plupart sont dus à la plume des éditeurs, qui ont ajouté à tous une bibliographie, où l'on retrouve l'érudition connue de M. Pierer. H. 5. TRAITÉ D'ANATOMIE CHIRURGICALE, ou Anatomie des régions, considérée dans ses rapports avec la chirurgie. Ouvrage orné de 14 pl., représentant les principales régions du corps; par VELPEAU, D. M. P. 2 vol. in-8°., ensemble de 600 p. Paris, 1825-1826; Crévot. Cet ouvrage se distingue par la méthode d'exposition chrisie par l'auteur. Il étudie séparément chacune des régions du corps, qu'il limite et circonscrit afin de la considérer dans l'ensemble des parties qui la composent, puis il décrit tous les élémens qui s'y rencontrent, et fait connaître ce que chacun d'eux présente de particulier, c'est-à-dire, la direction, les rapports exacts des objets les plus importans entre eux, les changemens de volume et de position déterminés par les lésions des organes ou par les variétés de conformation. L'étude des parties a lieu par couches, l'anatomiste va de la peau vers les os ou des os vers l'extérieur, suivant l'application qu'on se propose. C'est un véritable tableau topographique dans lequel se trouvent indiquées les parties qu'il faut atteindre, celles qu'il faut éviter. M. Velpeau avait commencé son travail avec M. J. Cloquet, l'un de ses premiers maîtres, mais l'idée même de cette méthode appartient à Winslow et à Desault. M. Boyer a aussi présenté une esquisse de cette méthode topographique dans son Traité d'anatomie. M. Roux a professé cette science suivant la même méthode, et il en a consigné les bases dans l'anatomie descriptive de Bichat, qu'il a rédigée en partie. Béclard a souvent suivi cette marche dans ses leçons à la faculté de médecine. Divers traités généraux et particuliers avaient été déjà publiés en Allemagne, en Angleterre, en Italie et en France; M. Velpeau les a mis à contribution et indique avec bonne foi les sources auxquelles il a puisé. Nous allons faire connaître l'ordre qu'il a suivi. Le premier volume contient la description des régions qui appartiennent à la partie supérieure du corps, il est divisé en quatre chapitres qui traitent de la tête, du cou, des membres thoraciques et de la poitrine. Chaque chapitre est subdivisé en articles qui renferment diverses sections, dont chacune com prend une région; on y trouve dans l'ordre suivant les organes à considérer, la peau, la couche celluleuse, les aponévroses, les muscles, les artères, les veines, les lymphatiques, les nerfs et les os. Le deuxième volume contient trois chapitres destinés à l'exposition de l'anatomie chirurgicale de l'abdomen, du bassin et des membres inférieurs; chacun de ces chapitres est divisé comme dans le volume précédent, en diverses régions, plus ou moins importantes, suivant la gravité des opérations qui y sont ordinairement pratiquées. Du reste, bien que M. Velpeau ait compris dans son ouvrage des régions sur lesquelles on pratique bien rarement des opérations chirurgicales, et même quelques-unes sur lesquelles on n'en pratique jamais, on ne peut lui reprocher d'avoir rendu son ouvrage aussi complet qu'il pouvait le faire. Ces parties, qu'on regarde comme peu importantes, étant omi ses, auraient détruit l'ensemble que devait présenter le livre de M. Velpeau, qui ne doit point être regardé comme un livre élémentaire, mais bien comme un ouvrage destiné à tous les praciens qui font des opérations chirurgicales, et qui sont déjà fa · miliers avec l'anatomie. Sans doute on pourrait faire quelques observations sur la méthode adoptée par l'auteur, on aurait voulu plus de concision, le désir de tout dire se laisse trop voir; mais ces reproches sont presqu'un éloge, et il n'y a point de doute que le Traité de M. Velpeau ne soit une acquisition utile à la science et à la pratique de la médecine. Les planches, dessinées par M. Chazal, sont fort bien lith ›graphiées, et nous ont paru très-exactes. A 4. ESSAI SUR L'ORGANISATION DU POUMON DES OISEAUX; par le docteur COLAS. (Journal complément, des Sc. med.; décembre 1825 et février 1826.) L'auteur commence par exposer l'état des connaissances acquises jusqu'à présent sur l'organisation des voies aériennes chez les oiseaux. Il fait connaître le résultat des travaux de Perraud et de Girardi. Le premier découvrit les ouvertures par lesquelles le poumon des oiseaux transmet une portion de l'air introduit par les bronches à des sacs membraneux, chargés eux-mêmes de le répandre au loin dans les différentes régions du tronc. Le second publia un mémoire sur la respiration des oiseaux, et-sut mettre dans ses descriptions, plus d'ordre et de détails qu'on n'avait fait jusqu'alors. Enfin Camper découvrit la pénétration de l'air dans les cavités des os du tronc et des membranes. Mais aucune étude spéciale n'avait été faite sur le poumon; et, long-temps abusés par l'analogie, les naturalistes ont pu le croire organisé de la même manière que celui des' mammifères. Cette opinion, d'après M. Colas, serait une grave erreur; selon lui « le poumon des oiseaux ne ressemble » pas plus à celui des mammifères qu'à celui des reptiles, peut>> être moins; de plus, la distribution des bronches dans son >> tissu se fait d'après un mode tout particulier qui n'offre pas d'analogue dans les autres animaux vertébrés. » Nous suivrons rapidement l'auteur dans les descriptions qu'il fait des diverses parties de l'appareil respiratoire chez les oiseaux. La trachée et les deux larynx, considérés sous le rapport de la phonation ne doivent point être examinés ici. Sous le rapport de la respiration, ils n'offrent rien qu'on ne connaisse déjà. Les bronches, depuis leur origine jusqu'à l'endroit où elles pénètrent dans chaque poumon, sont situées entre la face inférieure de cet organe, et la face supérieure du cœur. Cette portion des bronches, que l'auteur appelle portion libre, est fixée supérieurement par une membrane particulière. Abandonnant la description des bronches, pour la reprendre plus tard, l'auteur arrive à celle des poumons. Il examine leur situation et les différences de rapports qu'ils présentent chez certaines espèces d'oiseaux. Ainsi chez la Buse, ils sont séparés par toute l'épaisseur de la colonne vertébrale et une cavité aérienne jusque près de leur partie postėrieure. Leur volume est à peu près le même que celui des poumons des mammifères; les rapports de leur poids avec celui du corps est aussi à peu près dans les mêmes proportions que chez ces derniers. Toutefois l'auteur nous paraît ici en contradiction avec lui-même ; car pour appuyer son assertion, il expose le résultat de ses expériences, qui le conduisent à établir que le poids du corps est à celui du poumon comme 90 est à 1. chez les mammifères, chez l'homme, par exemple, on sait qu'il est environ comme 30-35 à 1. Or L'auteur compte à chaque poumon quatre faces et quatre bords; nous ne pourrions le suivre dans cette longue description sans excéder les bornes de cet article. Nous noterons seu lement qu'à la face postérieure de chaque poumon se trouve une ligne transversale saillante, donnant attache à une membrane résultant de l'adossement de 2 sacs aériens chargés de recouvrir cette face, l'un en avant, l'autre en arrière de la ligne dont nous venons de parler. Revenant à la description des bronches, à leur entrée dans les poumons, l'auteur la commence du tronc aux branches et aux rameaux. C'est de la convexité de la portion engagée dans le poumon que naissent les branches les plus volumineuses destinées à la partie antérieure de cet organe; et parmi ces branches, la première est presque seule chargée de distribuer l'air dans cette partie; les autres ne sont qu'accessoires. Nous sommes de nouveau forcés d'abandonner l'auteur dans la description aussi exacte que détaillée qu'il fait des ramifications bronchiques, de leurs divisions secondaires, et de leurs différentes directions. Abordons maintenant sa théorie de la respiration. Dans l'inspiration, l'air introduit dans les voies aériennes suit deux routes différentes, comme on va le voir. Les parois du thorax s'écartent, les sacs aériens sont dilatés, le vide tend à se faire dans l'intérieur des sacs aspiratoires, et l'air aussitôt se précipite à travers les bronches. Il trouve des canaux ouverts dans tous les sens autour du trone bronchique; alors une partie de cet air s'insinue dans ces canaux pour être répandue dans tout le tissu pulmonaire, et opérer l'hématose; l'autre portion suit le calibre du tronc et des branches qui vont s'ouvrir à la surface du poumon, et remplir les sacs aériens. Dans l'expiration, les parois du thorax se resserrent; les sacs aériens sont comprimés, et l'air tend à sortir par les voies qui l'ont introduit; mais il ne peut repasser par ces mêmes voies, et ensuite par le trou bronchique sans qu'une portion s'écarte par les ouvertures qui, comme nous l'avons dit, existent autour de ces canaux, et qui se distribuent au tissu pulmonaire. Ce phénomène est dû à la compression éprouvée par l'air qui passe des sacs aériens dans des conduits beaucoup plus étroits, et par la direction des ouvertures qui sont le plus souvent dirigées dans le seus du courant d'air expulsé des sacs. Ainsi dans l'expiration une portion de l'air que l'inspiration avait introduit dans les sacs aériens, passe dans le tissu pulmonaire, et, pour nous servir de l'expression de l'auteur, balaie et pousse devant elle l'air qui vient de servir à l'hématose. «Il existe en outre, à la surface du poumon, en dehors et en avant de la face postérieure, une ouverture qui n'est point la continuation d'un tuyau bronchique, comme celles qui conduisent l'air dans les sacs aspiratoires; elle est spécialement destinée à recevoir une partie de l'air comprimé dans le sac, et à le disséminer dans le parenchyme au moyen des nombreuses ramifications dont elle est le tronc. Ces rameaux se distribuent aux faces antérieures, postérieures et au bord externe de l'organe pulmonaire. » Cette observation que l'auteur aurait pu rendre par une phrase plus correcte (1) semble indiquer d'une manière presque certaine que la presque totalité du poumon est parcourue dans l'expiration par une très-grande partie de l'air chassé des sacs aériens. L'examen anatomique de ces sacs aspiratoires occupe ensuite M. Colas Ils sont formés par une membrane qui n'est que la continuation de celle des bronches, dont la portion engagée n'est composée chez les oiseaux que de parois membraneuses dans toute son étendue (à l'exception de quelques points du tronc principal chez le cazoar et le cygne). Cette membrane est entièrement dépourvue de fibres musculaires. Les sacs aériens, libres à l'intérieur et humectés par un fluide qui leur donne du poli, adhérens de toutes parts à l'extérieur, aux parties environnantes, mais d'une manière peu intime, ont pour usage d'attirer l'air dans leur intérieur, et de le faire passer et repasser à travers le parenchyme du poumon; de donner à l'oiseau plus de légèreté; enfin, de fixer le poumon, qui, sans leur secours n'occuperait qu'un très-petit espace sous les côtes. Les sacs aériens sont au nombre de neuf, quatre de chaque côté ; le neuvième, commun aux deux poumons, est impair. Nous allons, d'après l'auteur, indiquer les noms et les situations de ces sacs, ne pouvant le suivre dans la description qu'il donne de chacun d'eux en particulier. Le 1er., ou trachélien, est situé en haut et en devant dans la poitrine; le 2e., ou cardiaque, est impair et va de l'un à l'autre côté de la poitrine; il est au-dessous du premier, Tous deux correspondent à la partie antérieure du poumon dont ils reçoivent l'air; le 3e., ou hépatique, avoisine le foie; le 4 ou épiploïque, avoisine ce que l'auteur nomme l'épiploon, c'est (1) Il est presque inutile de faire observer qu'une ouverture ne peut avoir des ramifications dont elle est le tronc. Polis nav JD e |