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La cité de Villa-Boa est le chef-lieu de cette province. Sous l'administration de Gomez Freyre, gouverneur de Rio et de Minas-Geraes, les habitants de ce dernier territoire et les Paulistes s'emparèrent de la partie du pays dont on a formé depuis la capitainerie générale de Goyaz, ainsi appelée du nom des Indiens qui l'habitaient. Un pauliste, nommé Manoel Correa, découvrit, en allant à la chasse des esclaves, de l'or dans une des rivières qu'on y rencontre. Bartholomeu Bueno trouva ensuite des morceaux de ce métal dans le pays des Aracys, près d'un affluent de l'Orellana. Dans une seconde expédition, qu'il fit en 1670, ce célèbre aventurier ayant pénétré jusqu'au Rio-Vermelho, affluent de l'Araguaya, vit des femmes indiennes portant des plaques d'or qu'elles avaient péchées dans le lit des ruisseaux. Le fils de Bueno, nommé Bartholomeu, qui, encore enfant, avait accompagné son père dans cette dernière expédition, fut envoyé, par le gouverneur Rodrigo Cesar de Meneses, avec une centaine d'hommes, pour aller à la découverte de l'endroit où Bueno s'était arrêté. Bartholomeu, ayant pris une direction trop au sud, chercha en vain, pendant trois années, et revint à S.-Paulo, après avoir perdu la majeure partie de ses compagnons. Cependant il fut plus heureux dans une seconde expédition, où il découvrit de l'or dans cinq ruisseaux différents. Nommé capitam mor, il fut alors chargé, par le même gouverneur, d'établir une colonie dans ces parages. Il y fonda l'Arrayal de Ferreiro (2).

La province de Minas-Geraés ou Mines-Générales, fut ainsi nommée parce qu'on trouva de l'or dans tous ses districts. Elle fut formée, en 1720, d'une portion de celle de S.-Paulo, située entre les 13° et 23° 27 de latitude sud, et entre les 328° et 336° (3) de longitude de l'île de Fer;

(1) M. Southey. Hist. of Brasil, ch. 44.

(2) Cor. Braz., art. Goyaz.

(3) Selon les observations les plus récentes, le P. Cazal assigne à cette province une étendue de 112 lienes de longueur du nord au sud, et So lieues de largeur de l'est à l'ouest.

elle est bornée au nord par la province de Bahia, dont elle est séparée par la rivière Verde; et par celle de Pernambuco, dont elle est séparée par la rivière Carynhenha; au midi, par la serra de Mantiqueira, qui la sépare de celle de S.-Paulo par les rivières Preto, Parahybuna et Parabyba, qui la sépare de la province du Rio de Janeiro; à l'ouest, par la province de Goyaz, et à l'est, par celles d'Espirito-Santo, Porto-Seguro et une partie de Bahia.

Ce pays fut preinièrement découvert, en 1573, par Sebastido Tourinho, habitant de Porto-Seguro, qui, remontant le Rio-Doce, le traversa jusqu'au Rio-Jequitinhonha qu'il descendit jusqu'à la côte. Après Tourinho, Antonio Dias Adorno et Marcos d'Azevedo suivirent la même route pour aller à la recherche des éméraudes et des saphirs. En 1693, Antonio Rodriguez, natif de Taubaté, traversa la partie orientale pour trouver des mines d'or. Bueno Miguel d'Almeida, en 1694, et Manuel Garcia, en 1695, parcoururent aussi les districts de S. - Joâo del Rey, Sabará et Villa-Rica. Les richesses rapportées par ces aventuriers engagèrent beaucoup de Portugais et d'indigènes à émigrer dans cette province.

Le 9 novembre 1709, la province de Saint-Paul et celle des Mines furent détachées de la capitainerie de Rio de Janéiro, pour former une capitainerie particulière. En 1711, Villa Rica et Mariana furent déclarées villas; S.-João del Rey et Sabará le furent également en 1712; et Villa do Principe en 1714. On divisa alors la province en quatre comarcas, savoir: Villa-Rica, Rio das Mortes, Sabará et Serro do Frio. Minas fut détachée de S.-Paulo en 1720, pour former une capitania séparée, et D. Lourenço d'Almeyda fut nommé le premier général de cette province. En mêine tems, on nomma un surintendant-général des mines. A l'arrivée du gouverneur, le pays était déjà divisé en quatre

comarcas ou districts.

En 1776, cette province contenait 319,769 habitants. En 1808, sa population s'éleva à 433,049. En 1813, elle montait à 480,000. A cette époque, les noirs esclaves étaient aux blancs dans la proportion de 2 à 1 les mulâtres de 3 à 2, et par rapport aux noirs de 3 à 4. Le nombre des Indiens était d'environ 9,000. La population actuelle est estimée à 500,000 (1).

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(1) Voyage de MM. Spix et Martius, lib. IV, ch. 1 et note 1,

M. le colonel Eschwège a publié le tableau suivant de la population de Minas-Geraes en 1808 (1).

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Total. . .

Couleur.

Blancs.

Mulâtres.

Noirs esclaves.

94,706 | 54,066 | 148;772 || 433,349

Villa-Rica est le chef-lieu de cette province.

La province de Rio de Janeiro, qui prit son nom du port de sa ville capitale, renferme l'ancienne capitania de S.-Thomé, la moitié de celle de S.-Vicente et une partie d'Espirito-Santo. Elle est baignée par l'Océan Atlantique au sud et à l'est; à l'ouest, elle est bornée par la province de S.-Paulo; au nord, par celle d'Espirito-Santo, dont elle est séparée par les rivières Cabapuâna, Preto et Parahyba, et en partie par la serra de Mantiqueira, ainsi que par la province de Minas-Geraes. Près de son extrémité septentrionale, cette province, située entre les 21° et les 24°, a 69 lieues d'étendue de l'est à l'ouest, et 23 de largeur moyenne, en comptant de la forteresse de Santa-Cruz, à l'entrée de la baie de Rio-Janéiro, jusqu'à la rivière Parahybuna. La côte du Sud s'étend depuis le cap Frio jusqu'au cap Trindade, qui est presqu'à 3 lieues à l'ouest de la pointe Joatinga. Cette province est divisée en deux parties par montagnes d'Organ, savoir: celles du nord, Serra-acima ou montagnes au-dessus ; et celle du sud, Beira-mar ou côte de la mer. La première est divisée en deux districts ou territoires: 1° Parahyba-Nova; 2° Canta-Gallo; la seconde en quatre: 1° Ilha-Grande ; 2o Rio de Janeiro; 3o Cabo-Frio ; 4° Goytacazes.

les

(1) Voy. Journal von Brasilien, etc. Weimar, 1818. Erster heft., pag. 209. Bevôlkerung der ganzen capitanie von MinasGiraes in 1808.

En 1515, Joam de Solis entra dans la baie de Rio de Janeiro. Le 1er janvier 1532, Martim Affonso de Sousa y pénétra aussi, et lui donna le nom de Rio de Janeiro, ou rivière de Janvier. En 1555, Villegagnon prit possession d'une île dans la baie pour faire un établissement sur la côte. Le 18 janvier 1567, les Français en furent expulsés par Mendo da Sa, gouverneur de Bahia.

La population actuelle de la province de Rio-Janéiro est de plus de 400,000 individus. MM. Spix et Martius lui donnent 420,000 habitants.

Le chef-lieu de la province est la cité épiscopale du même

nom.

La province d'Espirito-Santo, nommée d'après la ville du même nom, renferme les trois quarts de l'ancienne capitania qui avait été accordée à Vasco Fernandes Coutinho, en 1534. L'époque de sa première colonisation n'est pas bien connue ; mais il est à présumer qu'elle est la même que celle de la Villa-Velha ou Vieille-Ville, qui en fut la capitale jusqu'à l'érection de Victoria. Selon l'auteur de la Description géographique de l'Amérique portugaise (1), Coutinho n'avait que 60 individus pour former le premier établissement dans sa capitainerie, dont deux étaient des fidalgos bannis (degradados), dom Jorges de Menezes et dom Simao de Castello Branco (2).

Cette province a une étendue de 38 lieues (3) du sud au nord, entre le Rio-Cabapuana et le Rio-Doce; sa largeur de l'est à l'ouest est inconnue, une partie considérable étant encore possédée par les naturels du pays. Elle est bornée, au nord, par la province de Porto-Seguro; à l'ouest, par celle de Minas-Geraes ; au sud, par celle de Rio-Janéiro ; et à l'est, par l'Océan-Atlantique.

En 1749, la capitainerie d'Espirito-Santo renfermait 1,705 feux. Le nombre de communiants était de 9,446 (4). Les principales villes sont :

(1) Descripcáo geografica d'América Portugueza, 1587, manus. On croit que Francisco da Cunha est l'auteur de cet ouvrage. (2) Brito Freyre, III, n. 177.

(3) Selon M. Giraldes, cette province est située entre les 19° et les 21o de latitude, et sa longueur est de 38 legoas.

(4) Brasil by M. Southey, (ch. 46), qui cite la collection manuscrite de Pinheiro, vol. IX, n. 47.

10 Villa de Victoria; 2° Villa-Velha ; 3° Benevente ; 4° Almeyda; 5' Guarapary; 6° Itapemirim.

Il existait autrefois un commerce considérable entre les ports de cette capitainerie et ceux de l'Europe et d'Afrique. On voit encore à Villa-Velha les ruines de l'ancienne douane, mais il n'y a plus vestige de commerce.

Villa de Victoria est le chef-lieu de cette province.

La province de Porto-Seguro comprend le territoire de la capitania du même nom, une portion de celle d'Ilheos et d'Espirito Santo. Elle est située entre les 15° 54′ et 19° 31′ (1) de lat. sud, et bornée au nord par la province de Bahia, dont elle est séparée par la rivière Belmonte; à l'ouest, par Minas-Geraes; au sud, par Espirito-Santo; et à l'est, par l'Océan. Cette province s'étend 65 lieues (2) du nord au sud; mais ses limites ne sont pas bien déterminées, parce que les naturels, les Aymores, en occupent encore une grande partie. Néanmoins, c'est dans cette province que les Portugais firent leur premier établissement.

En 1500, Cabral y laissa deux degradados ou exilés, et, en 1504, Christovam Jaques y amena un grand nombre de personnes, parmi lesquelles se trouvaient deux missionnaires franciscains. Le premier donataire fut Pedro de Campos Tourinho. Après la mort de son fils Fernam, le roi, par une lettre du 30 mai 1556, confirma la capitania en faveur de sa sœur Leonor de Campo Tourinho, veuve de Gregorio de Pesqueira. Deux mois après, cette dame la vendit, avec la permission de son souverain, au duc de Aveiro, dom João de Alancastro. Sous le règne de Joseph II, elle retourna à la couronne (3).

Les villes de cette province sont :

1o Porto-Seguro; 2° Villaverde; 3o Trancozo; 4° Prado; 5o Alcobaça; 6° Caravellas; 7° Villa-Viçoza; 8° Portalègre ; 9° S.-Mattheus; 10° Belmonte.

En 1749, le nombre de feux, dans cette capitainerie, était de 485; celui des communiants de 2,480.

Le chef-lieu de cette province est la ville du même nom. La province de Bahia renferme presque tout le territoire de l'ancienne capitania de ce nom avec celui d'Ilbeos. Elle

(1) Selon M. Giraldes, entre 15° 30' et 19° 30'.
(2) M. Giraldes dit qu'elle a 85 lieues de longueur.
(3) Brito Freyre, Guerra Brazilica, liv. I, n. 19.

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