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TABLE DU TOME II.
RONDEAU LXVIII. L'adieu de France à l'Emper

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reur. 1540.

426
LXIX. Vers affichez à Paris, quand
Beda fut forbanny, voulant efmouvoir le
Peuple à fedition

427

- LXX. Refponfe de Marot à Referipteau
•cy-dessus...
Dixain fur le mefme fujet. Vi

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Fin de la Table du Tome II.

-

428

ibid.

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EPITRES

DE CL. MAROT.

EPITRE I.

Maguelonne à fon Amy Pierre de Provence, elle eftant en fon Hofpital. (1)

1517.

SUSCRIPTION.

Meffager de Venus prens ta haute vollée,
Cherche le feul Amant de cefte defolée:
Et quelque part qu'il rie, ou gemiffe à prefent,
De ce piteux efcrit fais lui un doux prefent.

A plus dolente & malheureuse

femme,

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(1) Le fond de cette Epitre eft tiré du Roman fi Tom. II.

A

connu

Bien cognoiffant, que defpite Fortune,'
Et non pas toy, à prefent m'infortune: ·
Car fi trifteffe avecques dur regret
M'a fait jetter maint gros foufpir aigret,
Certes je fçai que d'ennuy les allarmes
T'ont fait jetter maintefois maintes larmes.
O noble cueur, que je voulois choisir
Pour mon amant, ce n'eft pas le plaifir,
Qu'eufmes alors, qu'en la maifon Royalle
Du Roy mon pere à t'amye loyalle
Parlementas d'elle tout vis-à-vis :

Si te promets que bien m'eftoit advis,
Que tout le bien du monde & le deduit
N'eftoit que dueil, près du gracieux fruit
D'un des baifers, que de toy je receu :
Mais nos efprits par trop furent deceuz,
Quand tout foudain la fatale Déeffe
En dueil mua noftre grande lieffe,
Qui dura moins que celle de Dido:
Car toft après, que l'enfant, Cupido
M'euft fait laiffer mon pere puiffant Roy.
Vinfmes entrer feulets en defarroy
En un grand bois, où tu me defcendis,
Et ton manteau deffus l'herbe eftendit,
En me difant: mamye Maguelonne,
Repofons nous fur l'herbe qui fleuronne,
Et efcoutons du roffignol le chant...
Ainfi fut fait. Adonc en arrachant
Fleurs & boutons de beauté très-infigne,
Pour te montrer de vraie Amour le figne,
Je les jettois de toi à l'environ,

Puis devifant m'affis fur ton giron,

Mais

connu de la belle Maguelonne & de Pierre de Pro

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Mais en contant ce qu'avions en pensée,
Sommeil me print, car j'eftois bien laffée.
Finablement m'endormy près de toy,
Dont contemplant quelque beauté en moy,
Et te fentant en ta liberté franche,

Tu defcouvris ma poitrine affez blanche,
Dont de mon fein les deux pommes pareilles
Veis à ton gré, & tes levres vermeilles
Baiferent lors les miennes à defir:

Sans vilenie, en moi prins ton plaifir,
Plus que ravy, voyant ta douce amye
Entre tes bras doucement endormie.
Là tes beaux yeux ne fe pouvoient faouler:
Et fi difois (pour plus te confoler)
Semblables mots en gemiffante aleine :

O beau Paris, je ne croi pas qu'Helaine,
Que tu ravis par Venus dedans Grece,
Euft de beauté autant, que ma maistresse:
Si on le dit, certes ce font abus.

Difant ces mots, tu vis bien, que Phebus
Du hafle noir rendoit ma couleur tainte,
Dont te levas, & couppas branche mainte,
De verd laurier, cyprès, cedre ou ramée, (1)
Dont il fortoit une odeur embasmée,
Que tout autour de moy tu vins estendre
Pour preferver ma face jeune & tendre.
Helas ami, tu ne fçavois que faire
A me traiter, obeyr, & complaire,
Comme celui duquel j'avois le cueur.

Mais cependant, ô gentil belliqueur, Je dormois fort, & Fortune veilloit: Pour noftre mal (las!) elle travailloit.

Car (1) Ce vers & le fuivant qui fe trouve dans l'édition de Bonnemere & en plufieurs autres manquent dans l'édition de Nyort & en d'autres éditions vulgaires, & nous avons cru les devoir rétablir ici,

Car quand je fus de mon repos laffée,
En te cuydant donner une embraffée,
Pour mon las cueur grandement confoler,
En lieu de toi (las!) je vins accoler
De mes deux bras la flairante ramée,
Qu'autour de moi avois mife & femée,
En te difant, mon gracieux amy,
Ay-je point trop à voftre gré dormy?
N'elt il pas temps que d'ici je me leve?
Ce proferant, un peu je me foubleve,
Je cherche, & cours, je reviens, & puis
vois,

Autour de moi je ne vis que les bois:
Dont maintefois t'appellai Pierre, Pierre,'
As-tu le cueur endurci plus que pierre,
De me laiffer en ceftui bois abfconfe?
Quand de nully n'eus aucune refponse,
Et
que ta voix point ne me reconforte,
A terre cheuz, comme tranfie, ou morter
Et quand après mes langoureux efprits
De leur vigueur furent un peu furpris,
Semblables mots je dis de cueur & bouche:
Helas! Amy, de proueffe la fouche,
Où ès allé? Es-tu hors de ton fens,
De me livrer la douleur que je fens
En ce bois plein de beftes inhumaines?
M'as-tu ofté des plaifances mondaines,
Que je prenois en la maison mon Pere,'
Pour me laiffer en ce cruel repaire?
Las! qu'as-tu fait, de t'en partir ainsi?
Penfes-tu bien, que puiffe vivre ici ?
Que t'ai-je fait, ô cueur lafche & immunde;
Se tu eftois le plus noble du monde,
Ce vilain tour fi rudement te bleffe,
Qu'ofter te peut le titre de nobleffe.
O cueur remply de fallace & faintife!

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