cucil dont le prix augmente tous les jours; Pindari et cæterorum octo lyricorum carmina, 1560, 1566, 1586, in-24, Maxime de Tyr, Diodore,Xenophon, Thucydide, Hérodote, Sophocle, Eschyle, Diogène Laërce, Plutarque, Apollonius de Rhodes, Callimaque, Platon, Hérodien, et Appien; Horace, Virgile, Pline le jeune, Aulugelle, Macrobe, les historiens latins en un recueil, etc., mais son goût le portait vers la littérature grecque. Il a traduit en latin Anacréon, Theocrite, Bion et Moschus, Pindare, Sextus Empiricus; les tragédies choisies d'Eschyle, Sophocle, et Euripide; les Sentences des comiques grecs; un choix d'Epigrammes de l'anthologie; plusieurs des Vies de Plutarque, le poëme de Denys d'Alexandrie, De situ Orbis, la Géographie de Dicearque, etc., et ses versions peuvent être regardées comine des modèles en ce genre. On se contentera de citer, parmi les ouvrages qu'il a composés, ceux qui sont le plus recherchés. 1. Ciceronianum Lexicon græco-latinum, id est, Lexicon ex variis græcorum scriptorum locis à Cicerone interpretatis collectum, Paris, 1557, in-8°.; reimprimé à Turin, 1743, in-8°. Cette édition, moins rare que l'originale, est plus estimée. II. In Ciceronis quàmplurimos locos castigationes, Paris, 1557, in-8. Ce petit ouvrage se trouve joint ordinairement au précédent. III. Admonitio de abusu linguce græce in quibusdam vocibus quas latina usurpat, H. Steph., 1563, in-8. Almeloveen en cite une édition de 1573.Guill. Koloffen a donné une avec les notes de J. H, Kromayer, Berlin, 1756, in-8°, IV. Fragmenta poetarum veterum latinorum, quorum opera non extant, H. Steph. 1564, in-8°.; rare. V. Dictionarium medi cum, vel expositiones vocum medicinalium, H. Steph., 1564, in-8°. VI. Introduction au traité de la conformité des merveilles anciennes avec les modernes, ou Traité préparatif à l'apologie pour Hérodote, 1566, au mois de novembre; petit in-8°. de 572 pag.; édition originale, raie et recherchée, et la seule des anciennes éditions dont le texte n'a pas été altéré. Sallengre, dans ses Mémoires de littérature, tom. Ier, indique les marques qui peuvent servir à la faire reconnaître, et donne la liste de douze autres éditions imprimées jusqu'en 1607. Le Duchat en publia une nouvelle, la Haye, 1755, 3. vol. petit in-8., avec des remarques qui lui assurent la supériorité sur toutes les autres, aux yeux des personnes pour qui la rareté d'un livre n'en est pas le premier mérite. Sallengre prouve très bien que cet ouvrage n'a jamais été condamné juridiquement, et que Henri Estienne ne s'en étant point nommé l'auteur, on doit rauger tout ce qu'on dit de sa fuite dans les montagnes de l'Auvergne, au nombre de ces fables qui, pour être souvent répétées, n'en ont pas plus de fondement, VII. Traité de la conformité du langage françois avec le grec, sans date, in-8., première édition, très recherchée, à raison des suppressions qu'a éprouvées la suivante, Paris, 1569, in-8°. VIII. Artis typographica querimonia de illitteratis quibusdam typographis, 1569, in-4°. Almeloveen et Maittaire ont inséré ce petit poëme dans les ouvrages qu'ils ont publiés sur les Estienne (V. à la fin de l'art. ESTIENNE Henri III ). Lottin l'a reimprimé avec une traduction française, Paris, 1785, in-4°. On trouve dans cette réimpression la Généalogie des Estienne, depuis. l'an 1500. IX. Epistola qua ad inul tim tas multorum amicorum respondet de sue typographiæ statu, nominaque de suo Thesauro linguæ græcæ, 1569, in-8., réimprimée par Almeloveen et Maittaire. X. Comicorum græcorum sententiæ, id est, gnoma versibus latinis reddito, H. Steph., 1569, in-24. XI. Epigrammata græca selecta ex Anthologia interpretata ad verbum et carmine, H. Steph., 1570, in-8". XII. Thesaurus græcæ linguæ, H. Steph., 1572, 4 vol. in-fol. On y joint: Glossaria duo è situ vetustatis eruta, ad utriusque linguæ cognitionem et loeupletationem perutilia, H. Steph., 1573, in-fol. Ces glossaires ont été réimprimés à Londres en 1812, à un très petit nombre d'exemplaires. Maittaire croit qu'Estienne a donné une nouvelle édition du Thesaurus, sans cependant en pouvoir fixer la date précise. Le rédacteur de l'article de cet illustre imprimeur, inséré au tome 36 des Mémoires de Nicéron, pense au contraire qu'Esticune s'est contenté de supprimer le frontispice des exemplaires qui lui restaient en magasin, et de le remplacer par un nouveau feuillet, portant une épigramme contre Scapula, dont le plagiat lui occasionnait une perte considérable. Cependant M. Brunet, qui a examiné un grand nombre d'exemplaires de cet ouvrage, avec le preraer et le second frontispices, partage l'opinion de Maittaire sur l'existence d'une seconde édition. On peut donc regarder ce fait comme éclairci (1). Chacun conuaît l'excellence de cet ouvrage d'Estienne; (1) MM. Barker et Valpy, anglais, ont publié tont récemment le prospectus d'une nouvelle édition du Trésor grec de H. Estienne. Ils promettent d'y fondre les suppléments donnés par Estienne, et de l'augmenter d'une foule de mots et de remarques critiques. L'ouvrage doit paraître en 24 livraisons, du prix d'une guinée chacune, en petit papier, et deux en grand papier. mais les mots s'y trouvent rangés, non dans l'ordre alphabétique, mais par les racines et leurs dérivés, l'usage en est peu commode, parce que beaucoup de racines sont contestables; d'ailleurs une foule de mots y sont omis, et ne se trouvent que dans l'Index alphabétique du 4o. volume, de sorte que les recherches sont difficiles (V. J. C. DIETERICH). XIII. Virtutum encomia, sive gnome de virtutibus, etc., H. Steph., 1575, in-12. XIV. Francofordiense emporium, sivefrancofordienses nundinæ, 1574, in-8°. Ce recueil est peu commur. XV. Discours merveilleux de la vie et déportements de la reine Catherine de Médicis, 1575, in-8". Cette satire violente est généralement attribuée à Henri Estienne. Elle a été reimprimée plusieurs fois, et insérée dans des recueils de pièces relatives à l'histoire de France. Un écrivain protestant la traduisit en latin, sous ce titre Legenda sancte Catharina medicea, 1575, in-8°. La Caille, compilateur peu refléchi, dit que la vie de Catherine de Médicis fut un des ouvrages pour lesquels Estienne reçut une récompense du roi. On De connaît pas d'autre vie de cette reine que celle qu'on vient de citer; et si Estienne l'eût avoué, il est probable qu'elle lui aurait valu autre chose qu'une récompense. XVI. De latinitate falsò suspectá expostulatio, necnon de Plauti latinitate disserta tio, H. Steph,, 1576, in-8". Get onvrage est dirigé contre les écrivains qui affectaient de n'employer que des termes pris des ouvrages de Cicéron, et qu'on nommait, pour cette raison, Cicéroniens. XVII. Pseudo-Cicero dialogus, in quo de multis ad Ciceronis sermonem pertinentibus, de delectu editionum ejus et cautione in eo legendo, 1577, in-8°. XVIII. : Schediasmatum variorum, id est, observationum, emendationum, expositionum, disquisitionum libri tres, 1578, in-8°. Ces trois livres portent les noms des trois premiers mois de l'année; on y en joint trois autres, qui parurent en 1589. Cette seconde partie est la plus rare; Gruter a inséré cet ouvrage dans le Supplément du tome V de son Thesaurus criticus. XIX. Nizolio - Didascalus sive monitor Ciceronianorum - Nizolianorum dialogus, 1578, in8. XX. Deux dialogues du nouveau françois italianisé et autre ment déguisé entre les courtisans de ce temps, in-8. M. Brunet croit que cette édition a été imprimée par Patisson, en 1579.Il y en a une deuxième d'Anvers, 1579, in-12. XXI. Projet de livre intitulé de la précellence du langage françois, Paris, 1579, in-8°., rare et curieux. XXII. Paralipomena grammaticarum græcæ linguæ institutionum, H. Steph., 1581, in-8°. XXIII. Hypomneses de gallicá lingua, peregrinis eam discentibus necessaria; quædam verò ipsis Gallis multum profutura, 1582, in-8'. Henri Estienne inséra dans ce volume la Grammaire française de son père. XXIV. De criticis veteribus græcis et latinis, eorumque variis apud poetas potissimum reprehensionibus disser tatio, H. Steph., 1587, in-4°. XXV. Les premices, ou le premier livre des proverbes épigrammatisés, ou des épigrammes proverbiales rangées en lieux communs, 1593, in-8°. XXVI. De Lipsii latinitate palæstra, Francfort, 1595, in-8°. Henri Estienne avait été marié deux fois. Il eut trois enfants de son premer mariage, Paul, imprimeur à Genève, et deux filles, dont l'une, nommée Florence, épousa Isaac Casaubon. (V. ANACREON, SCHOTT, ESTIENNE (ROBERT II), fils de Robert I., né à Paris vers 1530, ne partagea point les sentiments de son père touchant la réforme, et refusa de l'accompagner à Genève lorsqu'il s'y retira pour jouir du libre exercice de sa religion. Cette conduite indisposa tellement son père. qu'il le déshérita; mais il avait su se créer des ressources par son intelligence et par son travail. Dès 1556 il possédait une imprimerie pourvue de beaux caractères, comme on peut en juger par les Rudimenta de Despautère, le premier livre sorti de ses presses. Il s'associa avec Guillaume. Morel pour l'impression de quelques ouvrages, entre autres des poésies. d'Anacreon, corrigées et traduites en vers latins par Henri, son frère. On croit qu'il obtint le brevet d'imprimeur du roi après la mort de son père; cependant il n'en prit le titre qu'en 1561. ll mourut en 1571 an mois de février, puisque Frédéric Morel, son neveu, fut pourvu de son brevet le 4 mars de la même année. Il avait cu, de son mariage avec Denise Barbe, trois fils, Robert, François, mort jeune, et Henri. Sa veuve épousa Mamert Patisson.-ESTIENNE (François), troisième fils de Robert ler., embrassa la réforme à l'exemple de son père, et le suivit à Genève, où il exerça l'imprimerie de 1562 à 1582, en société avec François Perriu. Il avait épousé Marguerite Cave, de la province de Normandie, et il en eut plusieurs enfants, dont aucun ne s'est fait connaître. On lui attribue les ouvrages suivants : I. Traité des Danses, auquel il est démontre qu'elles sont accessoires et dépendances de paillardise, etc., Paris, 1564, in-8°.; II. de la Puissance légitime du prince sur le peuple et du peuple sur le prince, écrit en latin par Estienne Junius Brutus (Hubert Languet), et traduit en français, (Genève), 1581, in-8°. Cette traduction est estimée, et on la recherche plus que l'original latin; III. Remontrance charitable aux dames et demoiselles de France sur leurs ornements dissolus, Paris, 1577, in-12; 1581, 1585, in-8°., rare. W. -S. ESTIENNE (RORERT III), fils de Robert II, fut élevé par le célèbre Desportes, qui lui inspira le goût de la poésie. Il commença à exercer l'imprimerie en 1572, et deux ans après il eut le brevet d'imprimeur du roi. Il traduisit du grec en français les deux premiers livres de la Rhetorique d'Aristote, et les imprima lui-même en 1629, in-8°. Il prend en tête de cet ouvrage le titre de poète et interprète du roi pour les langues grecque et latine. C'était un homme de beaucoup d'esprit, ayant la repartie vive et piquante. On lui accorde aussi un talent particulier pour les devises, et on cite celle qu'il fit pour le duc de Sully, grand-maitre de l'artillerie; elle représentait un aigle tenant la foudre dans une de ses serres, avec ces mots au bas: quò jussa Jovis. Il mourut en 1629 sans postérité. Outre la traduction de la Rhétorique d'Aristote et plusieurs petites pièces de vers en grec et en fatin, on a encore de lui: I. Vers chrétiens au comte du Bouchage, 1587, in-4°.; II. Discours en vers au connetable de Montmorency, 1595, in-4°.; III. Epitre de Grégoire de Nysse touchant ceux qui vont à Jérusalem, traduite en français, avec une préface contre l'abus des pèlerinages modernes, écrite avec assez de liberté pour avoir fait soupçonner que l'auteur n'était pas éloigné des principes des protestants. W-s. ESTIENNE (PAUL), fils de Henri 11, né en 1566, fat élevé avec le plus grand soin. Après avoir terminé le cours de ses études, son père, qui le destinait à continuer la profession d'imprimeur, le fit voya ger, afin de le mettre en relation d'amitié avec les savants étrangers. Paul visita les principales villes de l'Allemagne et ensuite de la Hollande, s'arrêta quelque temps à Leyde près de Juste - Lipse, et passa en Angleterre, où il forma une liaison très intime avec Jean Castolius, jeune homme très versé dans les langues anciennes. Il établit en 1599 à Genève une imprimerie, de laquelle sont sorties des éditions grecques et latines, estimables par la correction du texte et les notes dont il les a enrichies, mais moins belles que celles de son père et de son aïeul. Paul mourut à Genève en 1627, laissant deux fils, Antoine, dont on parlera plus bas, et Joseph, imprimeur da roi à la Rochelle, où il mourut en 1629. On a de Paul Estienne: I. Epigrammata græca anthologia latinis versibus reddita, Genève, 1573, in-8'.; II. Juvenilia, ibid., 1593, in-8°. Ce sont de petites pièces qu'il avait composées dans son extrême jeunesse. Parmi les editions sorties de ses presses on distingue celle d'Euripide, 1602, in-4°. Elle est très recherchée. W-s. ESTIENNE (HENRI III), fils de Robert 11, fut pourvu de la charge de trésorier des bâtiments du roi. Prosper Marchand croit qu'il exerça l'imprimerie en 1615; mais on ne connaît aucun ouvrage sorti de ses presses. Il eut deux fils, Henri et Robert, et une fille mariée au notaire Fougerole.ESTIENNE (Henri IV), sieur des Fossés, fils du précédent, est auteur de l'Art de faire les devises, avec un Traité des rencontres ou mots plaisants, Paris, 1645, in-8°. L'Art des devises a été traduit en anglais par Th. Blount, Londres, 1646, in -4°. Henri prenait le titre d'interprête des langues grecque et latine, et passait pour bon poète. On a encore de lui le portrait de Louis XIII et les éloges des princes et généraux d'armée qui ont servi sous ce monarque, dans l'ouvrage intitulé les Triomphes de Louis-le-Juste, Paris, 1649, in-fol.ESTIENNE (Robert IV), frère du précédent, avocat au parlement, acheva la traduction de la Rhétorique d'Aristote, commencée par son oncle Robert III, et la publia à Paris, 1630, in-8°. Il cessa d'imprimer vers 1640; il était bailli de St.-Marcel. EsTIENNE (Antoine), fils de Paul, né à Geneve en 1594, fit ses études à Lyon, et vint à Paris à l'âge de dixhuit ans. Il rentra dans le sein de Eglise catholique, et obtint en 1614 le titre d'imprimeur du roi et du clergé. Le cardinal Duperron, son protecteur, lui fit accorder une pension de 500 liv. qui cessa de lui être payée après la mort de ce prélat. I reimprima pour la société des libraires de Paris les Pères grecs, et publia d'autres ouvrages importants, tels que la Bible de Morin, l'Aristote de Duval, Strabon, Xenophon, Plutarque, etc. Il eut de son mariage avec Jeanne Leclerc plusieurs enfants, entre autres Henri, qui devait lui suceder; mais ce jeune homme étant mort en 1661 des suites d'une débanche qu'il avait faite avec ses canarades, Antoine, devenu infirme 1 aveugle, se vit obligé de soliciter une place à l'Hôtel-Dieu, où il mourut en 1674, à l'âge de quatre-vingts ans. On a dit qu'il était le dernier rejeton de l'illustre famille des Estienne, dont le nom sera toujours prononcé avec reconnaissance par les véritables amis des lettres et de la gloire de la France; mais cette famille existe encore, selon le tableau généalogique inséré dans le supplément du Dictionnaire historique de Ladvocat. On peut consulter sur ces savants imprimeurs: 1. Th. Jansonii ab Almeloveen dissertatio epistolica de vitis Stephanorum, Amsterdam, 1685, in-8°.; II. Historia Stephanorum, par Maittaire, Londres, 1709, in-8°.; on trouve dans ces deux ouvrages le catalogue des principales éditions sorties des presses des Estienne. III. les Mémoires de Nicéron, tom. XXXVI; IV. le Dictionnaire de Prosper Marchand au mot Estienne. W-s. ESTIENNE (ROBERT), libraire, né à Paris en 1723, prétendait descendre des précédents, et n'était point indigne par sa probité et ses talents de cette illustre origine. Il mourut dans sa patrie en 1794. Parmi les ouvrages dont il est auteur, et qu'il a presque tous publiés sous le voile de l'anonyme, on distingue: I. Eloge de l'abbé Pluche, Paris, 1765, en tête de la Concorde de la Géographie des différents áges. II. Causes amusantes et connues; Paris, 1769 et 1770, 2 vol in-12; ce recueil est estimé, et la lecture en est très agréable. III. Sermons pour les jeunes Dames et les jeunes Demoiselles, traduits de l'anglais de Fordyce, Paris, 1778, in-12. IV. Etrennes de la Vertu, contenant les actions de bienfaisance, de courage et d'humanité, Paris, 1782-94, 12 vol. in-18; recueil périodique et entrepris dans des vues utiles; Estienne est en outre l'éditeur des Opus |