No. 25, positions. On prescrivit quelques sangsues aux tempes; mais le malade mourut pendant qu'on les posait. En mettantà découvert la colonne vertébrale, on trouva entre les muscles du sang extravasé, il y en avait une quantité considérable entre la moelie épinière et les membranes; ce liquide remplissait une partie du canal vertébral entre la 6°. vertèbre du cou et la ge. 'dorsale, Le cerveau était parfaitement sain. Le ventricule gauche du cœur, d'ailleurs sain, contenait quelques onces de sang coagulé; tous les autres organes étaient en bon état. M. Müller rappelle à ce sujet les expériences de Wilson Philip, (1) desquelles il semble résulter que le cœur est en partie indépendant du cerveau et de la moelle épinière. L'auteur pense que, dans le cas en question, il s'était d'abord extravasé peu de sang dans le canal de la moelle épinière, et qu'ainsi la circulation du sang par le cœur a pu continuer, quoique les organes de la vie animale eussent déjà cessé leurs fonctions, et que les mouvemens du cœur n'ont cessé que lorsque la quantité de sang épanché a été telle que la plus grande partie de la moelle épinière a été comprimée. La respiration se faisait naturellement encore une demi-heure avant la mort. 2o. observation. Dans la petite ville de Horsens, les maladies vermineuses sont si communes que sur 5 enfans il y en a un qui y est sujet. En 1821 l'auteur fut appelé chez un apprenti âge de douze ans, qu'on avait traité sans succès pour les vers : l'enfant avait un air leucophlegmatique, il se plaignait du ventre, qui était tendu. M. Müller ordonna plusieurs vermifuges, du jalap et du mercure doux. La tension du bas ventre parut diminuer; mais l'enfant ne rendit point de vers, et la douleur se propagea à la région lombaire, d'où il ne fut pas possible de la déplacer. On apprit à M. Müller que cet apprenți, peu de temps avant que sa maladie se déclarât, en jouant aux quilles, avait été frappé au côté par une boule. L'auteur suspendit alors les vermifuges, et ordonna des sangsues, des frictions avec un liminent ammoniacal et de l'onguent mercuriel, et à l'intérieur des laxatifs doux. La douleur diminua, l'appétit revint, et l'apprentif reprit son travail; mais ayant été quelque temps aprèsbattu par son maître, dont les coups portèrent aussi sur les côtés du corps, il éprouva des douleurs horribles, et fut obligé (1) M. Muller aurait pu citer avec aussi celles de Le Gallois.. de garder le lit. M. Müller, appelé de nouveau, sentit en examinant le côté, une fluctuation extraordinaire, à un pouce et demi au-dessous de la dernière côte, et à 3 pouces de l'épine lombaire. Il fit mettre des sangsues, puis il se décida à faire une incision. Il vit sortir alors un demi-pot d'un pus gris fétide an milieu duquel se trouvait un ver de 3 pouces de long, dont les deux extrémités étaient détruites; plus tard il trouva encore dans la plaie une portion de ce ver. La douleur cessa alors, et l'enfant fut entièrement guéri. M. Müller se demande si la douleur de côté et la suppuration avaient été causées par la présence du ver ou par les contusions que l'enfant avait reçues. L'auteur croit que les contusions avaient produit une inflammation chronique du canal intestinal, et surtout du colon ascendant et transverse, que cet intestin devint adhérent au péritoine, et que les vers qui ont dû y exister en grande quantité auraient percé l'intestin du côté adhérent, et auraient été dissous dans le pus produit par suite des contusions et de l'inflammation L'état dans lequel était l'un des vers, et la fétidité excessive du pus confirment l'auteur dans cette opinion, qui semble au moins hasardée. 3. observation. Un homme robuste, âgé de 53 ans, qui, dans sa jeunesse, avait été garçon épicier, et qui, dans son mariage, avait eu 13 enfans sains et bien constitués, ayant été obligé, pour nourrir sa famille, de se livrer à des travaux trèspénibles, ressentit en 1820 de vives douleurs dans le testicule gauche. M. Müller trouva cet organe dur et gonflé, et reconnut en outre l'existence d'une hernie. Le malade ne put lui dire si elle était ancienne ou nouvelle. Le chirurgien essaya de repla cer l'intestin; mais il trouva un obstacle dans le testicule qui avait la grosseur d'un œuf d'oie, et était dur au toucher comme une pierre. Il y vit un véritable squirrhe. Le malade, obligé de gagner sa vie, quitta le lit, et reprit ses occupations; mais ayant eu une suppression de transpiration, il sentit ses douleurs renaître. M. Müller, en l'examinant de nouveau, trouva un véritable phlegmon, et observa une fluctuation sensible à la partie extérieure et intérieure du scrotum. Lorsqu'il crut la suppuration assez avancée, il fit une incision, et en tira 4 à 5 onces de les douleurs cessèrent, mais la plaie, tout en se refermant prit un caractère fistuleux; le malade se remit à tra pus; C. TOME IX. 4' vailler; mais 2 mois après il se montra, à l'ouverture de la plaie fistuleuse, un corps dur et étranger; on tira de la plaie 2 portions osseuses. Quelques semaines après, des corps semblables se présentèrent, on retira encore des portions d'os. Le malade apprit à les retirer lui-même, et en retira pendant plusieurs mois Lorsque le testicule fut débarrassé enfin de tous ces os, il perdit sa dureté, et reprit son volume ordinaire. Müller fit rentrer alors la hernie, et fit mettre des bandages au malade qui, depuis ce temps, peut vaquer à ses occupations. A en juger par la forme des corps osseux l'état de la tunique vaginale, M. Müller pense que c'est cette membrane qui avait subi une aussi étrange métamorphose. et par 26. SUR LE TRAITEMENT DE LA SYPHILIS SANS MERCURE, avec quelques considérations sur les observations faites à ce sujet dans la Grande-Bretagne; par F.-G. BECKER de Berlin. (Horn's Archiv für medic. Erfahr.; janv. et fév. 1826.) L'auteur commence par quelques détails historiques sur l'origine du traitement mercuriel dans la syphilis; il indique quelles furent les causes qui ont contribué à lui donner cette grande préférence, et qui l'ont accrédité comme une médication spécifique et comme indispensable dans cette maladie. L'historique est pris dans l'ouvrage d'Astruc et dans l'Aphrodisiacus. M. Becker nous apprend que John Hunter et son disciple Abernethy, firent déjà des essais pour distinguer les cas dans lesquels le mercure est nécessaire de ceux dans lesquels ce remède est non-seulement superflu, mais même nuisible; mais ils déclarèrent comme non syphilitiques les derniers, quoique Abernethy fût souvent dans l'embarras à ce sujet, parce qu'il n'y eut aucune différence extérieure et apparente entre les uns et les autres. Après eux ce fut Carmichaël qui essaya de fixer le rapport entre les différentes formes de maladies syphilitiques et le mercure; mais, d'après les observations de James Mac Grégor et du docteur Hill, le diagnostic de Carmichaël ne se confirme pas, il admettait la nécessité absolue de l'emploi du mercure dans la vraie syphilis (chancre de Hunter), et son abandon dans les maladies vénériennes, les ulcères phagédéniques, etc. M Carmichaël lui-même n'emploie plus que fort rarement le mercure dans son hôpital. Les conclusions de l'examen historique de M. Becker sont : que le traitement de la syphilis sans mercure est depuis longtemps en usage; que les signes diagnostiques d'après lesquels on a voulu essayer, plus récemment, de borner le mercure à certaines formes de cette maladie, ne sont nullement suffisans, et qu'enfin, il y a encore beaucoup d'obscurité dans cette matière. Dans la seconde partie de son travail, M. Becker s'efforce de résoudre les questions suivantes : 1. Est-il possible de guérir des ulcères syphilitiques primitifs sans mercure? Quelles sont les conditions de cette guérison, et jusqu'à quel point est-elle préférable ou non à l'autre guérison, eu égard au temps et à la sûreté? 2. Peut-on empêcher l'apparition de symptômes syphilitiques secondaires par un traitement mercuriel bien intentionné ? 3. Ces symptômes secondaires ne se manisfestent-ils pas constamment, ou bien plus souvent dans les cas où les ulcères primitifs ont été traités sans mercure? 4. Quelles sont la forme et la malignité de ces phénomènes secondaires, résultats indirects des deux méthodes de traitement différentes? 5. Les phénomènes secondaires se manifestent dans l'un et dans l'autre cas; peuvent-ils être guéris sans mercure et tout aussi promptement et sûrement que par le mercure? Quant à la première question, M. B. observe qu'on ne peut plus douter aujourd'hui du succès d'un traitement syphilitique sans mercure (et sans aucun spécifique). La rapidité et la sûreté de la guérison est en rapport direct avec le repos, la diète et la propreté que l'on fait observer au malade pendant le traitement. Le repos, dans une position horizontale, empèche presque constamment l'apparition de bubons, si toutefois il est observé dès la première apparition d'ulcères. Ceux-ci n'exigent nullement le mercure, comme le prouvent les observations de Kern à Vienne, de Hill à Édimbourg, etc. On ne peut répondre par l'expérience à la seconde question; il n'est pas difficile de concevoir pourquoi il en doit être ainsi : l'auteur penche pour la négative. Quant à la troisième question, l'auteur observe que James Mac régor, directeur-général du département de la méd. trouva le rapport de la syphilis secondaire à la syphilis primitive traitée par le mercure comme 1: 55. Ce résultat trop favorable s'explique par les dispositions des médecins anglais, généralement partisans du traitement mercuriel, et qui, par conséquent, dans tous les cas douteux, ne manquèrent pas d'assigner d'autres causes à l'apparition de la syphilis générale, etc. James Mac Grégor cite un cas où, sur 68 vraies syphilis traitées sans mercure, il n'y eut pas une seule syphilis secondaire. En général, le rapport de ces dernières aux syphilis primitives, traitées sans mercure, est de 1 à 20, selon Mac Grégor; de‡ à 13 selon Hill; de 1 à 12-15 selon Thomson, et de 1 à 8 selon Hennen. L'auteur indique quelques causes qui font paraître ces résultats défavorables en comparaison des autres. 3 La quatrième question est résolue par M. Becker, en faveur du traitement syphilitique non mercuriel. Sir James Mac Grégor tire le résultat suivant de la comparaison de 147 cas de syphilis secondaire: Il y a lieu de croire que lorsque la syphilis secondaire se montre après que la primitivé a été traitée par le mercure, la première est plus grave et plus difficile à guérir. Thomson n'observa jamais, après le traitement syphilitique primitif, sans mercure, les phénomènes graves et alarmans qui suivent souvent le traitement mercuriel. C'est depuis 10 à 15 ans que le traitement sans mercure est en usage dans les hôpitaux militaires anglais. La dernière question est la plus essentielle; M. Becker l'affirme positivement. MM. Hill et Thomson traitent avec succès les exanthèmes syphilitiques et l'éréthisme, sans mercure, par des antiphlogistiques seulement; et jamais ces phénomènes secondaires n'ont été très-opiniâtres, lorsque les phénomènes primitifs avaient été traités sans mercure. Le prof. Thomson ne se sert plus de mercure dans la syphilis consécutive depuis 20 ans déjà, quels que soient les cas qu'il ait à traiter. La diète, le repos, l'attention qu'on porte à favoriser les fonctions du bas-ventre et de la peau, voilà ce qui fait son succès. Il estime beaucoup la salse pareille, qu'il emploie dans les cas les plus graves de syphilis consécutive, après un traitement mercuriel très-actif: il regarde la salsepareille plutôt anti-mercurielle que comme anti-syphilitique. comme Il n'est pas question, dans ce mémoire, de la blennorrhée syphilitique, parce que depuis Benj. Bell on la regarde comme |