Les connexions des os du tronc entre eux sont exposées en dernier lieu; elles offrent peu de particularités. Les os des membres offrent plus de variété dans la classe des mammifères que dans les autres classes; car les mammifères ne sont pas seulement carnivores ou plantivores, mais aussi terrestes, aquatiques ou aériens, et il y a certaines modifications du squelette qui vont parallèlement aux modifications du mouvement. Les mammifères terrestres comme exerçant des mouvemens plus variés, offrent à leur tour plus de variété dans cet os, que les aquatiques et les aériens. Ce sont ces diverses conditions qui déterminent les différences qu'offrent les membres relativement à la longueur, à la situation libre, à la séparation au développement de l'ensemble et de leurs parties, et même au nombre des os qui les composent. Mais on distingue toujours les os des quatre divisions principales qu'offrent les autres vertébrés, savoir: pour les membres antérieurs les os de l'épaule, du bras, de l'avant-bras et de la main ; et pour les membres postérieurs ceux du bassin, le fémur, ceux de la jambe et du pied. I serait trop long d'entrer ici dans tous les détails de leur description. La description de la tête osseuse des mammifères commence par l'indication des caractères essentiels qui lui sont propres ; celle-ci est suivie de l'examen spécial des pièces osseuses qui entrent dans la composition du crâne et de la face; elle se termine par la considération de la tête entière, où l'auteur fait voir les modifications de la forme générale de cette partie dans les divers ordres de mammifères, à sa surface extérieure où le défaut de symétrie chez les cétacés est surtout remarquable; ensuite à sa surface interne; enfin les différences dans le nombre des os de la tête, celles de leur texture et celles de leurs connexions, en terminant par l'examen des différens trous et des ouvertures qu'on y observe. La réduction des différentes parties du squelette les unes sur les autres, sous tous les rapports, ainsi que les tables pour la squelettologie, et la littérature relative à cette partie de l'anatomie comparée, seront données à la fin de l'ouvrage conjointement avec les mêmes objets qui se rapportent aux autres organes. Le volume suivant sera consacré à la description des muscles. 126. NEUE LEHren im Gebiete DER PHYSIOLOGISCHEN ANATOMIE, etc. Nouvelles doctrines du domaine de l'anatomie physiologique et de la physiologie de l'homme, fondées sur des recherches historiques et critiques et démontrées par l'expérience, par le Dr PH. HENSZLER; des communications les plus déliées entre les différens systèmes vasculaires, et des dernières extrémités libres de ces systèmes: Dissertation anatomico-physiologique servant de base à la doctrine de la circulation du sang et de la nutrition. In-8°. p. xxvi et 172; prix, 18 gr. Nuremberg, 1825; Riegel et Wiesner. Le jeune auteur de cet ouvrage annonce la prétention de réformer la physiologie, qui, selon lui, est trop imparfaite aujourd'hui pour fournir des principes sûrs au médecin praticien. L'auteur se propose donc de donner une solution finale des problèmes physiologiques, contre lesquels tant d'autres ont déjà échoué; il exposera une doctrine entièrement nouvelle sur la physiologie du système nerveux sur le mouvement circulatoire du sang et sur la formation de ce fluide, de même que sur la respiration, et une nouvelle théorie de la nutrition, de l'inflammation, etc. La théorie donnée sur la circulation dans le volume que nous annonçons, n'est pas de nature à justifier toutes ces belles promesses. Les faits positifs qu'on y trouve sont connus pour la plupart depuis long-temps, et les autres explications que l'auteur donne, et qu'on pourrait regarder comme nouvelles, n'offrent rien qui puisse satisfaire l'esprit. 127. SPICILEGIA ADENOLOGICA. Diss. anatom. physiolog., auct. PHIL. SEIFERT. Berlin, 1823. In-4°. de 12 p., avec 2 pl. Les objets examinés par l'auteur sont : 1. la glande vénéneuse du Trigonocephalus mutus, 2o. celle de la vipère, Coluber berus, 3°. la glande vénéneuse de l'ergot de l'ornithorynque, 40. et la glande dorsale du pécari, Sus tajassu. Les descriptions sont faites avec soin, et les figures ne laissent rien à désirer. 128. DESCRIPTIO PHYSIOLOGICO - ANATOMICA CRANII SIMIE SATYRI, auct. ERNEST. WORMES. In-8°. de 19 p., avec 2 pl. Berlin, 1823. Cette dissertation commence par quelques remarques générales sur les singes; la description ostéologique du crâne de l'orang-outang et les deux planches méritent des éloges. 129. DESCRIPTIO OSTEOLOGICA CRANII MYRMECOPHAGE TETRADACTYLE, diss., auct. J. C. MARSMANN, In-4. de 22 p. avec 2 bonnes pl. Berlin, 1823. 130. NOTE SUR UN MONSTRE CHINOIS (Hétéradelphe de M. Geoffroy Saint-Hilaire), lue à l'Acad. de Méd., dans sa séance du 14 août 1826. Le D. Bordot a présenté à l'Académie une petite statue representant un monstre chinois vivant, qui avait été observé à Canton par MM. Pearson et Swington, médecins anglais. Ce monstre, âgé de 21 ans, ayant d'ailleurs toutes les autres parties du corps bien proportionnées, porte, à la partie antérieure et supérieure du tronc, le corps presque entier d'un fœtus qui lui est attaché, et qui est comme suspendu par le cou à la partie inférieure du sternum. Là, cet os présente un renflement que, sur son volume, on pourrait supposer être la tête du fœtus. Les extrémités supérieures de ce fœtus sont grêles, et, dans toute la portion supérieure du tronc, la peau semble immédiatement appliquée sur les os sans interposition d'aucuns muscles. Quant aux extrémités inférieures, elles offrent à peu près le volume qu'elles doivent avoir, et le système musculaire y existe si bien, que, pendant long-temps, elles ont exécuté des mouvemens très - incommodes pour l'homme qui fait le sujet de l'observation. Cette circonstance a déterminé à en provoquer l'immobilité au moyen d'une ligature qui, appliquée sur les deux jambes, à la hauteur du genou, a produit en effet l'ankilose de l'articulation. Du reste, les pincemens qu'on exécute sur toute la surface du corps du foetus sont perçus par celui qui le porte. Le foetus est du sexe masculin; il a deux ombilics; quelques côtes, toutes flottantes; des mains et des pieds assez bien conformés et garnis d'ongles. On a engagé le jeune Chinois qui présente ce singulier phéno-, mène à venir en Europe se montrer; mais il a résisté à toutes les sollicitations et aux brillantes propositions qu'on lui a faites. (MM. Duméril et Geoffroy Saint-Hilaire, commissaires.). 131. RAPPORT SUR UN MONSTRE CHINOIS HÉTÉRADELPHE, par M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, membre de l'Institut. (Lu à l'Acad. roy. des sciences, le 28 août 1826.) 1 L'existence de la monstruosité dont M. Bordot a présenté un modèle à l'Académie (voyez l'article précédent) paraît, aux commissaires de l'Académie, très - authentique. On connaît déjà, ajoute M. Geoffroy, 20 cas rares, semblables à celui dont il est question. Benevenius, Columbus, Montano, Ambroise Paré en ont décrit de sèmblables; Schenkius, qui en rapporte 13 exemples, en a observé 3 pour sa part; Aldovrande donne la figure de 3 autres qu'il a très-judicieusement réunis dans le même article, et désignés sous le nom de Monstrum bicorpor monocephalon. On a encore figuré récemment un Espagnol présentant cette monstruosité, et l'on connaît particulièrement le sujet vu à Nauplie en 1742, et rendu célèbre par les soins du marquis de l'Hôpital; Moreau de la Sarthe en a reproduit la peinture dans son ouvrage intitulé: Description des principales monstruosités. Les Annales de la chirurgie ont aussi conservé le souvenir d'un autre sujet, né en 1764, à Ondervillers, en Suisse, dont l'individu acéphale fut habilement détaché par le chirurgien du lieu. M. Geoffroy termine cette énumération sommaire par le cas le plus instructif et dont la science doit la connaissance à Winslow c'est celui d'une fille qui mourut, en 1733, à l'Hôtel-' Dieu. On allait lui administrer l'extrême-onction, quand la religieuse de garde avertit de l'existence d'un second corps d'un très-petit enfant qui sortait de l'estomac de la malade. Y avait-il là deux individus, et devait-on les administrer tous les deux? Winslow ayant été appelé pour conférer sur cette question, eut ainsi occasion de connaître la fille aux deux ventres; car ce fut ainsi qu'il la désigna dans les deux mémoires insérés parmi ceux de l'Académie, pour les années 1733 et 34. Ce n'est donc pas comme fait unique, ni même comme fait dont l'existence puisse être révoquée en doute, que l'observation rapportée est précieuse; elle l'est, au contraire, comme offrant la répétition exacte en tous points du mélange le plus singulier et le plus hétérogène. M.Geoffroy, passant ensuite en revue les diverses assertions émises dans la notice venue de Canton, et rédigée, comme nous l'avons dit, par le Dr. Pearson, signale les ressemblances et les différences que présente le nouveau monstre avec ceux qui avaient déjà été observés. Tous appartiennent à un genre auquel M. Geoffroy donne le nom d'Hétéradelphe, c'est-à-dire frères jumeaux dissemblables. De toutes les circonstances de la relation, celle du mouvement spontané des jambes du foetus qui, au rapport du Dr. Pearson, gênaient tellement l'individu adulte, qu'on a été obligé de produire une ankilose de l'articulation fémoro-tibiale au moyen d'une ligature, paraît seule susceptible de donner lieu à quelques doutes. Cette circonstance est, en effet, unique dans les annales de la science. Tous les renseignemens qu'on s'est procurés jusqu'ici sur l'anatomie des monstruosités analogues, ont prouvé que l'absence du système musculaire y était complète; on n'y a même jamais observé, jusqu'à présent, de cœur; le système nerveux y existe à peu près comme dans l'état naturel; mais il rampe dans le tissu graisseux, et vient s'épanouir à la peau sans animer aucun muscle. M. le rapporteur termine en faisant mention de différentes monstruosités hétéradelphes observées chez les animaux, et particulièrement chez les chiens et chez les chats. Il divise le genre en espèces, d'après les faits connus, 132. OBSERVATION D'OBLITERATION DE L'INTESTIN PAR VICE DE CONFORMATION, recueillie par M. BARON, D. M. P. (Communiquée à l'Acad. roy. de Médecine, séance du 11 avril 1826.) Les oblitérations de l'intestin sont des vices de conformation assez fréquens; mais celle-ci présente une circonstance assez remarquable, et dont on doit tenir compte dans l'histoire physiologique de la nutrition du fœtus : c'est l'absence du méconium. L'enfant dont l'intestin était oblitéré, était mort à l'hospice des Enfans-Trouvés; il y avait vécu 3 jours, avait continuellement vomi des matières jaunes, mais n'avait eu aucune évacuation alvine. A l'ouverture du corps, on trouva le duodénum très-dilaté et terminé en cul-de-sac complétement oblitéré à l'endroit où il communiquait avec l'intestin grêle. Ce dernier était fort étroit, du volume de l'urtère, se terminait dans le cœcum en formant un petit prolongement circulaire saillant d'environ 2 lignes; le diamètre du gros intestin ne dépassait guère celui de l'intestin grêle, L'oblitération du duodénum semblait dépendre de la membrane muqueuse seule, les deux autres tuniques se continuant sur l'intestin sans interruption. On ne trouvait de méconium dans aucune partie du canal, ce qui n'est pas d'accord avec quelques observations dans lesquelles on dit avoir trouvé du méconium dans |