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s lui disoient en face « que le roi | elle régnoit avec son époux, et vouCharles VII n'étoit point le fils de lut toujours être nommée dans tous son époux. » Elle avoit été vérita-les actes publics. La conquête du blement fort galante. Le plus cé- royaume de Grenade sur les Maures, lèbre de ses amans fut son beau-frère et la découverte de l'Amérique, furent Louis, duc d'Orléans. Son cœur étoit dues à ses encouragemens. On lui a extrêmement vindicatif, et son es- reproché d'avoir été dure, fière, prit plein de travers pernicieux. On ambitieuse, et jalouse à l'excès de ne sait pourquoi le P. Daniel lui son autorité; mais ces défauts mêmes donne néanmoins un grand esprit. furent aussi utiles à sa patrie que Les traits qu'on voit d'elle dans ses vertus et ses talens. Il falloit une toutes les Histoires ne confirment telle princesse pour humilier les pas cette idée. L'ambition ne suppose grands, sans révolter; pour conquépas toujours le talent. Pour satis- rir Grenade, sans attirer toute l'Afaire cette passion, ainsi que celle frique en Espagne; pour détruire de la vengeance, elle prit toujours les vices et les scélérats de son de fausses mesures; et sa politique royaume, sans exposer la vie et la ne la conduisit qu'à dégrader sa fa- fortune des gens de bien. L'Espagne mille, à ruiner l'état et à traîner la perdit en 1504. Elle mourut à l'âge une vieillesse honteuse. Cette mère de 54 ans, ne laissant qu'une fille dénaturée mit tout en œuvre pour nommée Jeanne, mariée avec Phiexclure de la couronne le fils unique lippe, archiduc d'Autriche, père de qui lui restoit, et pour la faire tom- | Charles-Quint. Isabelle étoit presque ber à Henri V, roi d'Angleterre, qui toujours à cheval. Avant de mouavoit épousé Catherine, sa sixième rir, elle fit jurer à Ferdinand, dont fille. Voy. HENRI, n° XVIII, CHAR- elle n'avoit cessé d'ètre extrêmement LES, nos VI et VII. jalouse, qu'il ne passeroit pas à de secondes noces. Le pape Alexandre VI confirma aux deux époux, en 1492, pour eux et pour leurs suc

III. ISABELLE DE CASTILLE, reine d'Espagne, fille de Jean II, née en 1451, épousa, en 1469, Fer-cesseurs, le titre de rois catholiques dinand V, roi d'Aragon, et hérita qu'Innocent VIII leur avoit donné. des états de Castilleeu 1474. (Voyez Ils méritoient ce titre par leur zèle HENRI IV l'Impuissant, no XXII.) pour la religion catholique, qui leur On lui opposa sa nièce Jeanne, fit établir l'inquisition en Espagne, qui avoit des prétentions sur ce l'an 1480. Ce redoutable tribunal, royaune; mais le courage d'Isabelle accusé d'être sanguinaire dans une et les armes de son mari la main-religiou qui abhorre le sang, ne fut tinrent sur le trône, sur-tout après la bataille de Toro en 1476. Les états de Castille et d'Aragon étant unis, Ferdinaud et Isabelle prirent ensemble le titre de roi d'Espagne. (Voyez FERDINAND, no IX.) Aux graces et aux agréments de son sexe, dit un historien, Isabelle joignoit l'ame d'un héros, la politique profonde et adroite d'un ministre, les vues d'un législateur, et les qualités brillantes d'un conquérant. Elle se trouvoit toujours au conseil,

pas dans ses commencemens exempt de ces reproches. Il condamna comme hérétiques, dans une seule aunée, plus de 2000 persones, qui, la plupart périrent par le feu. La crainte d'ètre dénoncé changea le caractère de la nation, qui devint extrêmement silencieuse et grave, malgré la vivacité que donne un climat chaud et fertile. La cruauté de ce tribunal sanguinaire étoit déjà fort adoucie lorsqu'il fut supprimé.

* IV ISABELLE D'ARAGON, fille d'Alfonse, duc de Calabre, et fils de Ferdinand, roi de Naples, morte en 1524, épousa, en 1489, Jean Galeazzo Sforza. Elle étoit alors mineure, sous la tutelle de son oucle Louis Sforza, qui, en la voyant, en devint amoureux. Comme les nouveaux époux n'avoient encore été mariés que par procuration, Louis Sforza trouva des moyens pour les éloigner l'un de l'autre, et déclara sa passion à Isabelle; mais elle refusa d'y répondre, et exhorta son mari à secouer le joug de son oncle. L'amour de Louis se changea alors en haine ; il épousa Alfonsine, fille du duc de Ferrare, femme ambitieuse et entreprenante. Par ses artifices et par les ordres de Louis Jean Galeazzo fut empoisonné. Louis s'empara de ses états, et Isabelle se réfugia à Naples. Cette ville fut prise par les Français, et Isabelle eut à pleurer toute sa famille. Elle se retira dans une petite ville du royaume de Naples, qui lui avoit été assignée pour son douaire. Cette princesse eut une fille qui a épousé Sigismond, roi de Pologue.

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suite obligée de céder ce pays à Ferdinand, et se retira à Cassovie. Dans la route, elle écrivit sur un arbre cette sentence latine: Sic fata volunt. « Ainsi l'ordonne le destin >> En 1559 elle recouvra le Transilvanie; mais elle refusa de rendre la couronne à son fils quand il eut l'âge.

VI. ISABELLE DE GONZAGUE.

Voyez GONZAGUE, n° XXI.

VII. ISABELLE DE DOUVRES.

Voyez DOUVRES, no III.

VIII. ISABELLE DE PORTUGAL,

Voyez ELIZABETH, no VIII.

IX. ISABELLE DE NAVARRE. Voyez JEAN, comte d'Armagnac, n° LXXVI.

X. ISABELLE, Voyez ELIZAu° V. BETH,

ISACCHI (Jean-Baptiste), ingénieur, né dans le 16° siècle, fut quelque temps au service du comie Louis Pic de La Mira udole. Son talent dans la mécanique le fit employer fréquemment pour les spectacles et les fètes qu'on donnoit à cette époque, et il fut appelé à cet effet à Mantoue, à Novellara, à Bo* V. ISABELLE, reine de Hongrie, logne et dans sa patrie. Il vivoit sœur de Sigismond-Auguste, roi de encore en 1596. On a de lui : RePologne, épousa, en 1539, Jean de pertorio de' Segreti, Reggio, 1575. Zapole, roi de Hongrie. Eu 1540, On trouve dans cet opuscule le capendant que le roi son mari assiégeoit talogue de ses inventions. II. InFogaras, elle accoucha d'un fils. La venzioni di Gri. Batista Isacchi di joie que Jean Zapole en ressentit fut Reggio, nelle quali si manifestano extreme. A cette occasion, il donna varj secreti, e utili avvisi a perà ses troupes un festin, où lui-même sone di guerra, e per i tempi di se livra à de tels excès d'intempé-piacere, Parme, 1579, in-4°. rance, qu'il en mourut. Isabelle n'étoit pas en état de résister aux forces de Ferdinand d'Autriche avec qui Jean étoit en guerre. Elle implora le secours de Soliman sultan des Turcs. Mais ce prince barbare s'empara par une indigne | trahison de la capitale des états d'Isabelle, qui fut contrainte de se retirer en Transilvanie. Elle fut en

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† ISAIE ou ESAIE, le premier des quatre grands prophètes, fils d'Amos, de la famille royale de David, prophétisa, suivant l'Ecriture, sous les rois Osias, Joatham, Achaz et Ezéchias, depuis l'an 735 jusqu'à l'an 781 avant J. C. Le Seigneur le choisit dès son enfance pour ètre la lumière d'Israël. Un Séraphin prit

sur l'autel un charbon ardent, et en toucha ses lèvres pour les purifier. Dieu lui ordouna ensuite de se dépouiller du sac dont il étoit couvert, et de marcher nu pendant trois ans et demi, pour représenter plus vivement l'état déplorable auquel Nabuchodonosor devoit réduire le peuple de Juda. Ezéchias étaut dangereusement` malade, Isaïe alla de la part de Dieu lui annoncer qu'il n'en relèveroit pas. Dieu, touché par les prières et les larmes de ce prince, lui renvoya le même prophète, qui fit en sa présence rétrograder de dix degrés l'ombre du soleil sur le cadran d'A

chaz, pour gage de sa guérison niraculeuse. Le roi Manassès, successeur d'Ezéchias, eut moins de vénération pour Isaïe. Choqué des reproches que le saint prophète lui faisoit de ses impiétés, il le fit déchirer par le milieu du corps avec une scie de bois, l'an 681 avant J. C. Il avoit alors environ 130 ans. Isaïe

passe

en 6 vol. in-fol., qui prouvent autant de savoir que de patience.

* ISARD ou ISAR, frère d'un greffier de la chambre de l'édit de Castres, vint à Paris avec Pellisson, sou compatriote, vers 1652; étoient à peu près du même àge, et

ils

tous deux firent leur cour à Made

moiselle Scuderi : la moderne Sa-
pho se décida, malgré les avantages
de la figure et les qualités extérieurs
d'Isard, pour Pellisson, qui abusoit,
dit-on, de la permission qu'ont les
homines d'être laids. Cette préfé-
rence ne refroidit point leur amitié,
et Pellisson chercha toutes les occa-
sions de rendre service à son rival.
Il lui procura la connoissance de
Colbert, qui choisit Isard pour ac-
compagner le marquis de Seignelay
son fils, en qualité de gouverneur,
lorsque ce jeune ministre fit un
voyage dans les cours étrangères.
Ils parcoururent l'Italie, l'Allemague
et l'Angleterre; et au retour, Isard
perit par un accident malheureux.

pour le plus éloquent des prophetes.
Son style est grand et magnifique,
ses expressions fortes et impétueuses,
St. Jérôme dit que ses écrits sout
comme l'abrégé des saintes Ecritu-
res, et un précis des plus rares con-
noissances; qu'on y trouvé la philo
sophie naturelle, la morale et la
théologie. Parmi les commentateurs
de ce prophète, on distingue Vitrin-sicien avoit fait un air :
ga, qui a publié son Commentaire
en 2 volumes in-folio. M. Bonneville
a mis en
vers français plusieurs
fragmens d'Isaïe.

se trouva mal, et perdit connois

sance dans une chambre dont le laquais de M. Seignelay avoit emporté la clef par mégarde; Isard ne put appeler du secours, et mourut dans l'hôtellerie où il étoit logé vers 1673. Isard est auteur de ce joli impromptu sur lequel un habiie mu

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Qu'une impatience amoureuse
Est un supplice rigoureux!
Qu'une heure qu'on attend, et qui doit rendre

heureuse,

Cause de momens malheureux, ele. il fut inséré, avec d'autres petites poésies, dans la petite fiction, qui est le seul ouvrage qui nous reste de lui, et qui fut imprimée sous le titre de La Pistole parlante, ou la métamorphose du louis d'or, dédiée à mademoiselle de Scuderi, Paris, 1660, in-12 de 48 pages; quelques exemplaires portent Lettre galante à mademoiselle de Scu-·

deri, en forme de dialogue, Paris, 1660.

mais le monarque les fit mourir. Le règne d'Isboseth ne dura que sept ans et demi.

ISBRAND (Eberard), né à Gluckstad dans le Holstein, s'attacha au czar Pierre, qui l'envoya comme ambassadeur à la Chine en 1692. La relation de son voyage par Adam Brand de Lubeck parut traduite en français, à Amsterdam, 1699, in-12. Isbrand étoit de retour depuis quatre ans de la Chine, et vivoit

encore en 1700.

ISCARIOT ou ISCARIOTE. Voy. JUDAS, пo V.

ISAURE (Clémence) institua dans le 14 siècle les Jeux Floraux à Toulouse sa patrie. (Voy. LouBÈRE.) On les célèbre tous les ans au mois de mai. On prononce son éloge, et on couronne de fleurs sa statue de marbre, qui est à l'hôtelde-ville. Cette fille illustre laissa un prix pour ceux qui auroient le mieux réussi dans chaque genre de poésie: ces prix sont une violette d'or, une églantine d'argent, et un souci de même métal. Catel a prétendu que Clémence étoit un personnage imaginaire; mais il a été réfuté par le + ISDEGERDE [er, roi de Perse, savant dom Vaissette.... (Voyez successeur de Sapor, son aïeul, dont l'Histoire du Languedoc de ce béné- il n'imita pas les vertus, fut débaudictin, tome IV, pag. 198; et sur-ché, cruel et avare. Il fit la tout la note XIX à la fin du même volume, page 565.) On peut aussi consulter les Annales de Toulouse, par La Faille; et le Mémoire impri-le-Jeune traita de la paix avec ce mé en 1776, au nom de cette société littéraire contre les entreprises du corps-de-ville, où il est solidement prouvé que l'illustre Toulousaine a existé, qu'elle est l'institutrice des Jeux Floraux, et qu'elle en a assuré à perpétuité la célébration, en laissant de grands biens aux capitouls ou officiers municipaux, à condition qu'ils en feroient l'emploi prescrit.

†ISBOSETH, fils de Saül, régna pendant deux ans assez paisiblement sur les dix tribus d'Israël, lorsque David réguoit à Hébron sur celle de Juda. Abner, général de son armée, auquel il étoit redevable de la couronne, en ayant reçu des sujets de mécontentemens, passa au service de David, et le fit reconnoître pour roi par les dix tribus, l'an 1048 avant J. C. Quelque temps après, deux benjamites assassinèrent Isboseth dans son lit, et portèrent sa tête à David. Ces misérables croyoient faire leur fortune par ce présent;

guerre aux empereurs d'Orient, qui refusoient de lui payer le tribut que ses ancêtres exigeoient d'eux. Théodose

prince. La religion chrétienne fit de grands progrès en Perse sous son règne; mais le zèle indiscret d'un évêque nommé Abdas excita une persécution, qui commença en 414, et qui dura près de trente ans. (Voyez ABDAS.) Isdegerde, mort vers l'an 420, éprouva, suivant les historiens persans, les effets de la vengeance divine. Il fut tué, disent-ils, par un coup de pied d'un cheval, trouvé par hasard à la porte de son palais, et qui disparut aussitôt. Ce conte ridicule a été rejeté par les historiens sensés.

I. ISÉE, orateur célèbre, né à Chalcis dans l'ile d'Eubée, passé à Athènes vers l'an 344 avant J. C., y fut disciple de Lysias et maître de Démosthènes. Ce prince de l'éloquence grecque s'attacha à lui plutôt qu'à Isocrate, parce qu'il avoit de la force et de la véhémence, tandis que son rival n'étaloit que de vains ornemens. Un avantage qu'il eut

encore sur Isocrate, c'est qu'il tourna Tart de la parole du côté de la politique. Nous avons dix Harangues de lui dans les anciens Orateurs grecs d'Etienne, 1575, in-fol.

II. ISÉE, autre orateur grec, venu à Rome à l'âge de 60 ans, vers l'an 97 de J. C., fut les délices et l'admiration de tous ceux qui avoient conservé le bon goût de l'éloquence. Pline-le-Jeune dit dans ses Lettres qu'il ne se préparoit jamais, et qu'il parloit toujours en homme préparé. Rien n'égaloit, selon le même écrivain, la facilité, l'élégance et la variété de ses expressions. D'après ces éloges, la perte de ses Ouvrages est un malheur pour les lettres.

Histoire du Concile de Bâle. La plus grande partie de son temps étoit emportée par ses correspondances; mais il ne le regrettoit pas lorsqu'il pouvoit être utile.

ISEMBURGE. V. INGELBUrge.

I. ISIDORE DE CHARAX, auteur de Ptolomée-Lagus, grec du temps vers l'an 500 avant J. C., a composé divers Traités historiques, et une Description de la Parthie, Elle peut être utile. On la trouve que David Heschélius a publiée. aussi dans les Petits Géographes d'Oxford, 1703, 4 vol. in-8°.

le

II. ISIDORE D'ALEXANDRIE (saint), né en Egypte vers l'an 318, passa plusieurs années dans la solitude de la Thébaïde et du désert de Nitrie. Saint Athanase, qui lui avoit conféré la prêtrise, chargea de recevoir les pauvres et fait donner le nom d'Isidore l'Hosles étrangers. Cette fonction lui a pitalier. I joignit à une vie austère un travail continuel. Il défendit avec zèle la mémoire et les

écrits de saint Athanase contre les
ariens. Isidore se brouilla dans la

et ce patriarche le chassa du désert
de Nitrie et de la Palestine, avec
trente autres solitaires. Il se réfugia
à Constantinople l'an 400,
et y
mourut en 403.

ISELIN (Jacques-Christophe), Iselius, né à Bâle en 1681, obtint la chaire d'histoire et d'antiquités de cette ville, ensuite celle de théologie, et la place de bibliothécaire. Il vint à Paris en 1717, et s'y acquit l'estime et l'amitié des savans. Il avoit dessein d'aller en Angleterre et en Hollande; mais l'université de Bâle l'ayaut nommé recteur, il fut obligé de retourner dans sa patrie. Peu de temps après, l'académie des inscriptions et belles-suite avec Théophile d'Alexandrie, lettres de Paris lui donna le titre d'académicien honoraire étranger à la place de Cuper. Iselin mourut le 14 avril 1737. On a de lui un grand nombre d'ouvrages, dont les principaux sont, I. De Gallis Rhenum III. ISIDORE DE CORDOUE transeuntibus, carmen heroicum, ( saint), évêque de cette ville sous 1696, in-4°. II. De Historicis la- l'empire d'Honorius et de Théodosetinis melioris ævi Dissertatio,le-Jeune, composa des Commen1697, in-4°. III. Un grand nombre de Dissertations et de Harangues sur différens sujets. IV. Plusieurs ouvrages de controverse, qui sont aujourd'hui entièrement oubliés. cien, pour le distinguer d'IsidoreL'auteur, en commerce de lettres le-Jeune, plus connu sous le nom avec une partie des savans de l'Eu-d'Isidore de Séville. Voy. no V. rope, les aidoit de ses conseils et de ses recherches. Il fournit beaucoup

taires sur les Livres des Rois. II dédia cet ouvrage vers 412 à Paul Orose, disciple de saint Augustin.

On le nomme aussi Isidore l'An

IV. ISIDORE DE PELUSE

de pièces au célèbre Lenfant pour son (saint), ainsi nommé parce qu'il

T. IX.

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