EPITRE XXV. Audit Seigneur. Pour fe plaindre du Treforier Preudhomme (1) faifant difficulté d'obeir à l'Acquict defpeché. 1527. Uiffant Prelat, je me plains grandement Du Treforier qui ne veut croire en cire, (2) En bon acquift, en exprès mandement, En (1) Guillaume Prud'homme étoit fecretaire du Roy & fecretaire géneral des finances. (Sauval Antiqui fez de Paris Tom. 3. p. 610. des preuves.) Il étoit auffi géneral des finances de Normandie, & même Treforier de l'Epargne; il avoit cette qualité en 1531. & peut-être dès l'an 1523. que François I. établit le Trefor de fon Epargne. Cette charge qui étoit confiderable fervoit de dépoft géneral aux revenus du Roy & du Royaume. Elle avoit fuccedé à la Charge de Receveur géneral du Royaume, que le Roy Jean avoit établie: & fous Louis XIV. on lui a subftitué celle de Garde du Trefor Royal. Marot devint enfuite ami particulier de Prud'homcomme on le voit par l'Epigramme 35. & la Complainte V. me, (2) Il y a longtems que ces Tréforiers font en droit de n'avoir pas bonne réputation. que Cretin dit de ces honnêtes Meffieurs. Vous mettez fus la rage aux Treforiers, Sont fermes, eftables, Voici ce En Robertet, n'en François noftre Sire: (1) D'honneur les concierges, Et droits comme cierges. Dis-je pas vray? On fait ce qui en eft On voit bien que Cretin en avoit été rebuté plus d'une fois, comme il le dit ailleurs. Comme l'éxemple d'Anguerrand de Marigny & de Samblançay ont fait enfin que nos Miniftres des finances font devenus un peu plus honnêtes-gens: qu'on faffe la même chofe fur une cinquantaine de Trésoriers par chaque fiecle, à la fin ils deviendront un peu moins fripons. Je ne croi pas qu'ils fe fcandalifent de ce que je marque ici à leur louange: ils fçavent bien que le plus honnête-homme d'entr'eux a merité beaucoup plus que je ne dis. (1) Florimond Robertet Sceretaire d'Etat, fur qui Marot a fait la Complainte 3. cy-après. EPITRE XXVI. Au Roy. Pour le delivrer de prison. (1) 1527. RQuinze jours à, je les ai bien comptez, Oy des François, plein de toutes bontez, Et dès demain feront juftement feize, Où (1) Ce deuxième emprisonnement de Marot eft du mois d'Octobre 1527. La lettre de François. I. la Cour des Aydes pour fon élargiffement eft du premier novembre de la même année. Ce Prince dé clare qu'il a été duëment informé de la caufe dudit emprifonnement, qui eft pour raison de la recousse de certains prifonniers ; & il enjoint, que toutes excufations fcefantes, on mette Marot hors des prifons. La Cour obéit. Tiré des regiftres de la Cour des Aydes de Paris. Voyez Menage, Anti-baillet, Tom. 2. chap. 112. Cet emprifonnement eft fört different de celui de 1525. qui fe fit à la requête du Docteur Bouchar, dont il eft parlé dans les Epitres 10. 11. & ailleurs. Les fu jets de ces deux prifons, & la maniere dont il fat arrêté font fort différens Où n'y avoit feul mot de Jefus Christ: Vous fouvient-il, ce me dirent-ils lors, Efté menteur. Car pourquoy, & comment Quand je n'ay fceu moy-mefmes fecourir? Mais pour venir au point de ma fortie: Ne Ne plaidons point, ce n'eft que tout efmoy. Je vous en croy, fi je vous ay mesfaict, Encor pofé le cas que l'euffe faict, Au pis aller n'y cherroit qu'une amende. EPITRE XXVII. Au Reverendiffime Cardinal de Lorraine. (1) L 1529. 'Homme qui eft en plufieurs fortes bas, Bas de ftature, & de joye, & d'esbas, Bas de fçavoir, en bas degré nourri, Et (1) C'eft Jean Cardinal de Lorraine qui mourut d'apoplexie en 1550. Il étoit frere d'Antoine Duc de Lorraine, & de Claude Duc de Guife. C'étoit un bon homme. Il valoit mieux que tout le refte de cette race Guifarde & Lorraine que nous avons euë de |