ferdinand VI, qui l'honora en même temps du titre de marquis. L'Espagne se ressentait encore des dépenses aussi indispensables que ruineuses auxquelles l'avait entraînée la guerre de la succession. Malgré le gouvernement paternel de Philippe V, n'avait encore pu cicatriser toutes ses plaies. Il était digne d'un homme du talent de la Ensenada de produire cette heureuse et difficile guérison. En effet, aussitôt qu'il entra dans le ministère il se livra tout entier à l'administration publique. Il supprima les dépenses superflues, encouragea les établissements utiles, protégea et la mal'industrie et le commerce, rine espagnole lui dut, pour ainsi dire, son existence. On peut même dire qu'il la créa de nouveau. Dans l'espace de peu d'années les deux mers furent couvertes de vaisseaux espagnols. Les communications de l'Espagne avec le Nouveau Monde devinrent par ce moyen plus faciles et plus fréquentes, et son commerce plus étendu et plus avantageux. La Ensenada porta son systême d'économie jusque dans la maison de son souverain (Voy. FERDINAND VI). Sans rien retrancher de la pompe qui convenait à un si puissant monarque, il sut cependant y établir une sage réforme. Le règne, pas cepacifique de Ferdinand n'était lui où un ministre pût briller par actions d'un grand éclat, ni comme habile négociateur, ni comme profond politique. Méprisant une gloire éphémère,en faisant respecter les droits de sa nation, la Ensenada voulut la rendre heureuse. Il parvint à ce louable but, et Charles III, à son avènement au trône ( en 1759), après la mort de son frère, trouva l'Espagne dans l'état le plus florissant. La population augmentée, 430 vaisseaux

des

de guerre de tout calibre, et 10 millions d'épargnes dans le trésor royal (50 millions de francs ). Tels étaient les avantages qu'avaient produits l'économie et les mesures judicieuses d'un ministre habile, intègre et zélé. Quoique toutes ses vues eussent eu pour but principal l'amélioration de l'administration publique, la Ensenada n'oublia pas d'encourager les sciences et les arts. L'homme à talent trouvait toujours près de lui un favorable accueil et des récompenses. Le poète dramatique Candamo (le dernier de l'école des anciens) jouit de sa protection spéciale, et fut comblé de ses bienfaits; cependant, malgré tout le bien qu'il avait fait à son pays, il ne put se soustraire à l'envie d'un homme puissant, le duc de Huescar, qui depuis long-temps méditait sa ruine. Il parvint à le faire chasser du miuistère. La Ensenada soutint cette disgrâce avec la constance d'un grand homme. Il se retira dans sa province, d'où, peu de temps après, il fut rappelé par son roi, qui le regrettait sincèrement ; mais les cabales de ses ennemis surent le tenir éloigné de sa première place. I mourut en 1762. La Ensenada laissa un fils, qui vit encore, et qui s'est dernièrement distingué dans les armées par son patriotisme et par sa valeur.

B-s.

ENT (GEORGE), médecin anglais, né en 1603 à Sandwich, et fils d'un négociant flamand qui avait fui en Angleterre pour se soustraire à la tyrannie du duc d'Albe, fut élevé à Cambridge, alla étudier la médecine et prendre ses degrés de docteur à Padoue. Revenu à Londres, il fut adnis dans le College des médecins, et fut l'un des premiers membres de la Société royale. Il se lia intimement avec Harvey, et se déclara pour sa

découverte de la circulation du sang, dans un ouvrage intitulé: Apologia pro circulatione sanguinis, qua respondetur Emilio Parisano, 1641; réimprimé en 1685 avec des additions considérables. Ent a joint dans cet ouvrage, aux vérités découvertes par Harvey, qu'il expose et défend ave beaucoup d'esprit, des idées bizarres tirées de son propre fonds, telles que celle d'un feu inné et d'une fermentation du sang dans le cœur, cause première de son mouvement. Il fut créé chevalier par Charles II, à l'issue d'une de ses leçons publiques à la quelle ce prince avait assisté. Le collège des médecins le choisit pour son président en 1699, et il occupa fauteuil pendant six anuées de suite. Il a laissé, outre l'Apologia, un traité intitulé: Antidiatriba in Malachiam Thruston de respirationis usu primario, 1679, et quelques morceaux insérés dans les Transac tions philosophiques. C'est lui qui a publié les manuscrits d'Harvey sur la génération animale Les ouvrages Ent sont réunis sous le titre de Opera omnia medico-physica, observatio nibus, ratiociniisque ex solidiori et experimentali philosophia petitis, nunc primùm junctìm edita, Leyde, 1687, in-8°. Il mourut le 15 octobre 1689, âgé de quatre-vingt-six ans.

X-5.

le

de

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laric et le sac de Padoue obligèrent quelques habitants de cette dernière ville à suivre l'exemple d'Entinopus. Ils construisirent vingt-quatre maisons autour de la sienne. On rapporte qu'en 420, le feu ayant pris dans ces constructions, Entinopus fit vœu de consacrer sa maison au culte divin, si elle échappait aux flammes. Elle de meura intacte, et l'architecte fut fidèle à sa promesse. Les magistrats que les réfugiés avaient établis parmi eux, contribuèrent à embellir la nouvelle église elle fut dédiée à S. Jacques. On la voit encore aujourd'hui dans le Rialto.

L-S-E.

ENTIUS, roi de Sardaigne, fils naturel de Frédéric II, empereur, un des héros de la Secchia rapita, sous le nom d'Enzio. Entius était né sans doute de l'une des nombreuses maîtresses que Frédéric II entretenait dans son palais, mais le nom de sa mère n'est point connu. Son vrai nom était probablement Hanse ou Jean. Les Italiens l'ont encore appelé Enzo et Henri. Il était à peine âgé de quatorze ans lorsque son père le maria en 1238 avec Adélaïde, marquise de Massa, héritière de Gallura et d'Oristagni en Sardaigne, et veuve d'Ubaldo Visconti de Pise. La moitié de la Sardaigue lui était soumise, et Frédéric II en prit occasion pour nommer son fils roi de cette ile. Comme il ne paraît pas qu'il l'ait jamais habitée et qu'il n'cut point d'enfants d'Adélaïde, l'héritage de celle-ci revint après sa mort à la maison Visconti de Pise. Mais Entius, l'un des plus actifs et des plus vaillants parmi les fils de Frédéric, fut employé par lui dans ses guerres contre l'Eglise. Il se distingua en 1239 par ses conquêtes dans la Marche d'Ancône; aussi fut-il excommunié, à cette occasion, par le pape Grégoire IX. Il commanda en 1241 la flotte sicilienne et pisane

qui remporta le 3 mai une grande victoire sur les Génois, et qui fit prisonniers les prélats appelés au concile par Grégoire IX pour condamner l'empereur. Dans les années suivantes, il porta la guerre dans toutes les parties de la Lombardie. Un poète burlesque (le Tassoni) s'est fait le chantre de ses exploits. Sa destinée a été cependant assez malheureuse pour que le récit en fût réservé à des poètes plus sérieux. Il fut fait prisonnier par les Bolonais dans la bataille de Fossalto, le 26 mai 1247, et conduit en triomphe dans leur ville: il y fut condamné à une prison perpétuelle. Il était alors âgé de vingt-cinq ans; ses cheveux d'un blond doré tombaient jusqu'à sa ceinture, sa taille surpassait celle de ses compagnons d'infortune et de ses vainqueurs; sa mâle beauté attirait tous les regards, et sur son noble visage on lisait et son courage et son malheur. Frédéric essaya vainement d'obtenir la liberté de son fils, tantôt par les offres les plus brillantes, tantôt par la force ou les menaces. Entius fut pendant vingt-deux ans enfermé dans le palais du podestat, au milieu de la grande place de Bologne. Il y apprit successivement les malheurs et la mort de son père, de ses frères, et du dernier descendant de son illustre famille, l'infortuné Conradin. Enfin il mourut lui-même dans sa prison, le 14 mars 1272. La famille Bentivoglio, qui parvint un siècle et demi plus tard à la souveraineté de Bologne, a prétendu tirer son origine d'un fils naturel qu'Entius aurait eu durant sa captivité.

S. S-I. ENTRAGUES (CATHERINE-HENRiette de BALZAC D'). (Voy. VERNEUIL ).

ENTRAIGUES ( EMANUELLOUIS-HENRI DE LAUNEY, comte D'), député aux états - généraux de 1789

par la sénéchaussée de Villeneuvede Berg, était né dans le Vivarais et neveu du comte de Saint-Priest, l'un des derniers ministres du roi Louis XVI. Le fameux abbé Maury fut son précepteur, et lui iuspira le goût de cette éloquence d'apparat qui seduit et entraîne le plus grand nombre des hommes, mais qui opère plus difficilement la conviction dans les esprits sages et réfléchis. La sagesse ne fut pas ordinairement l'apanage des talents à l'époque où vécut le comte d'Entraigues, et lui-même en fournit un exemple frappant : il publia en 1788, sur les états-généraux, un Mémoire qui produisit un effet prodigieux sur les imaginations ardentes, et alors l'exaltation était arrivée à son dernier terme; tous les Français ne demandaient que réformes et changements, et, dans l'opinion du plus grand nombre, rien de ce qui existait n'était plus digne d'ètre conservé. L'ouvrage du comte d'Entraigues, appuyé de tout le prestige, de toute la force de son éloquence, peut être considéré comme un des premiers brandons jetés au milieu de la France pour opérer le vaste incendie qui l'a si long-temps dévorée. Il avait pris pour épigraphe la formule employée par le justicier d'Arragon, lorsqu'il prête serment au roi, au nom des Cortez : « Nous qui » valons chacun autant que vous, et » qui, tous ensemble, somines plus >> puissants que vous, nous promet » tons d'obeir à votre gouvernement, >> si vous maintenez nos droits et nos » priviléges; sinon : non. » L'ensemble de l'ouvrage n'est que le développement de ce texte : on y trouve tous les principes dont les conséquences si imprudemment appliquées causèrent, depuis, tant de désastres; l'insurrection des peuples contre leurs souverains y est légitimée en termes posi

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tifs, et lorsqu'un personnage fameux l'appela le plus saint des devoirs, il ne fit que reproduire une pensée qu'il avait recueillie dans le Mémoire du comte d'Entraigues. a En Angleterre, » dit d'Entraigues, l'insurrection est permise; elle serait sans doute legi» time, si le parlement voulait dé»truire lui-même une constitution » que les lois doivent conserver. » L'auteur voulait qu'on rétablit la constitution que la Franee avait sous Charlemagne : il attaquait tous les souverains qui avaient régné depuis ce grand prince, et disait que sa place était isolée dans l'histoire, depuis la chute de l'empire romain; il déclarait la guerre aux ministres de tous les rois, livrait à la haine publique la noblesse héréditaire, et l'appelait le présent le plus funeste que le ciel irrité ait pu faire à l'espèce humaine. Eufin, il paraît que la monarchie constituée en France, même d'après les principes qu'il manifestait, n'était pas encore son gouvernement de prédilection, et les républicains de la Convention, Brissotins, Girondins et autres, auraient pu trouver dans sa profession de foi des arguments très propres à justifier leurs systémes; voici quelques-unes de ses reflexions: « Ce » fut sans doute pour donner aux plus

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héroïques vertus une patrie digne » d'elles, que le ciel voulut qu'il exis>> tât des républiques; et peut-être, » pour punir l'ambition des hommes, » il permit qu'il s'élevât de grands

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