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UNIVERSELLE.

E

ELAGABALE. V. HELIOGABALE. ELBÉE (GIGOT D'), général vendéen, naquit à Dresde, en 1752; son père, ayant épousé une saxone, s'était fixé dans ce pays et il y mourut. D'Elbee vint en France et s'y fit naturaliser en 1757. Il entra fort jeune dans un régiment français de cavalerie, où il était lieutenant. Les personnes qui l'ont connu à cette époque le peignent comme un homme de mœurs plus réglées et plus scrupuleuses que ne le sont communément les jeunes officiers. Sa fortune, son caractère, sa capacité, ne lui donnaient, du reste, aucune distinction parmi ses camarades. En 1783, il donna sa démission, se maria et vécut dès lors retiré à la campagne, près de Beaupréau en Anjou. Vers la fin de 1791, il suivit l'exemple de beaucoup de gentilshommes et quitta la France.. Mais, après la loi qui ordonnait aux émigrés de rentrer dans le royaume, il revint paisiblement à son domicile, Le 13 mars 1794, les paysans des environs de Beaupréau, qui avaiere pour lui de l'affection et du respect, ayant refusé d'obéir aux lois sur le recrutement, et s'étant soulevés, vinrent lui demander de se mettre à leur tête. Sa femme était accouchée la veille, il était auprès d'elle, et n'avait contribué en rien à la révolte spontanée des habitants; mais il consentit, sans aucune résistance, à les com

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mander. Sa troupe fut bientôt jointe par celles de M. de Bonchamp, de Cathelineau et de Stofflet. Ils eurent d'abord des succès, prirent beaucoup de munitions et quelques canons, et chassèrent du pays les détachements des troupes républicaines. Une coloune sortie d'Augers les fit ensuite reculer; mais M. de Larochejaquelin ayant remporté un avantage signalé aux Aubiers, se réunit à eux, et l'armée vendéenne qui commençait à devenir formidable, marcha sur Bressuire. M. de Lescure, qui était prisonnier, fut délivré; tout le pays se souleva, et la guerre civile prit de ce moment un graud caractère. Cette grande armée vendéenne, qui pouvait alors réunir plus de quarante miile combattants, n'avait pas un commandant. Bonchamp, Lescure, Larochejaquelin; Cathelinean, Stofflet et d'Efivée, marchaient chacun à la tête des paysans de leur canton. La troupe dé d'Elée était nombreuse et fort dévouée; elle se composait de gens des environs de Beaupréau et de Chollet. l'en était fort respecté et exerçait sur eux une influence complète par sa piété, son courage constant et tranquille. C'était là tout son mérite; il n'avait aucune habitude des hommes, du monde, ni des affaires. Son amour-propre se blessait facilement et s'emportait sans propos. Il avait un mélange de prétention et de

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I

fort. De Saumur on marcha par Angers, sur Nantes, où l'on échoua avec assez de perte. Cathelineau mourut des blessures qu'il avait reçues dans cette affaire. On songea à le rempla cer; comme la nature de cette guerre donnait à ce commandement en chef fort peu de réalité, et qu'une armée formée de la sorte ne pouvait pas avoir une discipline exacte, les principaux chefs n'attachèrent pas une grande importance à cette affaire. D'Elbée, au moyen de quelques petites manœuvres, se fit nommer presqu'à l'insu d'une grande partie de l'armée. On s'était occupé en même temps de choisir quatre généraux de division, parmi lesquels on ne comprit même pas Charette. Une telle élection ne changea rien à l'état des choses, chacun conserva le même commandement et le même pouvoir: mais on ne contesta pas à d'Eibée son titre de gé néralissime, d'autant que pour se le faire pardonner, il montra une politesse et une déférence plus obsequieuses que jamais. Vers la fin de juillet, on marcha vers le bas Poitou, et l'on perdit la bataille de Luçon. Le 12 août, toutes les forces des armées vendéennes se réunirent pour venger cet échec et attaquer de nouveau Lucom: Lise ne fut pas plus heureuse. On procha beaucoup à d'Elbée de n'avoir donné aucun ordre, de n'avoir pas fait une disposition pour exécuter le plan d'attaque dont on était con

politesse difficile et cérémonieuse. I n'était pas sans ambition, mais faute d'expérience de la société, elle n'avait ni but précis, ni étendue. Dans les combats, il ne savait qu'ailer en avant, ne prenait aucune disposition militaire, et répétait aux soldats: Mes enfants, la Providence nous donnera la victoire. Sa dévotion était bien réelle; mais comme il avait remarqué que c'était un moyen de s'attacher les paysans et de les animer, il ne croyait jamais en montrer assez et tombait dans une affectation quelquefois risible. Il avait cousu de saintes images sous son habit. Sans cesse il faisait des exhortations, des espèces de sermons aux soldats, et surtout leur parlait toujours de la Providence; au point que les paysans, bien qu'ils respectassent fort tout ce qui tenait à la religion, et qu'i's aimassent beaucoup d'Elbée, l'avaient, sans y entendre malice, surnommé le general la Providence. Mais en tout, c'était un si honnête homme et si courageux que tout le monde, dans l'armée, avait pour lui de l'attachement et de la déférence. De Bressuire on marcha sur Thouars, qu'on investit et qui se rendit à la colonne de d'Elbéc. Puis on alla attaquer Fontenay; cette tentative rent polat de succès. D'Elbée fut bresse 5 la,cuisse et demeura quelques semaines sans suivre.. l'armée. Pendant ce temps, la seconde attaque sur Fontenay réussit, et de succès en succès, on arriva jusqu'avou. Mes enfants, alignez-vous Saumur, qui fut pris. Ce fat lá lépoque de la prospérité et des plus grandes espérances des vendéens. C'est à ce moment que, sur la proposition de M. de Lescure, Cathelineau fit reconnu généralissime par les chefs assemblés. D'Elbée, que sa blessure avait retenu, n'arriva que deux jours après cette nomination qu'il approuva

done-par ci, par là, sur mon cheval, était, disait-on, le seul commandement qu'on lui eût entendu proférer pendant l'action. Au mois de septembre, la guerre devint plus terrible et plus désastreuse pour les vendéens. Après une défense heroïque, après avoir fait éprouver aux républicains des défaites entières ( Voyez

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»gion que j'ai toujours professée. » Il assura même, qu'à ces conditions, il s'efforcérait de pacifier le pays. Mais on voit clairement que cette offre n'avait d'autre but que de sauver la vie à ses malheureux compagnons. Enfin, lassé de cette agonie: « Mes» sieurs, dit-il, il est temps que cela » finisse, faites-moi mourir. » Il ne pouvait se tenir debout. On l'apporta dans un fauteuil sur la place publique, et on le fusilla. Sa femme, qui pouvant se sauver, n'avait pas voulu le quitter, s'évanouit en voyant porter son mari au supplice. Un officier républicain la soutint et montra de l'attendrissement. Ses supérieurs menacèrent de faire tirer sur lui, s'il ne laissait tomber cette malheureuse femme, qui fut aussi fusillée. M. d'Hauterive, frère de madame d'Elbée, et de Boisy son beau-frère, périrent de même. On remplit une rue de vendéens fugitifs et d'habitants de l'île, qu'on soupçonnait de leur être favorables, et tous furent massacrés au nombre d'environ quinze cents. Ce fut dans les premiers jours de janvier 1794. D'Elbée a laissé un fils unique.

BONCHAMP.), l'armée fut enfin complètement battue à Chollet; d'Elbée y fat blessé à mort. On le transporta d'abord à Beaupréau. Il était dans un tel état de souffrance, qu'on ne put lui faire suivre l'armée, comme à Lescure et à Bonchamp, ainsi que lui, mortellement blessés. On le cacha pendant quelques jours; puis, après que les vendéens eurent passé la Loire et que l'armée républicaine se fut mise à leur poursuite, un frère de Cathelineau rassembla environ quinze cents Angevins, et conduisit à l'armée de Charette, avec cette escorte, d'Elbee, sa femme, son beau-frère, et les officiers blessés qui étaient restés dans le pays. Charette les envoya à l'île de Noirmoutier, dont il s'était emparé, et qui semblait le plus sûr et le plus tranquille refuge. Trois mois après, les républicains attaquerent Noirmoutiers et le prirent. Ils y trouvèrent d'Elbée, que ses blessures tenaient encore entre la vie et la mort. Quand les soldats entrèrent dans sa chambre, il leur dit : « Oui, voilà » d'Elbée, voilà votre plus grand en»nemi; si j'avais eu assez de force » pour me battre, vous n'auriez pas pris Noirmoutier, ou vous l'eussiez » du moins chèrement acheté. » Les républicains le gardèrent cinq jours, l'accablant d'outrages et de questions. L'interrogatoire, en règle, qu'il subit, existe encore. Ses réponses sont pleines de franchise et de modération. « Je jure, sur mon honneur, dit-il, » que malgré que je désirasse sincè>>rement et vraiment un gouverne»ment monarchique, réduit à ses » vrais principes et à sa juste an»torité, je n'avais aucun projet par» ticulier, et j'aurais vécu en citoyen paisible sous tout gouver»nement qui eût assuré ma tranquil »lité et le libre exercice de la reli

ELBENE (D'). V. DELBENE.

A.

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ELBEUF ou ELBOEUF, marquisat, érigé en duché le 24 mars 1582, en faveur de CHARLES I., petit-fils de Claude, duc de Guise (V.GUISE). Charles naquit en 1556. Son caractère et ses goûts le rendaient peu propre à figurer dans les troubles qui agitèrent le règue de Henri III. Rien ne prouve qu'il ait pris part aux projets ambitieux des princes de sa maison, ni même qu'il en ait eu connaissance. Cependant à l'issue des Etats de Blois, il fut arrêté sur de simples soupçons et conduit au château de Loches, où il resta sous la garde du duc d'Epernon, jusqu'en 1591. Les

bien la figure, le paysage, et représentait bien une mer orageuse. Il cite quatre tableaux de Van Elburcht, placés dans l'église de Notre Dame d'Anvers. L'un d'eux représente la Péche miraculeuse, et se trouve fort convenablement placé à l'autel de la chapelle des marchands de poisson. Les trois autres, d'une plus petite proportion, sont placés au-dessous. Ce sont: un Christ sur la croix, avec la Vierge, St. Jean et la Madelène; St. Pierre à genoux devant J. C., sur les bords de la mer; et J. C. dans la bergerie. Ils ne sont pas sans mérite, mais on y désirerait un dessin plus coulant et un pinceau moins sec. L'année de la mort de Vau Elburcht est inconnue. D-T.

ouvrages satiriques du temps le représentent comme un homme d'un esprit médiocre, insouciant et fort adonné aux plaisirs de la table. Il mourut en 1605.-CHARLES II, son fils, né en 1596, mort en 1657, avait épousé Catherine-Henriette, fille légitimée de Henri IV et de Gabrielle d'Estrées. Sa femme voulut jouer un rôle dans les intrigues de la cour sous le ministère de Richelieu : elle fut exilée en 1631, et le duc d'Elbeuf de claré criminel de lèze-majesté. Il parvint cependant à rentrer en faveur, et obtint le gouvernement de Picardie. Le cardinal de Retz n'en a pas fait un portrait avantageux dans ses Mémoires. EMANUEL-MAURICE, petit-fils du précédent, né en 1677, passa au service de l'empereur d'Alle-ELDAD, surnommé Danita, parce lemagne, en 1706, et obtint un commandement de cavalerie dans le royaume de Naples. Il rentra dans le duché d'Elbeuf en 1719, par des lettres d'abolition, et mourut en 1763, dans sa 86°. année. Pendant son séjour à Naples, il avait épousé l'unique héritière de la maison de Salza. Tandis qu'il faisait travailler à des embellissements dans son château de Portici, on trouva, à une certaine profondeur, des marbres précieux. Le prince fit continuer les fouilles, et la quantité d'objets qui furent le fruit de ce travail, donna lieu à de nouvelles recherches, qui amenèrent enfin la découverte d'Herculanum. Par la mort de ce prince, le titre de duc d'Elbeuf passa dans la maison d'Harcourt (Voy. HARCOURT).

W-s.

ELBURCHT (JEAN VAN), sur nommé Petit Jean. On a sur ce peintre fort peu de détails. Il naquit à Elbourg, près de Campen, s'établit à Anvers, et fut admis, en 1535, dans la communauté des peintres de cette ville. Descamps dit que cet artiste entendait

qu'il était de la tribu de Dan, est l'auteur, vrai ou supposé, d'une Lettre où il traite des dix tribus qui sont audelà du fleuve Sabbation, de leur puissance, de leur empire, de leurs rites et coutumes et de leur manière de faire la guerre avec leurs voisins. Cet auteur nous apprend qu'il habitait sur la rive du fleuve merveilleux le Sabbation ou Sambation (1). Le désir de visiter ses frères répandus dans les régions du globe, le porta à quitter ce lieu et à voyager. Il partit avec un autre juif de la tribu d'Aser, et s'embarqua. A peine était-il en mer que son bâtiment fut pris par des Ethiopiens à face noire, et qui pis est anthropophages. Ces sauvages le prirent, l'attachèrent par le cou et l'emprisonnèrent dans un réduit étroit, lui donnant beaucoup de nourriture afin que de maigre qu'il était, il devînt gras et digne de leur appétit. Mais une troupe d'autres Ethiopiens vint

(1) Des Rabbins ont cru que ce fleuve n'est autre que la rivière Sabbatique dont parle Josephe, et qui aurait été transportée en Ethiopie.

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