XIV. RONDEAU. Du Difciple fouftenant fon Maistre, contre les D detracteurs. U premier coup, entendez ma refponce, nonce Par moy, qui fuis l'un de fes clers nouveaux: Que pour rithmer ne vous crains deux naveaux, Et euffiez-vous de fens encor une once. Si l'efpargnez, tous deux je vous renonce: Et tenez bon, en fuivant ma femonce: XV. RONDEAU. A une mefdifante. N le m'a dit, Dague à rouelle, (1) Le (1) Dague à rouelle.] C'étoit un ancien poignard å affez long qui étoit monté d'une rouelle fort large, qui lui fervoit de garde, Il fut introduit par Le vin que fi bien avallez, Vous eftes rapporte nouvelle, Mais fi plus vous advient, Mefelle, (1) Louis XI. Voyez les notes fur le prolog. du 3. liv. de Rabelais.Il étoit aboli du temps de Marot, & paffoit déjà pour une antiquaille; & c'eft en ce fens qu'il eft appliqué à cette médifante, qui fans doute n'étoit pas jeune. (1) Mefelle; Attaquée de villaine maladie : c'est le féminin de Mefel, ou mefeau, un homme attaqué de la mezellerie, ou ladrerie, maladie autrefois affez commune. C'eft un terme plutôt d'injure, que de pitié: il vient du latin, mifellus, comme on le trouve en quelques-uns de nos poètes. Nous voyons ce mot, mefel, & mefeau employez en ce fens dans nos vieux livres; c'eft ainfi que le met la Comedie du mau. vais riche, où Trotemenu parle au Lázare qu'il veus éloigner de la porte de fon maître. Sus toft paillart vuide d'icy, Et quelques vers plus bas, le mauvais riche parlant à Troremenu auquel il commande de chaffer le Lazare, fe fert du terme de mefeau. Vos reins en feront bien gallez: XVI. RONDEAU. A un Poëte ignorant. U'on mene aux champs ce coquardeau, XVII. RON Fais que l'huys foit fi bien fermez Et Trotemenu répond: Monfeigneur, je l'en chafferay; Très-ord villain, MESEAU pourry, Que de Dieu foyez-vous pugny Tant me faictes avoir de paine. (1) Ce n'est qu'un vean,] C'est une allufion au nom M XVII. RONDEAU. A un Poëte François. Ieux refonnant, qu'à bien louer facile, Palladial vers la terreftre gent: Puis vers les Cieux, dont as le titre gent Je dy moderne, antique en façons mille, Ce qui près toy me rend bas & humile, D'autant que plomb eft plus fourd, que l'argent Mieu refonnant. Ainfi ma plume, en qui bourbe distille, nom de ce mauvais poëte, qui fe nommoit Mace, ou Mathieu de Vaucelles, & prenoit la qualité de Poëte champêtre. Voici ce qu'en dit la Croix du Maine pag. 317. de fa Bibliotheque. Mathieu de Vaucelles imprimeur & Libraire au Mans, en laquelle ville il naquit le 18. jour de Fanvier 1507. ledit Vancelles étant fort jeune écrivit quelques poëfies Françoises contre Clement Marot, fous le nom de Poëte Champestre, lefquelles ont été imprimées, il y a plus de 40. ou 50. ans..... Il mourut au Mans l'an 1578. le jeudi premier jour de Janvier âgé de 72. ans. Il fe retira au Mans l'an 1536., puifqu'il y a une Carte du pays du Maine imprimé chez lui Pannée 1537. XVIII. RON XVIII. RONDEAU. Au Seigneur Theocrenus, lifant à fes difciples. Plus our toucher la lyre, Ainfi d'autant qu'un Dieu doit faire & dire Bref, fi dormir plus que veiller peut nuire, Tu dois en los par fus Mercure bruire, Car il endort l'œil de celuy qui veille: Et ton parler les endormis efveille, Pour quelque jour à repos les conduire Plus proufitable. XIX. RONDE A U. A Eftienne du Temple. 'Ant eft fubtil, & de grande efficace Le tien efprit, qu'il n'eft homme qui face Chofe qui plus honneur & los conferve: Et ce qu'as faict, Roy, Seigneur, ferf, ne ferve Ne le feit onc: je mets raifon en face. Qui veut defcendre en la vallée baffe, Monté doit eftre avant en haute place: Mais ton efprit tout le contraire observe, Tant |