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pérés, la prudence ne peut-elle pas quelquefois devenir timidité coupable, et l'obéissance à des règles ordinairement salutaires, servilité nuisible et funeste? Quoi qu'il en soit, le plaidoyer de M. Leroux fait honneur à son caractère et à son talent, il a débattu les opinions diverses des auteurs les plus célèbres, et l'on ne peut le blâmer d'avoir préféré le témoignage de Mauriceau et de Levret à celui d'Alphonse Leroy. M. Leroux a complétement prouvé la justesse de son épigraphe, et nous dirons comme lui et avec M. Lanjuinais, que : Le zèle est véritable quand il est selon la science, selon la justice et selon la charité. F. FABRE.

255. SUR LA RÉDUCTION DU PARAPHIMOSIS et sur le traitement du phimosis; par Ph.-Fr. de WALTHER, Prof. à l'Université de Bonn. (Journal für Chirurg. und Augenheilkunde; T. VII, 3. cah., p. 347.)

Le paraphimosis ne consiste pas, comme on l'a dit jusqu'ici, dans une rétraction du prépuce derrière le gland, avec impossibilité de le retirer au-devant de ce dernier; c'est plutôt un renversement du prépuce, dont la surface interne devient extérieure en même temps qu'elle est dirigée en avant, tandis que la lame externe ou cutanée est refoulée en arrière. Le paraphimosis est l'ectropion du prépuce, parfaitement analogue à celui des paupières, sauf l'absence du cartilage tarse et d'un muscle orbiculaire qui existent dans ces dernières. La réduction du paraphimosis doit être faite d'après les mêmes principes, et de la même manière que celle de l'ectropion. Il ne s'agit donc pas de tirer simplement sur le prépuce lorsqu'on veut guérir un paraphimosis, mais il faut retourner le prépuce dans une direction opposée à celle qu'il a suivie pour se renverser; il faut repousser les bourrelets formés par la muqueuse tournée en dehors, en commençant par les plus postérieurs, et en procédant peu à peu à ceux qui sont situés plus en avant ; en même temps, et dans la même proportion, on tire en avant la lame extérieure, ou plutôt celle-ci reprend le plus souvent d'elle-même sa position normale. On suit en cela le même procédé que dans la réduction d'une chute du rectum, d'un prolapsus du vagin, ou d'un renversement de 'utérus. Aussi le paraphimosis peut-il être défini un prolapsus

de la lame interne du prépuce par l'orifice normal de ce repli, et comme un étranglement de cette lame dans le même orifice.

La compression du gland n'est point nécessaire, en général, pour cette réduction; elle n'est même d'aucune utilité. Lorsqu'elle a paru être utile, c'est sans doute dansdes cas où le chỳrurgien avait comprimé en même temps, sans le vouloir, et sans le savoir, les bourrelets formés par la muqueuse renversée et gonflée, les avait refoulés par ce moyen, et opéré ainsi la réduction.

M. Walther croit même pouvoir établir avec certitude que tous les paraphimosis dont la réduction a été faite jusqu'ici, n'ont été guéris que d'après sa méthode, que les chirurgiens suivaient sans s'en douter, et croyant agir suivant les principes de la méthode ancienne; aussi leurs efforts mal dirigés devaient-ils souvent échouer. M. Walther, au contraire, assure que sa méthode a toujours été employée par lui avec succès; qu'il a opéré la réduction promptement et sans beaucoup de douleurs, même dans des cas où les manipulations d'autres chirurgiens avaient beaucoup aggravé le mal. Les applications d'eau froide et la glace pilée ne lui sont point nécessaires. Jamais il n'a eu besoin de recourir à l'instrument tranchant; il rejette même toutes les méthodes d'incision proposées jusqu'à ce jour pour les cas dont il s'agit..

Le phimosis, qui consiste dans une étroitesse trop grande de l'ouverture du prépuce, loin d'être un état opposé au paraphimosis, n'en est pas même essentiellement différent. Le paraphimosis n'existe jamais sans un certain degré de phimosis. Mais, abstraction faite de cette complication, le phimosis peut être complet ou incomplet, congénital ou accidentel. Le phimosis congénital exige presque toujours l'opération avec l'instrument tranchant; mais il n'est pas nécessaire de prolonger l'incision du prépuce jusqu'à la couronne dn gland. Il faut inciser également loin les deux lames, externe et interne, du prépuce, et empêcher ensuite que la cicatrisation ne commence à se faire uniquement de l'angle de la plaie vers les deux extrémités, pour que l'ouverture agrandie du prépuce ne se retrécisse pas de nouveau. Peu à peu les lambeaux de la plaie se rétractent, et l'ouverture forme un cercle dont le centre correspond à Forifice de l'urètre. La circoncision est une opération inutile,

et peut même avoir des suites fâcheuses; c'est ce que prouve un cas cité pas l'auteur.

Dans le phimosis accidentel, qui reconnaît le plus souvent pour cause le gonflement inflammatoire de la lame interne et du tissu cellulaire du prépuce, l'opération avec l'instrument tranchant n'est jamais ou presque jamais indiquée. Un traitement anti-phlogistique énergique et bien dirigé convient le mieux dans ces cas. L'auteur assure avoir plus d'une fois pratiqué 3 à 4 saignées en pareille circonstance, en même temps qu'il mettait en usage les anti-phlogistiques locaux les plus efficaces.

Les topiques mercuriels sont nuisibles. Il en est de même des efforts prématurés pour repousser le prépuce, sous prétexte de vouloir examiner la surface du gland, et de donner issue au pus des chancres, ou à la matière gonorrhoïque. Les bains tièdes locaux sont bien préférables aux injections pratiquées entre le gland et le prépuce, lorsqu'on veut donner issue à ces matières. En un mot, les anti-phlogistiques suffisent à peu près toujours pour guérir le phimosis, sans qu'on ait besoin de recourir à l'opération. L.

236. NOTE SUR L'ENTERORAPHIE. M. Lambert, chirurgien interne des hôpitaux de Paris, a lu un mémoire sur l'entéroraphie, dans lequel, après avoir passé en revue les différens moyens qui ont été proposés, tant pour la réunion des plaies longitudinales ou transversales de l'intestin, que pour l'adjonction des deux bouts d'un intestin divisé complétement en travers, il décide, comme l'avait déjà fait M. Jobert, que ce à quoi l'on doit principalement s'attacher, c'est à établir la coaptation, et à provoquer l'adhérence entre deux parties revêtues par la membrane séreuse. Pour cela, il propose un procédé qui consiste à comprendre dans deux anses formées de deux parties d'un même fil, ou plutôt successivement dans une seule anse, deux portions de toute l'épaisseur des parois de l'intestin, non loin des deux bords de la solution de continuité; s'il s'agit d'une simple plaie, ou du bord libre de chacun des deux bouts de l'intestin dans le cas de section complète, bords devant être renversés vers la cavité de l'intestin, et y former une crète légère ou un bourrelet, au moment où l'on rapproche les parties transpercées par les fils; car, ajoute

ces

M. Lambert, il faut placer à des distances convenables deux ou plusieurs fils dans le cas d'une simple division longitudinale ou transversale, et nécessairement plusieurs fils sur différens points de la circonférence de l'intestin, dans le cas d'interruption complète de sa continuité.

237. MANUEL D'OBSTÉTRIQUE, ou Précis de la science et de l'art des accouchemens; suivi de l'exposition des principales maladies des femmes et des enfans nouveau-nés, et contenant un précis sur la saignée et sur la vaccination; par Ant. DuGÈS, Prof. à la Faculté de Montpellier. In-18 de 448 p. avec 44 fig. lithog. Paris et Montpellier, 1826; Gabon et compagnie.

Parmi les manuels qui ont été publiés sur les diverses parties des sciences médicales, celui-ci se distingue d'abord par le nom de l'auteur, et ensuite par l'étendue du travail qu'il a bien voulu prendre la peine de faire. Toute l'anatomie et la physiologie relatives aux accouchemens et au fœtus s'y trouve plus convenablement exposée que dans plusieurs ouvrages plus étendus. M. Dugès a voulu donner une nomenclature nouvelle des positions, il y a ajouté celles de Baudelocque et de M. Capuron; ainsi, ce n'est point un obstacle à l'intelligence du livre. D'ailleurs, ces changemens peuvent être légitimés, et sont fondés en général sur des faits bien observés. Cependant, M. Dugès est encore trop jeune, et ne fait pas asseź autorité pour donner, comme dogmes, les préceptes qu'il trace.

Nous recommandons, du reste, le livre de M. Dugès à tous les élèves qui suivent des cours d'accouchemens, et même aux praticiens. C'est une bonne fortune que de pouvoir'faire en conscience l'éloge d'un manuel, dans un moment où le désir fort louable, sans doute, de populariser les sciences, fait faire tant de mauvais livres. D. F.

THÉRAPEUTIQUE ET PHARMACIE

238. HISTOIRE ABRÉGÉE DES DROGUES SIMPLES; par N.-J.-B.-G. GUIBOURT, pharmacien, membre adjoint de l'Acad. de médecine, etc., 2 vol. in-80, 2o. édition, Paris, 1826; Méquignon-Marvis.

La connaissance des matières premières qui entrent dans la *préparation des médicamens, et que l'on désigne sous le nom de drogues simples, est nécessaire au médecin et au pharmacien; cependant les traités de matière médicale ne contiennent point en général une histoire assez complète de ces substances. On a trop en vue l'application, et on a négligé dans beaucoup d'ouvrages de bien faire connaître les caractères spécifiques, les propriétés physiques et chimiques, l'origine, et le mode d'extraction, et enfin tout ce qui tient à la connaissance exacte de ces substances. Le livre de M. Guibourt remplit bien ce vide; ce savant, qui, pendant huit années, s'est trouvé placé à la pharmacie centrale a été plus à même que personne de bien étudier toutes les substances médicinales, et il a pu en examiner une prodigieuse quantité. Le livre qu'il publie aujourd'hui contient le résumé de ce que les auteurs ont dit de plus exact sur les drogues simples, et en même temps tout ce qu'une assez longue expérience l'a mis à même de recueillir. Voici quel est l'ordre adopté par notre auteur. Il range dans trois classes les substances dont il traite : un premier livre est consacré aux drogues minérales, un second aux drogues végétales, et enfin, un troisième aux drogues animales. Pour faciliter les recherches, toutes les substances sont rangées par ordre alphabétique dans chacune de ces subdivisions. En tête de chacun de ces livres se trouvent des généralités sur la classe à laquelle appartiennent les substances dont on va traiter et un aperçu des classifications minéralogiques, botaniques ou zoologiques, d'après lesquelles elles se trouvent caractérisées; c'est un véritable petit traité d'histoire naturelle appliquée à la médecine; c'était aussi ce qu'il fallait faire, et M. Guibourt a fort bien réussi. Pour donner une idée exacte de la manière dont ce livre est fait, nous allons indiquer les matières contenués dans chaque livre.

Drogues minérales.

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1er. Livre. Après avoir exposé la méthode minéralogique de Haüy, et les principaux caractères à l'aide desquels on peut décrire et reconnaître les minéraux. M. Guibourt trace les descriptions particulières des drogues minérales, qu'il distribue en huit divisions; 1o. les corps simples non métalliques 2o. les métaux; 3o. les composés métalliques non acides, ni salins, ce qui comprend les oxides, les sulfures, les oxisulfures, les chlorures et les cyanures, 4°. les

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