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momens de la maladie, et en trouve le motif dans dé prétendus rapports entre la fièvre jaune et les fièvres intermittentes pernicieuses. Le quina, au contraire, suivant M. Lefort, est toujours nuisible, et le suifate de quinine seul lui a paru utile et capable d'être supporté dans ces cas désespérés où, vers la fin de la maladie, l'estomac ne peut rien supporter, vomit jusqu'aux boissons les plus douces, les plus calmantes, et se trouvé dans un état d'indolence et d'inertie. On aura peut-être de la peine à comprendre comment un estómac qui se contracte avec douleur et violence sur toutes les boissons, se trouve dans un état d'indolence et d'inertie. Mais laissons ces subtilités : le fait constant, suivant M. Lefort, c'est que le sulfate de quinine est un remède excellent dans ces cas graves, et nous devons nous borner à souhaiter que d'autres expériences se joignent à la sienne pour confirmer ce point important de pratique. L'eau gazeuse artificielle, à petites doses, préparée par le procédé de M. Planche, lui a paru aussi fort utile dans ces cas, et aider merveilleusement l'action du sulfate de quinine.

Partisan d'ailleurs déclaré de la non-contagion, M. Lefort apporte de nouvelles preuves à l'appui de son opinion. Pendant plus de deux ans, dit-il, de février 1823 à mai 1825, les vents ont, à peu de variations près, soufflé à l'est, est-nord-est, Nous n'avons point eu de vents du sud d'une certaine durée, et nous avons été exempts de fièvre jaune, malgré de nombreux arrivages d'Européens. Dès les premiers jours de mai, les vents sont devenus variables; ils sont descendus au sud-sud-ouest, et ont été accompagnés de pluies, d'orages et de fortes chaleurs, comme au temps de l'hivernage, etc., etc.; el bientôt aussi la fièvre jaune s'est développée, avec rapidité: tant que ces vents ont duré, la fièvre jaune a régné avec eux; elle a cessé ses ravages quand les vents ont changé.

Si nous revenons maintenant sur nos pas, ce sera pour découvrir de nouvelles assertions hasardées par M.Guyon, qui prétend que l'opium, les vins généreux, en enivrant les malades, retardent la marche de la fièvre jaune. Les vins généreux........ mais aucun malade né peut en supporter le goût; tous ont une aversion extrême pour toute espèce de vin... L'opium est aussi nuisible, suivant M. Lefort, qui n'en a éprouvé que de fâcheux effet; lors même qu'il l'a donné à ces malades qui expriment énergiquement le besoin qu'ils ont de sommeil par ces mots : Que je

voudrais dormir! faites-moi dormir! Toujours l'opium a accru dans ces cas l'irritation et le malaise; ce n'est que sur la fin de la maladie, dans la convalescence, que l'emploi peut en être avantageux. Mais en voilà assez sur l'ouvrage intéressant de M. Lefort et sur les notes de M. Guyon; les lecteurs apprécieront la valeur des observations de ce dernier médecin, quand ils sauront qu'il espère trouver le meilleur mode de traitement de la fièvre jaune, moins dans un grand savoir que dans une grande témérité.

FABRE.

230. CLINIQUE MÉDICALE DE L'HÔTEL-DIEU DE ROUEN; précédée du rapport fait à l'Acad. de médecine ; par M le Dr. HELLIS, D. M., adjoint de l'Hôtel-Dieu de Rouen. In-8°. Paris, 1826; Gabon et compag.

Si les lois fondamentales de la médecine sont de tous les temps et de tous les lieux, on ne saurait disconvenir que leur application ne soit soumise à une foule de modifications dépendantes des saisons, des habitudes et du climat. Cette vérité, ́proclamée par Hippocrate, dans son Traité des eaux, des airs et des lieux, fait pressentir l'utilité des travaux qui ont pour but de signaler les maladies propres à chaque localité, ainsi que les remèdes qu'il leur faut opposer.

Ce serait un travail bien précieux, que celui qui aurait pour but de tracer la topographie médicale de la France, de décrire les affections propres à chaque localité, et les moyens curatifs dont l'expérience a constaté le succès. Cette grande et utile pensée ne pouvait échapper à l'Acad. roy. de médecine qui, dès les premiers instans de sa création, a nommé une commission spéciale pour s'occuper de cet objet un pareil travail ne peut être que le résultat des travaux de médecins placés dans les divers départemens. C'est en réunissant les matériaux que leurs talens préparent, que l'Académie peut, en prenant ce sujet dans sa totalité, grouper les topographies autour les unes des autres, et les diviser suivant les grandes sections géogra phiques qui marquent et partagent la surface de la France.

Ce rapprochement, en replaçant les objets dans leur situation naturelle, permettra de les comparer sous leurs rapports les plus importans, et de saisir les traits communs ou distinctifs qui caractérisent les hommes et la constitution, suivant le sol

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à tel degré d'élevation, et selon l'exposition vers telle ou telle région du ciel. Par là on pourra découvrir les causes qui rendent souvent différentes les populations voisines; on pourra déterminer les affections spéciales à chaque lccalité, et, par suite, les moyens de les prévenir ou de les combattre avec efficacité.

L'ouvrage de M.Hellis, fruit d'une longué étude, d'un esprit observateur et nourri d'une saine érudition, offre des matériaux précieux pour l'accomplissement d'une pareille entreprise. J. F. 231. DES INFLAMMATIONS SPÉCIALES DU TISSU MUQUEUX et en particulier de la diphtherite, ou inflammation pelliculaire, connue sous le nom de croup, d'angine maligne, d'angine gangréneuse, etc.; par P. BRETONNEAU, médecin en chef de l'hôpital de Tours. I vol. in-8°. avec 3 pl., prix, fig. noires, 8 fr., fig. color., 10 fr. Paris, 1826; Crevot.

232. MALADIES NERVEUSES DES AUTEURS, rapportées à l'irritation de l'encéphale, des nerfs cérébro-rachidien et splanchni que, avec ou sans inflammation; par J.-G. FOURCADE-PRUNET, D. M. Un vol. in-8o.; prix, 5 fr. 50 cent., franco 6 fr. 75 cent. Paris, 1826; Mlle. Delaunay.

CHIRURGIE.

233. MÉLANGES De chirurgie étranGÈRE, par une société de chirurgiens de Genève, composée de MM. J.-P. MAUNOIR, C.-T. MAUNOIR, F. MAYOR, Ch. G. PESCHIER, J.-C. MORIN, J. P. DUPIN, F. OLIVET, docteurs en chirurgie. Anevrismes, Ligatures d'artères. - Tom. III, in-8°., prix 7 fr. 50 cent. Genève, 1826; chez les héritiers de J.-J. Paschoud; et Paris, même maison.

Nous avons fait connaître dans nos cahiers précédens (1) les 2 premiers volumes des Mélanges de chirurgie étrangère, et Bous annonçons avec plaisir le 3o. volume de cette intéressante collection, qui doit contenir la traduction française de tous les mémoires originaux de chirurgie étrangère publiés dans ces derniers temps. Ce volume traite des anévrismes et de

(1) Voyez Bulletin des Sciences médicales. (1824) Tom. II, art. 248; et (1825) Tom. IV, art. 281.

la ligature des artères. Les traductions sont aussi exactes que les précédentes. Nous leur consacrerons un article détaillé dans notre prochain cahier. Aujourd'hui nous voulons seulement rappeler à nos lecteurs cette importante et utile entreprise, qui mérite d'être secondée par tous les amis de la science et de l'humanité, qui d'ailleurs se recommande si bien elle-même par les noms des hommes distingués qui veulent bien se dévouer et consacrer leurs temps à traduire eux-mêmes les ou→ vrages et faire connaître les essais tentés par des chirurgiens célèbres sur les traces desquels ils marchent de si près. Dans leur préface, nos honorables confrères se plaignent du défaut d'obligeance des journalistes de Paris; j'espère que ce reproche sera entendu, et que la publication de ce nouveau volume four nira l'occasion de réparer envers nos confrères de Genève l'omission sans doute involontaire qui a été faite. D. F.

234. QUESTION CHIRURGICO-LÉGALE SUR UN ACCOUCHEMENT LABORIEUX; par LEROUX (de Rennes), D. M. P. In-8°. Paris, 1826; Jules Didot aîné.

Le 27 septembre 1825, le Dr. Hé.... est appelé pour donner ses soins à une femme en travail qu'avait tourmentée une ignorante matronne. Les douleurs, d'abord fortes et expulsives, avaient cessé depuis une heure. La femme avait les extrémités froides, le facies très-altéré, le pouls à peine sensible. Les deux bras de l'enfant se présentaient, le droit dépassait la vulve jusqu'au coude, les doigts de la main gauche s'y montraient aussi; ces membres étaient fortement tuméfiés, noirs, livides; on n'y sentait aucun battement d'artères, les organes internes de la génération offraient également l'aspect d'une infiltration et d'un gonflement extrêmes. M. Hé.... craint une perte interne, trouve le danger imminent, fait des efforts répétés et infructueux pour introduire la main dans la matrice dont il a même de la peine à atteindre le col, à cause de cette tumefaction des bras. Les règles de l'art prescrivent dans ces circonstances de laisser périr et la femme et l'enfant. M. Hé........ les oublie, ces règles; il n'a d'espoir que dans l'amputation des bras; il fait part au père de ses craintes et de son espérance : le père le supplie de délivrer à tout prix sa femme; un couteaubien С. ТОМЕ Х.

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aiguise sert à l'opération. M. Hé.... ampute le bras droit pres de l'épaule; il n'y a point d'hémorrhagie. Il recommence ses tentatives pour pénétrer dans la matrice, il échoue de nouveau. Il se décide à amputer le bras gauche : point d'écoulement de sang; il peut alors surmonter l'obstacle, il saisit les pieds de l'enfant, les ramène, termine l'accouchement, croit l'enfant mort, le dépose à terre sur un linge. Quelques instans après l'enfant donne quelques signes de vie; on lie le cordon, un simple linge est mis sur les moignons, il n'y.a point d'hémorrhagie; la mère et l'enfant sont sauvés. Une plainte est portée en justice contre le Dr. Hé...., on lui demande des dédommagemens; des dépositions inexactes semblent le rendre coupable de barbarie et d'ignorance. Mu par les sentimens les plus honorables, M. Leroux de Rennes prend la défense de son confrère accusé. Il s'attache à prouver d'abord l'innocence de M. Hé.... par les contradictions et les aveux des témoins, et se hâte d'aborder la question scientifique. M. Hé..., ordinairement appelé pour tous les accouchemens laborieux des environs, ne pouvait ignorer des règles qu'il a souvent mises en pratique, et, de l'aveu des témoins eux mêmes, des efforts répétés ont été inutilement tentés par lui pour pénétrer dans la matrice. Le péril imminent de la mère l'a seul décidé. Qui peut donc le dire coupable? Quel médecin oserait affirmer que dans un cas pareil il eût pa sauver à un prix moins élevé la vie de la mère et de l'enfant? Levret partageait l'opinion de M. Hé..., et dans un cassemblable il n'a pas craint d'appuyer de son approbation publique la conduite toute pareille d'un autre accoucheur. Quant à nous, nous pensons que l'expérience seule peut aider à décider dans un cas aussi rare que fâcheux, et que l'expérience n'est pas épuisée sur ce sujet; nous avons assisté, nous troisième, à un accouchement dans lequel un des bras sorti hors de la vulve, s'était successivement et sous nos yeux énormément tuméfié ; il était noirâtre sans pouls, et tout paraissait annoncer le sphacèle du bras et la mort de l'enfant. Après de nombreuses et inutiles tentatives, l'un de nous, plus heureux, parvient à pénétrer dans la matrice et à saisir un pied; il était temps, la mère allait expirer; dès lors l'accouchement se termina sans difficulté, mais l'enfant était mort. D'habiles accoucheurs avant M. Leroux n'ont pas osé condamner, ont approuvé, conseillé une pratique pareille a celle de M. Hé.... Dans des cas déses

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