Tou quinau, & tou marmiteu. Quan la dame a le cueur piteu, C'eft une fi joyeure chore. Et dit le Norman de la rore, Si une fille eft orgueilleure C'est une chore pezilleure Pour un biau jeune fi & fage. Car il n'y a fi biau virage, Qui ne s'en voire egratigné. May encor qu'arié vou gaigné Si j'en moufoy, ou envifon? Ha cœur plu dur qu'un potizon, Tant tu me donne de travau. Si tu fçaviez ten que je vau, Tu feriez de moi plu gran feste, J'ai eu le pry de l'arbalete, Je chante comme un pazoquet, Je ne voua jamais fan bouquet, J'ay plu de bonnets que de tefte, J'ay mon biau pourpoin des gran feste, Des jourouvrié, & des dimanche, Tou les moy deu chemire blanche Pour eftre ny falle ny ort. J'ai efté jufques à Nyort. Deja deu fois pour vois le monde. Il est vrai que vourefte blonde, Et auffi blanche comme laict. Et auffi je ne fuy pa laid,
Car chacun me dit en maint lieu, Adieu haut le biau fy, adieu, Adieu hau refpon se tu veu, Le biau fy au jaune cheveu. Je crai que tresbien il entende, Car j'ai les cheveu qui me pende Deffus la chemire froncée. La petite jambe trouffée,
Pour danfez haye de bretaigne, Et les paflepié d'Allemagne, Il eft vrai qu'a la bafle dance Je n'y vien pa a la cadance, May de branle & puy la recoupe Des deu pie je les vou recouppe Menu comme chair a pasté. Le fi de Guillaume Galté
Au pri de moi n'est qu'un canar, J'an veu bien croize Jan Benar, Ou Chauvin, à qui Dieu pardoin. A propo vou fouvien ty poin Du jour de la fin Nicoula, Que j'etien tou deux fi trefla D'avor dancé? vou commensite, Auffi tresbien vourachevite: C'est au jardin mon peze entry D'avantuze me rencontri Aupres de vou, & fi avoy Touriou lyeu deffu vostre voy, Laquelle me fembly depui Auffi claize que liau de puy: May fe piar nou regardet. Qui de gran jalourie ardet, Et quan il m'eu bien efpié, Vou me marchifte fur le pié, Si fort, en me farran la main, Que j'en clochy le lendemain.
Refponce de la dame, au jeune Fy de Pazy.
Our vou refpondre, mon Amy, J'ay veu voftre lettre a demy, Car mon mazy lor arrivit, Qui en la lirant me trouvit, Et Dieu fcet fi je fu fachée, J'euffe voulu eftre ecorchée, Parmanda voyze toute morte: May ce que plu me reconforte, C'est que mon mazy n'en vy rien, Et auffi que je fçay tro bien Qui n'en eu pas eité conten. Notre aprenty vin eçoutan, Pour ouy ce qui me difet, May mon povre cœur foufpifet De gran douleur & de trifteffe. Si je n'euffe efté la maistresse Mon amy j'eftes affolee.
Votre lettre m'a consolée, Quan j'ai connu que m'ay mez tan Je ne le veu croize pourtan, Car les homme son tou trompeu, Et les femme on touriou peu D'eftre par leu dits aburée, J'enten qui ne fon pa rurée: Et de moy, la mercy a Dieu, Je puy bien allez en tou lieu, Et frequentez parmy le monde. Vou me dites que je fuis blonde. May je crai qui vou plait a dife
Auffi je ne m'en foua que rife: Si fui je comm'une autre belle. Vou m'efcrivé que fuy rebelle, Et quan vou me voulé touchez: Que je ne vou laiffe aprochez: Il eft bien vrai que je m'en fache: Car une belle dame cache
Tou les jour, & le plus fouven Son biau tetin, & fon devan, Par votre lettre vou vanté Que comme un oyreau vou chanté Je vou refpon qu'en fui bien ayre: Car quan je fezets à mallaire, Voftre chan me refiouyfet.
Un jour mon mazi me difet Qui voudroit fçavoir la muficle, Pour la chanté en la bouticle.
Vou me mandé par vostre lettre Qu'avez le pri de lâbalestre:
Et qu'cfte for propre, & mignon, Touriou veftu comme un oignon, Don en cela vou m'avé fait
Un fingulier plairir parfait:
Car c'est l'honneur d'un biau jeune homme D'avoir habillemen gran fomme:
Et auffi que c'eft la rairon
Qu'un biau fi de bonne mairon Set touriou fort bien accoutré. De ma par je vouray montré. Si vouravé bonne memoise, Notre jeu de bille d'ivoife: Et ma zobbe d'un fin dra noir. Vou varriez, fi voulé veọir, Tou mes manchesons de velour, Mes folié qui ne fon pas lour, Pour entambez noftre Ruiffiau
Et ma cotte de dra de fiau Bien teinte que me la donna Le fife Jan, quan ordonna Et voulu par fon testamen, Que je l'euffe foudainemen. Ha fi j'eftiez tou deu ensemble, Je vou contefoy, fe me semble, Cen mille bon peti prepo, Toute nui je per le repo, Tan, & fi fort en vou je penfe Je ne fet quelle recompenfe Vou m'en fefez: fi fuis je feufe, Que n'atten maintenant que Que vou reveniez de Lyon: Vou me donrez un million De biau cordon de faye fine, Pour en donner en ma voirine, Laquelle à vou fe recommande.
Autre chore ne vou demande Qu'autant en un mot comme en cen Qu'à vour aymé mon cœur confen: Vou fupplian, mon dour amy. N'eftre à me refpondre endormy, Si ne vené bien to icy: Car je fefets en gran fouci, Si je navetz de vo nouvelle: Je prie à Dieu qui feynt telle Que pour vrai je les vou defise. Et à tant fefay fin d'eserise. C'eft de Pazy ce jour & an, Que je m'en ally droit à Lan.
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